Une saison 2013 sous le soleil, mais…

Par La rédaction 30/10/2013

La saison 2013 de l’HPA a été moins bonne qu’en 2012… Laquelle était moins bonne qu’en 2011.  Pour autant, le soleil a permis de conserver  le moral. Et ce n’est pas rien. Tour d’horizon de votre saison 2013.

La saison 2013 de l’HPA a été moins bonne qu’en 2012… Laquelle était moins bonne qu’en 2011.  Pour autant, le soleil a permis de conserver  le moral. Et ce n’est pas rien. Tour d’horizon de votre saison 2013.

Le soleil ne fait pas tout…

Quand il fait un temps « pourri » comme au printemps, il n’y a personne dans les campings. Mais quand le soleil est à son zénith comme en juillet, on ne peut pas pour autant parler d’afflux de clients. C’est l’un des enseignements de cette saison 2013 : le soleil ne suffit plus pour remplir !
« On aurait dû casser la baraque cette année », nous confiait un président départemental de l’HPA. Il est vrai que cet été 2013 comptait parmi les plus chauds depuis 100 ans. Et finalement lorsque l’on vous demande de juger votre saison, vous êtes largement majoritaires à la déclarer « moyenne » (en orange sur notre carte). Seule une poignée de départements semble tout de même se satisfaire de la saison. Les campings de montagne (Savoie, Jura, Isère ou encore l’Ardèche…) ont tiré leur épingle du jeu.

Avant-saison : tout le monde à égalité

Cette année, c’est tout d’abord la mauvaise météo des mois d’avril, mai et juin qui a plombé le lancement de saison. Tous les départements étaient à égalité sur le sujet. Même le Sud a été touché. Difficile dans ces conditions de motiver les campeurs à réserver pour juillet… Résultat, juillet a été poussif malgré un soleil radieux. Pendant la semaine du 20 au 27, certains établissements n’hésitaient pas à proposer des offres à – 30 %, voire plus.  « Le mois de juillet s’est avéré particulièrement décevant puisque 42 % des campings ont constaté une baisse de leur fréquentation par rapport à juillet 2012 », résume la FNHPA. Ce qui soulève plusieurs questions : quel aurait été le bilan de juillet s’il n’avait pas fait beau ? Et surtout : comment envisager le mois de juillet des prochaines années ? Faut-il déjà le classer en basse saison ? Au-delà du fait que les vacances scolaires commencent tardivement (le 5 juillet), faut-il revoir sa commercialisation et ne plus imposer des séjours à la semaine ? Certes, août a permis d’enregistrer de bons résultats. Mais, ils n’ont pas sauvé la saison. Bilan de cette saison ? Moyen, donc. Souvent moins bon que l’an passé pour quarante-trois départements ou égal à 2012 pour trente et un départements. Le littoral méditerranéen n’a pas été épargné. « Il faisait beau partout, donc beaucoup de campeurs ne sont pas venus chercher le soleil chez nous », analysent les gestionnaires de campings du Sud. A commencer par les Néerlandais qui, cette année encore, étaient moins nombreux. Et même si les Anglais étaient plus présents en France, cela n’a pas suffi.

En deçà des attentes

« La saison touristique a été globalement en deçà des attentes des professionnels du camping. Une météo en dents de scie et un contexte économique tendu ont pesé sur les décisions de nos clients, tant sur leurs choix de destinations que sur leurs dépenses estivales », a récemment déclaré Guylhem Féraud, président de la FNHPA. Cette année encore, les campings subissent les effets de la crise. Avec, à la clé, des nouvelles habitudes de consommation qui s’ancrent : réservations tardives, demandes de courts séjours de plus en plus fréquentes y compris en août ou demandes de séjours de dix jours (au lieu de quinze)… « Les clients ne rechignent plus à demander un prix », déclarent nombre de patrons de camping. « Plusieurs clients m’ont demandé des demi-pizzas pendant la saison. Je l’ai intégrée dans ma carte en cours de saison », nous confiait un gestionnaire de camping. Une saison sous le soleil, mais toujours à l’ombre de la crise.

Retrouvez ci-dessous la carte qui résume votre sentiment concernant la saison 2013.

Comment jugez-vous votre saison 2013 par rapport à 2012 ?

Une saison déclarée comme étant entre égale et moins bonne.

Vous êtes majoritaires (43 départements) à nous déclarer que la saison 2013 a été plutôt moins bonne qu’en 2012. Mais dans une trentaine de départements, la saison a été similaire à l’an passé. A savoir une saison moyenne. Seuls une quinzaine de départements affirment enregistrer une meilleure saison. A noter : les campings, qui l’an dernier déclaraient avoir fait une saison moins bonne qu’en 2011, disent cette année avoir enregistré une saison égale à 2012. Donc moins bonne qu’en 2011. A l’inverse, les campings qui disaient l’année dernière avoir enregistré une saison égale à 2011 affirment en 2013 avoir fait une saison moins bonne qu’en 2012. Donc moins bonne qu’en 2011. Bref, il semble que tout le monde ait enregistré en 2013 une saison moins bonne qu’en 2011.

Aquitaine

Les campings affirment avoir sauvé les meubles.

Les pluies diluviennes du printemps largement relayées par les médias n’incitaient guère à planter la tente. Ce n’est véritablement qu’à partir du 20 juillet que le flot des vacanciers a redonné le sourire aux gestionnaires aquitains. Avec autant de Français et un peu plus d’étrangers, la haute saison a fait carton plein. Elle a même joué les prolongations jusqu’à la mi-septembre. De là à égaler 2012 et ses quelque 14 millions de nuitées –le millésime avait conclu sur un recul de 0,6 % par rapport à 2011– il y a un pas, que certains franchisent… ou pas.
Alors que dans les Pyrénées-Atlantiques (14 % de la capacité régionale), les estimations oscillaient entre plus et moins 5 % dans les Landes (32 % de la capacité régionale), Françoise Dagréou le dit cash : « C’est une saison de crise pire que 2008 ! On a eu beau faire des prix, rien n’y a fait. Même les fidèles ont levé le pied. » Les propos de la présidente de l’HPA 40 sont à tempérer au vu des résultats de grosses structures qui ont lourdement investi. A l’exemple du camping cinq étoiles La Rive à Biscarrosse, dans les Landes, où l’on annonce « une saison aussi bonne qu’en 2011, une année record ». Tout en relevant néanmoins une baisse des dépenses annexes.  

Moins de réservations de dernière minute   

En Gironde (29 % de la capacité régionale), le bilan tiré par Lionel Pujol, le président de l’HPA 33, pourrait faire des envieux : « Si certains camping se sont plaints, relevant que sur les trois premières semaines d’août ce fut très dur, en règle générale la saison fut bonne, voire meilleure que l’an dernier. On a très bien travaillé jusqu’au 31 août, avec un très bon mois de septembre. Tous les campings ont noté une hausse sur les emplacements nus. Dans le Médoc en particulier, les étrangers étaient nombreux. Les Anglais sont revenus en force, comme les Hollandais en basse saison. On a également vu davantage de Belges et de Suisses. » Et d’observer aussi moins de réservations de dernière minute

Les vacanciers ont repris leurs habitudes  

En Dordogne (22 % de la capacité régionale), on table sur un résultat à peine inférieur aux 3 millions de nuitées de 2012. Gé Kusters, président de l’HPA 24, détaille : « Ce fut très mauvais en mai et juin, hésitant sur le début juillet, très bon en août et mauvais en septembre car, durant les deuxième et troisième semaines, il pleuvait. Mais au final, on ne s’en sort pas si mal. » Le questionnaire adressé par Jérôme Neveu, directeur de l’HPA 24, auquel ont répondu 124 établissements (65 % des adhérents) apporte des précisions. 51 % jugent la clientèle française comparable et 47 % qualifient la clientèle étrangère en hausse avec, comme toujours, les Néerlandais en tête. Sur les services annexes, les avis sont très partagés : à égalité, 42 % observent soit une baisse ou bien une consommation identique. Seuls 37 % déclarent une hausse à l’instar du Camping de La Grande Prade (deux étoiles, à La Cassagne, en Dordogne), situé à 10 kilomètres des grottes de Lascaux. Sébastien Leclerc, qui gère le camping avec son frère, est ravi : « Grâce à un gros noyau d’habitués (40 % de la clientèle), le chiffre d’affaires a grimpé de 15 % et de 10 % pour la restauration avec des formules maison, rapides et fraîches sortant de la rôtisserie ou du four à pizza. »
Le constat est général. Plus que jamais, les vacanciers ont fait attention à leur porte-monnaie. Surtout les Français. Il pouvait en être autrement pour les étrangers comme le note Henri Baudot, propriétaire du camping Le Moulin du Périé, à Sauveterre-la-Lémance, en Lot-et-Garonne, un quatre étoiles où les Néerlandais sont majoritaires : « Ils ne chipotent pas sur les prix et préfèrent découvrir les bonnes tables alentours. » Toutefois, ce professionnel, par ailleurs président de l’HPA 47, se dit satisfait pour la saison, pronostiquant pour son quatre étoiles un résultat identique à l’an dernier.

Alsace-Lorraine

Seul  le Haut-Rhin s’en sort…

Même si nous enregistrons une saison égale à l’an passé, elle n’en reste pas moins inquiétante car la météo en juillet et août a été très favorable. Mais elle ne s’est pas traduite en hausse de fréquentation de clientèle. » C’est ainsi que Denis de Marville, président de la fédération régionale résume la saison 2013 en Lorraine. Malgré une météo au beau fixe dès juillet, il a fallu attendre le 13 pour voir arriver les campeurs. « Les Néerlandais sont en nette baisse. Et dans une moindre mesure, les Allemands et les Anglais aussi. A l’inverse, les Belges et les Danois sont en hausse. » En revanche, et contrairement aux autres années, la consommation (restaurant, bar, glace) est en augmentation. « Le beau temps a favorisé les terrasses. » En Alsace, le Bas-Rhin se félicite du beau temps, mais comme il était généralisé, il n’y a pas eu de retombées particulières dans le département, selon Alfred Roettele, président du syndicat de l’HPA. D’ailleurs, il qualifie de mauvaise la saison 2013. Et d’annoncer une baisse d’environ 5 points de la fréquentation des campings. A l’inverse, dans le Haut-Rhin, le sourire est de mise. Selon Roland Quincieu, la saison a été meilleure qu’en 2012 grâce à un fort retour de la clientèle néerlandaise. « On a constaté également une augmentation du nombre de Danois », explique-t-il. Avec le beau temps, ce sont surtout les campings avec piscine qui ont tiré leur épingle du jeu. A noter : le département a également profité cette année de l’élection sur France 2 d’Eguisheim comme « Village préféré des Français ».

Auvergne

« La météo nous a sauvés  !»

Pour le président régional HPA, Christian Pommier, le bilan saisonnier auvergnat est « stable plus ». Et de préciser : « Je dirais qu’on est globalement un poil au-dessus de zéro, mais compte tenu de la météo excellente de juillet et août, ça aurait dû être exceptionnel ». Bilan moyen donc, dû, a priori, à la disparité de résultats entre les établissements. Pour Christian Pommier, ceux qui affichent un bilan final négatif le doivent à l’absence de clientèles de passage en début de saison. Période durant laquelle la météo était mauvaise. A cela semble s’ajouter une carence de la clientèle hollandaise. Sur la haute saison, difficile de trouver des raisons autres que celles évoquées ailleurs, notamment liées aux dates de vacances scolaires. « On enregistre même des résultats et des variations inexplicables selon les établissements. » Pour certains, juillet est mauvais à cause de la deuxième semaine, pour d’autres, c’est la troisième qui a été mauvaise. « Pour conclure, je dirais que l’Auvergne s’en sort bien. Mais qu’est-ce que ça aurait été avec une météo moins bonne ? »

Bretagne

Une météo exceptionnelle qui nourrit les frustrations

Sur les tendances transversales à toute la région, on note le renforcement de la demande de dernière minute, la bonne fréquentation des clientèles britannique, allemande, belge et néerlandaise, la diminution de la durée des séjours, la progression sur les emplacements nus en juillet et août avec hébergement sous la tente, tendance favorisée par le beau temps, la baisse sur le locatif avec nécessité de morceler les semaines.
Selon l’enquête réalisée par l’Union bretonne, le mois d’août a été très bon, et, pour la plupart des terrains, meilleur qu’en 2012. Le mois de juillet a été difficile en Morbihan, Finistère, mais surtout dans les Côtes-d’Armor où une majorité déclare la fréquentation en baisse par rapport à 2012. Seule l’Ille-et-Vilaine a tiré son épingle du jeu en juillet, une grande partie des exploitants annonçant une progression. Rappelons que la saison 2012 avait été mauvaise et que les gestionnaires aspiraient à retrouver au moins le niveau de 2011.
Pour Nicolas Dayot, président en Finistère : « Les résultats disparates d’un camping à l’autre selon l’emplacement, les équipements, la communication et la commercialisation, rendent difficile l’évaluation de la saison. A fin juin, le retard sur les réservations était important ; on a senti le vent du boulet. Heureusement que le soleil est arrivé. Quelques terrains ont retrouvé leurs chiffres de 2011 mais d’autres ont connu une baisse de 20 à 25 % en juillet. La majorité situe sa fréquentation au niveau de 2012. Le très bon mois d’août n’a pas permis de compenser l’avant-saison catastrophique, plombée par la météo et un mois de juillet terne malgré le soleil. »

Une avant-saison résumée au pont de l’Ascension

Même bilan pour Marie-Noëlle Communal, présidente en Morbihan : « Quelques terrains annoncent de très bons résultats, mais ils sont rares. En général, c’est plutôt moyen, tout juste au niveau de 2012. A part le week-end de l’Ascension, l’avant-saison n’a pas été bonne. A fin juin, nous avions de grosses disponibilités sur juillet, mais aussi sur août. Heureusement, le beau temps a permis de relancer la saison, mais trop tard pour réaliser un mois de juillet correct, et le mois d’août, très bon mais c’est normal, ne peut à lui seul rattraper les autres mois. C’est décevant de ne pas avoir fait une bonne saison en juillet quand on voit le temps qu’il a fait. Au-delà du mauvais temps d’avant-saison qui n’a pas favorisé le décollage de juillet, la Bretagne, comme d’autres régions, connaît une concentration des vacances des Français actifs sur le mois d’août. Heureusement pour certains terrains, la clientèle étrangère permet de compenser. »
Pour Gaël du Jonchay, président en l’Ille-et-Vilaine : « Nous sommes satisfaits en fin de saison au regard du retard de début de saison rattrapé en juillet et août. C’est une saison moyenne mais avec des écarts importants entre des progressions à deux chiffres et des chutes. La fréquentation étrangère a été bonne, renforcée par les étapes du Tour de France. »

Bourgogne

Baisse générale après une avant-saison catastrophique

Malgré les fortes différences en termes de fréquentation d’un camping à l’autre, la saison 2013 est jugée moyenne et plutôt moins bonne qu’en 2012 en Bourgogne. Avec une avant-saison catastrophique. C’est d’ailleurs le cas dans la Nièvre. « Au global, les Néerlandais sont en baisse, mais les Anglais reviennent », confie Raphaël Micheluzzi, président du syndicat HPA. Autre constat : la clientèle française est de plus en plus exigeante, pour ne pas dire intransigeante. « Les clients se plaignent ouvertement quand ils estiment que le prix est trop élevé. » Même si ce n’est pas (toujours) justifié. En Côte-d’Or, le président départemental de l’HPA, David Plet, annonce une baisse moyenne de la fréquentation de l’ordre de 3 %. Un fléchissement enregistré en avant-saison et surtout pendant la première quinzaine de juillet. « Le mauvais temps en mai-juin n’a pas facilité les réservations. » Cette année, plusieurs phénomènes ont été constatés dans ce département : le retour de la tente avec des néo-campeurs ne sachant pas la monter et la sortie des garages de vieilles caravanes. « On remarque un regain de la clientèle allemande et l’arrivée d’Italiens, ce qui est nouveau. » Plus au sud, en Saône-et-Loire, la fréquentation en juillet et août a été sensiblement similaire à l’an passé. « Mais on aurait dû faire beaucoup mieux car il faisait très beau. On constate une baisse des Néerlandais tant en transit qu’en séjour. Le beau temps et le prix de l’essence ont freiné cette clientèle », analyse Jean-Pierre Garbacz, président départemental de l’HPA. « Quant à la basse saison, elle a plombé nos chiffres ! » Résultat, la saison est moins bonne que l’an passé avec des chiffres d’affaires généralement en baisse. Enfin, dans l’Yonne, le son de cloche est identique selon Michel Moutet, président du syndicat HPA. « En nuitées, les campings enregistrent une baisse de fréquentation de – 5 %. Chaque mois pris indépendamment est en baisse, y compris août. » Quant à l’avant-saison, elle a été catastrophique pour quelques établissements en raison de fortes inondations. Certains terrains ont même fermé temporairement.  

Franche-Comté

Une bonne saison grâce au soleil

Nous avons eu peur en début de saison tellement il faisait mauvais. Mais heureusement le beau temps en juillet-août nous permet d’avoir un solde positif. » Président de la fédération HPA de Franche-Comté, Jean-Pierre Costentin ne cache pas sa satisfaction. « La saison a été légèrement meilleure que l’an passé. » Certes, l’avant-saison n’a jamais été aussi mauvaise. Mais le taux d’occupation en juillet-août compte parmi les records passés. Les Néerlandais sont revenus « sauf dans la région des lacs » et les Allemands sont en augmentation. Quant à la clientèle de proximité (Lyon, Dijon, Alsace), elle est de plus en plus présente. « Comme partout, les demandes de dernière minute sont en hausse. On voit même des clients qui viennent directement au camping pour demander un mobile-home pour une nuit. » Autre constat : la crise décomplexe les vacanciers qui n’hésitent plus à dire « c’est trop cher ». Même lorsqu’il est question d’un emplacement pour deux à 23 € dans un camping avec piscine en haute saison !  

Ile-de-France/Centre/Champagne-Ardenne

Saison égale, voire moins bonne

Avec un printemps pourri, nous avions de vraies inquiétudes. Personne ou presque dans les campings et beaucoup de retards en ce qui concerne les réservations pour juillet-août. » Pour le président de la fédération HPA du Centre, la saison a été finalement moyenne. « La météo a été exceptionnelle pendant la haute saison, mais cela n’a pas généré une hausse de la clientèle partout. Il y a eu une forte disparité selon les départements et les campings. » Comme beaucoup de ses confrères, il constate une baisse de la clientèle néerlandaise et une hausse des Anglais. « Le taux de change était plus favorable. » Plus au nord, en Champagne-Ardenne, Michèle Desmont, la présidente régionale, fait part d’une saison moins bonne. « En juin, dans l’Aube, il y a eu des inondations. Certains terrains ont été évacués. Et à la place des campeurs, ce sont les moustiques qui sont venus, faisant fuir au bout de trois jours les clients qui avaient réservé une semaine. » Comme dans le Centre, les Néerlandais sont en baisse et les Anglais en hausse. Enfin, en région parisienne, Christian Tressard, président de la fédération régionale, juge moins bonne la saison 2013 par rapport à l’an dernier. La baisse est de l’ordre de 10 à 15 %, explique-t-il.  

Limousin

L’avant-saison gâche le bilan

Sans grande surprise, la région Limousin affiche un bilan en recul par rapport à l’an dernier, déjà pas brillant. Comme partout, la météo de juillet et août a assuré l’essentiel de la saison pour les gestionnaires, qui pâtissent donc d’une avant-saison médiocre à cause de la météo. « Les retraités qui préfèrent les mois creux, on ne les a pas vus », nous dit Astrid Stej-bach, du camping Bel Air (trois étoiles) à Ladignac-le-Long (Haute-Vienne). « En haute saison, les locatifs ont bien marché. » Même constat global pour la famille Andureau, au camping Le Vaurette (quatre étoiles), à Monceaux-sur-Dordogne, en Corrèze, qui reconnaît avoir enregistré de bons mois de juillet et août. « Les réservations étaient bonnes, notre clientèle hollandaise est venue. Nous ne sommes pas sur un axe de circulation, alors on ne peut pas compter sur le passage. »
Une vision d’ensemble où il transparaît que les établissements de bon standing s’en sont mieux sortis que les autres.

Languedoc-Roussillon

Frileux printemps et timide juillet plombent la saison 2013

Les établissements du Languedoc-Roussillon pourraient boucler 2013 avec une baisse du chiffre d’affaires comprise entre 0 et 2 %, voire 5 %. « C’est une baisse modérée. Ce n’est pas si mal dans la conjoncture actuelle, après avoir encaissé avril, mai et une partie du mois de juin de mauvaise météo », commente Jean-François Bey, le président régional. Selon une enquête menée par le Comité régional du tourisme (CRT), 47 % des campings déclarent une chute du chiffre d’affaires, 35 % sont en stabilité et 18 % affichent des résultats à la hausse. « A cette avant-saison problématique, est venu se greffer un mois de juillet très décevant, sans doute le moins fréquenté de ces dernières années, impossible à compenser en août et en septembre. C’est un changement dans le mode de fréquentation qu’il faudra désormais intégrer », poursuit Jean-François Bey. Lequel peine à trouver des explications logiques dans la réussite de certains établissements, autre que l’émergence des néo-campeurs dans les quatre et cinq étoiles. « Nous constatons que ces nouveaux clients qui découvrent l’univers de l’hôtellerie de plein air font de meilleurs consommateurs que les habitués. C’est très significatif sur les dépenses annexes à l’intérieur de l’établissement (restaurant, bar, activités) comme à l’extérieur (excursions, visites, dégustations) », ajoute le président régional.
En Languedoc-Roussillon, les gestionnaires ont été confrontés, plus que jamais, aux exigences amplifiées en matière de rapport qualité de services/prix. L’attitude est encouragée par les sites de notations qui chamboulent la relation clients. « Notre marché se rapproche de plus en plus de celui de l’automobile, avec une commercialisation facile des propositions Premium et d’entrée de gamme et des difficultés pour le milieu de gamme et une recherche grandissante de la bonne affaire », constate Jean-François Leclerc, président HPA de l’Aude.

Des séjours plus courts

Dans le Gard, Bernard Sauvaire confirme le phénomène. Il note un raccourcissement sensible de la durée de séjour qui passe d’une moyenne de 12 jours à 10,5 journées. « C’est notamment ce qui explique la baisse du nombre de nuitées et de chiffre d’affaires, précise-t-il, après avoir relevé la présence très relative des précieux clients hollandais, qui ont préféré les côtes aquitaines. »
La clientèle  française a largement contribué à sauver cette saison à soucis. Les Belges, les Allemands et les Anglo-Saxons ont manifesté de nouveau leur attachement à cette région de toutes les diversités paysagères, avec tout de même une addiction prononcée pour la zone littorale, la mieux armée pour accueillir les visiteurs d’avril à octobre.

Midi-Pyrénées

Temps de crise et de crue

Une saison à oublier très vite, en espérant ne plus revivre ça ! » Voici ce que déclare Michel Dubié, le président régional, dans son bilan de saison, où les satisfactions se limitent, sans surprise aucune, à un bon mois d’août. « La région a été coupée en deux. Au sud, dans les montagnes, les exploitants ont souffert d’une notable baisse de la fréquentation. C’est particulièrement sensible dans les vallées des Hautes-Pyrénées ou de Haute-Garonne. Dans ces zones, on a enregistré des chutes évaluées entre 10 et 30 % du chiffre d’affaires. Dans le nord de la région, les établissements s’en sortent mieux », poursuit-il en incriminant notamment les accidents climatiques du mois de juin. Il décrit une avant-saison manquée pour cause de météo et d’inondations en juin, prolongée par un mois de juillet qualifié de timide et décevant. « Ce manque à gagner est impossible à compenser, même par le bon mois d’août. »
Septembre a imparfaitement répondu aux attentes, notamment à cause des orages de début de mois qui ont touché le Quercy. « En Hautes-Pyrénées, nous avons été gravement impacté par les événements climatiques. Nous avons subi de nombreuses annulations. Les clients qui avaient réservé étaient inquiets. La campagne lancée par le CDT des Hautes-Pyrénées n’a pas suffi pour rassurer tout le monde, alors que seulement deux établissements sur 136 n’ont pas pu rouvrir à cause de la crue », explique Christelle Abadie, la présidente départementale HPA. En 2013, les gestionnaires ont relevé une réduction de la durée des séjours, une plus forte demande pour des locatifs plus vastes afin de faciliter la colocation à deux familles ou pour héberger des familles recomposées. Les exploitants ont encore noté l’arrivée tardive et l’abstention dans certains départements (le Lot) des précieux touristes néerlandais. Ils ont relevé une raréfaction de la clientèle de passage et une relative difficulté à commercialiser les emplacements nus. Si les résultats sont décrits comme hétérogènes, on retiendra des performances plus soutenues pour les établissements dotés de locatifs ou faisant partie d’un groupe ou d’une chaîne.

Nord/Pas-de-Calais/Picardie

Davantage de Belges et de tentes

Avec le beau temps en juillet et août, on  aurait pu casser la baraque. Hélas, le mauvais temps en avant-saison et les vacances scolaires qui ont débuté tardivement, le 5 juillet, ont contribué au lancement difficile de la saison. » Pour Jean-Pierre Tessier, président du syndicat du Nord, la saison est néanmoins légèrement meilleure que l’an passé. En particulier grâce au retour des Néerlandais. Du moins ceux qui ne voulaient pas dépenser leur argent en péage et essence. « On bénéficie également de la crise belge entre les Wallons et les Flamands. Certains Belges francophones préfèrent venir chez nous. Ils disent qu’ils sont mieux accueillis que sur la côte flamande. » Mais pour Jean-Pierre Tessier, il y a bel et bien un effet crise. « Certains clients sont passés du mobile-home à la toile de tente cette année. On constate également une hausse des tentes et pas uniquement chez les jeunes. »
Dans le Pas-de-Calais, Hubert Parent, président du syndicat, évoque une saison moyenne. « C’est surtout l’avant-saison qui a été mauvaise et nous avons subi un fort creux pendant la troisième semaine de juillet. » Et d’ajouter : « On sort de deux année de mauvais temps. Cela devenait problématique. Même certains propriétaires de mobile-homes envisageaient de descendre dans le Sud. » Mais heureusement, le beau temps cette année a rassuré tout le monde.
En Picardie, la tendance est identique. « A priori, nous baissons en nombre de nuitées d’environ 2 à 3 % », explique Laurent Pruvot, président de la fédération régionale. Comme partout ou presque, l’avant-saison et le mois de juillet sont en forte baisse. « Il a fait beau en juillet et malgré ça, c’est compliqué. Quel avenir pour le mois de juillet ? », s’interroge-t-il. Dans sa région, il constate une légère baisse des Néerlandais et une hausse des Anglais et des Belges. « Il y a aussi un vrai retour de la toile de tente. »  

Normandie

S’adapter aux nouvelles demandes

« Une saison moyenne-moins, mais que l’on qualifiera de moyenne-plus par rapport à l’an dernier », c’est le bilan synthétique que dresse Joëlle Rohaut pour la région FNHPA dont elle est présidente. Tout en reconnaissant que l’exercice de la synthèse n’est pas aisé avec trois départements côtiers. « La disparité entre les établissements est également un facteur qui ne facilite pas la synthèse. On constate encore que les établissements bien équipés, ou de chaînes, lesquels bénéficient de moyens importants de commercialisation, s’en sortent le mieux. »
Comme dans beaucoup d’autres endroits, c’est l’avant-saison qui empêche l’année d’être correcte. Car, globalement, juillet et août ont été bons. « C’est la première semaine de juillet et la dernière d’août, avec le calendrier scolaire, qui nous posent problème », précise Joëlle Rohaut, constatant par ailleurs un effet beau temps favorable à la fréquentation des étrangers. Ce que confirme Christophe Lelièvre, en Seine-Maritime, département a priori plus durement touché en juillet : « Jusqu’au 20, on a du mal à remplir. » De son côté Jean-Luc Boblin pour la Manche, constate le même nombre d’arrivées pour moins de nuitées. Et d’ajouter : « Moins de familles. Finalement, une seconde mauvaise année pour les campings manchots. »
S’adapter aux nouvelles demandes de la clientèle devrait être au cœur des réflexions normandes pour envisager l’avenir plus sereinement. Pour Christophe Lelièvre, ça peut être en établissant un tarif intermédiaire entre basse et haute saison, les premières semaines de juillet, et accepter les séjours courts. Dernier point qu’a expérimenté pour sa part Joëlle Rohaut : « A une semaine de visibilité, j’ai fait des offres de trois ou quatre jours qui ont bien fonctionné. C’est plus de travail en résa comme en maintenance, mais au final, on peut gagner davantage d’argent qu’avec une semaine pleine. » A l’opposé des offres de dernière minute, mieux travailler le Early Booking est encore une piste à envisager.

Pays-de-la Loire

La bonne fréquentation ne fait pas le bon résultat

En Vendée, si le mois de septembre correct et le très bon mois d’août ont rassuré les exploitants, ils ne compensent pas l’avant-saison catastrophique et le mois de juillet difficile. « Une saison au mieux égale, voire légèrement inférieure en fréquentation à celle de 2012 », résume Franck Chadeau, le président vendéen. Mais fréquentation ne doit pas être confondue avec chiffre d’affaires ou marge. « Le marché est devenu hyper concurrentiel. Côté clientèle française, il y a un tassement des départs et un glissement vers l’hébergement non marchand. L’offre est supérieure à la demande et on assiste à une bataille des prix avec les tarifs de dernière minute. Résultat : les marges sont à la baisse », analyse le président vendéen.
Même constat en Loire-Atlantique pour le président départemental, Jean-Christophe Drapeau : « Après une mauvaise avant-saison en raison de la météo, juillet a eu du mal à démarrer, août a été très bon et septembre correct. Sans le beau temps de la haute et fin de saison, c’était la catastrophe. La fréquentation se situe globalement au niveau de celle de 2012, mais les promotions accordées pour remplir juillet et parfois août entraînent un tassement du chiffre d’affaires. La profession est à un tournant : la dernière minute se généralise, le résidentiel ne se développe plus et la vente de mobile-homes aux particuliers qui, les années passées venait conforter nos marges, est aujourd’hui au point mort ; parallèlement, la réglementation se durcit, la TVA augmente et la concurrence du non-marchand s’accroît. »

Intérieur : la baisse des Hollandais pas compensée

Et du côté des départements de l’intérieur ? En Mayenne, le meilleur remplissage des emplacements nus de juillet, août et septembre, n’a pas compensé la baisse du locatif. « En locatif, nous n’avons pas bénéficié du trop-plein habituel du littoral en haute saison », note Mickaël Goachet de Camp’In Ouest.
En Maine-et-Loire, la tendance est au maintien du chiffre d’affaires de 2012, les campings haut de gamme s’en sortant plutôt mieux. Ainsi pour David Teboul, du Camping de Chantepie, cinq étoiles à Saint-Hilaire-Saint-Florent près de Saumur : « Nous maintenons notre chiffre d’affaires grâce à un très bon mois d’août, jusqu’à son terme, qui compense un mois de juillet en recul en raison du déficit de clientèle néerlandaise. Nous notons une augmentation de fréquentation des Allemands, Belges et Irlandais, mais insuffisante pour compenser la baisse des Hollandais. » Mai, juin (malgré le mauvais temps) et septembre sont au niveau de 2012. À noter que l’effet crise s’est traduit par une baisse des clientèles plus populaires et une hausse de clientèles plus argentées, avec, pour effet, une bonne progression de la restauration et une demande renforcée sur les hébergements les plus haut de gamme. Même résultat global pour Brigitte Saint-Cast, du Domaine de la Brèche, cinq étoiles à Varennes-sur-Loire : « Malgré une très légère baisse des nuitées en raison de l’avant-saison catastrophique avec terrain inondé, nous réalisons un chiffre d’affaires équivalent à celui de la saison 2012 qui avait été bonne. Nous devons ce résultat correct au bon retour des Anglais et un très bon mois d’août. »
En Sarthe, selon Pascaline Vannier de l’Agence de développement de la Vallée du Loir (40 % de l’offre camping de la Sarthe) : « Le nombre de nuitées s’est maintenu par rapport à 2012, avec la même répartition entre les nationalités française, britannique et néerlandaise. Ce même nombre de nuitées a été réalisé avec davantage d’arrivées et donc une durée moyenne de séjours en baisse. »  

Paca/Corse

«  On n’a pas eu le monopole du beau temps »

En Provence-Alpes-Côte d’Azur, la saison a été moins bonne qu’en 2012. Un constat général, à commencer dans le département leader de l’HPA : le Var où le syndicat annonce une baisse de fréquentation de – 3 points par rapport en 2012 et de – 5 points par rapport à 2011 ! « Après un  printemps laborieux, l’été arrive enfin en juillet avec une météo ensoleillée partout en France. Donc, les vacanciers sont descendus moins nombreux dans le Sud pour trouver le soleil », indique les représentants de l’HPA varoise. Résultat : en juillet, le taux de fréquentation total des campings perd 4 points par rapport à 2012. En août aussi, les chiffres baissent de 3 points.  Pour la saison dans son ensemble, le syndicat constate une forte baisse de fréquentation dans les trois étoiles qui aurait profité aux établissements deux étoiles.  Les quatre et cinq étoiles arrivent au final à maintenir le même taux de fréquentation qu’en 2012 ! Cela reste une bonne saison.
Ailleurs, on préfère parler de saison moyenne. Ainsi, dans les Alpes-de-Haute-Provence, la présidente de l’HPA, Elisabeth Castoriano, constate une forte baisse de la fréquentation en juillet (- 20 à – 30 %). « Le mauvais temps n’explique pas tout. » Ce sont les Néerlandais et les Français qui sont en baisse, tant en camping qu’en location. Le mois d’août est qualifié de « normal, pas extraordinaire ».
« La saison a été globalement positive avec de nombreux campings qui enregistrent une fréquentation en hausse ou égale à 2012 », confie Michel Magallon, président du syndicat des Hautes-Alpes. Un bémol tout de même : l’avant-saison a été particulièrement difficile. Quant à la première quinzaine de juillet, elle a été en nette baisse. « Pendant la première semaine de juillet, il faisait froid et il n’y avait personne. C’est vraiment devenu une partie intégrante de la basse saison.»
Toujours dans l’intérieur des terres, le Vaucluse a connu de grosses disparités selon les secteurs et les établissements. Mais, au global, la saison a été moins bonne que l’an passé. Encore une fois, le beau temps a freiné les campeurs qui viennent dans le Sud pour le soleil. Pour le syndicat HPA des Bouches-du-Rhône, la saison 2013 est jugée moyenne en raison d’une fréquentation des campings en baisse en juillet. Un bilan « pas terrible » selon Cyril Urios du syndicat HPA, malgré une belle météo. Visiblement, les manifestations liées à Marseille, capitale européenne de la culture, n’ont pas généré une pluie de nuitées en HPA. Dans les Alpes-Maritimes, la saison est jugée un peu moins bonne que l’an passé. Même le mois d’août semble en retrait. « Pour le locatif, il faut être flexible et accepter les courts séjours à la dernière minute ou, à l’inverse, les séjours de 10 à 13 jours », explique Yves Monferran, président du syndicat départemental.

La Corse touchée par la crise

L’hôtellerie de plein air corse devrait afficher un bilan négatif en termes de fréquentation, par rapport à la saison dernière. C’est ce qu’affirme le président syndical régional, Bernard Cabot. « On ne va pas crier à la catastrophe, mais la saison restera moyenne. Indéniablement, la crise à laquelle nous échappions jusqu’à l’an dernier, nous a touchés cette saison. »
Si les gros établissements côtiers tirent correctement leur épingle du jeu, ceux de l’intérieur semblent avoir beaucoup souffert : « J’entends des chiffres de – 10 à – 20 %, précise Bernard Cabot. En cause, a priori, l’absence des Italiens, et un pincement de la fourchette de fréquentation de la clientèle française, qui vient de plus en plus tard et part de plus en plus tôt. »

Poitou-Charentes

Une saison au niveau de la précédente

En Charente-Maritime (plus de 90 % des nuitées camping de la région), selon l’étude réalisée par la fédération départementale HPA, les taux d’occupation des emplacements nus sont proches de ceux réalisés en 2012, avec une haute saison qui commence de plus en plus tard, et donc une concentration sur août où deux tiers des campings ont été complets ou quasi complets tout le mois.
Les emplacements nus n’ont donc pas pleinement bénéficié de la météo favorable de juillet. En locatif, l’avant-saison a connu une baisse de fréquentation en raison du mauvais temps, les taux d’occupation de juillet sont équivalents à ceux de 2012 et ceux d’août en progression grâce, notamment, à une meilleure fin de mois. Les établissements sont nombreux à juger la fréquentation des Britanniques et des Belges en hausse. Cette saison a vu s’amplifier le phénomène des réservations de dernière minute pour s’assurer du meilleur prix et du beau temps. Par ailleurs, les dépenses annexes sont en baisse. Au global, une saison égale à celle de 2012, avec toutefois des écarts sensibles selon les établissements.

La côte et les îles particulièrement touchées
Pour Raymond Moreau, président de la fédération départementale : « Le résultat est mitigé ; certains connaissent des baisses à deux chiffres tandis que d’autres annoncent une super saison. Les résultats varient aussi selon les zones géographiques : le pays rochelais a moins souffert que les zones côtières et les îles touchées par la mauvaise météo d’avant-saison ; les zones nature du rétro-littoral sont en progression, certainement en raison de tarifs plus attractifs dans cette période de crise. Le retard dans les réservations s’est traduit par des prix bas et des réductions de dernière minute, surtout sur les campings gérés par des groupes ; les campings indépendant sont très gênés par ces pratiques. » Même tendance dans la Vienne et en Charente, avec une avant-saison difficile, un mois de juillet qui n’a démarré que le 14 et un très bon mois d’août. « Heureusement que le mois d’août a été bon du début à la fin. Il nous permet de maintenir notre chiffre d’affaires au niveau de celui de 2012 », résume avec un certain soulagement Romain Mazé du Camping du Lac de Saint-Cyr, quatre étoiles, à 10 minutes du Futuroscope. Le département des Deux-Sèvres  semble avoir été plus touché par la baisse de fréquentation d’avant-saison et de juillet, le bon mois d’août n’ayant pas suffi à compenser. Pour Béatrice Robin, camping La Venise Verte, quatre étoiles à Coulon : « C’est ma troisième année de baisse. La clientèle française, notamment les couples avec enfants, est en diminution. Heureusement les clientèles anglaise et hollandaise se maintiennent. »  

Rhône-Alpes

 c’est la montagne qui gagne

En Rhône-Alpes, le sourire est revenu en août dans les campings. Le bilan estival reste néanmoins mitigé, notamment dans le Sud. La montagne est en revanche la grande gagnante 2013. « Fin juin, je n’aurais jamais parié sur un tel résultat », reconnaît Olivier Balluais, propriétaire des Gorges de l’Oignin (trois étoiles, à Matafelon-Granges, dans l’Ain). Le taux de réservations était anormalement bas à ce moment-là dans son camping. D’abord pressentie comme difficile, la saison 2013 s’achève en effet sur une bonne note dans le département. « La clientèle étrangère était là. Même les Hollandais. Nous avons eu beaucoup plus de passages, et certains sont finalement restés deux ou trois jours », se félicite Rita Erigoni, présidente du syndicat de l’Ain. La clientèle de proximité s’est aussi renforcée. Non loin de là, à Anse (dans le Rhône), Valérie Bererd, gestionnaire des Portes du Beaujolais (quatre étoiles) fait le même constat : dans le département, la saison a été bonne, même si comme dans toute la région Rhône-Alpes, le mauvais printemps n’augurait rien de bon.
La saison a en effet démarré mollement avec un mois de juin pénalisé par une météo exécrable et un début juillet plombé par des vacances scolaires tardives. « Jusqu’au 14 juillet, cela a été plutôt difficile, après, ça s’est bien tenu », résume Jean Boucher, propriétaire des campings ardéchois, situés à Ruoms, Le Ranc Davaine (cinq étoiles) et Aluna Vacances (cinq étoiles). Et le constat dépasse les frontières de l’Ardèche.
Hormis dans la Loire, semble-t-il durement touchée par le mauvais temps et la défection de la clientèle (hollandaise notamment), le mois d’août aura plutôt permis de remonter la pente. « Le printemps nous a planté un peu, mais on a eu un bel été », résume Jean-François Gontard du Gervanne Camping (quatre étoiles, à Mirabel-et-Blacons, Drôme). Fabrice Hilaire, président du syndicat drômois confirme, mais modère le propos : « Certains ont rattrapé, d’autres pas. »

Le Tour de France ? Dopant !

En Isère, le beau temps et les grands événements, parmi lesquels le Tour de France, ont conforté les résultats. « A Bourg-d’Oisans, ils ont refusé des milliers de personnes au moment du Tour. Un an avant l’événement, tout était plein », glisse Xavier Castillan, président du syndicat isérois. Dans les Deux-Savoie, on est plutôt satisfait. Les campings sont les seuls hébergements avec les gîtes à légèrement progresser cet été (de 1 %) selon l’Observatoire de Savoie-Mont-Blanc-Tourisme. « Question météo, je n’ai pas vu meilleure saison en dix-sept ans. On a eu un peu plus d’étrangers, notamment des Hollandais. C’est une très bonne saison », se félicite Patrick Anceaux, du camping Les Lanchettes (trois étoiles, à Peisey-Nancroix en Savoie). Même satisfaction au Saint Disdille, trois étoiles, à Evian sur les bords du lac Léman. « Nous avons progressé d’environ 10 % », avoue Serge Emonin, néanmoins interrogatif. Car, comme dans toute la région, sur une même zone, les résultats peuvent varier d’un camping à l’autre. « Le positionnement du camping, sa politique de commercialisation, sa présence sur Internet… peuvent faire toute la différence. Nous ne sommes plus dans une logique stricto sensu de territoire », souligne Jean Boucher. Serge Emonin peut en témoigner. Pendant deux mois, il a acheté des clics pour être bien positionné sur Internet. « Cela m’a couté 50 € par jour, mais ça a marché. Même en emplacement nu, on a rempli à 95 %. » Un succès bien sûr consolidé par le beau temps. Le Saint Disdille n’a connu que deux jours de pluie cet été.

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