Saison 2013 : prébilan mitigé

Après un printemps désastreux et l’annonce d’un « été pourri », on pouvait s’attendre au pire. Finalement il a fait beau en juillet et en août. Pour autant, la fréquentation des campings n’était pas à la hauteur en juillet. En attendant un bilan définitif, voici ce que vous nous disiez fin août.

Un mois de juillet décevant pour les uns, mauvais, voire catastrophique pour les autres. Malgré un soleil  au zénith depuis le 1er juillet, le début de saison a été plutôt laborieux pour les gestionnaires de campings.

« C’est le troisième mois de juillet le plus chaud en 100 ans, mais hélas la fréquentation n’a pas été à la hauteur. Un vrai gâchis ! », souligne Nicolas Dayot, président de la fédération bretonne. Ce sont les hébergements locatifs qui ont été boudés. Au point que dans certains campings, l’activité a été sauvée par une hausse du camping traditionnel. Pour Nicolas Dayot, les vacanciers osent annoncer qu’ils ‘a pas beaucoup d’argent. « Le manque d’argent n’est plus un tabou. Certains disent : « Pour 200 €, vous proposez quoi ? » ». Et dans certains campings, des caravanes en hivernage n’ont pas bougé pendant l’été. Preuve qu’une partie des campeurs sont restés chez eux cette année. Heureusement, les britanniques étaient de retour.

Plus au sud, en Vendée il est question d’un printemps catastrophique et d’un mois de juillet difficile qui ont réduit la saison à quatre semaines à peine. La météo favorable de juillet n’a, en effet, pas permis de rétablir la situation puisque près de la moitié des exploitant estiment que les réservations ont été nettement inférieures à 2012, même avec le soleil. Deux signes encourageants cependant, un mois d’août aussi bon voire meilleur que l’an dernier et le retour en masse d’une clientèle étrangère au fort pouvoir d’achat, les anglo-saxons se taillant la part du lion.

En Charente-Maritime, le bilan 2013 est très contrasté en en fonction du secteur géographique avec, un taux de remplissage maximum entre mi-juillet et fin septembre sur les campings de Châtelaillon alors que sur Royan ou dans les Iles, l’ambiance est nettement plus morose avec un taux de réservations en baisse de 30 % sur l’Ile d’Oléron. Pour Raymond Moreau président départemental, il convient de faire la distinction entre les grands campings qui ont pu « limiter les dégâts en affichant  grosses promotions (-40 %) en pleine saison et d’autres  qui ne peuvent rivaliser et pour lesquels cette saison aura été très dure.

Sur la côte landaise, Françoise Dagréou, présidente du syndicat départemental, annonce un mauvais mois de juillet (entre -20 et -40 % de fréquentation selon les établissements). Ce sont  les Français qui manquent à l’appel. « La saison a commencé réellement le 4 août. On a un vrai souci en ce qui concerne la deuxième quinzaine de juillet. » Son constat : l’offre est trop importante en juillet et pas assez en août !

Dans les Pyrénées, les inondations fin juin ont visiblement freiné les départs pour cette destination. « Malgré le beau temps, on enregistre un mauvais mois de juillet », confie Michel Dubié, président de la fédération HPA de Midi-Pyrénées. Certains terrains  annoncent une baisse de – 50 % en camping traditionnel ! En revanche le mois d’août est qualifié de correct. « On a bien vu les Néerlandais ». Mais d’ajouter : « A cause de la crise, les Français qui ne pouvaient partir qu’en camping ne sont pas venus cette année »

 Fréquentation en baisse même en Méditerranée

Sur la côte méditerranéenne, pour Jean-François Bey président régional Languedoc-Roussillon, la saison 2013 devrait être comparable à 2012. Comme partout, l’avant saison a été très difficile à cause de la météo. Les résultats de juillet sont en légère baisse par rapport à l’an dernier (environ – 5 %). Ce début d’exercice délicat, devrait être compensé par un mois d’août record et par septembre qui s’annonce bien. Cependant, pour Jean-François Bey, « en période de crise,  ce n’est plus parce qu’on est en bord de mer et qu’on propose plein de chose qu’on fait forcément le plein. La période délicate qu’on traverse oblige les exploitants à se remettre encore un peu plus en question. D’ailleurs, les établissements qui tournent bien ont tous en commun d’avoir eu cette démarche volontariste ». Point positif : les quatre et cinq étoiles continuent à gagner des parts de marché.

Un constat que l’on retrouve dans le Var où l’on annonce un taux de fréquentation global en baisse de quatre points en juillet, plongeant à moins sept points pour le camping traditionnel. Dans tout le département, c’est en particulier la deuxième quinzaine de juillet qui affiche un fléchissement significatif.

Dans l’intérieur des terres, pour le département de la Dordogne, le superbe été a permis de combler les trous creusés par une avant saison catastrophique. Comme les tendances météo s’annoncent intéressantes pour septembre, on devrait atteindre les chiffres de 2012. Cependant, crise oblige, les commerces annexes continuent de souffrir ; en témoigne un panier moyen en baisse de 10 à 20 %. Y compris chez les Néerlandais qui, eux aussi, font désormais attention. A noter en revanche  une très nette augmentation de la clientèle française qui a représenté cette année 30 %.

En Ardèche enfin, après un mauvais  printemps  le mois de juillet est annoncé en baisse selon l’ADT, même si 3/5e des gestionnaires qualifient de plutôt bonne la fréquentation. La clientèle de proximité et les belges seraient en augmentation contrairement aux Néerlandais et à la clientèle francilienne et du nord de la France. Toujours en juillet, les services annexes sont en baisse, confirme Marie Blanchard, secrétaire de la fédération Rhône-Alpes.