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PPRI en Vallée de la Vézère : La Dordogne en état de crise

Par Bruno Lacroix 01/12/2021

Le projet de révision du PPRI de la Vallée de la Vézère a pris ces derniers mois un tour dramatique lié à la volonté préfectorale de faire appliquer un plan d’intervention d’urgence en cas de crue, jugé inapplicable et préjudiciable à la survie des campings concernés. Explications.

Le projet de révision du PPRI de la Vallée de la Vézère a pris ces derniers mois un tour dramatique lié à la volonté préfectorale de faire appliquer un plan d’intervention d’urgence en cas de crue, jugé inapplicable et préjudiciable à la survie des campings concernés. Explications.

Lancé depuis quelques années, le projet de révision du PPRI de la vallée de la Vézère faisait l’objet d’une concertation constructive entre le SDHPA 24 et les services de l’ Etat, à savoir la Direction départementale des territoires (DDT). La profession avait déjà enregistré le nouveau « zonage » des campings en bord de rivière et leur passage quasi intégral en zone rouge (inondable)  alors que tous ces établissements comportaient précédemment une zone bleue, non à risque. Loin de minimiser l’évolution potentielle de l’aléa climatique, les professionnels de Dordogne avaient à cœur de rassurer les services de l’ Etat sur leur bonne volonté pour prendre en compte le risque en restant ouverts au dialogue et en continuant de se montrer actifs au plan sécuritaire.

La situation se fige et reprend sur de nouvelles bases

Un temps stoppée, sans raison apparente, la révision du PPRI a repris au printemps dernier sans que les responsables syndicaux HPA en soient informés et puissent donc participer aux éventuelles discussions. On notera qu’entre temps, le responsable du dossier à la DDT avait changé et qu’un nouveau préfet avait été nommé, Frédéric Périssat. « Nous sous sommes inquiété du silence des services de l’Etat et avons demandé à renouer le dialogue » évoque Stéphane Mottier, président du SDHPA Dordogne. Une réunion en juillet dernier a éclairé les responsables syndicaux sur un évident durcissement de la position des représentants de l’Etat sur ce dossier, confirmé par la lecture du projet de PPRI début août. Outre l’interdiction d’installer de nouveaux hébergements locatifs dans les zones rouges, le nouveau règlement demanderait aux campings d’adopter un nouveau plan d’intervention en cas d’alerte de crue, plan qui impose le déplacement des locatifs en zone rouge vers une zone bleue. L’alternative : procéder au déplacement systématique de tous les locatifs en zone bleue chaque année en Novembre.

Déjà extrêmement lourd et à la limite du possible au niveau logistique, sur le papier, ce processus se complique encore par le fait que les quelque 70 campings concernés (à terme tous les campings au bord de cours d’eau du département) sont déjà passés intégralement en zone rouge et ne disposent donc pas de zone de stockage sur l’emprise des campings.

Branle-bas de combat, mobilisation générale !

Face à ce projet, le SDHPA 24, et son avocat Me Cyril Repain se sont évidemment mobilisés. D’abord par une note de concertation au Préfet, lui expliquant l’extraordinaire et incompréhensible disproportion entre les solutions envisagées par le PPRI, vis-à-vis du risque pour les campings de la Vallée de la Vézère, rivière dont on sait que la crue potentielle est à cinématique lente, sans risque humain, et au risque matériel potentiel limité et déjà pris en compte par les campings via différents dispositifs techniques. «Notre situation n’a tout de même rien de comparable avec la Vallée de la Roya (06) »,  évoque Stéphane Mottier. Cette note plus deux rendez-vous n’ont pas réussi à infléchir la position du Préfet, pour évoluer vers une solution plus équilibrée. Pas plus que l’argument de la mise en péril des établissements concernés et des quelques 750 salariés qu’ils emploient.

Dès lors le SDHPA 24 a décidé de solliciter les élus locaux. Six parlementaires, députés et sénateurs, de familles politiques différentes ont ainsi adressé un courrier cosigné aux quatre ministères concerné par le dossier (Tourisme, Intérieur Transition écologique). Gérald Darmanin, ministre d l’ Intérieur en visite en Dordogne s’est vu remettre le dossier en main propre… La Région, également sollicitée, suit le dossier…

Une lueur d’espoir ?

Le SDHPA 24, dans l’attente du retour des ministères, espère par ailleurs un adoucissement de la position des services de l’Etat, consécutif à un nouveau changement de Préfet, intervenu récemment. Frédéric Perissat, nommé dans la Manche, est remplacé par Jean-Sébastien Lamontagne venu des Ardennes, que le SDHPA 24 espère rencontrer dès que possible. Pour l’heure, l’enquête publique relative à la révision du PPRI étant terminée depuis le 13 novembre, les campings de Dordogne espèrent une inflexion rapide des mesures envisagées, avant la remise du rapport final par l’enquêteur public. « Je le répète, nous ne sommes pas aveugles et sourds face à l’évolution des aléas climatiques. Nous sommes prêts à envisager de nouvelles solutions d’alerte, etc…. Tant qu’elles sont équilibrées par rapport au risque et ne mettent pas en péril nos entreprises », conclut le président du SDHPA 24. Affaire à suivre, donc ! 

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