Tempête : l’aquitaine région la plus touchée

Malgré le désastre, les campings ne baissent pas les bras et gardent un moral à toute épreuve. Le challenge : être prêt pour accueillir les vacanciers dès avril. On s’y emploie.

Malgré le désastre, les campings ne baissent pas les bras et gardent un moral à toute épreuve. Le challenge : être prêt pour accueillir les vacanciers dès avril. On s’y emploie.

Et l’on y croit ferme, même dans des campings détruits à hauteur de 90% comme dans les Landes. Texte : Brigitte Ducasse.La tempête qui a balayé le Sud-Ouest ce samedi 24 janvier dès 4h du matin et durant près de six heures, a touché au cœur, avec des vents d’une rare violence, jusqu’à 170 km/h par endroits.Un seul chiffre peut illustrer l’ampleur du désastre. Un tiers du massif forestier de pin maritime a été dévasté, soit 300 000 ha de forêt rayés de la carte. On comprend dès lors où se situent les campings les plus exposés : dans le sud des Landes et le Bassin d’Arcachon.

Jérôme Thévenon, président de la Frahpa dresse un premier bilan : « En Gironde, les campings les plus touchés sont ceux en bordure de l’océan ou du Bassin d’Arcachon, à Lateste, Biganos, Andernos, Arès, Claouey ou au Cap-Ferret. Le Médoc a été relativement épargné. En Dordogne, dans les Pyrénées-Atlantiques et en Lot et Garonne, ce sont surtout les inondations qui sont encore à craindre. Mais c’est dans les Landes que les dégâts sont les plus importants ». Dans ce département Françoise Dagréou, présidente départementale de l’hôtellerie de plein air indique : « une douzaine de campings sont gravement touchés dans notre département. Malgré les dégats ils seront prets pour la saison et six d’entre eux sur huit qui avaient prévu d’etre ouverts à pâques le seront effectivement. » Immédiatement sur le front, elle note « qu’à 20 mètres d’écart, on peut trouver les deux extrêmes, un camping totalement ravagé et son voisin miraculeusement épargné ».

Les élus se mobilisent. Le mardi 27 janvier les élus de Gironde étaient sur le terrain à la rencontre des campings sinistrés du Bassin d’Arcachon. Philippe Dorthe, le nouveau vice-président du Conseil Régional d’Aquitaine en charge du tourisme mesure l’ampleur des dégâts. « Dans certains campings, c’est Apocalypse Now. Pourtant, ce qui est incroyable, c’est le moral extraordinaire des exploitants de campings. Ils ne sont pas abattus, se retroussent les manches, ne perdent pas de temps ».Raison de plus pour être à leurs côtés. Dans certaines communes, la réactivité fut immédiate. A Arcachon, la mairie a dépêché auprès des campings du personnel et du matériel. De son côté, Philippe Dorthe a assuré de l’appui de la Région. Comme lors du naufrage du Prestige, une grande campagne de promotion sera lancée « afin de renforcer l’image dynamique et accueillante de l’Aquitaine, avec des structures particulièrement opérationnelles ». Le Comité Régional du Tourisme d’Aquitaine travaillera en concertation avec les cinq comités départementaux afin de lancer d’autres actions. Et dans l’immédiat, Philippe Dorthe va demander au Préfet de Gironde d’autoriser l’incinération sur place, des végétaux encombrants. Dans les Landes, la Préfecture a déjà pris le 28 janvier un arrêté dans ce sens : « le régime déclaratif des chantiers d’incinération a été étendu afin d’éliminer les bois, souches, branches. Il suffit pour les propriétaires de déposer une déclaration écrite à la mairie dix jours avant la mise à feu ». Le dispositif est valable jusqu’au 28 février. Dans le même temps, l’arrêté portant sur la reconnaissance de catastrophe naturelle a été promulgué. Pour sa part, la CCI des Landes a mis en place un numéro unique (0800 00 30 70) à l’usage des professionnels. Objectif : recenser les dégâts, faire remonter les problèmes de remise en état. Un relais d’information des procédures d’indemnisation des assurances est également proposé.

On prépare la saison. Sur le terrain, on s’active, surtout dans ces campings détruits à hauteur de 90% et pour lesquels l’estimation de remise en état a été évalué par les assurances à 3 millions d’euros. Point de découragement à l’instar de ce propriétaire landais « J’en suis à ma 5e tempête, je sais maintenant comment faire et les fournisseurs de mobil homes disposent de stock. La méthode est bien rodée, j’ai même commandé 400 arbres à replanter au plus vite ». Alors ouvrir en avril ? Il n’en doute pas.Les réservations démarrent et force et de constater qu’il y a du mou parfois. Certains campings ont pris les devants en décrivant sur leur site Internet la situation. L’expérience donne raison aux plus optimistes : à la suite de catastrophes naturelles, l’attachement des estivants à la région n’a jamais été pris en défaut.

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