Huttopia dénonce le Wi-Fi obligatoire dans les deux-étoiles et plus
Le groupe présidé par Philippe Bossanne dénonce une partie de la future grille de classement et la politique du tout Wi-Fi.
Le groupe présidé par Philippe Bossanne dénonce une partie de la future grille de classement et la politique du tout Wi-Fi.
Alors que la DGE, Atout France, les représentants de l’HPA (FNHPA, l’Unaparel) et les consommateurs (FFCC) travaillent sur la future grille de classement des campings, le groupe Huttopia (50 campings) a décidé de prendre les devants pour dénoncer certaines obligations qui seraient applicables à partir du 1er avril 2019.
« De nouveaux critères obligatoires apparaissent. L’un d’entre eux nous révolte », dénonce le groupe présidé par Philippe Bossanne. Dans la future grille, « l’accès à internet par un réseau local sans fil (WiFi) sur 100 % des emplacements devient un critère obligatoire pour tous les campings 2 étoiles et plus, soit une grosse majorité des campings en France. Seule exception : adopter un positionnement commercial obligatoirement indiqué sur le site internet mentionnant que le camping est « sans ondes pour un public électrosensible » ! », regrette Huttopia dans son communiqué adressé à la presse le 4 octobre.
« Nous proposons à nos nombreux clients de séjourner en pleine nature tout en bénéficiant d’un confort réel, et de déconnecter le temps de leur séjour pour mieux se reconnecter à la nature et leurs proches. Nous avons choisi depuis le premier jour de ne pas proposer le WiFi dans nos villages et de le limiter à l’espace « centre de vie » de nos campings (…) Ce choix de la déconnexion est assumé et réfléchi. (…) De plus en plus d’acteurs touristiques revendiquent ce positionnement, en particulier en Amérique du Nord où l’on parle de « digital detox », insiste le groupe lyonnais.
Déconnecté ou électrosensible ?
« Limiter les dérogations au fait de se positionner pour un public électrosensible est ridicule. A moins que personne n’ait pris soin de regarder la définition de ce néologisme : « L’électrosensibilité est une maladie actuellement non reconnue par l’OMS qui serait due aux ondes ». Pourquoi ne pas simplement parler de positionnement déconnecté dûment affiché ? (…) Pourquoi ne pas laisser ce Wi-Fi comme une option dans ce nouveau classement ? Ou alors le rendre obligatoire juste pour les 5 étoiles qui peinent à se différencier ? »
D’ores et déjà, Huttopia annonce qu’il ne respectera pas ce nouveau critère, « comme d’ailleurs de nombreux petits campings qui ne trouveront ni l’utilité ni les moyens de proposer une connexion wifi sur plusieurs hectares ».
On le sait, le gouvernement et Atout France souhaitent afficher la France comme une destination connectée pour attirer les touristes étrangers. Est-il pour autant pertinent d’imposer à des petits campings classés deux étoiles (et souvent sans trop de moyens) le Wi-Fi sur 100 % des emplacements ? On peut vraiment en douter quand on sait que depuis le 15 juin 2017, les frais d’itinérance mobile (appels téléphoniques, SMS, et accès à Internet) ont disparu au sein de l’Union européenne.
Les deux étoiles en difficulté
Quant à déclarer ce nouveau critère non applicable aux seuls campings qui affichent un positionnement « sans ondes pour un public électrosensible », cela peut sembler réellement trop restrictif. A l’image d’Huttopia, il semble intéressant qu’il y ait une offre de campings déconnectés, mais proposant quand même un point Wi-Fi au bar ou à la réception, par exemple.
S’il est maintenu, ce critère obligatoire (qui impose le WI-FI sur 100 % des emplacements dans les campings classés deux étoiles et plus) pourrait être compensé par des critères optionnels quand on n’est pas en mesure de le mettre en place. Rappelons que pour être reclassé, un camping doit être capable de répondre au minimum à 95 % des critères obligatoires. Les 5 % restants pouvant être compensés par trois fois plus de critères optionnels. Si le critère obligatoire vaut 2 points, on peut le compenser par 6 points optionnels.
En outre, ce critère est également non applicable lorsque le camping se trouve dans l’impossibilité technique de couvrir 100 % de ses emplacements. Pour les autres, la connexion devra au minimum permettre de consulter ses e-mails en bas débit.
Reste une question : En imposant le Wi-Fi sur 100 % des emplacements dans un camping deux étoiles, cette obligation ne pourrait-elle pas avoir un résultat inverse à celui souhaité : obliger le camping à descendre en une étoile ?