Résidentiel : halte aux mauvaises pratiques!
Dans L’OT, il y a deux ans, on écrivait : « Clauses abusives, contrats de location inexistants, expulsions arbitraires… En matière de camping résidentiel, certains gestionnaires peu scrupuleux jouent avec le feu ».
Dans L’OT, il y a deux ans, on écrivait : « Clauses abusives, contrats de location inexistants, expulsions arbitraires… En matière de camping résidentiel, certains gestionnaires peu scrupuleux jouent avec le feu ».
Et à la Une, on osait : « Les litiges augmentent, la moralisation se fait attendre », « Il est urgent de ne plus attendre ».
Deux ans après avoir tiré la sonnette d’alarme, le constat est hélas toujours affligeant. Les plaintes continuent d’affluer du côté de la Fédération française de camping et caravaning (FFCC). Son président, Gérard Couté, affirme même être obligé de jouer « les pompiers pour corriger les abus d’une minorité des gestionnaires». Ici et là, des associations de propriétaires de mobile-homes résidentiels se sont constituées (on en compte une cinquantaine en France !) à l’image de Mobilhomisez-vous, créée en mai dernier. En passe de devenir la plus médiatique des associations de défenseurs de propriétaires de résidences mobiles de loisirs, elle rassemble déjà soixante-dix adhérents et deux cents sympathisants. « Nous traitons actuellement une centaine d’affaires », précise Renée Caby, présidente de l’association.
Les résidents se mobilisentSur Internet, dans les forums de discussions, les plaintes contre les patrons de camping se multiplient. On ne compte plus les témoignages de propriétaires de mobile-homes qui veulent dissuader de futurs acquéreurs. «J’ai acheté un mobile-home d’occasion il y a trois ans à la propriétaire du camping et fin décembre 2007 elle m’a clairement demandé de racheter un mobile-home neuf ou de dégager ! Comme il était hors de question que j’investisse dans ce genre de chose, j’ai dû partir… Nous avons vendu notre mobile-home 500 €. C’est honteux ! », s’exclame l’une des internautes.
Les litiges majoritairement constatés ? « Le non-renouvellement des contrats annuels sans motif et les expulsions arbitraires, les droits d’entrée (ou de barrière) élevés demandés par les gestionnaires de camping sans pour autant apporter un service en contrepartie ou encore les augmentations brutales (+ 46% parfois) de loyer des emplacements à l’année », énumère la présidente de Mobilhomisez-vous.Toujours sur le Web, un autre propriétaire de mobile-home fait part de son mécontentement : « A vous qui envisagez d’acheter un mobile-home, réfléchissez bien ! L’année d’après l’achat, la perte est considérable, et les exigences des propriétaires du terrain sont considérables ! Vivement qu’une loi passe pour changer ça. » Une loi. C’est justement ce que souhaite l’association Mobilhomisez-vous. Depuis moins de deux ans, on ne compte plus les questions écrites de parlementaires déposées sur le sujet. Et depuis août 2009, une soixantaine de questions ont été posées à l’Assemblée nationale et une vingtaine d’interpellations ont été enregistrées au Sénat… Preuve que le dossier intéresse de plus en plus les politiques.
Les politiques s’interrogentUne loi ? Faut-il vraiment en arriver là ? Personne ne le souhaite dans la profession. D’autant qu’aujourd’hui, plusieurs textes permettent de clarifier les rapports entre les gestionnaires et les propriétaires de mobile-homes. Avec le contrat loisirs de la FNHPA et celui de l’Unaparel, ou encore la charte de transparence, les patrons de campings disposent dorénavant d’un cadre qu’ils ne peuvent ignorer. Et pour cause, les futurs acquéreurs de mobile-homes devraient, eux, privilégier les campings qui se plieront à ces nouveaux textes.