Trois gestionnaires sur le banc des accusés
Mont-de-Marsan, le 6 octobre 2009. Plus de six ans après les faits, trois propriétaires de camping biscarrossais comparaissaient devant le tribunal correctionnel.
Mont-de-Marsan, le 6 octobre 2009. Plus de six ans après les faits, trois propriétaires de camping biscarrossais comparaissaient devant le tribunal correctionnel.
Quatre campeurs ont trouvé la mort durant un terrible orage qui frappa la région ce funeste 15 juillet 2003.
Les faits remontent à 2003. Ce 15 juillet, une tempête d’une rare violence frappe l’ouest de la France et en particulier sur la zone de Biscarrosse avec des rafales atteignant les 160 km/h. Sur trois campings de la station balnéaire landaise, le bilan est dramatique : une soixantaine de blessés et quatre décès, dont deux enfants de deux et onze ans.
Le procès de ce drame s’est tenu le mardi 6 octobre au tribunal correctionnel de Mont-de-Marsan. Les trois propriétaires des campings étaient poursuivis en qualité de personnes morales. Le premier pour « homicide et blessures involontaires », « manquement délibéré aux règles de sécurité et de prudence et mise en danger de la vie d’autrui ». Les deux autres pour « blessures involontaires ayant entraîné une incapacité temporaire de travail inférieure à trois mois ».>S’appuyant sur la loi du 8 janvier 1993 et le décret d’application du 13 juillet 1994 relatifs à la protection des campeurs en zone sensible, le Ministère public et les avocats des dix familles qui s’étaient portées partie civile accusent les responsables de camping de ne pas avoir tenu compte de l’alerte orange émise le matin du drame par Météo France. Et de n’avoir pas informé les clients, ni pris des dispositions pour leurs protections.Pour leur part, les trois avocats bordelais, maîtres Lannegrand, Dinety et Dellavalade ont plaidé la relaxe de leurs clients.Argument avancé : les autorités, notamment la préfecture, n’ont pas informé la mairie des risques météorologiques. Et c’est un fait. Lors de l’audience, l’un des prévenus témoigne n’avoir reçu « aucun coup de fil de la police municipale, ou de l’office du tourisme » comme cela se fait habituellement.Au terme d’une journée d’audience, le procureur a requis des peines de 10 000 € pour deux des accusés et une amende « qui ne soit pas inférieure » à 60 000 € pour le plus important des campings. Le jugement a été mis en délibéré. Verdict le 1e décembre 2009.Par Brigitte Ducasse