Soyez efficace sur Internet !

Par Thomas Lambelin 05/02/2016

Depuis une quinzaine d’années, Internet est devenu l’outil de communication numéro un à travers le monde. Le secteur de l’hôtellerie de plein air n’échappe pas à la règle. Au contraire ! La profession  s’est toujours montrée assez dynamique dans ce domaine. Si certains gestionnaires sont férus d’informatique et ont des idées claires sur ce qu’ils souhaitent, pour d’autres, plus novices, la création d’un site Internet suscite encore beaucoup de questions.

Depuis une quinzaine d’années, Internet est devenu l’outil de communication numéro un à travers le monde. Le secteur de l’hôtellerie de plein air n’échappe pas à la règle. Au contraire ! La profession  s’est toujours montrée assez dynamique dans ce domaine. Si certains gestionnaires sont férus d’informatique et ont des idées claires sur ce qu’ils souhaitent, pour d’autres, plus novices, la création d’un site Internet suscite encore beaucoup de questions.

Se poser les bonnes questions avant de créer son site

Aujourd’hui, on ne peut plus se contenter d’avoir un site Internet pour se démarquer. Il doit être efficace.

Fut un temps où avoir un site suffisait à satisfaire l’internaute et les moteurs de recherche historiques. Depuis, tous les établissements se sont adaptés à la communication numérique et le moindre camping a au moins une page Internet. Il n’est donc plus aussi facile de se démarquer et surtout de se faire bien référencer par Google qui a, entre temps, étouffé tous ses concurrents. Avant de s’attaquer à un nouveau site Internet, il est nécessaire de se poser des questions en amont. Il est en effet beaucoup plus simple de monter un projet qui a été mûri et réfléchi. Il est même conseillé d’étudier un peu le monde d’Internet pour essayer d’en comprendre les ressorts et les subtilités. « Les gestionnaires de camping doivent essayer de comprendre au mieux les problématiques liées à Internet afin de pouvoir faire des demandes claires à leur webmaster », commente Manuel Mirabel, directeur de Ctoutvert, qui développe le système de réservations en ligne secureholiday. « Si le gestionnaire n’est pas exigent, le prestataire ne le sera pas pour lui. Il ne faut pas être passif. » Il faut donc bien réfléchir à ce que l’on veut dire et montrer sur son site Internet. « Un site Internet a trois objectifs : séduire, informer, rassurer.»

Tout d’abord séduire l’internaute

En matière de séduction, tous les spécialistes sont d’accord : l’image demeure primordiale.

Un site Internet peut réaliser des prouesses technologiques, cela ne sera d’aucune utilité s’il ne montre pas à l’internaute des photos qui lui donnent envie de venir en vacances sur un camping plutôt qu’un autre. « De belles photos sont indispensables. C’est le point de départ pour construire un site. Quand Airbnb vend un appartement, il le fait avec une excellente qualité de photos. Il n’est pas normal qu’un gestionnaire ne soit pas capable de proposer des photos séduisantes de son propre camping. » Il est en effet surprenant, parfois, de découvrir de plus belles photos des établissements sur des sites partenaires commerciaux (T.O., Booking, etc.) que sur le propre site du camping. Un point de vue que valide Gil Mélan, responsable Internet chez ESE Communication : « On a 20 secondes pour séduire ! Avant de parler de textes ou de réservations en ligne, il faut donc que les photos donnent envie à l’internaute d’aller plus loin. Mais, puisque la technologie le permet désormais, la photo cède doucement sa place à la vidéo qui prend une place de plus en plus importante dans les sites Internet.» Si belles soient les photos d’un camping, il faut également réfléchir à ce que l’on souhaite montrer et à qui on le montre. Une personne à mobilité réduite portera davantage d’attention à certains détails qu’une personne valide et un Néerlandais ou un Anglais ne seront pas forcément séduits par les mêmes visuels. Lorsque cela est possible, il est même intéressant de réfléchir à des sites qui ne sont plus de simples traductions mais à développer une version différente du site suivant les nationalités. Beaucoup de Néerlandais placent l’enfant au cœur de leurs vacances et seront séduits par des photos d’animations ou d’un mini-club, alors que les Britanniques préfèrent les moments de vie en famille.

Un impératif : exister sur Google

Outre les photos, le contenu éditorial mérite également d’y passer beaucoup de temps.

« La qualité des textes rassure et informe l’internaute, confirme Manuel Mirabel, tout comme elle favorise le référencement. » Car, s’il est important de séduire et de rassurer le client potentiel, le texte du site Internet a également vocation à rendre le site visible sous Google. Il faut donc une écriture adaptée au moteur de recherche. On n’hésitera pas, sur le Web, à répéter plusieurs fois par page les termes sous lesquels on souhaite être référencé. Toutefois, le référencement naturel n’est pas la seule solution pour exister sous Google : « La problématique du site est moins importante qu’auparavant, souligne Jean-Raphaël Michenaud, directeur général de France Com. Nous sommes quatre ou cinq agences spécialisées dans le monde l’HPA qui faisons de bons sites Internet. Mais un bon site est le strict minimum, le vrai travail commence après, en analysant ses statistiques, en mettant en place des campagnes de Google Ad Words ou de re-targeting, etc. »

Etre précis dans l’information

Au-delà du référencement, les textes du site se doivent de fournir à l’internaute des informations aussi précises et complètes que possible, tout particulièrement pour les étrangers qui font parfois une longue route pour venir passer leurs vacances en France.

« Un client anglais qui prend le ferry et fait plus de 1 000 kilomètres pour arriver sur un camping français en hors saison souhaite savoir si la piscine sera ouverte ou non pendant les dates de son séjour, indique Russell Wheldon, directeur commercial Alan Rogers. Il ne peut pas se contenter d’une information qui lui dirait que la piscine est ouverte en fonction de la météo ou du remplissage du camping. » Il ne faut donc pas hésiter à donner un maximum d’informations précises sur les ouvertures de services, les dates et les jours du club enfants, la distance avec les sites touristiques, etc. Il est particulièrement important de donner des descriptions détaillées des locations. « Souvent, les locations ne sont pas assez valorisées, constate Gil Mélan. Les gens ont besoin d’informations complètes, de vues intérieures, de vues extérieures, de prix. Si possible, il faut regrouper les locations sur une même page afin que l’internaute puisse comparer les différents modèles, les tarifs, etc. »

Rassurer l’internaute

Une fois que le client a trouvé tout ce qu’il cherchait, il a souvent besoin d’être conforté dans son choix.

« Intégrer des avis de consommateurs sur le site permet de rassurer le client », note Manuel Mirabel. Cela est devenu très facile car les principaux sites d’avis proposent des « widgets » (une petite fenêtre qui affiche sur le site des informations obtenues sur d’autres sites) qui s’intègrent facilement et permettent donc d’afficher les notes obtenues sur Tripadvisor, Zoover ou dans secureholiday. Dans cette même volonté de rassurer le client, il est toujours intéressant d’afficher sur son site les logos de ses partenaires européens, comme l’ANWB ou le Caravan Club et des labels qualité comme Camping Qualité.

Un site adapté à tous les écrans

Côté esthétique, les modes changent et s’adaptent aux nouveaux outils de communication.

A l’image des sites des réseaux sociaux comme Facebook, les sites Internet s’étirent désormais en longueur et proposent beaucoup plus d’informations sur leur page d’accueil. « Plus de scroll, moins de clics », résume Gil Mélan. Cette évolution est en partie due au changement de supports de consultation. La tablette et le téléphone portable sont en effet devenus des outils importants pour la consultation Internet. Auparavant, les sites Internet étaient pensés pour être agréables à consulter pour le plus grand monde, en sachant que le résultat n’était pas toujours adapté à un écran plus petit ou plus grand que la moyenne. Les sites se doivent désormais d’être « responsive ». Le site s’adaptera à l’écran sur lequel il est vu, que ce soit sur une petite tablette ou sur un très grand écran. Pour les smartphones, la logique est un peu différente. Pour certains Webmasters, le site doit être entièrement responsive, de l’écran d’ordinateur au smartphone. Pour d’autres, il vaut mieux développer un site spécifique pour le smartphone. « Le site Internet doit être accessible sur tous les supports et être clair et lisible pour l’internaute, note Jean-Raphaël Michenaud. Pour les spécialistes du Web, la tendance s’oriente vers des sites spécifiques pour les smartphones car on ne souhaite pas forcément montrer ou dire les mêmes choses à quelqu’un qui consulte le site en itinérance ou devant son ordinateur. » Que le site soit entièrement responsive ou que l’on développe en parallèle un deuxième site, il est aujourd’hui primordial de posséder un site pour smartphone. Outre l’importance d’être visible sur le téléphone des internautes, Google déclasse désormais de ses résultats de recherches effectuées sur smartphone les sites n’étant pas adapté aux écrans des téléphones portables. Quand on connaît l’importance de Google aujourd’hui…

Séduire les Néerlandais par Internet

Communiquer auprès des étrangers et des Néerlandais tout spécialement, n’implique pas toujours les mêmes règles que pour les Français.

Hans Pijnenburg, du service réservations de l’ANWB, nous donne son point de vue sur les sites Internet des campings français : « Il faut tout d’abord reconnaître que la qualité moyenne des sites est supérieure à nombre de pays européens. En comparaison, par exemple, les campings allemands n’ont que rarement leurs prix ou un système de réservations en ligne alors que la grande majorité des établissements français le propose. Les photos sont très importantes. Il faut de belles photos du camping et pas seulement des alentours. Il est important que ces photos soient des photos vraies, en situation, et ne pas chercher à sur-vendre le camping : il n’y a rien de pire qu’un client déçu. Il ne faut donc pas trop en faire avec les photos comme c’est, par exemple, le cas avec les campings qui ont des espaces bien-être : on ne rencontre jamais sur les campings les personnes que l’on voit dans le sauna ou en train de se faire masser ! » Outre le côté séduction des images, « le site doit être très informatif et être précis : rien ne sert de mettre en avant un événement qui n’a lieu qu’un week-end par an. Une chose que les gens nous réclament souvent ce sont les plans des campings.» Sur certains points, les images et les textes doivent également s’adapter à la culture néerlandaise. « L’enfant a un rôle plus important aux Pays-Bas et il prendra part au choix de la destination de vacances en consultant le site avec ses parents. Il faut donc le séduire. Cependant, il y a également des Néerlandais qui apprécient qu’il n’y ait pas trop d’enfants. Il faut simplement être très clair sur ce que l’on propose pour les enfants sur le camping pour attirer les clients qui correspondent. » Pour plaire à une clientèle néerlandaise, avoir un site en néerlandais est toujours positif. Cependant « il vaut mieux un site traduit uniquement en anglais, voire juste en français, plutôt qu’un site mal traduit sous Google. »

Les recettes pour attirer les Britanniques

Avec leur monnaie différente, leur conduite à gauche et ce goût pour la bière plate, les Anglais ne sont pas tout à fait des gens comme nous !

Pour savoir ce qui attire les campeurs britanniques sur les campings français, Russel Wheldon, directeur commercial d’Alan Rogers, revient sur ce que recherchent les Anglais qui traversent la Manche pendant leurs vacances : « Le plus important sur les sites Internet, ce sont les photos. On voit encore trop de sites avec des photos de mauvaise qualité, des piscines qui ne sont pas mises en situation, des restaurants vides avec les tables non dressées, etc. Le campeur anglais qui vient en France est quelqu’un qui quitte son île en tractant une caravane du mauvais côté de la route pendant plusieurs centaines de kilomètres. Avant de s’engager dans ce périple, il a besoin d’être rassuré sur ce qu’il trouvera à son arrivée. Il doit pouvoir se projeter dans les photos du site et trouver toutes les informations nécessaires pour son séjour, traduites dans un anglais de qualité. Il faut éviter les informations vagues, les prix doivent être clairs et faciles d’accès, connaître les dates exactes d’ouverture des services. La photo du propriétaire est toujours un plus. Elle donne un côté humain et montre l’investissement personnel de ce dernier. Les clients anglais sont en effet en recherche d’une certaine idée de vie à la française. Il est bien de leur montrer des activités qui regroupent toute la famille autour de visites de châteaux, de dégustations, etc., et mettre en avant ces moments particuliers qu’ils ne connaîtront que par le biais du gestionnaire du camping comme, par exemple, la visite d’une ferme qu’ils n’auraient pas pu faire sans les conseils de ce dernier. »

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