Mobile-home avec terrasse intégrée
A l’exemple du chalet, qui la propose depuis longtemps, de nombreuses marques de mobile-homes proposent désormais des locatifs à terrasse intégrée.
A l’exemple du chalet, qui la propose depuis longtemps, de nombreuses marques de mobile-homes proposent désormais des locatifs à terrasse intégrée.
Ce, pour des raisons de taille ou d’orientation de parcelles. L’intérêt? Améliorer l’utilisation dedans/dehors. Les fabricants de chalets l’ont bien compris : leurs produits ont l’avantage de jouer sur les volumes, la diversité des architectures et des matériaux. Et tous jouent la carte de la terrasse intégrée, qui donne à la fois le côté convivial et un certain cachet. Cette terrasse, on la retrouve dans la majorité des gammes, agencée en bout, en angle ou en façade. Elle devient même une pièce maîtresse dans de nouvelles créations comme le Plein Air 35-2 de Fabre ou le Titom 2 de G.I. Production, apportant un bonus à cette fonction de vie dedans-dehors, notamment avec des portes vitrées coulissantes. Qu’il s’agisse de Jean-Rémy Bergounhe, P.-D.G. de Fabre, qui parle de la terrasse « comme d’un véritable espace de vie complémentaire du chalet », ou de Serge Ronzier, P.-D.G. de G.I. Production, qui la décrit comme « un élément indispensable au fonctionnement de l’habitat », le message est clair, la location d’un séjour en camping a pris une dimension bien plus large que la simple nuitée derrière des murs. Convivialité, espace et nature sont devenus des fondamentaux de l’hébergement. Sans oublier la notion d’architecture originale, dont se réclame Samibois, avec son nouveau chalet Vanille Tempo. Philippe Prigent, directeur commercial, explique ainsi que « ce modèle avec toiture nervurée, incluant une terrasse à deux niveaux, avec claustra et bac à fleurs, cherche à se démarquer de l’offre actuelle, tout en offrant un look très contemporain ». En résumé, la terrasse n’a pas fini de se voir déclinée et confirmée comme élément indispensable d’une nouvelle philosophie de l’habitat locatif. Le bois appelle la terrasse : cet atout du chalet, les fabricants de mobile-homes le désirent depuis longtemps. Pas question pour eux de rester figés dans des volumes « cubiques »; après la révolution du toit deux pentes il y a quinze ans, celle de la terrasse intégrée, depuis dix ans, avance lentement mais sûrement.Anthony Ravon, directeur de production chez Ridorêv’, ne le cache pas : « Sur 100 modèles que nous fabriquons avec un bardage bois, soixante le sont avec terrasse intégrée (TI), car cela fait davantage petit chalet, et le bois appelle la terrasse. Bien sûr, il nous fallait aussi, au démarrage, un modèle avec terrasse dans notre catalogue, à côté des mobile-homes classiques, pour ne pas perdre des commandes groupées. Et nous avons progressivement développé notre offre, avec désormais quatre modèles intégrant cet élément. » Le marché est en augmentation, bien sûr, car il n’y a pas que le côté esthétique. La TI soulage le gestionnaire de camping d’une installation supplémentaire coûteuse et gourmande en main d’œuvre : une terrasse à ajouter au mobile-home nécessite un calage impeccable, sans compter que la surface de la parcelle doit être adaptée.
Un marché en augmentation. Selon Florence Bugeon, directrice du marketing chez O’Hara, les ventes de modèles avec TI ont augmenté de 10% par rapport à l’année dernière. Elles représenteraient 20% du marché français et 30% des ventes chez O’Hara, qui a le plus large catalogue chez les fabricants de mobile-homes, avec pas moins de six modèles sur seize. Comme on peut le lire dans le catalogue de la marque : « Point d’orgue des vacances, la terrasse est le lieu stratégique de la vie dehors. Large et en partie couverte, elle abrite les repas, les jeux, les moments de détente. Avec son extension grande largeur, dont la couverture est proposée en option, c’est presque 10 m2 d’espace de vie en plus pour vos clients ! Un argument de taille pour les vacanciers qui entendent profiter de ce retour à la nature tant attendu.» Jo di Paola, directeur général d’IRM, pense pour sa part que « le mobile-home avec TI ne concurrence nullement le chalet. Il s’agit d’un produit différent », ajoute-t-il, « mais que nous voulons, pour notre part, complet dans sa conception et sa livraison. En effet, il y a des régions où les gestionnaires rencontrent des difficultés pour installer des terrasses ou des couvertures de terrasses. Dans cette optique, nous avons développé nos deux nouveaux modèles de Soléo. Ce sont des locatifs haut-de-gamme, en grande largeur, qui offrent une vraie terrasse couverte et abritée par des pare-vues, une pièce à vivre de plus de 8 m2 où l’on peut installer des tables et des chaises. C’est cela le vrai luxe ! »
Petit déjeuner avec vue. Confirmation du succès de la TI sur le terrain : Gwladys Tavernier, adjointe de direction du Château de Fonrives, quatre étoiles (Lot-et-Garonne), explique que l’établissement dispose de neuf modèles avec TI, disposés autour d’un plan d’eau : « Ceux-ci sont très appréciés de la clientèle, qui adore pouvoir prendre son petit déjeuner en jouissant d’une belle vue. Nous avons fait de telle sorte que les tarifs de location ne sont pas supérieurs aux autres modèles, car ces derniers ont aussi une terrasse, mais accolée. Je dirais que le seul inconvénient de la formule TI, c’est qu’elle est petite.» Pour Patrick Guenego, du Moulin de Cadillac, trois étoiles (Morbihan), « le mobile-home avec TI permet de diversifier l’offre des hébergements ; nous en avons sept sur un total de cinquante-cinq. Du fait que notre climat est parfois capricieux, cette installation permet aux clients de rester dehors pour se détendre». Quant à l’usage professionnel lui-même, Patrick Guenego poursuit «ces modèles avec TI peuvent s’installer sur de petits emplacements, il n’y pas besoin d’ajouter une grande terrasse en façade du mobile-home. En revanche, ils coûtent plus cher à l’achat qu’un modèle standard. Et puis la TI prend pas mal de place sur le séjour ».
Futurs développements. Alors que le chalet englobe parfaitement la terrasse dans sa construction, la part représentée par la TI au sein des catalogues de mobile-homes reste encore modeste. Excepté O’Hara, on l’a vu, pour qui ce type de produit est important, IRM, leader du marché, avoue que le Loggia, le grand classique de 35 m2, a atteint, à fin décembre, grosso modo, 10% des ventes. Chez Ridorêv’, on l’estime à 15%. « Un mobile-home avec TI est plus difficile à construire, il réclame environ 20% de plus en temps car il faut monter la terrasse et le toit débordant, explique Anthony Ravon. De plus, il ne s’agit pas de modèles de série car la TI peut être installée à droite ou à gauche : c’est impossible d’en stocker car on ne connaît pas à l’avance la configuration des parcelles de nos clients.» La terrasse en bout, sur ce point, pourrait apparaître comme un bon compromis… Et elle a encore de l’avenir en termes de développements techniques, si l’on en croit la sortie de la gamme Acapulco de Rapidhome, pour laquelle l’autre argument de vente est justement que la TI et sa couverture peuvent s’escamoter pour faciliter le transport sur camion.
