Syndicats

Quand les campings disent ce qu’ils pensent…

Par Jean-Guilhem de Tarlé 02/03/2017

Un an après les fameuses Assises du « ras-le-bol », l’heure était au bilan lors des journées de la fédération de Midi-Pyrénées qui se sont tenues début février près d’Albi.

Un an après les fameuses Assises du « ras-le-bol », l’heure était au bilan lors des journées de la fédération de Midi-Pyrénées qui se sont tenues début février près d’Albi.

L’an dernier, les gestionnaires de camping midi-pyrénéens avaient fermement manifesté leur colère et dénoncé ouvertement «â€¯l’ensemble des contraintes et des réglementations qui mettent en danger la profession ». Le tout face au président de la FNHPA, Guylhem Féraud, quelque peu surpris par cette manifestation.

Début février, les Journées de la fédé Midi-Pyrénées organisées sous la houlette de Michel Dubié, président de l’HPA régionale, ont donc été l’occasion de faire le point. Une réunion qui s’est tenue une fois encore en présence de Guylhem Féraud, mais aussi de Dominique Patebex, chef de bureau des professions du Tourisme à la Direction générale des entreprises (DGE). Face au représentant de l’Etat et à des gestionnaires de camping portant le macaron sur lequel il était mentionné «â€¯Le ras le bol. N+1 J’espère et je suis solidaire », Guylhem Féraud est revenu sur la manifestation de l’an passé. «â€¯Il y avait une atmosphère qui traduisait deux sentiments : l’exaspération et le désespoir. Et d’ajouter : Deux demandes étaient adressées à la FNHPA : durcir notre position et arrêter de faire des déclarations positives quand tout va mal. » Après avoir rappelé qu’avant la saison 2016, la FNHPA avait organisé une conférence de presse au cours de laquelle les problèmes que rencontre la profession (baisse des marges, etc.) avaient été évoqués, Guylhem Féraud a annoncé que 2017 serait l’occasion de rencontrer les candidats à la présidentielle. «â€¯Parallèlement, nous allons remettre un dossier aux candidats des législatives. Et d’ajouter :  L’Europe émet des directives. Mais nous, Français, nous adoptons la réglementation
la plus dure de toute l’Europe. L’administration n’y est pour rien, c’est le législateur qu’il faut rencontrer. C’est pourquoi nous allons demander aux candidats de faire une pause. »

Les campings prennent la parole

Il n’empêche les adhérents n’ont pas manqué de prendre la parole pour rappeler les nombreuses contraintes qu’ils subissent. «â€¯Les normes sont des machines à broyer ! », s’est exclamé Didier Mioni, nouveau président du syndicat HPA de l’Ariège. «â€¯Certains gestionnaires ne peuvent même pas se payer un mobile-home pour accueillir les personnes à mobilité réduite ! » Tandis que Michel Dubié dénonçait la multiplication des normes «â€¯afin que les bâtisseurs de territoires que nous sommes travaillent plus sereinement et surtout fassent leur métier ».

De son côté Claude Dumas du Yelloh ! Village Le lac des trois Vallées a rappelé que «â€¯les petits campings sont les premiers touchés, mais les gros campings ne sont plus épargnés (…). Les charges augmentent et nos marges se réduisent. Depuis le début des années 2000, nous nous sommes endettés pour faire de la qualité. Aujourd’hui, nous manquons de trésorerie ». Et de s’étonner de ne pas voir d’élus locaux présents lors de la réunion. «â€¯Ils n’en ont rien à faire du tourisme et de l’HPA » a-t-il dénoncé.

Le classement, objet de débats

Toujours dans l’assemblée, Xavier Féraut du camping L’Eglantière (Hautes-Pyrénées) a rappelé que la valeur des campings «â€¯n’était plus une garantie pour s’endetter auprès des banques ». Tandis qu’une autre gestionnaire de camping regrettait que «â€¯le matin, on se lève pour trouver le moyen de payer ce qui va nous permettre de travailler : contrôle des chauffe-eau, remise aux normes, classement… On marche sur la tête ! » Le classement justement. Dominique Patebex l’a admis : «â€¯Nous avons un problème : je suis convaincu qu’il faut travailler sur la réforme du classement. Il faut anticiper et préparer l’avenir même si ce n’est pas une obligation légale (…). Je suis surpris de voir que les mobile-homes n’ont pas de critère de classement. Je veux travailler sur le classement aujourd’hui, quitte à le mettre en place plus tard. » Profitant de la présence de Dominique Patebex, Guylhem Féraud a rappelé que la FNHPA avait décidé après de longues discussions, de ne pas y toucher. «â€¯Il y a eu des tensions avec l’administration concernant le classement, a-t-il rappelé. Il faut que nous ayons un échange amical. Je suis ouvert au dialogue. Je sais que vous nous soutenez, je ne l’oublie pas. Mais sur le classement, c’est la souffrance des petits. » Et certains gestionnaires de camping présents dans la salle de s’interroger sur la pertinence du classement : «â€¯Si on abuse le consommateur, on est immédiatement sanctionné sur les réseaux sociaux. Cela parle plus que les étoiles… »

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