Promeo veut devenir un groupe industriel de l’hpa

Un camping en 2003, six en 2006 et trente établissements comme objectif 2010. Le promoteur immobilier sétois Promeo poursuit son marché dans l’HPA française et entend mettre en place un véritable groupe de loisirs spécialisé dans l’exploitation de terrains de camping.

Promeo a de grandes ambitions dans l’hôtellerie de plein air. Ce groupe immobilier possédait deux campings près de Sète (siège du groupe) : le Castellas (990 emplacements) et L’Europe à Frontignan (324 emplacements). En décembre 2005, le mois dernier, il a acquis trois nouveaux terrains : deux en Provence (à proximité les uns des autres pour un total de 500 emplacements) et un dans l’Aveyron (Castels Camping Les Tours, 275 emplacements). En janvier, une nouvelle marque devrait voir le jour, avec campagne de communication à la clé. Objectif : rassembler sous une même enseigne les six campings et poursuivre la croissance pour atteindre trente établissements à l’horizon 2010 pour un total d’environ 10 000 emplacements (330 emplacements en moyenne par camping). Pour ce faire, Gilbert Ganivenq et l’un de ses collaborateurs visitent des campings toute l’année, au rythme de un par semaine. « L’objectif à moyen terme est de devenir un acteur majeur dans ce domaine, de façon à pouvoir accueillir, dans les meilleures conditions, une clientèle de plus en plus attirée par cette formule de vacances. » La cotation de l’entreprise sur le marché libre de Paris vise à préparer, dans les prochains mois, une levée de fonds comprise entre 15 et 20 ME, destinée à financer des opérations de croissance externe dans le secteur de l’HPA.Pourquoi un tel appétit ? Le marché de la construction de résidences de tourisme s’essouffle sur le littoral et surtout, Gilbert Ganivenq pense que l’exploitation de terrains de camping est une activité rentable et à fort potentiel. Selon lui, les produits campings et résidences de tourisme se rejoignent en termes d’offres pour les clients, malgré certaines différences en matière d’animations nocturnes, mais en revanche les modèles économiques diffèrent fortement. « Nous avons volontairement choisi d’être présents dans la promotion immobilière de résidences de tourisme, et non dans leur gestion, tandis que nous sommes présents dans l’exploitation de nos campings. Dans ceux que nous avons rachetés, la fréquentation a progressé de 30% d’une saison sur l’autre. Et en pratiquant une gestion normale, la rentabilité est au rendez-vous. Le groupe annonce une marge d’exploitation de 24% dans l’hôtellerie de plein air, contre 15% dans la promotion. »De formation agricole, Gilbert Ganivenq dit aimer les métiers « où l’on plante une graine, où l’on intervient patiemment sur le produit pour récolter ensuite ». Le groupe s’intéresse donc aux campings trois ou quatre étoiles (ou « deux étoiles supérieurs ») de 200 à 250 emplacements, peu équipés mais à fort potentiel de développement. Ensuite, l’entreprise investi dans les équipements, les espaces verts et le locatif. Les tour-opérateurs sont des partenaires importants pour assurer le remplissage.Vers un groupe industriel de l’HPAPour se développer, Promeo met en place pour la saison 2006 des services centraux en charge de la commercialisation à distance (la centrale de réservations téléphonique et Internet devraient réaliser 25% du chiffre d’affaires), les relations avec les tour-opérateurs, le technique, les sports de l’animation (définition des besoins, investissements et recrutement). « Ensuite, chaque directeur gère son établissement et se concentre sur les ventes et la satisfaction client », indique Gilbert Ganivenq. Si une « structure groupe » se développe, chaque camping reste indépendant et spécifique dans son ancrage régional. Le « monsieur camping » de l’entreprise est François Sabbatino, gérant du Castellas, de plus en plus amené à superviser l’ensemble des nouveaux établissements. Promeo a décidé de faire passer la part du chiffre d’affaires campings de 7 à 21% en 2010. Donc, il aura du travail.