La déconstruction des mobile-homes
Déconstruction : la découpe d’un mobile-home.
Déconstruction : la découpe d’un mobile-home.
En signant en 2006 le protocole de Royan, les professionnels du secteur se sont engagés à concilier au mieux tourisme et environnement. Entre autres actions, se profile un véritable chantier : programmer la déconstruction des vieux mobile-homes en intégrant le recyclage sélectif des matériaux. Acteur engagé dans cette action d’envergure, le Syndicat des constructeurs de véhicules de loisirs, auquel sont affiliés les fabricants français de mobile-homes (Uni-VDL) a envoyé en mars dernier un courrier questionnaire à 200 grands terrains de camping, dans le but d’établir une première évaluation du nombre de mobile-homes à déconstruire, au cours des trois prochaines années. Evaluation, en attendant l’action. Ce que ne manque pas de préciser Caroline Nagiel, directrice d’Uni-VDL : « Il s’agit de créer un cercle vertueux en débarrassant les terrains de camping de leurs vieux mobile-homes, contribuant de fait à un nettoyage du paysage.»Autre volet non négligeable de ce vaste projet : la création d’une écocontribution liée aux ventes de mobile-homes neufs. En clair, le professionnel acquéreur d’une unité d’habitation, s’acquitterait d’un surcoût évalué aujourd’hui à 100 euros, qui servirait à provisionner le financement de la déconstruction des épaves, transport et enlèvement compris, via une structure d’éco-organismes.Tout en livrant déjà une estimation assez précise du chantier, « Nous misons sur près de 7 000 mobile-homes à traiter par an », Patrick Sanz, président de la Fédération nationale des distributeurs de véhicules de loisirs (Dica) et trésorier du Conseil national du mobile-home (CNMH), évoque un autre aspect du sujet : «Reste à envisager le problème qu’une résidence mobile a toujours une certaine valeur marchande, après la vie locative, et constitue une revente possible au particulier.»Tout le problème est dans le ressort économique de cette déconstruction, avec l’objectif de la valorisation optimale des déchets. Actuellement, on arriverait, avec un désassemblage totalement manuel, à 60% de récupération. L’intérêt des fabricants réside tout naturellement dans le renouvellement du parc et la revente de matériel neuf. Le gestionnaire, pour sa part, peut y voir l’opportunité d’assainir son offre à moindre frais, le prix de l’écocontribution.N’oublions pas que pour l’heure, nous n’en sommes qu’au stade d’une démarche volontariste. D’aucuns y associent volontiers un esprit avant-gardiste. Comme pour se prémunir des rigueurs d’un potentiel arsenal législatif.