Alain Faveau quitte la présidence de Sunêlia
Il a été le premier et donc le seul jusqu’alors, président de Sunêlia. Conformément aux statuts de la chaine, atteint par la limite d’âge fixée à 65 ans, Alain Faveau cède la place. L’occasion de revenir sur ces huit années de présidence.
Il a été le premier et donc le seul jusqu’alors, président de Sunêlia. Conformément aux statuts de la chaine, atteint par la limite d’âge fixée à 65 ans, Alain Faveau cède la place. L’occasion de revenir sur ces huit années de présidence.
- Quelle sensation, au moment de passer la main?
Aucune, dans la mesure où c’est quelque chose qui a été intégré dans la formulation de nos statuts. J’y tenais à l’époque je devais donc le respecter. Et je reste convaincu que le turnover est bon dans une entreprise, tout en admettant qu’il faut aussi du temps pour lancer des actions. Je me suis occupé de savoir qui pouvait me remplacer car j’estime que c’est du rôle du président en place d’assurer sa succession. C’est désormais Roger Mounard, (camping Les trois Vallées à Argelès-Gazost (65) qui est président, secondé par Stéphane Bertrand, du camping Perla di Mare à Ghisonaccia (Corse).
- De ces huit années de quoi êtes-vous le plus fier?
D’avoir construit une vraie entreprise. De l’avoir professionnalisée en faisant évoluer notre façon de travailler. Qui aurait dit que nous ferions un jour de la prestation hôtelière -qu’on disait opposée au camping-, ou que nous serions prescripteurs d’innovations pour notre métier à travers nos fournisseurs (mobile homes spécifiques, spas, garanties/assurances…)
Dans la professionnalisation, j’intègre évidemment l’amélioration de la qualité, des services, des équipements, de la propreté et l’instauration des contrôles. Le respect du client est devenu une déontologie. On ne vend plus de prestations inexistantes, les mauvaises pratiques ont disparu. En ce sens notre profession a gagné en respectabilité, et je pense profondément qu’une profession n’est respectable que quand elle est respectueuse.
Nous avons aussi beaucoup évolué dans la gestion de nos entreprises à travers la gestion de Sunêlia. C’est fondamental, dans l’époque actuelle, au même titre que la réactivité et l’innovation, deux mots clés pour réussir, face à une concurrence violente, dans le tourisme.
- Un échec, un regret ?
Pas vraiment. J’aurais juste aimé aller beaucoup plus vite: faire en cinq ans ce que nous avons fait en huit. J’en reviens à la rapidité d’action, à la réactivité, d’autant plus importantes que nous entrons dans une phase de stabilité du pouvoir d’achat. La profession n’a pas l’habitude de la crise, telle qu’on la vit depuis deux ans; il va falloir apprendre à raisonner autrement. Je pense que cette pression va faire des dégâts dans la profession. Je ne connais pas de secteur d’activité, touché un jour par une crise, qui n’en soit pas sorti « éclairci ». Cette crise, en plus de la pression réglementaire laissera forcément des traces.
- Aveu de pessimisme pour l’avenir?
Pas pour Sunêlia. Je crois qu’on ne parlera bientôt plus du camping comme d’une unicité. La segmentation, en marche, va se confirmer et on distinguera les campings et les clubs ou villages de vacances, dont nous faisons partie, avec une marque reconnue. Nos fondations sont posées. Nous allons passer à ne phase de communication et de marketing du business plus intense. On va même recruter pour cela.
- Développer la « com », c’est aussi plus de moyens à engager. Vous envisagez de faire grandir la chaîne?
Le montant de la dépense n’est pas le seul critère d’efficacité en matière de communication. La pertinence des choix est plus importante. En tout cas ce n’est pas cette volonté de passer un cap en communication qui nous fera courir après de nouveaux campings. Nous sommes une chaîne mature et homogène, à cette taille, et notre objectif reste la rentabilité de nos établissements, pas celle de la chaîne. Il n’y a donc pas lieu de changer notre stratégie de peu de sites. J’ajoute que nous avons encore en interne les moyens de développer notre budget pour communiquer plus et mieux.
- Quitter la présidence, c’est devenir simple membre de la chaîne? c’est un départ en retraite ?
Non, concernant Sunêlia, je deviens un « sage » et continuerai vraisemblablement à travailler sur la communication. Je garde évidemment un oeil même plus lointain, sur mes deux campings (Interlude et la Pointe du Médoc), mais je trouverai certainement une autre activité. Une nouvelle vie professionnelle, la cinquième, sur un secteur que je ne connais pas encore…. C’est à cela que je vais m’atteler.