Camping Qualité invite ses adhérents à changer d’ère
Quel projet pour les dix ans à venir ? Lors de son assemblée générale qui s’est tenue le 6 novembre dernier à Montpellier, l’association Camping Qualité a présenté deux projets : évoluer sur les mêmes bases mais en intensifiant sa communication auprès du grand public. Ou bâtir un projet beaucoup plus ambitieux… Présentation.
Quel projet pour les dix ans à venir ? Lors de son assemblée générale qui s’est tenue le 6 novembre dernier à Montpellier, l’association Camping Qualité a présenté deux projets : évoluer sur les mêmes bases mais en intensifiant sa communication auprès du grand public. Ou bâtir un projet beaucoup plus ambitieux… Présentation.
Quelle évolution pour Camping Qualité ? Depuis de nombreuses années, le débat revient inlassablement lors de ses réunions… « Depuis quatorze ans, on fait de la qualité, c’est bien. Mais encore faut-il que ça se sache et que ça rapporte ! », s’exclament de plus en plus d’adhérents. Et depuis l’arrivée du nouveau classement en 2010 qui intègre des éléments qualitatifs dans sa grille, la question est une fois de plus revenue sur le tapis.
Pour sa 16e assemblée générale qui s’est tenue au SETT, l’association nationale Camping Qualité a voulu marquer le coup en mettant sur la table la question du retour sur investissement. « On est en droit d’avoir un retour économique pour nos entreprises », a d’ailleurs souligné Michel Dubié, président de l’association.
Passer à la saison 2
Soucieuse de passer à la vitesse supérieure, l’association a donc mandaté l’agence Rose, dirigée par Paul Cohen, pour lancer le chantier afin d’évaluer la pertinence de se lancer ou non dans la commercialisation en 2015. Mais également pour changer ou faire évoluer le logo. Bref, passer selon Paul Cohen à la « saison 2 de Camping Qualité »… « Nous avons un projet ambitieux que l’on va vous proposer. La FNHPA, propriétaire de notre marque, nous a donné l’autorisation d’engager une étude sur la commercialisation. C’est à vous, les adhérents, de nous dire si on se lance ou non. Pour l’instant, rien n’est figé », a rappelé Michel Dubié. « C’est un grand pas de se lancer dans la commercialisation. Il faut de la méthode.» Au cours des prochains mois, tout un processus va être mis en place pour présenter les deux projets. Le choix sera fixé par un vote ouvert à tous les adhérents le 21 mars prochain.
En attendant, l’agence de communication de Paul Cohen a présenté un compte-rendu d’une trentaine d’entretiens consacré à la notoriété de la marque Camping Qualité et aux souhaits des adhérents. Il en ressort « qu’un fossé colossal existe entre, d’un côté une notoriété forte auprès des gestionnaires et des institutions du tourisme et, de l’autre, à l’inverse, une notoriété faible pour le consommateur final, le vacancier». Autre constat : Camping Qualité n’est pas perçue comme un réseau mais comme une démarche personnelle. « 70 % des adhérents veulent que Camping Qualité bouge et s’organise comme un véritable réseau », a indiqué le directeur de l’Agence Rose.
A la question de savoir si Camping Qualité doit utiliser la qualité comme un axe particulier de commercialisation, les réponses sont unanimes :
- 88 % des personnes interrogées pensent que oui, la qualité doit être mise en avant pour la commercialisation.
- 100 % disent oui à un programme d’action plus offensif pour améliorer le taux de remplissage.
- 100 % des adhérents sont prêts à payer plus cher leur cotisation à Camping Qualité si le projet en vaut la peine.
« La commercialisation est au cœur du débat dans les réponses, mais des divergences apparaissent », a néanmoins rappelé Paul Cohen.
Après avoir replacé Camping Qualité dans son environnement (existence des chaînes et des OTA, le nouveau classement…) et énoncé ses points forts et ses points faibles, Paul Cohen a présenté les deux axes pour « bâtir un projet pour demain » :
1er projet : évoluer sur les mêmes bases mais en intensifiant sa communication auprès du grand public.
« C’est une première ambition : face à la faiblesse de la notoriété de Camping Qualité vis-à-vis des clients vacanciers, le projet majeur est d’agir dans cette direction principalement, en plus de ses actions habituelles concernant la démarche de progrès. Certes, des moyens seront nécessaires. Mais ils seront à la hauteur de la puissance de communication que l’on veut lancer vis-à-vis du grand public. »
Avantage : Camping Qualité reste dans son cadre habituel d’organisation et d’objectifs, avec des moyens en plus.
Inconvénient : le risque de décevoir les attentes des adhérents qui veulent aller plus loin.
2e projet : bâtir un projet collectif plus ambitieux qui allie qualité et défense professionnelle des campings indépendants
A savoir : s’approprier la marque Camping Qualité détenue aujourd’hui par la FNHPA. Et s’engager dans un travail collectif qui donne envie aux adhérents de se lancer dans ce nouveau projet. « Cet axe collectif doit avoir pour but de soutenir les campings indépendants à partir de la qualité. »
Avantage : proposer un projet à la hauteur des attentes des adhérents.
Inconvénient : sortir de son cadre habituel, nécessité d’une implication plus forte des adhérents pour obtenir un succès.
La coopérative comme modèle d’organisation
Pour Paul Cohen, ce projet ambitieux nécessite au préalable de revoir le modèle d’organisation de Camping Qualité pour défendre la qualité et la l’indépendance des campings. Comment ? En créant une coopérative. « L’idée d’une coopérative (ou d’une autre forme d’entreprise) équivaut à passer du statut associatif, axé sur le bénévolat, à une autre forme d’engagement, liant le bénévolat et l’esprit d’entreprise.» Et d’ajouter : « Camping Qualité ne peut basculer dans un projet d’intérêt purement commercial (…). En se détachant de la FNHPA, Camping Qualité ne doit pas s’éloigner du rôle qui a toujours été le sien : défendre l’intérêt des campings désireux de toujours se professionnaliser, s’améliorer, sauvegarder leur indépendance et les faire progresser économiquement. »
Toujours selon le directeur de l’Agence Rose, il est donc primordial de renforcer la démarche qualité en faisant évoluer la grille (niveau d’admission à 85 %, création d’outils internes d’accompagnement pour ceux qui désirent aller plus loin: outils de gestion…). Détaché de la tutelle de la FNHPA, Camping Qualité doit mettre en place une vraie politique de formation en fonction des attentes des coopérants. « Il faudrait, entre autres, bâtir un observatoire national de l’activité des adhérents qui permettrait de mutualiser les données de chacun au niveau du réseau : chiffres d’affaires, taux d’occupation, fichiers clients, lettres de réclamations, etc. pour comprendre l’activité et anticiper les actions pour demain. »
Un site de réservations en ligne
Pour favoriser la notoriété de la marque et rendre plus lisible Camping Qualité aux yeux du grand public, le projet envisage de lancer une campagne grand public pour faire connaître Camping Qualité, prioritairement sur le Net et, si les moyens le permettent, sur de grands médias (TV, autres).
Parallèlement, ce projet souhaite rendre l’information et l’offre Camping Qualité plus attractive. « Nous sommes 1 000 campings, c’est beaucoup. Il faut lancer une réflexion pour mieux segmenter l’information et présenter les campings en fonction de critères facilement lisibles pour les campeurs. » Comment ? En devenant un portail d’informations et de réservations sur Internet (en intégrant les avis de consommateurs) et en éditant un guide des 1 000 adresses du réseau.
Aux adhérents de choisir
Pour écrire la nouvelle stratégie de développement de Camping Qualité pour ces dix prochaines années, l’Agence Rose, compte lancer un vaste plan de communication interne pendant plusieurs mois. Pour expliquer le projet et mobiliser les adhérents, il est prévu l’envoi d’un dossier à chaque adhérent. Par ailleurs, des réunions régionales seront mises en place. Des sondages via Internet seront également organisés. « Quatre commissions techniques vont être créées consacrées à l’évolution de la grille, à la communication, au marketing et au juridique et économique.
« Le 21 mars 2014, les adhérents pourront s’exprimer via un vote. On saura s’ils optent pour une nouvelle histoire ou pour une simple évolution sur les bases actuelles », a résumé Paul Cohen.
Souhaitons que, au cours de cette campagne de cinq mois, les 985 campings se sentiront concernés par les projets présentés et qu’ils se mobiliseront. Lors de l’assemblée générale, moins d’une centaine de personnes étaient présentes dans la salle.