Yelloh ! Village va segmenter son offre
Dans le cadre de son séminaire d’hiver, la chaîne a annoncé le projet de segmentation de son offre. Evolution qui devrait notamment permettre à Yelloh! Village d’accueillir de nouveaux membres. Explications avec Bernard Sauvaire, président de la chaîne.
Dans le cadre de son séminaire d’hiver, la chaîne a annoncé le projet de segmentation de son offre. Evolution qui devrait notamment permettre à Yelloh! Village d’accueillir de nouveaux membres. Explications avec Bernard Sauvaire, président de la chaîne.
Au récent séminaire de la chaîne, vous avez annoncé une segmentation de votre offre. Qu’est-ce qui vous pousse à redéfinir ainsi votre positionnement?
- Actuellement, nos 65 villages répondent à notre charte de qualité, mais nous percevons que notre offre n’est pas perçue partout de la même façon par le client final. On peut y trouver un manque d’homogénéité. A 50, nous présentions encore un caractère « monolithique », à 65, on l’est moins ! Par ailleurs, ce que nous imposons en termes de services du premier au dernier jour de la saison pèse plus lourd, trop lourd, sur les comptes d’exploitation de certains de nos villages. Il nous fallait donc répondre à leur demande d’un aménagement, avant qu’ils en arrivent à ne plus pouvoir appliquer la charte Yelloh! Village.
Comment se matérialisera cette segmentation ?
- L’offre Yelloh! Village devrait se scinder en deux voire trois, mais nous ne parlons pas de « gammes ». Concrètement il est probable que nous introduisions donc un préfixe ou un suffixe déterminant la nature de chaque village, mais la terminologie n’est pas encore choisie. Sur le plan opérationnel, nous allons communiquer auprès des campings très vite ; une charte spécifique à chaque segment de notre offre sera prête avant l’été.
Peut on considérer que cette segmentation lève aussi un frein à l’accueil de nouveaux campings dans la chaîne ?
- En effet. D’abord, nous avons des partenaires Yelloh! Village qui souhaitent acquérir ou ouvrir de nouveaux établissements, en intégrant la chaîne. Avec cette nouvelle organisation, ils seront plus à l’aise pour croitre à des tailles plus réduites, dans le giron Yelloh! Parallèlement, nous devons aussi faire face à beaucoup de demandes d’entrées dans la chaîne, de la part de campings indépendants que nous ne pouvions recevoir jusqu’alors. Cette redéfinition de l’offre nous permettra donc aussi d’étendre notre maillage géographique et touristique, en étudiant plus favorablement ces demandes spontanées.
Comment expliquez-vous cette montée en puissance des demandes d’entrée dans la chaîne ?
- Je l’explique par une inquiétude réelle vis-à-vis du virage pris par les gros groupes de l’HPA. Après les regroupements de marques dans la production, ils intègrent aujourd’hui la distribution et le tour operating. Le phénomène des OTA est aussi de nature à préoccuper. Et qui dit qu’on ne verra pas un jour un gros groupe racheter une OTA puissante, ou l’inverse ? Les campings indépendants sont donc inquiets et cherchent à intégrer la chaîne qui leur garantisse à la fois, des moyens d’exister commercialement, et la préservation de leur indépendance.
Une inquiétude qui vous gagne aussi ?
- Disons que le contexte change et nous oblige aussi à nous adapter. Il y a encore trois ans, on observait un relatif équilibre des groupes et des chaines. Aujourd’hui ces regroupements et rachats, c’est comme une montée des eaux brutale qui bouleverse l’équilibre. Grossir pour grossir n’a jamais été notre ligne de conduite ; nous sommes plus intéressés par les moyens que nous autorise le fait d’intégrer de nouveaux campings, au bénéfice de tous, dans le respect de notre cahier des charges. On ne peut pas rester immobile dans un contexte devenu ultra concurrentiel.