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Assurance annulation : une affaire de spécialistes

Par Bruno Lacroix 25/03/2019

À l’instar de n’importe quel voyage, les séjours en camping sont fréquemment assortis d’une proposition d’assurance annulation. Une prestation complémentaire appréciée, qu’il convient de laisser gérer par… les assureurs.

À l’instar de n’importe quel voyage, les séjours en camping sont fréquemment assortis d’une proposition d’assurance annulation. Une prestation complémentaire appréciée, qu’il convient de laisser gérer par… les assureurs.

Assurance annulation… De quoi parle-t-on ? Longtemps circonscrite à l’annulation du séjour proprement dite, cette assurance s’est vue au fil des ans complétée par des prestations complémentaires incluant notamment l’arrivée tardive (vacancier obligé de différer le début de son séjour) et l’interruption de séjour (départ prématuré forcé du vacancier). Le principe de base demeure : cette assurance permet au client d’être remboursé de tout ou partie de son engagement financier s’il est amené à annuler ou raccourcir son séjour. Moyennant une justification de son empêchement.

Intéressant pour les deux parties
Au gestionnaire du camping, l’assurance permet de conserver les paiements reçus, de percevoir intégralement ceux qui restent dus… et de relouer rapidement l’emplacement libéré de fait. Lors de la réservation, le gestionnaire propose au client de souscrire une assurance annulation (pour laquelle ce dernier recevra une attestation).
Si le client est contraint d’annuler son séjour et qu’il a effectivement souscrit une assurance annulation, ce n’est pas le camping qui remboursera les sommes versées mais l’assureur. Quant au camping, il sera remboursé des sommes restant dues, telles qu’elles étaient précisées dans le contrat de location.
L’intérêt pour les deux parties est évident. Pour le client, c’est l’assurance de recouvrer les sommes versées. De son côté, le patron de camping y trouvera plusieurs attraits. D’une part, il aura davantage de facilité à appliquer ses clauses contractuelles d’annulation (pénalités, solde de la location, etc.), soit parce que le client a souscrit une assurance et sera remboursé, soit qu’il ait refusé de souscrire ayant pris ainsi ses responsabilités. D’autre part, étant remboursé du séjour annulé, il ne perd pas d’argent et peut remettre en location immédiatement l’emplacement ou l’hébergement concerné.
Comme pour l’assurance du terrain, le patron de camping doit être soigneux dans le choix du professionnel et privilégier un assureur qui justifiera d’une expérience significative dans ce type de produit. La simplicité de commercialisation d’une part et la gestion complètement concédée à l’assureur de la procédure de remboursement font partie des arguments à prendre particulièrement en considération.

L’auto-assurance, c’est illégal et sanctionné !
Parce que l’assurance annulation peut apparaître simple à mettre en place et à gérer d’une part et qu’elle ne concerne au final que peu de dossiers à traiter sur une saison, il est parfois tentant pour le professionnel du tourisme de gérer lui-même cette prestation, sans passer par un professionnel de l’assurance.
Sachez que cette pratique est contraire à la loi et constitue un délit d’exercice illégal d’assurance exposant à des peines prévues par la loi pouvant aller jusqu’à 75 000 € d’amende et/ou trois ans d’emprisonnement contre le dirigeant, voire à la fermeture de l’établissement coupable.
Deux principes au moins ne sont pas respectés dans la pratique de l’auto-assurance. Le premier est financier : en garantissant le remboursement d’un séjour en cas d’annulation, le gestionnaire est censé conserver l’argent sous séquestre, étant entendu que, selon le Code des assurances, un risque doit être garanti. L’autre aspect, sans doute le plus important, touche à la justification demandée pour indemnisation. En cas de maladie, le client doit fournir un justificatif auprès d’un médecin-conseil attaché à la compagnie d’assurances. Si vous, gestionnaire de camping, pratiquez l’auto-assurance et vous avisez de demander un justificatif médical, vous portez préjudice à votre client au titre de la violation du secret médical. Situation qui vous expose pénalement. Autant de bonnes raisons pour ne pas vous aventurer sur ce terrain, au lieu de laisser faire les professionnels de l’assurance.

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