Nicolas Dayot, nouveau président de la FNHPA
A la tête de l’Union bretonne de l’hôtellerie de plein air, Nicolas Dayot, 40 ans, a été élu aujourd’hui président de la FNHPA. Il succède à Guylhem Féraud qui a conduit la fédération nationale pendant 27 ans.
A la tête de l’Union bretonne de l’hôtellerie de plein air, Nicolas Dayot, 40 ans, a été élu aujourd’hui président de la FNHPA. Il succède à Guylhem Féraud qui a conduit la fédération nationale pendant 27 ans.
C’est peu de dire que rien ne prédestinait le jeune Nicolas Dayot à devenir un jour président de la FNHPA. S’il n’a pas, comme d’autres, une longue histoire dans le camping, son expérience de gestionnaire et son implication syndicale lui ont en revanche rapidement forgé une destinée.
Avant le camping… Chez les Dayot il y a eu l’agriculture. Mais contrairement à bien d’autres familles du camping, la transition n’a pas été pour eux une mutation directe de l’activité agricole vers le tourisme. Tout en préservant l’activité de leur ferme des Côtes-d’Armor, les parents de Nicolas se sont d’abord diversifiés en gérant un bar-tabac. Une première incursion dans le commerce dans les années 1980, qui se poursuivra par la reprise d’une brasserie à l’enseigne célèbre, à Auxerre. Puis une seconde en 2001, à Limoges.
Dans les années qui suivent, tandis que Nicolas poursuit ses études (maîtrise de droit des affaires et DESS en gestion) une autre idée se fait jour au sein de la famille, avec l’aide d’un ami : créer un camping. Le projet se concrétise en 2005, avec la reprise d’un camping près de Paimpol aussitôt mis en gérance, tandis que la famille garde l’activité restauration à Limoges, jusqu’en 2006. Le restaurant vendu au printemps, il faudra attendre juste quelques mois pour finaliser l’acquisition d’un nouveau terrain de camping : La Plage, à Tréguer, dans le Finistère. C’est cet établissement, exploité en association avec ses parents jusqu’en 2015, que Nicolas gère toujours aujourd’hui, avec sa sœur. Un camping deux étoiles qui disposait de beaucoup d’atouts au départ – 6 hectares sur la plage ! –, mais aussi d’un beau potentiel de développement, en dépit d’une interdiction d’installer des mobile-homes. Une nouvelle autorisation d’aménager obtenue en 2011 pour 281 emplacements dont 154 mobile-homes, la création d’une piscine propulsent l’établissement (trois étoiles désormais), dans une nouvelle dimension que confirmera prochainement l’arrivée d’une piscine couverte, de toboggans et d’un nouveau sanitaire, en attendant la quatrième étoile ! Parallèlement, le chiffre d’affaires de l’établissement est passé de 170 000 euros à l’achat à près de 700 000 euros. Il emploie deux salariés à l’année et neuf saisonniers.
L’action syndicale comme une évidence
«â€¯En 2007, pour notre première saison, comme je ne connaissais pas grand-chose au monde du camping, je me suis dit que ce serait sans doute intéressant d’assister à l’assemblée générale du syndicat HPA du Finistère. Je voulais humer l’ambiance au sein de cette profession que je découvrais. »
La candidature au bureau du syndicat départemental ne traînera pas. Et tout aussi rapidement la prise en charge de certains dossiers puis, après le décès de la regrettée Hélène Boustouler, la présidence du «â€¯29 », le 15 mars 2010.
«â€¯La présidence du département me déléguant d’office à l’administration de L’Union bretonne de l’HPA, le schéma s’est en quelque sorte répété, avec la prise en charge de dossiers de la région, jusqu’à ce rendez-vous avec Yves Le Floch alors président de l’UB, qui me proposait de prendre sa suite. » Une succession qui intervient le 24 janvier 2011.
La nouvelle expérience régionale conduit Nicolas Dayot à participer à de nouveaux dossiers au national, et notamment celui des risques naturels. De fil en aiguille, les rendez-vous avec le président Féraud se multiplient, autant que l’abord de nouveaux dossiers.
En 2016, les contours d’une FNHPA modernisée commencent à se dessiner. Outre l’embauche de Magali Chaumont, en tant que secrétaire générale, la mise en place – hors statuts – d’un triumvirat pour seconder le président augure la volonté de transmission du président Féraud. Rémi Peschier (Ardèche) Gé Kusters (Dordogne) et Nicolas Dayot se retrouvent de plus en plus ouvertement sur le devant de la scène. «â€¯Guylhem Féraud ne nous a jamais rien imposés, précise le Breton. L’expérience des premiers dossiers, notre compétence acquise et notre âge lui ont fait identifier des potentiels. En nous confiant de nouveaux dossiers, en nous faisant découvrir le “back-office” de la fédération, il nous a invités aussi à réfléchir à la nouvelle organisation de la FNHPA. »
Rester proches des adhérents
S’ils imaginaient bien une suite évidente à cette prise progressive de fonction, les trois jeunes élus n’envisageaient pas en revanche une issue aussi rapide du processus. «â€¯Une fois intégré qu’une page se tournait, il fallait déterminer lequel d’entre nous trois prendrait la présidence, précise Nicolas Dayot. J’ai dû avoir ce grain de folie supplémentaire pour accepter la tâche », conclut en plaisantant le Finistérien !
Apeuré par l’ampleur de la fonction ? «â€¯Objectivement, si l’on se place du point de vue du chef d’entreprise, ce n’est pas raisonnable. Mais en tant que chef d’entreprise on est souvent un peu égocentré, alors je me dis que c’est une opportunité d’ouverture d’esprit et c’est intellectuellement intéressant. »
Au-delà de ce qui pourrait passer pour une boutade, Nicolas Dayot sait pouvoir compter sur une fédération restructurée. «â€¯D’abord, nous avons travaillé avec Guylhem Féraud dans une transparence totale pour que tout se passe bien. Notre schéma d’organisation récent va perdurer en s’appuyant sur nos statuts (un président et ses vice-présidents), pour continuer d’étudier et partager les dossiers. Après Magali Chaumont, l’arrivée d’une nouvelle juriste en janvier complétera le dispositif opérationnel. »
Un nouveau président qui, s’il sait que les trajets entre Paris et Quimper seront plus fréquents qu’auparavant, est tout aussi au fait de l’utilisation des outils numériques pour travailler efficacement à distance, et en optimisant son temps de présence à Paris… Comme en Province, «â€¯la Fédération nationale doit rester proche de ses adhérents », tient à préciser Nicolas Dayot. Patron d’un camping indépendant de taille moyenne, ancré dans l’exploitation, il sait qu’il est à ce titre un bon représentant de sa profession. «â€¯C’est important que nos adhérents sachent que nous vivons la même vie qu’eux !»