Les hybrides toile et bois ont la cote
Introduits sur le marché pour répondre à des impératifs de tarifs de séjours, les locatifs hybrides ont créé la surprise en jouant aussi sur la tendance «nature», dépassant donc l’argument économique.
Introduits sur le marché pour répondre à des impératifs de tarifs de séjours, les locatifs hybrides ont créé la surprise en jouant aussi sur la tendance «nature», dépassant donc l’argument économique.
Explications. Vacanciale d’ IRM, Tithome de Rapidhome, Ecolodge Sahari de Samibois… Lorsque nous avons présenté ces nouveautés à l’automne 2099 dans les colonnes de l’OT, les patrons de ces marques justifiaient leur confiance dans le succès commercial de ces produits, par l’adéquation avec la demande d’une clientèle au budget location assez « serré ».Une à deux saisons plus tard, on constate que leur optimisme était fondé. Mais surprise, la donnée économique a été en partie éclipsée par la tendance « nature , retour aux sources du camping » qui caractérise aussi ces produits hybrides. Ainsi, Philippe Prigent, directeur commercial de Samibois, explique : « Si le modèle d’Ecolodge Sahari le plus vendu chez nous reste la version basique, nous enregistrons de plus en plus de demande pour nos versions haut-de-gamme. Au dernier salon d’Atlantica, nous avons fait un carton avec notre déclinaison sur pilotis. Depuis, nous proposons aussi une Sahari avec wc, douche et lavabo, pour des séjours plus luxueux. De réponse économique, notre tente est devenue un produit de valorisation esthétique des terrains de camping, notamment sur des sites naturels d’exception.»Des propos que corrobore Stéphane Dufils, directeur général de la chaîne Original Camping : «Notre idée fondatrice est la protection de l’environnement, et nos différentes tentes –nous ne proposons pas de mobile-homes- répondent parfaitement à cette nouvelle tendance de fond. Au Domaine Les Moulins à Noirmoutier, 70 % de nos clients sont des néo-campeurs, des cadres supérieurs et professions libérales, qui recherchent l’authenticité et la nature. Mais le confort est pour eux une donnée importante, d’où la présence de sanitaires dans certains hébergements. Nos installations s’intègrent dans la nature, il n’y a pas de vis-à-vis. La fourchette de prix pour une semaine de location va de 300 à 1400 € ». Pas de « deuxième classe »Une image nature du camping, destinée aux urbains, que revendique depuis longtemps Huttopia, chaîne de campings qui n’a qui n’a pas hésité l’an dernier à présenter pour sa promotion, en plein Paris, place du Palais Royal, une canadienne sur un petit carré de pelouse.Pour autant, la raison d’être économique n’a pas quitté ces hébergements hybrides. Comme le précise Yvan Thébaud, directeur commercial de Rapidhome, « Tithome correspond à la demande d’un produit moins cher à louer, mais qui s’intègre parfaitement dans un paysage de mobile-homes, et qui ne donne pas l’impression au client d’être relégué dans un hébergement de deuxième classe. A l’heure de la crise économique, les campeurs sont à la recherche de tarifs attractifs, mais ils ne veulent pas renoncer à un certain confort ». Ce confort certain que propose la version de Tithome la plus vendue : la basique M 442 avec deux chambres, sans sanitaires, à 7723 € H.T.A l’assaut des petites parcellesA l’instar des tentes familiales locatives, ces hébergements hybrides ont par leurs dimensions la faculté de rentabiliser les emplacements de surface modeste. Mieux, ils ont aussi moins d’impact environnemental car on peut les déplacer (Vacanciale IRM, Tithome …) ou les démonter. Sans sanitaires, l’installation est aussi plus simple, pas besoin de parcelles viabilisées. « Il y a aujourd’hui une clientèle de plus en plus exigeante, ajoute Yvan Thébaud, à la recherche de produits atypiques, et à prix abordable. Et les terrains recherchent des solutions différentes pour attirer de nouveaux publics. Il y a donc un créneau, qui pour l’instant reste une niche, mais est appelé à se développer ».Pour donner du lustre à l’argument économique, il y a aussi l’invention de la notion de « cabane ». La Cahutte d’Huttopia, et Natu’R de Ridorêv’, par exemple, revendiquent une connotation plus « aventure » pour valoriser ce côté rustique, leur pleine intégration dans un environnement naturel. Les matériaux souples se prêtent aussi plus facilement à la variété des formes : toits pointus façon Texiwood, yourtes, tipis, bungalows… La toile, grâce aux matériaux d’aujourd’hui, a gagné en esthétique, en fiabilité et en durabilité. Alliée au bois, elle devient une formule gagnante. Recyclable, elle s’inscrit dans la tendance « environnementale ».