Ariège : bras de fer à propos des panneaux présignalisation
Le bras de fer engagé par la préfète Marie Lajus avec les campings du département à propos des panneaux de présignalisation tourne à la désillusion économique pour les établissements.
Le bras de fer engagé par la préfète Marie Lajus avec les campings du département à propos des panneaux de présignalisation tourne à la désillusion économique pour les établissements.
Les gestionnaires de la soixantaine de campings de l’Ariège ne décolèrent pas depuis qu’ils ont reçu des services de la préfecture une mise en demeure de retirer la présignalisation de leurs établissements, juste avant la saison.
« Cette exigence administrative tourne à la catastrophe économique. Il nous a fallu enlever les panneaux qui permettaient aux touristes d’identifier puis de situer nos établissements. Cette signalétique, c’est déterminant pour la clientèle de passage. Et depuis, c’est un désastre, se plaint Philippe Barbe (notre photo). J’enregistre dans mon établissement une chute de 60 % de la fréquentation spontanée. Là où en juillet je pouvais espérer un taux de remplissage des emplacements à 80 %, je suis à 40 %. Et je ne suis pas le seul », ajoute le président de la fédération départementale de l’hôtellerie de plein air, qui a retiré les fameux panneaux début juillet.
202 euros d’amende, par jour et par panneau
« La communauté de communes a lancé l’appel d’offres. Les panneaux, les mêmes pour tout le monde, seront prêts dans quelques semaines, trop tard pour sauver la saison. La signalétique sera même plus performante mais pas pour cette année. Et on ne pouvait pas prendre le risque d’une amende de 202 € par jour et par panneau », poursuit Philippe Barbe.
« Cette décision est d’autant plus regrettable que jusque-là nous avions travaillé en parfaite intelligence avec les services de la préfecture sur des dossiers aussi sensibles que celui des risques d’inondation », lâche Lionel Gourdin, le patron du Lac, à Foix, qui annonce un impact quantifié à 15 % sur le début de saison et juillet. « C’est bien pire pour d’autres établissements qui n’ont pas ma position à l’entrée de Foix. Ce sont notamment des campings familiaux, de petite taille et qui comptent beaucoup sur le remplissage de passage. Ce sont là des difficultés inutiles », ajoute encore Lionel Gourdin.
Pas encore de verbalisation, mais…
Face à la colère des exploitants, les représentants de la préfète restent de marbre. « Ces observations seraient crédibles si nous avions pris de telles mesures sans avertissement. Or cela fait deux ans que nous travaillons avec les professionnels sur ce sujet. Nous avons multiplié la communication, les avertissements avant de demander que les panneaux soient démontés. Nous souhaitons qu’il y ait une égalité de traitement de tous les professionnels. Et à ce jour, le 5 août, nous nous sommes contentés d’envoyer des avertissements. Il n’y a pas eu de verbalisation. Mais cela viendra, car tous n’ont pas enlevé les panneaux de pré-signalisation », répond Ronan Boillot, le secrétaire général de la préfecture. Face à la situation Philippe Barbe se dit « découragé et impuissant ». A l’automne, il sera démissionnaire de son mandat de président départemental. Des membres du bureau pourraient suivre son exemple.