Les campings pessimistes pour la saison

Gestion de la crise, son impact sur la saison, les mesures prises pour limiter la casse… Quelque 962 campings ont répondu à une enquête réalisée par le cabinet de conseil Roland Berger. Voici comment la profession envisage l’avenir et les mesures qu’elle a mises en place.

Cabinet de conseil en stratégie, Roland Berger vient de révéler une enquête en ligne réalisée entre le 31 mars et le 3 avril auprès des gestionnaires de campings.  962 acteurs de l’hôtellerie de plein air, parmi lesquels onze acteurs dont le chiffre d’affaires est estimé à plus de 10 M€ (essentiellement des groupes), ont répondu à l’enquête.

Une baisse de 49 % du chiffre d’affaires

Concernant l’impact sur le chiffre d’affaires initialement budgété pour la saison 2020, les campings estiment qu’il sera de l’ordre de – 49 %. « C’est plus que les leaders du tourisme (- 40%) », commente le cabinet qui a réalisé par ailleurs la même enquête auprès des autres acteurs du tourisme (*). Les gestionnaires envisagent une baisse de leur CA de 39 % pour juillet et 35 % pour Août.
« La profession anticipe un impact très fort en termes de profitabilité (- 53%) », indique l’étude. « C’est moins que les leaders du tourisme/loisirs (- 64%), mais plus que ce que les groupes d’HPA avaient estimé (- 40%) ».

Un budget vacances en baisse

Si les professionnels de l’HPA se montrent particulièrement incertains sur le profil de la reprise, et privilégient une reprise lente, ils sont 53 % à penser que les Français privilégieront les destinations de proximité. Mais ils sont 80 % à prévoir que le budget vacances de leurs compatriotes sera moins élevé cette année.

Vers plus de tourisme de proximité

Concernant les modifications structurelles du marché, 88% des gestionnaires de camping qui ont répondu à l’enquête estiment que l’impact de la crise ira au-delà de 2020, occasionnant une montée en puissance du tourisme local. Ils sont 92 % à penser que la crise va accroître l’importance des considérations sanitaires.
Et qu’elle va accroître l’importance des considérations écologiques (88 %). En revanche, seule une minorité estime que la crise va occasionner une montée en puissance de la distribution indirecte (56 %).

Report d’échéances fiscales, sociales et bancaires

En attendant la reprise et surtout le droit de rouvrir, l’enquête indique que « deux tiers de l’HPA a fait usage du chômage partiel, pour en moyenne 78% des salariés ».
En termes de trésorerie, les campings ont avant tout reporté leurs échéances fiscales, sociales et bancaires. Quelque 67 % des gestionnaires ayant répondu à l’enquête ont demandé un report de leurs dettes bancaires. Et 56 % un décalage d’échéances des dettes fiscales et sociales.
« Sans surprise les campings ont pris moins de mesures que le reste de l’industrie touristique », ce qui est lié à leur plus petite structure, résume le cabinet Roland Berger. « Le chômage partiel est moins important (69 % des campings contre 95 % pour le reste de l’industrie touristique), moins de report de dettes fiscales et sociales (56% vs 87%) ou de recherche de financement (49% vs 66%). », via le Prêt garanti par l’Etat (PGE).

Les avoirs plébiscités

Enfin, et toujours selon l’enquête réalisée par le cabinet Roland Berger entre le 31 mars et le 3 avril auprès d’un millier de gestionnaires de camping, la profession s’appuie largement sur l’émission d’avoirs (76%) auprès de ses clients, plutôt que  sur des remboursements des prestations déjà payées (32%).
(*) Outre l’enquête réalisée auprès des acteurs de l’HPA, une autre étude, daté du 5 avril, a été réalisée auprès de 86 acteurs de l’industrie touristique qui réalisent plus de 10 M€ de chiffre d’affaires Il s’agit d’hôteliers, résidences de tourisme, clubs, villages vacances, tour-opérateurs, agences de voyage traditionnelles et en lignes, plateformes, opérateurs de loisirs…