Des campings incendiés à Torreilles-Plage :

Pour faire face à un violent incendie poussé par une forte tramontane, quatre campings de Torreilles-Plage (Pyrénées-Orientales) ont dû évacuer leurs clients dans l’urgence le mercredi 13 juillet. 

Près de 3000 personnes ont disposé de  quelques minutes pour décamper, en file indienne le plus loin possible du front de flammes, vers la plage. Au camping  Trivoly  du groupe Chadotel, tout s’est joué en quelques instants pour sauver 800 personnes. « Dans le lointain, côté Barcarès, on  voyait un important panache de fumée. Je me suis dit que si le feu sautait le lit du fleuve Agly, on pouvait être atteint.  Puis on a senti l’odeur du feu et  j’ai aperçu les premières flammèches dans le champ juste derrière notre établissement. C’est à ce moment-là que j’ai pris la décision de faire évacuer le camping. Quelques minutes plus tard seulement, les flammes arrivaient tout près des premiers mobiles-home  et les fumées envahissaient l’établissement» raconte Eric Prézeau le directeur qui a su prévenir les évènements.

Auto évacuation : l’excellent réflexe

 « Sans cette anticipation je n’ose même pas imaginer ce qui se serait passé » ajoute Franck Chadeau, le propriétaire de cet établissement de 270 emplacements qui hébergeait environ 800 personnes ce jour-là. Les employés du camping ont  tenté de lutter avec les moyens habituels et réglementaires mais sous-dimensionnés face à la violence du feu.

 « Lorsque nous sommes arrivés sur place, les établissements avaient été auto-évacués. C’est exactement ce qu’il faut faire dans le cas d’un  établissement de plein-air. Avec des bâtiments en dur, on peut protéger et confiner les personnes à l’intérieur. Pas dans le cas  d’u  camping à cause des risques d’intoxication aux fumées, en supplément  du danger du feu lui-même » explique le Colonel Jean Pierre Salles-Mazou, directeur du Codis 66  qui a engagé 160 hommes et 40 camions pour sauver les établissements  de Torreilles-Plage de la destruction.

Bel élan de solidarité

Au Trivoly, 14 mobiles-homes et sept tentes ont été détruits. « Il nous faut maintenant trouver des solutions d’hébergement pour les personnes qui avaient réservé pour les semaines suivantes. C’est en bonne voie » assure Franck Chadeau alors que la vie des vacances a repris quasi normalement  le lendemain matin, sauf pour les juillettistes qui ont tout perdu. « Nous avons juste eu le temps de prendre les papiers, les tablettes des enfants  et le chien. Et pas nos affaires personnelles. Mais l’essentiel c’est que nous sommes tous en vie, ni brûlés, ni blessés, ni intoxiqués »  commente  Nancy Cassard vacancière de  Namur (Belgique) relogée dans un autre mobile-home avec son compagnon et trois adolescentes, et personnellement très touchée par le fort mouvement de solidarité qui a permis, quasi instantanément de collecter des vêtements, des jouets, des peluches et des denrées alimentaires.

Le camping le Calypso impacté par l’incendie déplore plusieurs mobiles-home détruits. L’établissement n’a pas souhaité témoigner.