Rencontre avec christian mantéi, directeur général d’atout france

L’OT : L’Etat a créé Atout France, les campings français peuvent-ils en attendre quelque chose ?

L’OT : L’Etat a créé Atout France, les campings français peuvent-ils en attendre quelque chose ?

« Atout France est au service des professionnels du tourisme français et de la destination France, donc naturellement au service des professionnels de l’hôtellerie de plein air qui ont connu une très belle évolution ces dernières années. Je suis d’ailleurs convaincu que la bonne saison réalisée cet été n’est pas due au contexte de crise mais aux efforts de modernisation et de communication entrepris. L’HPA est une profession dynamique, j’en veux pour preuve le best seller de nos publications institutionnelles qui est à ce jour le plus vendue ! Je note également que les collaborateurs d’Atout France sont très intéressés de travailler avec l’hôtellerie de plein air car sa réputation est bonne, son image de modernité et d’innovation en font un partenaire intéressant. Les chefs d’entreprise et les responsables syndicaux que nous recevons s’impliquent dans les démarches qualité et environnementales, ainsi que le discours pédagogique envers les élus. Cela est très important car le partenariat est le principe même de fonctionnement d’Atout France.

L’OT : « Atout France, Odit France, Maison de la France… franchement, on ne s’y retrouve pas toujours« . Désormais c’est simple, il n’y a qu’une seule structure qui regroupe tout : Atout France. On ne peut plus séparer l’observation économique de l’ingénierie et l’ingénierie de la promotion. Tout est lié, tout doit fonctionner ensemble au sein d’un organisme aux compétences larges afin d’apporter davantage de cohérence dans l’action. C’est la raison pour laquelle l’Etat a créée un GIE de droit privé, lequel est passé par la loi, ce qui lui confère une certaine indépendance et une liberté d’action. Et tout se fera en partenariat avec les professionnels, ce qui est à la fois un choix de méthode et un choix politique, dans l’esprit de « l’administration partenariale ». Mais ce n’est pas nouveau, Odit France et surtout Maison de la France fonctionnaient déjà sur ce principe.

L’OT : « Avec l’administration justement, surtout au niveau local, cela ne se passe pas toujours bien avec les gestionnaires de camping… »« Il faut nous faire remonter les dossiers, via la FNHPA par exemple, car nous avons une capacité d’action envers les préfets. Atout France est consulté sur de nombreux dossiers d’aménagement, de projets d’investissements, ou des dossiers juridique, économique. A travers les espaces régionaux et les filières produits, notre présence est quasi systématique dès que la question du tourisme surgit et que l’Etat ou les collectivités locales sont concernés. Pour une raison simple : on ne développe plus le tourisme comme il y a trente ans, il faut de l’intelligence, de l’expertise et nous sommes là pour l’apporter ou la trouver avec les professionnels. »

L’OT : « Les contraintes environnementales vont-elles devenir de plus en plus fortes ? » « Si l’HPA va dans le sens d’une meilleure intégration paysagère, les choses se passeront de mieux en mieux avec les administrations. Nous sommes face à une évolution structurelle de la société. Les campings ont donc tout intérêt à être des modèles que l’on cite en exemple. C’est un bon calcul pour une profession d’être citée en exemple, elle en tire toujours les bénéfices. Sur ce point, nous avons comme projet d’éditer un document conjoint avec la FNHPA, thème qui fait par ailleurs l’objet de séminaires et de journées techniques chez Atout France. »

L’OT : « Les critères environnementaux seront-ils intégrés dans la réforme du classement ? » « Je le souhaite, cela va dans le sens du marché et des exigences plus globales pour notre pays. Ces critères auront d’abord un rôle très incitatif avant d’être réglementairement contraignants. Mais il est essentiel de montrer dans quelle direction on va, et l’on va vers un plus grand respect de l’environnement et une intégration paysagère plus forte. Sur le reste de la réforme ainsi que la création d’une cinquième étoile, les discussions avancent. Cette nouvelle étoile peut être un élément permettant à certains campings d’allonger leur saison et de revoir leur politique tarifaire en proposant des équipements haut de gamme et en bénéficiant d’une image de prestige. »

L’OT : « Les nouveaux critères de qualité, comment les faire respecter efficacement et quid de Camping Qualité dans ce cas ? » « La réforme est en cours, les modalités de contrôle sont encore en discussion, le sujet n’est pas définitivement tranché. Mais il est clair que des critères qualité accrus doivent désormais faire partie de la classification. Le label Qualité Tourisme est également une façon de prouver son niveau de qualité, ce qui n’enlève pas le rôle de Camping Qualité qui a beaucoup œuvré en ce sens au sein de l’hôtellerie de plein air. Au fil du temps, on verra comment les deux labels peuvent s’épanouir. »

L’OT : « En matière de sécurité, là encore, l’administration cherche systématiquement à aller plus loin… » « Comme pour l’environnement, l’exigence d’une sécurité accrue est un fait de société, une nouvelle donne citoyenne qu’il serait vain de vouloir nier. D’autant que l’impact médiatique peut être très important. Atout France fait tous les efforts possibles pour sensibiliser les responsables politiques et administratifs au niveau français et européen afin qu’il y ait une meilleure harmonie dans les calendriers. Il ne faut pas que de futures normes en matière d’environnement et de sécurité dissuadent les patrons de camping d’investir dès maintenant, de peur de ne plus être aux normes une fois les travaux effectués. C’est le risque, mais nous œuvrons pour une meilleure coordination et des échéances précises et respectées. »

L’OT : « La promotion de la destination France, qu’est-ce que les campings peuvent en attendre ? » « Les professionnels HPA sont les bienvenus comme adhérents Atout France, sur nos workshops et dans nos bureaux à l’étranger. Il faut qu’ils s’impliquent davantage, pas qu’ils attendent que l’on réalise des campagnes européennes pour inciter les touristes à partir en camping. On ne sépare pas une offre d’une destination, notamment sur le marché allemand par exemple, donc il faut travailler avec les régions. Sur le marché anglais, on attend la fin de la crise car pour le moment les actions seraient gaspillées. En dessous de quatre millions d’euros, on ne peut pas faire une campagne ayant un véritable impact. On doit donc se concentrer sur des actions plus pointues, de nouvelles techniques, des opérations innovantes pour développer la fréquentation en France, et notamment dans les campings. »Propos recueillis par Jean-Baptiste TréboulLes campings ont tout intérêt à être des modèles que l’on cite en exemple.Il ne faut pas que de futures normes dissuadent les patrons de camping d’investir dès maintenant.

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