Campings et coronavirus: la crise pourrait se limiter aux vacances de printemps
Les deux premières semaines de mars confirment la mauvaise tendance de réservations en campings par internet amorcée fin février. Pour l’heure la haute saison n’est pas impactée.
Les deux premières semaines de mars confirment la mauvaise tendance de réservations en campings par internet amorcée fin février. Pour l’heure la haute saison n’est pas impactée.
Le rythme auquel évolue l’actualité liée au coronavirus nous invite à en suivre plus intensément les conséquences sur le marché de l’HPA et sur son principal indicateur : les réservations.
Selon le spécialiste de la réservation par internet Sequoiasoft , par la voix de son analyste commercial, Romain Gronchi : « entre le 20 février et le 12 mars, nous constatons une chute de 20% des réservations de séjours par internet par rapport à l’année dernière. A noter une accentuation du phénomène du 10 au 12 mars où nous notons une baisse de 46%des réservations par internet, avec un écroulement de -55% observé le 12 mars 2020. Nous évaluons la perte financière liée aux réservations internet à plus de 20 millions d’€ pour l’ensemble des clients équipés du système de réservations Sequoiasoft. »
Toujours selon le spécialiste, la projection en chiffre d’affaires correspondant serait de l’ordre de 37 millions d’Euros de manque à gagner sur la période étudiée, « avec une estimation à près de 50 millions à fin mars. Ceci sans tenir compte des annulations de séjours.
Malgré cette situation critique depuis février, le cumul saisonnier reste positif au 12 mars, à +9% par rapport à la même période l’an dernier, grâce à l’avance enregistrée sur les premiers mois de commercialisation de la saison 2020. « Cette confortable avance permet d’amortir les conséquences des récents événements et ce pour environ un mois au rythme actuel.»
Au rythme où vont les choses on peut envisager que la progression des réservations par rapport à 2019 tombe à O%, vers la première semaine d’avril.
La haute saison n’est pas touchée
Ceci étant, et pour ne pas occulter ce que cette crise peut recéler de positif, on constate qu’au 12 mars, la crise touche le début de saison et plus clairement les vacances de Printemps. « Un gros volume de réservations est toujours enregistré sur la haute saison et les autres mois de printemps, ce qui n’est pas le cas d’autres acteurs du tourisme qui enregistrent actuellement plus d’annulations que de réservations.» ajoute Romain Gronchi.
Des mesures d’aide à la profession
Par une lettre ouverte au 1er ministre, il y a une semaine, la Confédération des acteurs du tourisme (CAT) avait sollicité un « plan de survie » en faveur des PME et ETI du secteur. La FNHPA par la voix de Nicolas Dayot insistait notamment sur un assouplissement des règles sociales, notamment sur l’application du chômage partiel, du dispositif de modulation du temps de travail, et des conditions de renouvellement des CDD, ainsi que des mesures liées à la trésorerie des entreprises.
Au terme d’une rencontre entre des représentants du secteur touristique et des membres du gouvernement des mesure d’urgence ont été adoptées en début de semaine, dont on retiendra :
- le report possible de charges sociales et fiscales
- l’allègement de chartes et le dégrèvement d’impôts (adresser demande de délai, d’allègement ou de dégrèvement à la Direccte )
- déclenchement plus facile du travail partiel et du chômage partiel, avec une revalorisation du taux de prise en charge par l’état du coût horaire.
Reste un point d’alerte spécifique HPA soulevé par la Fédération au gouvernement : les campings ayant souvent une échéance d’emprunt ou de crédit-bail unique en été, dans l’hypothèse d’une saison économiquement médiocre, la FNHPA souhaiterait qu’il soit possible d’obtenir une « année blanche », avec un report ou un nouvel étalement des échéances.
Les conseils de la FNHPA à ses adhérents
Pour l’heure, la FNHPA dispense les conseils suivants à ses adhérents.
Pour les campings faibles en trésorerie faire une demande de délai ou de dégrèvement aux services fiscaux. Les demandes seront traitées au cas par cas.
Pour les établissements qui pourraient se trouver en butte à des problèmes de paiement des salaires des employés, s‘adresser à la Direccte pour déclencher la procédure de travail/chômage partiel.
Parallèlement, compte tenu de la situation particulière du camping, et dans une volonté de ne pas voir le secteur céder à la panique, la fédération attire l’attention sur le fait que retarder les embauches risque de voir la profession butter sur un problème massif de recrutement a posteriori. Autre risque évoqué : une chute des tarifs qui compromettrait le résultat des entreprises, même avec la haute saison positive qu’on peut espérer.
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