Kawan group : un déménagement qui fait du bruit
Annoncé le 22 juin dernier, le déménagement de Kawan Group (Camping Cheque, Holiday Cheque…) de la Bourgogne vers Sète (Hérault) a déclenché une fronde de la part des salariés lesquels souhaitent rester à Simard (Saône-et-Loire).
Annoncé le 22 juin dernier, le déménagement de Kawan Group (Camping Cheque, Holiday Cheque…) de la Bourgogne vers Sète (Hérault) a déclenché une fronde de la part des salariés lesquels souhaitent rester à Simard (Saône-et-Loire).
Le groupe Promeo qui a racheté Kawan l’an dernier compte relocaliser la société bourguignonne fin septembre à Sète où se situe son siège. « On a jusqu’au 30 juin pour dire si on accepte de déménager et d’aller travailler là-bas à partir du 3 septembre. Ceux qui ne suivront pas seront licenciés. D’ailleurs, le courrier que nous avons reçu est clair : pour les salariés qui ne souhaitent pas descendre, Promeo affirme qu’il sera contraint d’envisager un licenciement pour motif économique», explique Michel Sidoti, porte-parole des salariés. « Parmi les 37 salariés, plus d’une trentaine aurait décidé de ne pas suivre. C’est un plan social déguisé. Or Kawan a enregistré 5 millions de chiffres d’affaires en 2011 pour un bénéficie de 1,3 million. Que ferions-nous de mieux à Sète que nous n’avons pas fait durant quinze ans à Simard ?»De son côté, la direction du groupe Promeo, par la voie de François Sabatino, rappelle que « ce n’est ni une délocalisation, ni une suppression de postes et ni une fermeture de Kawan. C’est un regroupement de salariés sur un même site. Une relocalisation qui s’explique par une baisse de 10 % de l’activité de Kawan entre 2010 et 2011. » Et d’ajouter : « Ce regroupement des activités à Sète doit permettre de dynamiser l’entreprise Kawan en profitant de toutes les synergies du groupe Promeo. Cette relocalisation n’implique aucune disparition d’emplois ».Le groupe Promeo s’engage à prendre en charge les frais de déménagement, à héberger gratuitement les salariés pendant plusieurs mois, à donner deux jours de congés aux salariés pour visiter Sète, donner une « prime de rideaux » de 1 000 € et aider au reclassement du conjoint. « Je vais me battre pour qu’un maximum de salariés nous suivent. Chaque salarié sera suivi individuellement pour que sa situation personnelle trouve une solution en adéquation avec les intérêts de tous », insiste François Sabatino.En attendant, l’affaire a pris une tournure très politique et surtout nationale ! Et pour cause, Simard est situé sur le canton d’élection d’Arnaud Montebourg, nouveau ministre du redressement productif… Il n’a pas hésité à se rendre sur place dès le 26 mai pour rencontrer les salariés de Kawan. Et de dénoncer « un plan social déguisé et abusif » tout en qualifiant « d’ânerie » la décision de déménager Kawan à Sète.Autre personnalité locale à soutenir les salariés : Christophe Gay, fondateur du groupe Kawan qu’il a avait vendu en 2009 avant qu’il ne soit racheté en juin 2011 par Promeo. Un soutien dénoncé par le groupe Promeo : « Christophe Gay n’a plus aujourd’hui aucun lien capitalistique ou salarial avec la société Kawan en dehors d’être le propriétaire des locaux commerciaux louées par celle-ci à Simard. »Pour leur part, les salariés ont annoncé qu’ils allaient saisir le tribunal de Chalon-sur-Saône pour demander un audit financier des comptes et une expertise générale de l’entreprise.Jean-Guilhem de Tarlé