Huttopia veut poursuivre son développement en franchise

Huit campings en 2006, dix en 2007 et plusieurs franchisés dans les prochaines années. Depuis six ans, Huttopia prépare méthodiquement les conditions de son développement sous forme de chaîne franchisée.

Huit campings en 2006, dix en 2007 et plusieurs franchisés dans les prochaines années. Depuis six ans, Huttopia prépare méthodiquement les conditions de son développement sous forme de chaîne franchisée.

Pour le spécialiste du camping nature, l’heure est venue de « sortir du bois ». Et de faire du bruit. Deauville, Avignon, Nantes et Montpellier. Huttopia sera présent sur ces quatre salons professionnels HPA pour recruter ses futurs adhérents. « Huttopia s’ouvre à vous », c’est avec ces mots que l’entreprise dirigée par Philippe Bossane a décidé de s’adresser aux campings (campagne de communication dans la presse professionnelle à l’appui). « Depuis six ans, j’avais prévu ce développement, je rongeais mon frein, je restais le plus discret possible », raconte Philippe Bossane. La raison : l’obsession (le terme n’est pas trop fort) de valider chaque élément du concept, des produits, des services proposés aux clients et des relations à établir avec les futurs franchisés.Le temps d’attendre« En matière de chaîne franchisée, il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs et chercher une croissance à tout prix qui ne reposerait pas sur des fondamentaux solides.» Et Philippe Bossane d’ajouter : « Par exemple, je ne comprends pas la démarche de Flower qui est partie d’une bonne analyse, mais ne pouvait espérer construire une chaîne solide aux valeurs communes en rassemblant, l’année même de sa naissance, plus de quarante campings, sans avoir expérimenté un projet pilote auparavant. Quels signes et caractéristiques communs les clients ont vraiment retrouvé entre tous ces sites ? J’ai peur que ce type d’expérience ne déçoive à la fois le client et le camping adhérent. » La chaîne Flower a fait beaucoup de tort à la profession car les gérants sont échaudés par ce genre de projets mal définis qui ne tiennent pas leurs promesses. Ils doutent ensuite de l’intérêt même de rejoindre une chaîne. » Pour lui, il faut d’abord valider son concept par l’expérience, avec des campings gérés en propre, puis confronter l’offre avec les clients pour s’adapter. Ensuite, on peut s’ouvrir aux autres. Avant, c’est prématuré.Camping nature, l’esprit originelLes constats qui motivent Philippe Bossane à se développer en franchise sont les suivants. Tout d’abord, une tendance lourde : la concentration des acteurs sur le marché de l’HPA, jugée « inéluctable dans cette activité par essence familiale ». Avec une croyance forte : «Le camping club a trahi le camping, on est en train de perdre notre âme, il faut réhabiliter l’esprit du camping traditionnel proche de la nature. Les clients y sont attachés, c’est une tendance sociologique de fond. » Pour lui, il y a donc clairement une carte à jouer dans le domaine des petits campings nature qui ont su conserver l’âme véritable du camping.Une palette d’outils pour les franchisésPour lancer ses deux marques, Huttopia et Indigo, en franchise, Philippe Bossane a bien préparé le terrain. Première exigence : développer un réseau de dix campings, mettre en place un concept, une marque, des signes distinctifs. C’est fait. Deuxième préalable : élaborer des procédures et un savoir-faire technique qui puissent être transférables à d’autres. Troisième préalable : avoir expérimenté cela sur le terrain durant plusieurs années. C’est également le cas.L’entreprise a donc développé toute une palette de produits, d’outils et de services pour intégrer les futurs partenaires. Exemple : Huttopia, via une filiale disposant de six salariés permanents, produit elle-même ses objets de signalétique, ses petits équipements (bornes électriques, barbecues, aires de bivouacs, sanitaires légers) et certains hébergements comme les tentes canadiennes. Les autres hébergements (chalets et roulottes) sont sous-traités à des constructeurs (IRM pour les roulottes par exemple), mais sur la base de plans très précis. L’outil informatique a également été développé en interne, il s’agit du logiciel Outcamp (une filiale du groupe disposant de trois salariés) qui permet de relier les sites et d’effectuer des opérations de gestion et de partage d’informations en réseau. Le groupe Huttopia mettra également à la disposition des franchisés ses services centraux (achats, recrutement, marketing, Internet, relation presse, etc.).Devenir Huttopia, c’est contraignantLes futurs campings Huttopia seront pratiquement tous des créations à partir d’un espace vierge. Le concept Huttopia est le plus contraignant, il faut donc partir d’un camping vierge… ou tout refaire. La cible visée est celle des nouveaux créateurs de campings. Pour Indigo, la démarche est moins contraignante. « Le gérant pourra conserver durant un certain temps les hébergements existants. » Une chose est claire en tout cas : le client doit retrouver le même esprit, les mêmes produits, les mêmes services et, au final, une même unité autour du concept. Sur la question de la chaîne, Philippe Bossane a les idées claires : appartenir à deux chaînes en même temps, avec deux marques présentes sur le camping, est un non-sens total. « Le client ne comprend rien. Appartenir à une chaîne, c’est discuter ensemble d’un projet, d’une stratégie, mais ensuite tout le monde se plie aux contraintes », indique le P.-D.G.Bientôt référencé Fédération française de la franchiseLa nature du contrat avec les futurs franchisés n’est pas complètement arrêtée. Un droit d’entrée est prévu, ainsi qu’une obligation de se doter de la signalétique et des hébergements maison. Un système de royalties versées sur l’assistance technique et marketing est également en cours d’élaboration. « Je suis en train d’effectuer des simulations avec plusieurs de nos propres établissements qui fonctionnent déjà sous la forme de chaîne afin de trouver le bon équilibre », explique Philippe Bossane. Le contrat de franchise sera accompagné d’un « manuel de l’utilisateur» et de formations afin de transmettre le savoir-faire de l’entreprise. « Notre objectif est d’être agréé à la Fédération française de la franchise, ce qui implique des exigences très précises de notre part. A ma connaissance, nous serons la première vraie franchise de l’HPA. »La campagne de recrutement commence dans les prochains jours, mais Philippe Bossane n’est pas pressé, et certainement pas prêt à sacrifier aux exigences de son concept pour attirer des campings. Un concept, cela ne se brade pas. Surtout si l’on y travaille depuis six ans. « Qui m’aime me suive », c’est un peu sur ce mode-là que l’entreprise se développe avec succès depuis dix ans. Alors pourquoi changer ?

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