Nicolas Dayot : « les campings doivent se mobiliser pour l’Observatoire du tourisme »
Fruit de la collaboration entre Atout France, ADN Tourisme et la FNHPA, l’Observatoire du tourisme 2024 tarde à se mettre en place, faute d’une participation suffisante des campings. Nicolas Dayot veut rappeler aux campings l’intérêt majeur de cet observatoire pour la filière HPA.
L’OT : Vous semblez inquiet d’un nombre actuellement trop faible de campings inscrits pour participer à ce 2e Observatoire du tourisme.
Nicolas Dayot : En effet, pour l’heure la participation des campings à cet observatoire est trop faible en nombre de participants et risque de compromettre tout l’intérêt de ce système si utile que nous avons contribué à mettre en place depuis l’an dernier.
Rappelez nous donc le contexte et les enjeux autour de cet observatoire.
D’un point de vue général, les professionnels et les fédérations de tourisme regrettent que le tourisme ne soit pas pris en compte à sa juste valeur, même si à l’occasion de la crise Covid on a pu noter sur ce point une amélioration, qui nous a permis de faire passer quelques messages, notamment à l’occasion de la mise en place du Plan Destination France. Le Tourisme ne disposait pas jusqu’à récemment d’Observatoire digne de ce nom. La FNHPA a ainsi été, avec d’autres, un élément moteur pour qu’un Observatoire du tourisme se mette en place, en vue de contribuer à une meilleure connaissance chiffrée du poids économique du Tourisme, et de ses enjeux.
C’est important aussi pour la seule filière HPA ?
Bien sûr, car selon nous, une meilleure connaissance de notre activité et de nos enjeux peut contribuer à lever des freins à notre potentiel de développement.
N’oublions pas ce que nous représentons, ne serait-ce qu’en emploi local et dans le processus de dynamisation des territoires menacés.
Le Baromètre, c’est un arsenal de données précieuses pour chaque professionnel, mais aussi, en prenant de la hauteur, pour crédibiliser notre profession. Un observatoire national ainsi constitué, jouit d’un crédit important auprès des pouvoirs publics, plus qu’une initiative privée dont on peut douter de la neutralité.
Comment fonctionne l’observatoire et qu’attendez vous des campings dans l’immédiat ?
Le principe est que les campings s’inscrivent en masse sur la plateforme www.barometrehpa.fr qui recueille les données directement depuis le PMS des campings. Une opération rendue possible l’an dernier grâce au concours des fournisseurs de PMS (Septeo, Applicamp et Inaxel), liste qui s’étend cette année à d’autres fournisseurs.
Précision importante, le recueil des données de réservations est anonymisé et n’intègre aucune donnée financière. Atout France et FTO traitent et analysent ensuite les données recueillies pour en restituer un état hebdomadaire.
« Nous devons donner des preuves que cet Observatoire fonctionne, en nous inscrivant massivement »
1400 campings ont participé la saison dernière, sont ils automatiquement reconduits dans la démarche cette année ?
Non. Du fait des modifications et améliorations apportées à la plateforme, il faut procéder à une nouvelle inscription. Et il faut que les campings soient le plus nombreux possible pour valoriser encore plus les résultats. Il faut savoir par exemple qu’un département ne sera pas pris en compte s’il n’atteint pas un seuil minimal de campings contribuant au recueil des informations. Il faut un seuil critique pour que le rendu statistique soit fiable.
Rappelons aussi que les campings qui participent à cet observatoire bénéficient directement et gratuitement des analyses réalisées par Atout France, à travers un accès hebdomadaire aux résultats du baromètre en temps réel, ce qui leur permet de se situer sur l’échiquier touristique.
Quelle est la date limite d’inscription ?
Le baromètre va produire ses premiers résultats dès le début du mois de mai 2024. Plus les inscriptions seront nombreuses à cette date, plus fins seront les résultats. Toutefois, les inscriptions restent ouvertes toute la saison pour les retardataires.
Précisément, quels résultats seront accessibles aux campings participants ?
Ils auront accès à l’état des réservations par tailles de camping, par étoiles et par territoires, ainsi que l’origine des clientèles. Des éléments précieux qui peuvent orienter la commercialisation. On peut aussi distinguer les performances entre emplacement nu et locatif, recueillir les données sur les tailles de familles, durées de séjours , nuitées, mais en revanche aucune donnée liée aux chiffres d’affaire, paniers moyens, etc.
Je veux insister sur l’intérêt majeur pour notre profession de participer à un tel Observatoire. Fin 2024, le plan Destination France se termine. La crédibilité de notre filière vis-à-vis de l’Etat passe par la capacité de ses acteurs à produire des données, à justifier son poids économique et à crédibiliser sa capacité de transformation face aux changements majeurs qui affectent notre activité. Il faut que le baromètre – dans sa nouvelle mouture – ait fait ses preuves et pour cela, il faut que les campings se mobilisent en masse en s’inscrivant.
Nous devons donner des preuves que le système fonctionne. Je le répète c’est également important pour la prise en compte de notre profession. Nous avons été moteurs pour le lancement de cet observatoire, restons mobilisés pour qu’il soit fiable et pérenne.