Rencontre avec Magali Chaumont, secrétaire générale de la FNHPA
Nouvelle secrétaire générale de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air, Magali Chaumont découvre l’univers de l’HPA, ses acteurs et ses dossiers. Rencontre avec une jeune femme venue tout droit du bâtiment.
Nouvelle secrétaire générale de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air, Magali Chaumont découvre l’univers de l’HPA, ses acteurs et ses dossiers. Rencontre avec une jeune femme venue tout droit du bâtiment.
Quel a été votre parcours professionnel avant de prendre le poste de secrétaire générale de la FNHPA le 2 janvier dernier ?
M. C. :Avant, j’étais directrice des affaires économiques et juridiques au sein de la Fédération française du bâtiment Grand Paris. Mon rôle était, entre autres, d’élaborer et de mettre en œuvre la stratégie d’influence en matière de développement économique du bâtiment (financement, normes, environnement). Auparavant, j’étais directrice du Centre de médiation des notaires de Paris (CMNP). J’ai également été chargée de mission auprès du secrétariat général de la chambre des notaires de Paris. J’ai travaillé essentiellement sur les questions de logement.
Comment passe-t-on du bâtiment… au camping ?
Un peu par hasard, car l’annonce était anonyme. Mais ce qui m’a plu immédiatement c’était de défendre le camping qui a une belle image.
Ce n’est pas le cas de tous les secteurs d‘activité. Le camping, lui, suscite de la sympathie chez ceux qui campent mais également chez les non-campeurs. J’ai donc dit oui tout de suite alors que j’avais eu des propositions ailleurs. C’est réellement l’image de la profession qui m’a motivée à prendre ce poste.
Comment percevez-vous la profession ?
Au-delà de cette image positive qui m’est venue à l’esprit, je me suis très vite demandée ce qu’était le profil du gestionnaire de camping. C’est surprenant : le camping a une belle image. Et pour autant, c’est peu visible sur les métiers, peu visible sur son évolution. Son innovation est peu perçue par le grand public.
Avant de rejoindre en janvier la FNHPA, j’ai visité à l’invitation du président Guylhem Féraud et du président du syndicat du Languedoc-Roussillon, Jean-François Bey, le salon SETT de Montpellier. Je suis tombée de haut en voyant cette débauche d’inventivité des fournisseurs concernant les hébergements. J’ai mesuré le dynamisme du secteur qui est curieusement très peu connu. Par ailleurs, j’ai été surprise de découvrir à quel point les gérants de camping étaient solidaires. Il y a de l’entraide quand un établissement est victime d’une catastrophe, comme chez les agriculteurs.
Vous avez découvert une profession dynamique, mais également des “petits” gestionnaires de camping qui parfois souffrent…
Effectivement, les petits se rebellent. Et on les comprend. Dans le bâtiment, ceux qui ont souffert, ce sont ceux qui ont le plus été victimes de la lourdeur administrative. Dans l’HPA, c’est la même chose. Le gestionnaire de camping n’a pas en interne les moyens et le temps de traiter toute la lourdeur administrative. J’entends et je comprends ce mécontentement. Pour être chef d’entreprise, il faut être aventurier, un peu fou, confiant, optimiste… Et face à la multiplication des textes réglementaires et administratifs, mon rôle est de trouver et de proposer aux élus de la FNHPA l’outil qui rendra le nouveau texte indolore d’un point de vue administratif ou fiscal pour le gestionnaire de camping… Je me suis demandée en arrivant à quelles réglementations cette profession était soumise… En fait, il est plus simple de se demander à laquelle elle n’est pas soumise !
Votre arrivée est une création de poste. A quoi correspond votre rôle de secrétaire générale ?
C’est la deuxième fois que je participe à une création de poste. Le challenge est d’abord de s’intégrer à une structure qui vivait sans ce poste. Il faut mettre du contenu, sans empiéter sur le rôle des élus et des permanents en place. Il y a un aspect de veille, de lobbying et de communication. Ma mission touche au management et à l’organisation interne de la structure, la préparation des travaux avec les différentes commissions (définir et proposer des plans d’action), suivre des dossiers comme actuellement la création de la Confédération
des acteurs du tourisme (lire p. 11). Confédération au sein de laquelle la FNHPA travaille sur la question de la simplification administrative.
Quels sont les dossiers qui mobilisent actuellement la FNHPA ?
Outre la création de la Confédération des acteurs du tourisme, il y a actuellement deux commissions qui mobilisent la FNHPA : la commission OTA et la commission PPRI (et les questions d’environnement et d’urbanisme). Par ailleurs, il y a toutes les questions liées aux affaires sociales (restructuration du dialogue social) et au lobbying. Par exemple, pour ce dernier dossier, l’Etat reconnaît cette activité et a décidé de l’encadrer via la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Nous allons bientôt être assujettis à une obligation de déclaration avec rapport annuel dès lors qu’un élu rencontrera une personne en vue de l’influencer sur une décision. Cette rencontre devra être répertoriée auprès de la HATPV. Mon rôle sera de créer un guide pratique pour les élus de la FNHPA.
En clair, je dois être un support pour les élus. J’analyse, je propose, j’alerte, j’exécute. Mais je ne décide pas. Aucune décision politique ne doit émaner d’un secrétaire général.