Sunêlia prépare son avenir

Le séminaire de printemps de la chaîne Sunêlia s’est déroulé au camping Le Col Vert du 27 au 29 mars dernier.

L’avenir de la chaîne et son mode de fonctionnement étaient au cœur des débats, tant dans le cadre des salles de réunion que lors des visites de campings des confrères situés à proximité.Sunêlia a un problème. Un problème pas trop grave : la centrale de réservations manque de disponibilités locatives pour répondre à la demande des clients et les adhérents se font un peu prier pour leur en donner davantage. Dix-sept campings sur trente et un n’ont plus de stock du tout. Les quatorze restant n’en disposent qu’en basse saison. « Ce qui est parfait pour les adhérents l’est moins pour les clients », a noté Alain Faveau. Voilà le paradoxe d’une saison qui démarre bien et la question lancinante dans une chaîne : comment concilier l’intérêt individuel (vendre sans intermédiaire) et l’avenir collectif (faire progresser le réseau et la notoriété de la marque) ? Après une année 2006-2007 mouvementée (sept départs, sept arrivées), Sunêlia a décidé de faire une pause côté recrutement. « Plusieurs campings frappent à notre porte, mais la priorité est de stabiliser le réseau, de fédérer les membres et de gagner en efficacité sur plusieurs domaines », indique Alain Faveau, le président. Outre les traditionnelles actions de communication (catalogue, site Internet), les chantiers furent effectivement lourds et nombreux ces derniers mois, avec la remise à plat du traitement des réservations, via le back office informatique, l’amélioration des conditions de travail au siège social (convention collective, agent de voyages, mutuelle, plan épargne entreprise) et le plan de formation. Mais pour Alain Faveau, la priorité des années à venir est la concurrence internationale : « Les TUI, Thomas Cook et autres géants européens sont nos vrais concurrents et disposent de moyens colossaux. Nous devront être capables d’être très créatifs et très réactifs pour développer son part de marché.» Pour définir son plan à trois ans, Sunêlia a décidé de faire plancher ses adhérents en petits groupes durant une journée. Trois thèmes étaient définis : « Appartenance à un réseau : avantages et contraintes », « Que doit-on attendre d’un réseau ? » et « Sunêlia demain ». Bilan : pour les adhérents, Sunêlia est, de par son histoire, plutôt un réseau destiné à apporter de la crédibilité et de la représentativité. Et, sans surprise, les attentes principales portent sur le développement du chiffre d’affaires (volume et prix moyens), l’esprit d’équipe et le partage d’expériences. De l’avis général, l’achat groupé auprès des fournisseurs est un point insuffisamment développé qui devrait être pris davantage en compte, notamment pour l’énergie et l’eau. Mais, pour Alain Faveau, la priorité reste l’efficacité de la gestion et la rentabilité de la commercialisation. Autre priorité sur laquelle faire porter l’effort : le développement de la marque, encore peu connue du grand public. « Notre groupement est un mélange d’intérêts individuels et collectifs. Notre intérêt collectif commun, c’est notre marque, qui nous permet d’augmenter nos prix de vente, comme dans n’importe quel autre secteur économique », a indiqué Alain Faveau. D’où la double nécessité de préserver une forte diversité de produits et de destinations, tout en garantissant pour le client une uniformité de service et de qualité. Un chapitre sur lequel plusieurs gérants, statutairement obligés d’adhérer à Camping Qualité et La clef verte, se sont fait quelque peu tirer l’oreille. Du côté des jeunes générations, on insiste surtout sur l’aspect humain, le développement des compétences et la communication interne (entre les adhérents et vers le personnel de chaque camping qui méconnaît encore trop le rôle de la chaîne). L’ensemble des discussions, en commission comme lors des très utiles visites de campings (le Berrua, le Col Ibardin), fera l’objet de débats puis d’une synthèse à la rentrée. Sur cette base sera élaboré le plan à trois ans lors du prochain séminaire qui se déroulera à l’étranger, sans doute au Maroc, mi octobre.