Clientèle campings : les marchés étrangers dans l’attente
Pour les pays réceptifs de touristes, les clientèles étrangères sont généralement les plus sensibles aux crises internationales. Avec ses restrictions de déplacement, la crise du Covid-19 place les différents partenaires européens des campings français face à une situation qui les laisse dans l’expectative.
Pour les pays réceptifs de touristes, les clientèles étrangères sont généralement les plus sensibles aux crises internationales. Avec ses restrictions de déplacement, la crise du Covid-19 place les différents partenaires européens des campings français face à une situation qui les laisse dans l’expectative.
Avec quelques jours de décalage, le Royaume-Uni a adopté une politique de confinement similaire à la France et le retour des enfants à l’école a déjà été repoussé au mois de septembre. De l’autre côté de la Manche, les campings ont été contraints de fermer leurs portes.
De leur côté, les Pays-Bas ont fait le choix d’un confinement différent de celui appliqué en France. Les sorties ne sont pas interdites, mais sont accompagnées de règles de distanciation sociale. Les campings sont d’ailleurs autorisés à ouvrir à condition de respecter des obligations sanitaires très strictes (espaces communs fermés dont les restaurants et les sanitaires).
Début avril, pour les différents partenaires internationaux comme l’ANWB ou les clubs de caravaniers britanniques, la difficulté était de communiquer auprès de leurs membres en raison des zones d’ombres concernant la durée du confinement et les modalités du déconfinement. Un flou qui se vérifie à l’échelle européenne avec des règles qui varient d’un pays à l’autre. A cela s’ajoute, pour le marché britannique, la nécessité de quitter l’île. Outre les risques de transmission du virus dans les ferries ou les avions, les conditions d’annulations sur ces moyens de transports, ainsi que pour le tunnel sous la Manche, sont peu flexibles et obligent à décider très tôt si l’on souhaite ou non annuler ses vacances.
Des réservations malgré tout
Malgré ces conditions, le Caravan and Motorhome Club, qui à l’heure où nous rédigeons ces lignes (début avril) accepte encore les réservations au-delà du 1er juin, continue à enregistrer quelques rares demandes pour les mois de juillet et août. Difficile, cependant, d’y voir un signe positif pour la saison à venir ainsi que l’explique Sam Jackson du Travel Service du Caravan and Motorhome Club : « Il y a un large spectre d’opinions allant des optimistes qui souhaitent voyager aussitôt que possible et d’autres qui veulent reporter à l’année prochaine. Nous savons que nous aurons de la demande pour les campings français dès que nous serons à nouveau autorisés à voyager, mais il est encore trop tôt pour déterminer le nombre de demandes que nous pouvons espérer ».
Concernant les séjours ayant été empêchés par le confinement, le Caravan and Motorhome Club conseille à ses membres de les repousser pour une date ultérieure dans la saison afin de réduire au maximum les annulations. « Il y a toutefois des membres qui préfèrent les reporter à 2021, ce qui équivaut à des annulations pour nous car notre calendrier de réservations 2021 n’est pas encore ouvert. »
40% de néerlandais prévoient de rester chez eux
Si les vacanciers en provenance des Pays-Bas ne sont pas dépendants des ferries et des avions, il n’en est pas moins compliqué de prédire à quoi ressemblera la saison pour les campings habitués à recevoir des néerlandais. L’ANWB s’est penché sur les projets de vacances de ses membres à travers une enquête réalisée fin mars. Les réponses laissent paraître que les campeurs néerlandais avancent à tâtons et attendent d’en savoir plus sur l’évolution de la situation. Ainsi, 10% des personnes interrogées ont d’ores et déjà annulé leurs vacances. Et, bien que 25% envisagent de partir comme prévu si le gouvernement le leur autorise, 70% de ceux qui pensaient partir en juillet ou en août s’inquiètent pour leurs vacances.
Parmi les chiffres positifs qui ressortent de cette enquête, la France demeure une destination attractive pour les campeurs néerlandais et la crise ne semble pas avoir terni son image, à l’inverse de l’Italie qui figure en tête des pays où les Néerlandais n’iront pas cette année. Il reste désormais à savoir si la situation leur permettra de voyager. Plus de 40% d’entre eux ont d’ores et déjà prévu de rester aux Pays-Bas.
Avant même le début de la crise, les campings néerlandais s’attendaient à une excellente saison. Et s’ils ont tiré un trait sur le mois d’avril et les vacances de printemps, ils espèrent toujours faire le plein pour les week-ends de l’Ascension et de la Pentecôte. Ils se sentent d’ailleurs soutenus par le gouvernement. Le premier ministre a en effet prononcé plusieurs fois le mot camping lors de son discours télévisé sur le confinement.