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Un camping dans Marseille !

Convertir une hôtellerie de plein air urbaine en œuvre d’art collective et participative. C’est le défi que s’est lancé l’association Yes We Camp, qui porte le projet de camping Marseille 2013 en partenariat avec le (festival) Off de la capitale culturelle. Nous avons rencontré son directeur, Nicolas Détrie.

Convertir une hôtellerie de plein air urbaine en œuvre d’art collective et participative. C’est le défi que s’est lancé l’association Yes We Camp, qui porte le projet de camping Marseille 2013 en partenariat avec le (festival) Off de la capitale culturelle. Nous avons rencontré son directeur, Nicolas Détrie.

Nicolas Détrie

L’OT. Comment est née cette idée du camping?

Nicole Détrie. Elle est le fruit d’une rencontre : celle d’Olivier Bedu, un architecte qui fabrique des cabanes d’artistes, avec le fondateur du festival Off, Eric Pringles. L’association Yes We Camp est née d’un constat : « Marseille, capitale européenne de la culture 2013 » prévoit d’accueillir des millions de visiteurs, mais il n’existe aucun camping dans la cité phocéenne. Nous avons voulu combler ce manque avec un camping conçu, monté, animé et géré par des artistes. 

Concrètement le « Off », c’est quoi ?

Tout a commencé grâce à un collectif d’artistes, d’architectes, d’urbanistes, de designers, qui souhaitent promouvoir des projets artistiques avec un portefeuille de manifestations plus drôles, plus proches du grand public et complémentaires du « In ». Objectif : créer de la convivialité, de la fête, de l’esprit d’initiative et de l’échange culturel et artistique. Nous souhaitons que le camping mette en avant une animation participative. Il deviendra un évènement permanent où se côtoient les visiteurs, les campeurs, les commerçants locaux, les familles. Nous voulons créer des liens forts.

On trouvera quoi dans ce camping ?

Ce sera un village expérimental et écologique. Le site sera avant tout un lieu public, de rencontres, de promenades et de créations où les gens pourront, en plus, rester dormir pour pousser l’expérience de la mixité jusqu’au bout. Il y aura des jeux pour enfants, une buvette, des ateliers de fabrication d’objets, un restaurant. Il sera bio, on espère avoir la participation de restaurateurs et d’artistes culinaires, pour en faire également un lieu d’expérimentation. L’esprit global du projet étant de rester bon marché, on pourra manger bien pour 10 e. Les commerçants du coin pourront avoir leur échoppe à l’intérieur du camping.

Où s’installera ce camping et quelle sera sa capacité d’accueil ?

Il existe plusieurs alternatives entre la friche La Belle de Mai, le nouveau lieu de culture de Marseille, les docks ou encore l’Estaque qui appartient à Marseille. Nous prévoyons une capacité de 150 personnes par nuit, réparties sous tentes, yourtes, caravanes. Il y aura également des unités d’habitations modulaires ou originales, sans oublier une vingtaine de cabanons sur des échafaudages pour une expérimentation surlahauteur. Les résidences d’artistes seront au nombre de six. Elles accueilleront durant un mois des artistes à tour de rôle qui travailleront avec les campeurs. C’est le cœur du projet, cette action permanente et participative, rythmée par des événements réguliers et variant tous les mois en associant les habitants aux brocantes, et autres sardinades (barbecues festifs)… Qu’on se rassure, l’animation se déroulera le jour, on pourra dormir sur ses deux oreilleslanuit. Tous les sanitaires seront écologiques, avec des toilettes sèches, avec compostage, douches en l’air sur des échafaudages proches du ciel et avec vue sur le camping. Enfin, l’eau des douches sera récupérée  pour arroser le potager mobile installé sur les « palox », ces palettes de bois permettant de  jardiner debout, pratiques pour les handicapés. Ces derniers bénéficieront d’ailleurs d’une accessibilité dans tout le camping. Nous allons aussi faire grimp

Combien  coûtera l’emplacement pour le public?

Les tarifs commenceront à partir de 10 euros par personne. Ils seront plus élevés dans les cabanes expérimentales ou les caravanes relookées par des artistes.

A quel stade en est le projet aujourd’hui ?

Le projet est ficelé à 80%. On achève le prototype pour l’exposer à l’ouverture officielle de Marseille 2013, le 12 janvier. On déploiera à ce moment-là, en miniature, tout ce qui composera le camping. Dans tous les cas, ce camping verra le jour au printemps. Son ampleur dépendra de son budget. Il faudra tout construire. On espère une ouverture le 26 avril.

Vous avez rencontré des spécialistes de la profession ?

Guylhem Féraud, le président de la FNHPA, nous conseille depuis l’été dernier sur la faisabilité technique. Ce qui nous a permis de comprendre que notre format était hors normes par rapport aux contraintes fixées par la profession. Mais on conserve l’esprit camping dans la dimension,la notion de rencontres, de vacances et de divertissements. Nous avons aussi rencontré Gilles Charron chez Flower Campings qui rejoindra peut-être nos partenaires.

Que restera-t-il du camping au terme de la manifestation ?

Rien. Le but est de réussir une manifestation aussi collective qu’éphémère. D’ailleurs, on lance un appel à tous ceux qui souhaiteraient contribuer à cette exposition vivante, à ciel ouvert, liée à la culture du camping… Vos propositions sont les bienvenues !

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