Assurance et camping: c’est quoi le ratio sinistres sur primes?
On n’a sans doute jamais autant parlé Assurance que ces derniers mois dans l’HPA. Et malheureusement, comme souvent, c’est à la faveur de gros sinistres qui peuvent mettre toute la profession en fâcheuse position. Une occasion expliquer quelques points sensibles de l’assurance. Comme le le ratio Sinistres / Primes.
On n’a sans doute jamais autant parlé Assurance que ces derniers mois dans l’HPA. Et malheureusement, comme souvent, c’est à la faveur de gros sinistres qui peuvent mettre toute la profession en fâcheuse position. Une occasion expliquer quelques points sensibles de l’assurance. Comme le le ratio Sinistres / Primes.
L’assurance, on vous en rebat les oreilles depuis des années, et particulièrement quand la profession vient à subir des aléas climatiques majeurs, comme on a en a connus, notamment dans le sud, à la fin de l’année. Dans l’HPA, nul besoin de faire un dessin pour l’expliquer, ces sinistres coûtent cher, voire très cher. C’est même en millions d’euros que s’exprime le plus souvent le montant de « l’ardoise », en clair de l’indemnisation des dégâts aux bâtiments et aux biens (hébergements) que peuvent subir les campings.
Lorsque survient un tel événement sur un établissement, et a fortiori lorsque l’événement vient à se répéter, un indicateur des assurances va rapidement se faire jour : le rapport sinistre sur prime (S/P), encore appelé ratio sinistre sur cotisation (S/C) ou « loss ratio ». Il s’agit du rapport entre le montant des sinistres et celui des cotisations encaissées pour un même contrat d’assurance. C’est ce ratio qui permet à votre assureur de mesurer la rentabilité de l’assurance délivrée sur une période donnée. Ce faisant il permet aussi, a priori, de trouver le meilleur équilibre tarifaire assureur/assuré.
Concrètement, ce ratio est calculé en prenant en compte le coût total des sinistres d’un contrat sur l’année, et en le divisant par le montant des primes encaissées pour ledit contrat. Si le ratio obtenu est supérieur à 1, cela signifie que l’assureur est déficitaire, en clair que les recettes sont inférieures aux dépenses. Le principe même de l’assurance intègre cette éventualité car, dans la majorité des cas, le ratio est inférieur à 1, permettant à l’assureur de gagner de l’argent et par le jeu du nombre d’assurés « rentables », de régler les sinistres survenant à d’autres assurés.
Le risque de ne plus être assurable
Si un client lui coûte de l’argent la première mesure que prendra l’assureur sera d’augmenter le montant de sa prime, mais le système a ses limites. On comprendra sans difficulté que si le nombre de sinistres que va vivre un assuré peut déjà représenter un problème en soi, le montant de l’indemnisation -par exemple en cas de tempête ou d’inondation- peut se révéler encore plus hautement préjudiciable. Par exemple un camping qui paierait 10 000 euros de prime annuelle et subirait un sinistre de l’ordre de 150 000 euros (10 mobile-homes par exemple) induirait un ratio S/P de 15 signifiant, entre autres, que l’assureur mettra quinze ans à revenir à l’équilibre sur ce contrat (à montant de prime égal). A condition que ne survienne pas un autre sinistre entre temps. Et pour peu que l’assureur continue d’assurer le camping en question !
Ce qui vaut au titre d’un camping pris isolément vaut aussi au niveau d’une région voire d’une profession, dans son intégralité. Rien que sur les derniers gros sinistres de 2019, on estime que les 35 millions d’euros de primes versés par an par les campings ont été largement dépassés !
Une situation qui inquiète aujourd’hui l’HPA française, comme le souligne le président de la FNHPA, Nicolas Dayot : « Le ratio S/P de l’HPA toute entière est très bon … sauf si nous y incluons les dommages liés aux inondations. Le risque pour notre profession est que les compagnies « quittent le navire », en d’autres termes qu’elles décident de ne plus assurer le secteur du camping dans sa globalité. Si cela devait hélas arriver, comprenons bien que même les campings qui ont individuellement un bon ratio S/P ne seront alors plus assurés. Voilà pourquoi nous devons tous collectivement poursuivre les efforts de prévention!