Le salon de Bruxelles perturbé par les manifestations d’agriculteurs

Tenu en pleine crise des agriculteurs venus manifester devant la commission européenne, le salon des Vacances de Bruxelles (1er au 4 février) a connu des journées peu fréquentées, mais la majorité des exposants français présents reste satisfaite de son voyage en Belgique.

Dès le mercredi après-midi, alors que les exposants étaient en train de monter leur stand pour le salon qui commençait le lendemain, on se doutait que la première journée du salon des Vacances de Bruxelles qui s’est tenu du 1 au 4 février ne serait pas une réussite en terme de fréquentation. Après avoir bloqué la France pendant plusieurs jours, un millier d’agriculteurs avaient annoncé venir à Bruxelles pour manifester devant la commission européenne. Les images des blocages et des heurts avec les forces de l’ordre diffusées par les médias n’ont pas participé à attirer du monde sur le plus important salon du tourisme belge.

Le jeudi fut donc une journée particulièrement calme pour les gestionnaires de campings français venus promouvoir leurs établissements à Bruxelles. Moins nombreux que les années précédentes, ces derniers comptaient des habitués (C’est si Bon, Sites et Paysages, Campissimo, les campings vendéens du Lac du Jaunay, les Genêts en Aveyron) et quelques nouveaux venus (Camping Les Plans dans le Gard, le Flower camping Parc Montana (05), le syndicat HPA de Dordogne).

Malgré un retour à la normale le vendredi, le salon a quand même semblé assez calme aux exposants habitués des lieux. A tel point que plusieurs d’entre eux remettaient en cause les chiffres annoncés par l’organisation. En comptabilisant plus de 75 000 visiteurs en 4 jours, elle laissait en effet entendre que l’édition 2024 avait enregistré plus d’entrées qu’en 2023 (73 470). « Impossible ! » selon Frédéric Hobbe du camping Le Venoulou dans le Lot présent sur le stand Sites & Paysages. « Les journées de semaines ont été très calmes et le week-end n’a pas été très bon non plus. Autant dire que le salon n’a pas pu faire plus de visiteurs que l’an passé  ». Un constat partagé par Ingrid Duporges du Château les Tilleuls dans la Somme sur le stand C’est si Bon : « J’ignore comment ils comptent les entrées, mais nous avons vu moins de monde que l’an passé, sans le moindre doute  ». 

Un bilan contrasté selon les campings 

Passé le débat sur le nombre de visiteurs, les retours des exposants sont très variés. « C’est la fin du salon de Bruxelles pour nous , annonce Frédéric Hobbe sans aucune hésitation. Cela a été un très mauvais salon, avec peu de contacts et des gens peu intéressés dans l’ensemble.  » Présente pour la première fois sur le salon des vacances pour les campings de Dordogne, Sandrine Vertut, directrice du SDHPA de Dordogne, a, elle, regretté le manque de fréquentation pendant les deux premiers jours, mais se dit malgré tout satisfaite de son expérience bruxelloise : « Nous avons eu de bons contacts avec des visiteurs qui étaient intéressés par la Dordogne. Nos statistiques Google Analytics nous montrent que ces contacts se sont concrétisés par une hausse des visites en provenance de Belgique sur notre site internet. Les gens rencontrés étaient pour moitié campeurs et pour moitié en recherche de locations.  »  Ingrid Duporges va dans le même sens et déclare avoir déjà « enregistré plusieurs réservations suite au salon  ».

Déjà présent l’an passé avec le groupement des campings du lac du Jaunay (85), Régis Buton du Camping Paradis la Bretonnière fait également partie des exposants heureux d’avoir bravé les blocages des agriculteurs pour se rendre en Belgique : « Nous avons vu beaucoup de visiteurs très intéressés par des campings comme le nôtre, avec de grands emplacements. Certains connaissaient déjà la Vendée, les autres étaient curieux.  » Le seul bémol, pour lui, a été le peu de familles présentes sur le salon, même pendant le week-end.