Environnement

Déconstruction de mobil-home en fin de vie: une expérience à vivre durant le Sett

Par Bruno Lacroix 23/07/2024

A travers l’éco-organisme Eco Mobil-home, l’univers du mobil-home a pris depuis longtemps l’initiative de “déconstruire” les mobil-homes en fin de vie, marquant une volonté affirmée de réduire l’empreinte environnementale de cet hébergement de loisirs. Le 7 novembre prochain, dans le cadre du salon Sett de Montpellier, il sera possible d’assister à la déconstruction d’un mobil-home en direct et de prendre ainsi toute la mesure de cette démarche.

Avec 20 000 mobil-home fabriqués et vendus chaque année, la question de l’empreinte environnementale de cette filière industrielle et touristique se pose de manière de plus en plus prégnante, a fortiori au moment de la fin de vie et du nécessaire recyclage de ces hébergements.

Le respect de la réglementation et le fait que les mobil-homes anciens ne doivent pas se retrouver sur des terrains privés sont des priorités pour le secteur de l’hôtellerie de plein air, pour les fabricants de locatifs et, bien-sûr, pour la filière de déconstruction Eco Mobil-home, mise en place en 2011.

Eco Mobil-home est une entreprise privée à but non lucratif, qui centralise et traite les demandes d’enlèvement et de déconstruction des mobile-homes en fin de vie, sur les campings, en s’appuyant sur un réseau de professionnels du transport, de la déconstruction et d’opérateurs spécialisés dans la valorisation des déchets.

Depuis 2011, ce sont ainsi quelque 17 200 mobil-homes anciens qui ont quitté les campings pour être déconstruits et recyclés dans les règles de l’art. Si les premières années, la déconstruction s’est opérée majoritairement sur des mobil-homes anglais, la tendance s’inverse désormais et le processus concerne de plus en plus de mobil-homes français du début des années 90, à bardage vinyle.

« plus de 17 000 mobil-homes ont été déconstruits depuis 2011. Les premiers hébergements français des années 90 remplacent désormais les vieux mobil-homes anglais »

Sauf dans le cas de sinistres pris en charge par l’assureur, ce service de déconstruction est gratuit pour les mobile-homes installés dans des campings. L’éco organisme finance en effet son activité grâce à une écocontribution de 100€ HT, prélevée sur la vente des mobile-homes neufs des 5 principaux constructeurs français, (Bio Habitat (IRM et O’Hara), Résidences Trigano, Mobil-home Rideau, Rapidhome et Louisiane) tous engagés dans cette démarche volontaire et vertueuse.

Une déconstruction en direct

A l’occasion du Salon Sett de Montpellier les 5, 6 et 7 novembre 2024 et du 50e Congrès de la FNHPA, il a été décidé de mettre en évidence l’existence de cette filière de déconstruction et de recyclage des mobil-homes. Durant la matinée du jeudi 7 novembre – compter 3 à 4 heures-, il sera donc proposé aux visiteurs du salon d’assister à la déconstruction en direct d’un mobil-home, dans les conditions d’une intervention réelle, sur une parcelle de camping. Ce type d’intervention représentant d’ailleurs 70% de l’activité d’Eco Mobil-home, le reste consistant à déconstruire sur un site spécialisé après extraction du mobil-home du camping. Sur le salon, une  équipe avec un fourgon et une pelle mécanique commencera donc l’opération parla dépollution manuelle de l’habillage intérieur du mobil-home, avant de s’attaquer à la structure.

Comme le souligne Romain Grillet, directeur d’ Eco-Mobil-home, « au-delà de son aspect spectaculaire, cette opération vise à mettre en évidence le travail que représente une déconstruction et l’évaluation de son coût (environ 1 000 €HT) tout en faisant prendre conscience de la réalité du tri des matériaux, de leurs  poids et volumes à traiter. »

Il faut encore signaler que cette déconstruction confiée à des partenaires de plus en plus spécialisés et pointus -une soixantaine sur le territoire- permet aujourd’hui de séparer et recycler plus de 80% des matières constitutives d’un mobil-home. « Et nous avons pour objectif de réduire rapidement à 10% seulement la part d’enfouissement dans le tonnage traité. », conclut Romain Grillet.

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