Une saison 2013 pleine d’interrogations

Par OTC 04/06/2013

Mauvais temps, avant-saison poussive, réservations tardives, manque de visibilité… Vous êtes nombreux à vous interroger à la vue de votre niveau de réservation. Mais vous ne sombrez pas pour autant dans le pessimisme. Vous préférez parler d’incertitude. Voici les résultats de notre traditionnelle enquête d’avant-saison.

Mauvais temps, avant-saison poussive, réservations tardives, manque de visibilité… Vous êtes nombreux à vous interroger à la vue de votre niveau de réservation. Mais vous ne sombrez pas pour autant dans le pessimisme. Vous préférez parler d’incertitude. Voici les résultats de notre traditionnelle enquête d’avant-saison.

Sous le signe de l’incertitude

Interrogés fin avril-début mai, vous nous faites part d’une forte incertitude quant au déroulé de la saison. Un peu comme l’an passé, même si l’année dernière la saison n’a pas été catastrophique.

Vous ne vous en souvenez peut-être plus. Il y a deux ans, juste avant la saison de 2011, vous étiez presque tous unanimes : la saison allait être bonne, voire excellente. Seule une poignée de départements affichait une petite incertitude. « Tous les feux sont au vert », avions-nous d’ailleurs titré. L’an passé, le propos était beaucoup plus mesuré. Interrogés avant la saison, vous étiez partagés entre optimisme et incertitude.
Quid pour 2013 ? Sondés fin avril-début mai, vous nous faites part d’une forte incertitude concernant le déroulé de la saison. En trois ans, on sent une nette dégradation quant à la saison à venir. A la question « Etes-vous optimistes, incertains ou inquiets ? », les incertains sont largement majoritaires.  « Les réservations sont tardives »… « Cette année encore, on ne sait pas trop où l’on va »,  sont les phrases qui reviennent le plus souvent. De quoi s’inquiéter ?  Nombre d’entre vous avez pris le parti de ne plus vous alarmer, même devant une baisse du niveau des réservations à – 10%. « L’an dernier, nous étions également en retard et pourtant la saison a été correcte. Il ne faut pas paniquer », confessent de plus en plus de gestionnaires.

Juste un retard des réservations ?

Pas d’affolement, mais pas d’optimisme démesuré non plus. La morosité ambiante (mauvais temps en avril mai, hausse du chômage, baisse du pouvoir d’achat…) contribue à envisager la saison avec un gros point d’interrogation. Il est vrai que, mis à part le contexte économique peu favorable, le mauvais temps d’avril-mai a fortement plombé le lancement de saison. « Il faut attendre un rare rayon de soleil pour que le téléphone sonne», confie une gestionnaire de camping.
Ni pessimistes ni optimistes, vous préférez parler non pas de baisse mais de retard dans les réservations. Un retard qui modifie votre façon de travailler. Mais qui finalement vous fait dire : « On devrait quand même  s’en sortir.» « Pour certains week-ends de mai, on constate des réservations de dernière minute, voire de dernière seconde. Certains clients appellent le matin pour savoir s’il peuvent réserver un mobile-home dès l’après-midi », affirment plusieurs gestionnaires.
Dans le détail, que constatez-vous ? Le mois d’avril a été « pourri » ; quant aux ponts de mai, ils ont globalement été meilleurs que l’an passé. A commencer par celui de l’Ascension. Le mois de juin est pour sa part qualifié de mou. Evidemment, les établissements avec piscine couverte s’en sortent mieux que les autres. La première quinzaine de juillet se remplit de plus en plus tardivement tandis qu’août connaît toujours le même succès. Cette année encore, les Néerlandais se font de plus en attendre. A l’inverse, les Anglais seraient de retour (l’an dernier, ils ont regardé les JO chez eux). Mais pas au point de combler les trous laissés par les Hollandais…
En attendant d’entrer dans le dur de la saison, signalons tout de même qu’une quinzaine de départements l’envisagent sous un bon jour, à l’instar de la Charente-Maritime, l’Ardèche, la Gironde ou le Var. Mais pour eux, comme pour les autres, c’est encore et toujours la météo qui fera la différence.

Peu de pessimistes, beaucoup d’incertains

Etes-vous optimistes, incertains ou inquiets concernant votre saison 2013 ? Comme tous les ans, nous vous avons interrogés fin avril-début mai pour faire le point sur votre niveau de réservation.

Alors que l’an dernier à la même époque vous étiez très partagés, cette année vous êtes majoritairement incertains (48 départements). Vous ne sombrez pas dans le pessimisme puisque seulement seize départements affichent une certaine inquiétude. Heureusement 26 départements envisagent la saison sous le signe de l’optimisme.

Retrouvez les départements optimistes, incertains et inquiets.

Ce que disent les campings du nord-ouest

Du Nord-Pas-de-Calais au Pays de La Loire, en passant par l’Ile-de-France, la Picardie, le Centre, la Normandie et bien sûr la Bretagne, les campings attendent l’été.

Bretagne : la météo peut sauver la saison

La tendance est plutôt à la baisse par rapport à 2012. Les quatre départements bretons enregistrent une baisse de fréquentation sur avril qui a connu très peu de passage, et une progression sur mai grâce aux ponts de l’Ascension et de la Pentecôte. Pour la haute saison, les réservations sont globalement en baisse sur la région, en locatifs comme en emplacements nus. Pour juillet, si, en Ille-et-Vilaine, le département qui compte le moins de campings, une majorité de professionnels situent les réservations à l’identique ou en hausse, la tendance est à la baisse dans les trois autres départements, particulièrement en Finistère, département qui compte le plus grand nombre de terrains. L’explication la plus souvent avancée reste la météo : celle des années précédentes comme celle de ce début de saison.
Une explication qui permet aussi de garder l’espoir d’éviter une nouvelle saison de baisse, dans une série déjà longue. « Si le beau temps revient, les réservations vont repartir ; si juillet et août sont ensoleillés, nous aurons de la demande de dernière minute et du passage, espère Nicolas Dayot, le président de l’Union bretonne, d’autant que les touristes s’intéressent à notre destination comme le montre la fréquentation du site Internet Tourisme Bretagne en progression de 60%.»
Marie-Noëlle Communal, présidente du syndicat morbihannais, rejoint dans ses propos ceux du président régional : « C’est le règne de la dernière minute avec toutes les incertitudes et les difficultés en matière de gestion de nos entreprises. Nous anticipons une baisse des recettes en cernant au mieux nos dépenses sans pour autant toucher à la qualité des prestations.» Du coté des clientèles étrangères, les exploitants bretons notent une progression des Britanniques, mais une diminution des Néerlandais.

Centre/Ile-de-France : Néerlandais en baisse, Anglais en hausse

Comme l’an passé, ce sont les Néerlandais qui semblent faire défaut dans la région Centre. « Les tour-opérateurs avec lesquels nous travaillons redoutent une baisse de 30% de la clientèle hollandaise », explique Régis de Lussac, président de la fédération régionale. Or, cette clientèle était déjà en forte baisse en 2012. A l’inverse, les Anglais sont de retour assez nettement. « L’an passé, les Jeux olympiques de Londres les avaient sans doute motivés à rester chez eux», analyse ajoute le propriétaire du Castel Parc de Fierbois (37). « Nous sommes en hausse de 15% en ce qui concerne la clientèle britannique », confirme Laurent Cherrier du camping Sites et Paysages Les Saules (41). Même analyse dans le Loiret où l’on constate un fléchissement de la clientèle hollandaise qui n’est pas compensée par le retour des Anglais. Quant à la clientèle de proximité, elle est toujours bien présente, y compris en haute saison. Autre constat : les réservations sont de plus en plus tardives. « Cela s’amplifie. S’il fait beau, le téléphone sonne. Il nous est arrivé de louer pour une arrivée l’après-midi ou le lendemain de la réservation », indique Véronique Cauwel du camping Airotel La Mignardière (37). Autre constat quasi général : un mois d’avril catastrophique (entre – 40 et – 50%) dans certains campings.
En Ile-de-France, la saison s’envisage avec un gros point d’interrogation. « On constate du retard dans les réservations, en particulier du côté des Néerlandais et des Espagnols », indique-t-on au camping Parc de la Colline à Torcy (Seine-et-Marne). Avec une avant-saison assez moyenne (avril), comme l’an passé malgré un plus grand nombre d’Italiens et d’Allemands.

Nord/Pas-de-Calais/Picardie : On devrait s’en sortir…

Jean-Pierre Tessier, président du syndicat HPA du Nord, résume l’opinion générale de ce début de saison : « C’est parti mollement, sans battre des records, nous devrions néanmoins atteindre les chiffres de 2012. On devrait s’en sortir, en principe.» Les différents responsables se félicitent par exemple des week-ends à rallonge de mai qui ont permis d’afficher complet en ce qui concerne les locatifs. Deux tendances, déjà observées la saison passée, semblent s’accentuer en 2013. Il s’agit, d’une part, du retour des Anglais, mais surtout des réservations tardives. Pour Laurent Pruvost, président régional HPA de la Picardie, c’est une tendance lourde et durable. « Les réservations tardives posent des problèmes en termes notamment de visibilité sur la saison et de confort pour l’exploitant. Elles vont nous obliger à modifier notre approche en matière de commercialisation, sans pour autant tomber dans les pièges des prix cassés. Mieux vaut proposer des packs, des petits cadeaux (services et nuits supplémentaires…). Pour l’ensemble des campings de Picardie, nous avons même créé un site dédié www.campings-picardie.com  qui répertorie toutes les offres.» C’est également la voie que semble avoir suivi Didier Mathiron dans l’Aisne. « Pour élargir l’offre, nous proposons par exemple des packs séjour + bien-être.»

Normandie : Passer de l’hiver à l’été !

C’est l’unanimité sur les départements normands. Les vacances  de Pâques arrivant trop tôt, la saison n’a démarré qu’avec  les ponts de mai. Et même ce mois présentera un bilan bien mitigé. Le week-end de Pentecôte ne s’affichant pas à la hauteur de celui de l’Ascension. En cause la météo, qui ne favorise pas les passages ou les réservations de la clientèle du bassin francilien. Joëlle Rohaut, présidente régionale mais aussi des départements Calvados, Eure et Orne, est plutôt optimiste pour la haute saison, «sur le locatif en tout cas, on est, a priori, en avance, mais le retard sur l’emplacement nu me fait verser dans l’incertitude pour le résultat de la saison ».
Ce que complète de son côté Jean-Luc Boblin (Eure), voyant traîner les réservations pour l’été :  « Le porte-monnaie des Français est touché, c’est certain, et les Hollandais sont vraiment en retard.» De son côté, en Seine-Maritime, Christophe Lelièvre lie évidemment le résultat final à la météo : « On ne sort pas de cet hiver pesant, les clients n’ont pas encore la tête aux vacances », ajoutant même sur un registre plus général : «Si la saison est une nouvelle fois difficile, je crains que le fossé se creuse encore entre les campings très équipés, qui ont une vraie politique commerciale, et les autres.»

Pays de la Loire : L’intérieur plus souriant que le littoral

«C’est de plus en plus difficile de tirer en mai une tendance pour la saison car d’année en année, les réservations se font de plus en plus tardivement. C’est la météo qui fait la saison avec les réservations de dernière minute», note Franck Chadeau, président de la fédération vendéenne.
En Vendée, le niveau des réservations est proche en moyenne de celui constaté en mai 2012 où l’on avait enregistré un important retard par rapport en 2011. Une tendance confirmée par Vendée Tourisme pour qui 56% des campings enregistrent des réservations pour juillet et août égales ou supérieures à 2012.
Alors que nous bouclions notre enquête, les professionnels du littoral espéraient une accélération des réservations pour juillet et août, entre fin mai et juin, à l’image de Nathalie Raingeard (Les Vagues à Bretignolles-sur-Mer) pour qui : «En avril et début mai, les clients pensent aux vacances de printemps et aux ponts de mai ; après la Pentecôte, ils penseront à leurs vacances d’été.» Le constat est le même en Loire-Atlantique où le niveau des réservations est légèrement supérieur à celui de 2012, sans toutefois retrouver le niveau de 2011. Pour ces départements littoraux, le déficit de réservations, qui habituellement concernait le mois de juillet, s’étend maintenant au mois d’août.
Autre son de cloche en Maine-et-Loire, où une nouvelle bonne saison semble se dessiner. Ainsi pour Brigitte Saint-Cast (Domaine de la Brèche à Varennes-sur-Loire) : « Nous retrouvons le niveau de réservations de la très bonne année 2008 », justifiant les bonnes performances des campings de l’Anjou par leur forte proportion de clientèles étrangères. Même optimisme en Sarthe et en Mayenne. Mickaël Goachet (Camp’ in Ouest) estime que le niveau actuel des réservations devrait permettre d’atteindre, selon les sites, les objectifs fixés de 5 à 10% de progression par rapport à 2012. Sur toute la région, la demande britannique progresse alors que celle des Néerlandais recule.

Ce que disent les campings du nord-est

De l’Alsace à la Bourgogne, en passant par la Lorraine, la Champagne-Ardenne et  la Franche-Comté, les gestionnaires de campings font part d’un manque de visibilité.

Champagne-Ardennes-Alsace-Lorraine : bleu à gris foncé !

Dans l’est de la France, l’ambiance est très contrastée d’un département à l’autre. On retrouve cependant le même sentiment : tous s’attendent à une saison difficile, sans grande visibilité. La raison : des réservations de plus en plus tardives. Champagne Ardennes est très représentative de ce point de vue. Dans l’Aube par exemple, on table sur une saison 2013 équivalente à 2012. En Marne et en Haute-Marne, en revanche, on est inquiets avec des réservations qui ne décollent pas. En cause la météo mais aussi la conjoncture.
Le contraste est encore plus flagrant en Alsace. Dans le Bas-Rhin on est pessimiste. Pour Alfred Roettele, « sauf si le beau  temps est avec nous, une bonne saison tiendrait quasiment du miracle. Dans le Haut-Rhin, en revanche, on pense que la saison devrait être plutôt correcte même si on ne pense pas battre des records. Roland Quincieux président HPA relève lui aussi comme tendance lourde, celles des réservations de plus en plus tardives « Il y a encore 5 ans, au 15 janvier, nous affichions complet du 15 juillet au 15 août. Aujourd’hui, début mai, il reste encore des places. On va remplir, mais on a perdu pas mal de visibilité en relativement peu de temps. ».
Enfin, le constat est le même en Lorraine avec par exemple des locatifs pleins ou en passe de l’être en juillet et août dans beaucoup de campings des Vosges et une inquiétude grandissante en Moselle avec des réservations, même tardives qui ont du mal à décoller.

Bourgogne/Franche-Comté : Pas vraiment de visibilité

«On ne sait pas.» Voilà la phrase type des gestionnaires bourguignons. L’avant-saison peut être qualifiée de mauvaise, voire très mauvaise dans certains établissements. Météo exécrable : crue, campings inondés. En Bourgogne, on a rarement vu des mois d’avril et de mai aussi désastreux. Les ponts de mai 2013 n’ont pas suscité le même enthousiasme que ceux de 2012. Pourtant les gestionnaires bourguignons espèrent une saison 2013 correcte. Les réservations des locatifs pour cet été sont satisfaisantes. Le soleil et les conditions météorologiques seront déterminants. La Bourgogne étant un axe de passage, la durée des séjours et leur prolongation sont dépendantes des conditions atmosphériques. L’incertitude des gestionnaires est surtout due aux caprices de la météo plus qu’au contexte économique. Avec une fréquentation de 60% de clientèle étrangère, voire  plus pour certains campings, la situation économique des Français, pour l’instant, impacte peu le remplissage des campings bourguignons.    
L’ambiance n’est pas, pour le moment, à l’optimisme en Franche-Comté, avec des réservations en baisse de 30% par rapport à l’an dernier. Jean-Pierre Costentin, président régional de la HPA, met en avant une tendance lourde de ces dernières années, celle des réservations de plus en plus tardives. « Les réservations tardives nous posent de plus en plus de problèmes, notamment en termes de visibilité sur la saison, et nous inquiètent quant aux résultats finals.» Cependant, il tempère un peu cette mauvaise impression. « A priori, les réservations devraient repartir. D’ailleurs à fin avril, on avait récupéré une bonne partie du retard pris en début d’année. Par ailleurs, les ponts de mai s’annonçaient plutôt bien.»

Ce que disent les campings du sud-ouest

Dans les régions Poitou-Charentes,  Auvergne, Limousin, Aquitaine et Midi-Pyrénées, les réservations sont tardives.  Mais les raisons d’espérer sont là.
Aquitaine : La région fait le grand écart !

C’est bien parti ! Avec de nombreux ponts, des vacances étalées sur presque un mois, pas d’élections : l’avant-saison a été dopée par bon nombre de réservations de dernière minute. Mais… Pour la pleine saison, une majorité de présidents des départements de l’HPA se montre réservée à l’instar de Gé Kusters, en Dordogne : « C’est l’incertitude totale. Aucune tendance n’apparaît. Certains sont en avance, d’autres en retard sur les réservations. Il n’y pas de règle.» Pourtant, début avril, Christophe Gravier, directeur du comité départemental de la Dordogne, livrait des chiffres : « Notre plate-forme affiche un taux de réservations en hausse de 17% par rapport à l’année dernière à la même date.» Et de préciser : « Le taux de réservations dans les campings serait en hausse de 14%», un chiffre qu’il tiendrait du syndicat HPA 24 !
Dans les Landes, Françoise Dagréou explique des réservations en berne par une conjoncture économique qui laisse peu de place au rêve : «Le nombre de chômeurs explose, parmi eux il y a forcément nos clients. Comment voulez-vous être optimiste ? » On l’est pourtant en Gironde. Le président du syndicat Lionel Pujade relève : « On a eu beaucoup du monde jusqu’au 18 mai sur le bassin d’Arcachon où la pleine saison s’annonce au moins égale à l’an dernier. Après, en Médoc et sur le reste du département, c’est vraiment au cas par cas.» Il note aussi « un bon équilibre entre la clientèle française et étrangère. Et davantage de touristes espagnols qui, avec la crise, choisissent la proximité». Autre tendance, une augmentation des réservations en toile de tente : « Les gens ont moins d’argent, mais ne font pas pour autant l’impasse sur leurs vacances.»
Pour les Pyrénées-Atlantiques, Francis Etcheberry se veut optimiste après des réservations qui, en avril et mai, ont rattrapé un mauvais démarrage de début d’année. « Les gens réservent le plus tard possible. Si je prends mon propre camping, en février j’accusais un retard de 20%. Début mai, on était entre -5%  et 0% et, depuis, le téléphone n’arrête pas de sonner. On devrait faire aussi bien que l’an dernier qui ne fut pas si mal.» Un avis conforté par l’étude de conjoncture du comité régional du tourisme livré en avril : « Le niveau de réservations pour la haute saison égal ou dépasse celui de 2012 pour 74% des responsables d’hébergement.»
Entre l’optimisme franc de certains et l’incertitude prononcée des autres, l’Aquitaine fait vraiment le grand écart.

Auvergne-Limousin : Du soleil à l’ouest

Les responsables HPA du Limousin sont raisonnablement optimistes quant à la saison à venir avec, par exemple, à fin avril un taux d’occupation dépassant les 50% pour juillet et un mois d’août rempli à 75%. Pour Christian Graffeuil, président régional HPA : « Le retard pris en janvier se comble. La saison devrait être très correcte. Les réservations de dernière minute restent une tendance lourde avec une part d’ombre, les prix cassés. C’est un piège pour des indépendants ou les petites structures, on ne peut pas lutter avec les gros. A nous de nous adapter en défendant une certaine idée du camping authentique.
Pour Christian Pommier, président de la fédération en Auvergne, l’ambiance est nettement plus morose. « Au niveau des réservations, nous sommes en baisse de 15% par rapport à 2011 et à peine au niveau de l’année dernière. Les voyants sont rouges : 10% supplémentaires de Français qui ne partiraient pas en vacances, des taxes (TVA passée à 7% en 2012, 10% en 2014, entre autres), des investissements en berne, autant d’éléments qui nous inquiètent. Je n’ai jamais rencontré autant de patrons de campings ayant l’envie d’arrêter leur activité.» Dans ces conditions, l’optimisme affiché par Jean-Eric Saoul, président de la Haute-Loire, est une trouée de soleil dans un ciel chargé. « Les réservations sont plus que correctes avec des locatifs déjà plein pour juillet et août.»

Poitou-Charentes : Voyants au vert presque partout

L’optimisme est de mise en Charente-Maritime. Dans le deuxième département de France par le nombre de campings, le président du syndicat départemental, Raymond Moreau, annonce fin avril un état des réservations pour la saison en avance par rapport à l’an passé. « D’ailleurs, l’avant-saison s’est plutôt bien passée avec de bons taux de remplissage pendant les vacances de printemps malgré le mauvais temps. Nous affichons pratiquement complet partout pour les ponts de mai.» On est loin des – 20% affichés dans certains campings de l’île de Ré à la même époque l’an dernier. « On ne ressent pas l’effet crise du côté des Français », confie Raymond Moreau, qui attend des retombées des campagnes de promotions de l’HPA faites aux Pays-Bas, en Allemagne et à Londres.
Dans La Vienne, Olivier Bibaud, président de l’HPA, reste lui aussi optimiste, même si le niveau des réservations est loin d’atteindre celui de belles années. « Nous avons le même retard que l’an passé à la même période. Mais je ne veux pas être alarmiste, nous avions finalement enregistré une bonne saison. Il faut juste ce dire que les clients réservent tardivement. » L’avant-saison est meilleure qu’en 2012 avec les ponts de mai, « même si entre chaque pont, c’est calme ».
Même son de cloche en Charente où plusieurs campings annoncent un état des réservations en hausse (+ 20 à 30%) pour juillet-août (chiffres arrêtés fin avril). « Pour l’avant-saison, nous avons des chiffres en augmentation de 24% par rapport à l’an passé », ajoute Jean-Louis Navarre du camping Les Lacs, trois étoiles, à Pressignac. « Nos tarifs ne sont pas élevés. Nous attirons sans doute les budgets serrés.»
« Catastrophique !» A l’inverse de ses confrères, Béatrice Robin du camping La Venise Verte, quatre étoiles, à Coulon (Deux-Sèvres), fait part de son inquiétude. « Fin avril, les réservations sont en baisse de 33% dans mon camping. Je ne pense pas que cela ne soit que du retard.» L’an passé à la même période, elle était en avance sur l’année précédente. Parmi les côtés positifs, elle signale les ponts de mai très demandés et le nombre de réservations anglaises en hausse.

Midi-Pyrénées : Le déficit des réservations pèse sur les esprits

Le printemps pluvieux, froid en montagne et le contexte économique général sont les deux principaux facteurs d’incertitudes pour les gestionnaires de la grande région du sud-ouest. Seule la Haute-Garonne semble résister à l’esprit du doute. « La situation est contrastée selon les établissements et même parfois selon les vallées. En termes de réservations, ce n’est pas folichon, même s’il y aura du monde partout du 15 juillet au 20 août », explique Michel Dubié, président régional de la fédération, qui redoute une fin du mois d’août légèrement tronquée pour cause de rentrée scolaire précoce. Les gestionnaires s’interrogent sur le déficit de nuitées en réservations. « Nous arrivons vraiment dans la crise. On peut redouter que ces clients qui ne réservent pas n’aient plus les moyens de partir en vacances, y compris en camping »,  poursuit Michel Dubié qui semble avoir abandonné toute ambition commerciale pour les deux premières semaines de juillet où le remplissage est de plus en plus aléatoire. En Midi-Pyrénées,  plus de 60%  des établissements ont bouclé la procédure de classement, ce qui signifie que de nombreux campings devront appliquer la TVA au taux maximum.

Ce que disent les campings du sud-est

De la région Rhône-Alpes à la Corse, sans oublier le Languedoc-Roussillon et la Paca, les campings préfèrent parler d’incertitude plutôt que d’inquiétude.

Corse : Départ difficile mais raisons d’espérer

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’ambiance est morose sur l’île de Beauté. A fin avril, les réservations sont en baisse de 20% par rapport à 2012. Et même l’avant-saison ne s’annonçait pas forcément sous les meilleurs auspices malgré les ponts de mai. Pour Bernard Cabot, le président régional de la FNHPA, il y a des raisons d’espérer. « Au niveau des liaisons aériennes, il y a des avancées très significative avec de nouvelles compagnies low cost (Hop notamment) ou Air Corsica qui ouvrent de nouvelles lignes ou en musclent d’autres. Par exemple, entre Toulouse et la Corse, on passe de 9 000 sièges en 2012 à 90 000 en 2013. Même si tous ne viendront pas en camping.» Et le Tour de France ? En 2013, la Grande Boucle part de Corse et y passe trois jours. Pour le patron de l’HPA Corse, «l’effet Tour de France n’est pas flagrant pour le moment. Je pense qu’il se fera plus sentir pendant les deux prochaines saisons. Durant trois jours, les téléspectateurs de seize pays vont voir des images de la Corse à la télévision et j’espère que ça leur donnera envie de venir.»

Provence-Alpes-Côte d’Azur : ici aussi, réservations tardives

Au regard de leurs chiffres arrêtés début mai, 67% des campings du Var déclarent avoir le même nombre de réservations que l’an passé à la même époque en ce qui concerne la haute saison, tandis que 33% affirment être en baisse. « Pour juillet, le taux de réservations s’élève à 70% contre 71% en 2012 à la même époque et 77% (contre 79%) pour août », constate le syndicat du Var. Pas d’inquiétude. D’autant que pour 57% des campings, l’avant-saison s’annonçait égale ou meilleure que l’an passé. « On constate un fléchissement de la clientèle néerlandaise et anglaise », indique plusieurs campings. Mais l’optimisme reste de mise.
Idem dans les Bouches-du-Rhône, même si l’avant-saison (avant les ponts de mai) a été médiocre. « La première quinzaine de juillet et la dernière d’août se remplissent moins bien que l’an passé », confie Cyril Urios du syndicat départemental, qui constate des réservations de plus en plus tardives. Toujours sur le littoral, dans les Alpes-Maritimes, le président de l’HPA, Yves Monferran, fait part d’un niveau des réservations égal, voire inférieur à l’an passé. « Les Néerlandais et les Allemands sont absents. C’est lent à démarrer. Et le mois d’avril a été mauvais.»
Dans les Alpes-de-Haute-Provence, les campings qui ont attendu mai pour ouvrir se félicitent. « Nous enregistrons de bons taux de réservations pour les ponts de mai. En revanche, il y a encore de la disponibilité pour juillet et août », constate Elisabeth Castoriano, présidente du syndicat départemental. « Mais pas de panique, les vacanciers vont une fois de plus se décider à la dernière minute.»
« Comme l’an passé, les Néerlandais se font désirer.» Ce constat, on le retrouve dans le Vaucluse. « Il y a de gros trous dans les plannings », annonce Jeannine Guindos, présidente du syndicat départemental. « Il y a une certaine morosité à laquelle s’ajoutent toutes les pressions administrative. Résultat, on peut parler de lassitude de la part de certains de mes collègues.» Dans les Hautes-Alpes, 50% des campings affichaient début mai un niveau de réservations stable par rapport à l’an passé. Tandis que près de 20% annonçaient une hausse. « Les campings sont attentistes. On s’attend à enregistrer une saison comme les autres », confie Michel Magallon. A savoir pas exceptionnelle ni catastrophique.

Languedoc-Roussillon : L’impact des échos de l’économie

Sauf chez les Catalans du président Bey, les gestionnaires de Languedoc-Roussillon sont dans l’expectative. Incertitude, mais qui ne vaut pas inquiétude sévère, nourrie par les échos côtiers de l’économie  globale et l’esprit de récession. « Les modes de consommation changent. Nous sommes dans un nouveau contexte avec des pouvoirs d’achat bien différents et des situations distinctes aussi selon les établissements. En tout cas, la montée en gamme, quatre et cinq étoiles, permet d’accrocher une nouvelle clientèle », explique Jean-François Bey, le président régional de la fédération, qui relativise le retard pris sur les réservations de cette saison. Et parie volontiers sur une saison économique sensiblement identique à celle de 2012.  « On peut  légitimement se demander si ce retard n’est pas imputable à Internet tout simplement. Nous assistons cette année à l’effritement du bloc des vacances traditionnelles en juillet. Le remplissage dans les premières semaines de juillet est complexe.  Mais septembre s’annonce très bien, avec une mer encore chaude et du beau temps en général », poursuit-il, après un début de saison boosté par un calendrier des ponts ultra-favorable en mai, mais freiné par une météo capricieuse.  « Les Néerlandais arriveront plus tard que d’habitude pour cause de calendrier des vacances. Les établissements les pieds dans l’eau et de bonne gamme feront un bon mois de juin », complète Bernard Sauvaire, vice-président, peu inquiet pour la suite de la saison. Il décrit un contexte très serein dans son département du Gard. 

Rhône-Alpes : Entre optimisme et incertitude

Début mai, la région semblait partagée. Bonne ou mauvaise saison en perspective ? Il y a ceux qui ont déjà fait le plein ou presque pour cet été. « On a très bien rempli jusqu’à fin août», se félicite Christine Blanc, la présidente régionale installée à Autrans (Le Joyeux Réveil, Isère). Même écho très positif aux campings L’Hirondelle de Menglon (Drôme) ou Les Portes du Beaujolais (Anse) dans le Rhône. « Habituellement, on souffle le 20 juin. Cette année, on a deux mois d’avance. Du jamais vu », s’étonne encore la gérante du second, Valérie Bererd. Pour elle, ce succès tient essentiellement au fort taux de fidélisation de la clientèle de proximité. «La proximité des grandes villes devient aujourd’hui un vrai facteur sécurisant pour les gestionnaires », avance la jeune femme. Et puis il y a les autres, quelquefois optimistes, quelquefois incertains, mais au final tous très interrogatifs. « Il y a du retard à l’allumage ; on sent les gens sous pression, attentistes », résume le Savoyard Gérard Caron, coprésident de l’Union savoyarde de l’HPA (USHPA). Son collègue haut-savoyard, Serge Emonin (camping Saint-Disdille, Thonon), reste aussi prudent. «On n’a pas connu le coup d’arrêt brutal lié aux élections de l’an dernier, mais on sera sans doute en léger recul par rapport à 2011.» Et puis il y a cette météo, si déterminante pour ces zones. «On est très tributaire du temps», confirme Brigitte Prémilleux, du camping trois étoiles Bel’Epoque du Pilat à Pélussin (Loire). Cela se vérifie d’ailleurs fortement pour l’avant-saison, avec, corollaire, une augmentation (encore !) des résas de dernière minute. Bref, entre une avant-saison chahutée par le froid et la pluie, un remplissage au « goutte-à-goutte » chez certains, des Hollandais délaissant un peu l’Ardèche pour le Languedoc-Roussillon, Rhône-Alpes doute un peu. Mais espère beaucoup !

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Les raisons sont multiples qui peuvent susciter chez un propriétaire de camping l’envie de transmettre son entreprise. On ne le dira jamais assez, une transmission réussie nécessite du temps et de l’anticipation tant pour régler l’incontournable dimension affective que pour optimiser fiscalement cette opération d’envergure. En quatre questions fondamentales, abordons la nécessaire stratégie pour aborder une transmission dans les meilleures conditions.

Par Cabinet BDO 18/08/2022
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de 1 à 4 chambres: le mobile-home répond à tous les besoins des campings

La difficulté à s’équiper en mobile-homes pour la saison 2022 n’empêche pas de se renseigner pour la saison suivante, sur les gammes de nos constructeurs nationaux.  Dans des cellules de 20 à 40 m², les constructeurs déclinent aujourd’hui une offre particulièrement riche avec des modèles de une à quatre chambres pouvant répondre aux besoins de toutes les typologies de clientèle, du couple à la famille (très) nombreuse. Ils ont aussi la particularité de proposer des produits répondant à différents standings pour un même camping, haussant notamment le niveau de prestations au fil des années. Tour d’horizon…

Par Bruno Lacroix 23/02/2022