Une crèche au camping
Kids’club, club enfants, club ados… Des termes et des services bien connus aujourd’hui dans le camping. Certains établissements, encore peu nombreux, vont plus loin en ouvrant une crèche. Attention, derrière cette appellation se cache une règlementation précise et lourde. Voici le témoignage de gestionnaires qui ont franchi le pas.
Kids’club, club enfants, club ados… Des termes et des services bien connus aujourd’hui dans le camping. Certains établissements, encore peu nombreux, vont plus loin en ouvrant une crèche. Attention, derrière cette appellation se cache une règlementation précise et lourde. Voici le témoignage de gestionnaires qui ont franchi le pas.
Trois gestionnaires de camping ont opté pour la création d’une crèche, d’un jardin d’enfants ou d’un baby-club. Ils témoignent :
Sylvie MICHEL
Le Floride et L’Embouchure, 4 étoiles, 632 emplacements, Le Barcarès (Pyrénées-Orientales).
« L’idée de cette crèche halte-garderie est partie de la volonté de « muscler la basse saison » en attirant une clientèle nouvelle et notamment les familles avec de très jeunes enfants qui avaient de grosses difficultés à partir en vacances. Aller dans un camping, même en locatif, avec un ou plusieurs bébés ou nourrissons, n’est pas vraiment reposant pour les parents. Avec cette structure, je leur permets de souffler, de s’accorder des pauses et donc de se reposer.»
J’ai voulu proposer une vraie crèche et comme c’est un vrai métier, je me suis rapprochée de Crèches de France qui construit et gère des crèches dans la France entière. Le deal était le suivant. Je fournis gratuitement des locaux que j’ai entièrement rénovés et mis aux normes. Crèches de France se chargeait de toutes les contraintes et de toutes les démarches administratives, l’aménageait, la meublait, gérait la structure après son ouverture et fournissait le personnel. En l’occurrence, il s’agit d’une éducatrice petite enfance, d’une puéricultrice et d’une auxiliaire puéricultrice. En contrepartie, l’association établit les tarifs et est payée par les clients. Comme il s’agit d’une crèche saisonnière, nous n’avons pu bénéficier de subventions de la CAF ou du conseil général comme c’est souvent le cas. Nous accueillons huit enfants maximum, des enfants âgés de 6 mois à 4 ans. Comme les travaux ont pris du retard, la visite finale de la Protection maternelle et infantile (PMI) interviendra dans les jours qui viennent (NDLR : fin avril). Elle sera ouverte du lundi au vendredi. En juillet et août, les créneaux sont de 9 h 30 à 12 heures ; de 16 h 30 à 19 heures et de 19 h 30 à 22 heures. Hors-saison, ils sont de 9 h 30 à 12 heures et de 16 h 30 à 19 heures.
La remise en état des locaux et leur mise aux normes a coûté environ 60 000 € HT. S’ajoute à cela une cotisation annuelle versée à Crèches de France. Celle-ci peut varier d’une structure à l’autre mais pour nous, elle est d’environ 10 000 €. »
Pascale BIANCONE, Sunêlia Holiday Green, 5 étoiles, 640 emplacements, Fréjus (Var).
Nous avons ouvert pour la saison 2015 ce que nous avons appelé un Jardin d’enfants et non une crèche. En effet, appeler cette structure crèche impliquait des règles et une législation spécifique. Pour autant, que ce soit au niveau des équipements, de l’aménagement ou du personnel, notre Jardin d’enfants répond à toutes les normes actuelles en matière d’accueil « Petite enfance » qu’il s’agisse des équipements, du mobilier (Mathou-Pitchou) ou du personnel. La responsable est une puéricultrice qui possède tous les diplômes requis. Elle fait partie de l’équipe d’animation et, en cas d’affluence, elle peut être rejointe par une ou deux personnes supplémentaires, elles aussi diplômées.
Pour accueillir le Jardin d’enfants, nous avons rénové et transformé d’anciens bureaux. Trois pièces ont été aménagées à l’intérieur, un espace jeux, un dortoir et un mini-réfectoire. A l’extérieur, les enfants auront à leur disposition une immense aire de jeux avec gazon synthétique. L’ensemble nous est revenu à environ 25 000 € HT.
Aurore LAROCHE, Esterel Caravaning, 5 étoiles, 495 emplacements, Saint-Raphaël (Var).
Chez nous il ne s’agit pas d’une crèche mais d’un Baby-club. Je l’ai créé en janvier 2010 pour mon personnel et je l’ai ouvert à la clientèle en avril de la même année. En effet, plus de 80 % de mon personnel est féminin et a des enfants en bas âge et je pars du principe qu’une jeune maman que j’emploie est plus efficace si elle sait que son enfant est proche et bien gardé. J’ai une amie directrice de crèche qui m’a fourni tous les détails concernant la règlementation, ce qui me permet de proposer une structure totalement aux normes.
Le Baby-club est constitué de trois chalets Kota sur un sol souple. Le premier sert de dortoir, le deuxième de sanitaire et les enfants jouent dans le troisième. A l’extérieur, outre les trois chalets, j’ai installé d’autres jeux. Le budget total avait été, en 2010, d’environ 50 000 €, entièrement sortis de ma poche, sans aucune subvention. Par ailleurs, j’emploie une puéricultrice bilingue, parce que mes clients sont de plusieurs nationalités et aussi parce qu’elle organise des activités d’éveil en plusieurs langues.
Le Baby-club est gratuit toute l’année pour le personnel ; gratuit pour la clientèle hors saison (avril, mai, juin, septembre) ; payant pour la clientèle en juillet août : 250 €/semaine en juillet et août pour les services d’une structure ouverte tous les jours entre 9 heures et 12 h 30 et de 13 heures à 19 heures. Le soir, le Baby-club, pour permettre aux parents d’aller s’amuser, devient le Pyjama-Club.
Retrouvez notre article complet (les conseils de pro, les textes réglementaires) dans l’OT de juin 2015 (n° 346).