Accessibilité : focus sur l’information et la signalisation

Dans le cadre de la mise en accessibilité des campings, l’information des clients et la signalisation sont des éléments à ne pas oublier. voici nos conseils pour être en règle.

L’expression « information et signalisation » recouvre les règles définies dans l’annexe 3 des arrêtés réglementaires de l’accessibilité sur le neuf comme sur l’existant. Il s’agit plus généralement de la signalétique. L’importance accordée à la signalétique est l’un des éléments majeurs de la réglementation et concerne tous les usagers au premier rang desquels figurent les personnes malvoyantes, mais aussi en situation de handicap mental.
La qualité de la signalétique répond à des règles précises : en premier lieu, les éléments d’information et de signalisation doivent être visibles et lisibles par tous les usagers et doivent constituer une chaîne continue d’information tout le long du cheminement. Ce principe induit de parer à toute forme de doute dans un itinéraire emprunté. C’est donc le relai de la chaîne d’information qui est à prendre en compte. Ensuite, la signalétique devra répondre à trois critères majeurs que sont la visibilité, la lisibilité et la compréhension.

La visibilité, c’est la capacité, à distance, de pouvoir repérer une information. Pour cela :

–    les informations doivent être regroupées et donc non dispersées ;
–    les supports d’information doivent être contrastés par rapport à leur environnement immédiat. Ce qui signifie qu’une personne malvoyante doit pouvoir repérer, à distance, qu’une information peut être lue. Par exemple, on ne pose pas une affiche blanche sur un mur blanc. De même, tout support translucide (plexiglas par exemple) n’est pas admis ;
–    les supports doivent permettre une vision et une lecture en position debout comme en position assis, être choisis, positionnés et orientés de façon à éviter tout effet d’éblouissement, de reflet ou de contre-jour dû à l’éclairage naturel ou artificiel ;
–    si les supports sont situés à une hauteur inférieure à 2,20 m, ils doivent permettre à une personne malvoyante de s’approcher à moins de 1 mètre. Autrement dit, il n’est pas possible de poser des panneaux d’informations en arrière d’un comptoir de réception.

La lisibilité sera ensuite le second critère une fois que l’information a été repérée à distance. Pour cela :

–    les informations données sur ces supports doivent être fortement contrastées par rapport au fond du support ;
–    la hauteur des caractères d’écriture doit être proportionnée aux circonstances avec, notamment, l’importance de l’information délivrée, des dimensions du local et de la distance de lecture. En tout état de cause, la hauteur des caractères d’écriture ne peut en aucun cas être inférieure à 15 mm pour les éléments de signalisation et d’information relatifs à l’orientation (signalétique directionnelle) et 4,5 mm sinon (signalétique d’information).

Enfin, la compréhension sera le troisième élément clé avec :

–   le recours autant que possible à des icônes ou à des pictogrammes qui viennent à doubler l’information écrite ;
–   le recours aux lettres bâton ;
–   lorsque la signalétique repose sur un code, utilisant notamment différentes couleurs, celui-ci est homogène et continu dans tout l’établissement et sur tous les supports de communication.

La qualité de la signalétique doit constituer un enjeu majeur en toutes circonstances dans les cheminements extérieurs et intérieurs du camping. Il faut extraire de la réglementation un certain nombre d’applications. Par exemple :

–    à force d’être sur place, l’exploitant d’un site peut être amené à sous-estimer l’implantation et la densité de la signalétique. Il est parfois utile de recourir à un conseil extérieur qui ne connait pas le site, pour réellement déceler ses manques ;
–    les plans remis aux clients doivent également respecter les règles de lisibilité et de compréhension. Par exemple, lorsque tous les blocs sanitaires ne comportent pas de locaux adaptés, il faut mentionner ceux qui sont conformes et accessibles. Le plan peut également faire mention d’éventuelles difficultés locales liées à la topographie du terrain ;
–    l’exploitant du camping devra également veiller à ce que les fournisseurs d’équipements respectent les règles de visibilité. Il n’est pas exceptionnel de constater des pictogrammes à peine repérables gravés sur des portes de cabines, telles que douches, WC, nurserie, lavabos….  
–    L’accessibilité de la signalétique est tout sauf une recherche de discrétion. Pour la numérotation des emplacements, il faut se prémunir de toute erreur qui consisterait à planter des panonceaux (supports) verts pour se fondre avec l’espace engazonné.
–    Plus le camping est étendu, plus il faudra relayer des signalétiques qui ramènent vers le cœur de l’installation. Il peut s’agir de panneaux directionnels qui indiquent autant que nécessaire l’accueil.
–    Autre exemple s’il en est besoin, lorsqu’un espace sanitaire adapté est dissocié des autres espaces sanitaires il est indispensable de mentionner l’accès à l’espace sanitaire adapté depuis l’accès principal. Et, si nécessaire, de relayer l’information.
 
Enfin, et par rapport à l’information, il faut en venir également au support majeur que constitue le site Internet du camping. Le site se doit d’informer le plus complètement possible des conditions d’accessibilité du camping. La simple pause d’un pictogramme d’accessibilité ne suffit pas. Ou alors, il signifie juridiquement que la totalité des prestations est rendue accessible. Il suffirait qu’une seule prestation ne soit pas accessible (exemple, le sauna) pour que le logo perde de sa valeur réglementaire. En d’autres termes, il est parfois utile de créer un onglet ou une fenêtre qui expliquera ce qui est accessible et ce qui ne l’est pas (ou pas encore). La moindre restriction de prestation doit être expliquée. Il ne faut jamais perdre de vue que le client en situation de handicap est un client comme un autre.

L’information et la signalétique sont donc des éléments d’accessibilité à part entière et la recherche d’esthétique ou de style doivent se faire sur une base avant tout réglementaire.

En complément de l’information et de la signalisation, retrouvez les règles d’accessibilité qui concernent les éclairages intérieurs et extérieurs dans L’OT n°355- mai 2015