Saison 2018 : Quel bilan dans votre région ?
Alors que l’an dernier, la météo avait été plutôt capricieuse, la saison s’était révélée compliquée, mais bonne. Cette année ? Mis à part en avant saison, le soleil a rayonné. Pourtant, vous êtes nombreux à parler d’un été en demi-teinte. Gestionnaires de camping, présidents de syndicats de l’HPA, chaînes et groupes, voici ce que vous retenez de la saison 2018.
Alors que l’an dernier, la météo avait été plutôt capricieuse, la saison s’était révélée compliquée, mais bonne. Cette année ? Mis à part en avant saison, le soleil a rayonné. Pourtant, vous êtes nombreux à parler d’un été en demi-teinte. Gestionnaires de camping, présidents de syndicats de l’HPA, chaînes et groupes, voici ce que vous retenez de la saison 2018.
Sommaire
Une saison en demi-teinte
Cette année encore, certaines régions ont mieux tiré leur épingle du jeu que d’autres. Mais ce ne sont pas forcément celles que l’on croit. Sous le soleil, les comportements des vacanciers changent.
Mais que s’est-il passé ? Alors que le soleil s’est installé durablement partout en France en juillet-août, il semble que l’hôtellerie de plein air n’en ait pas bénéficié plus que ça. A vous écouter, la saison 2018 ne sera pas mémorable. Du moins, est-ce le cas pour une bonne moitié des gestionnaires de campings qui qualifient leur saison de moyenne ! Tandis qu’une large majorité estime l’exercice 2018 moins bon ou au mieux égal à l’an dernier.
Une fois n’est pas coutume, les régions qui tirent bien leur épingle du jeu d’habitude ont plutôt connu une saison difficile ; à l’inverse, celles qui ne bénéficient pas forcément de rente de situation (et qui sont très météo-dépendantes) ont généralement réalisé un exercice 2018 positif. Voilà en résumé ce qu’il ressort de notre bilan de saison annuel.
Saison compliquée sur l’arc Atlantique
Cette année, l’arc Atlantique a souffert. Même les groupes de l’HPA qui ont les moyens de s’imposer le reconnaissent ! De la Vendée (premier département par le nombre de campings) aux Pyrénées-Atlantiques, en passant par les Landes et la Charente-Maritime, les campings font grise mine. Dans le Languedoc-Roussillon aussi, les campings parlent de saison moyenne. Quant aux deux gros départements camping de l’intérieur : l’Ardèche et la Dordogne, ce n’est pas mieux. Là aussi, il est question d’une saison moins bonne qu’en 2017.
Du côté de la Bretagne où il a fait beau (sans canicule), on constate des disparités. Là encore, les chaînes et les groupes ont remarqué des différences de fréquentation d’un établissement à l’autre… Reste les heureux gagnants 2018 : le nord, la Normandie et l’Est de la France où globalement la saison a été bonne.
Au final, il en ressort une saison en demi-teinte qui d’entrée de jeu a été plombée par la météo pluvieuse et froide (en avril, mai et juin) et les grèves perlées. Freinant les départs et surtout les réservations pour la saison. Une saison qui, de l’avis général, débute de plus en plus tard après la première quinzaine de juillet, laquelle est de plus en plus compliquée à remplir. Occasionnant chez certains un gros retard qu’ils ont eu du mal à rattraper.
Les Néerlandais ont campé chez eux
Pourtant, on l’a dit, juillet et août ont connu une belle météo avec de longs épisodes de canicule. De quoi, en principe, booster les vacances en plein air. «â€¯Mais quand il ne fait pas beau, les campeurs décampent ou ne viennent pas. Quand il fait trop chaud, ils décampent aussi. Et s’il fait beau, ils vont moins loin », nous résumait un gestionnaire de camping de l’Est. A commencer par les Néerlandais qui, cette année, ont préféré rester chez eux, au soleil. Aux Pays-Bas, les campings ont enregistré une excellente saison. Quant au Mondial, il aurait, lui aussi, eu un impact sur le tourisme. «â€¯Les gens préfèrent regarder les matches chez eux », a-t-on entendu. «â€¯Et ceux qui ont investi 1 000 € dans un bel écran plat ont sans doute revu à la baisse leur budget vacances. » Du moins, pour ceux qui ne sont pas partis à l’étranger. Selon le cabinet Protourisme, les départs des Français hors frontières ont augmenté de 12 %.
Bourgogne-Franche-Comté : Mieux qu’en 2017
Les différents responsables syndicaux de l’hôtellerie de plein air de Bourgogne-Franche Comté sont unanimes. Globalement, les campings bien équipés ou qui ont un positionnement clair et qui sont actifs pour démarcher la clientèle ont enregistré une bonne saison. Pour les autres, c’est plus compliqué. Voire alarmant.
«â€¯En Côte-d’Or, certains campings sont en chute de 35 %. D’autres envisagent même de ne pas rouvrir l’an prochain… », s’inquiète David Plet, président du syndicat départemental. Mais à titre personnel, il annonce une saison en hausse, en partie grâce à son restaurant qui enregistre une augmentation de chiffre d’affaires alors qu’il était fermé à midi en août, contrairement à l’an passé. Ici, comme dans de nombreuses régions, les Néerlandais étaient moins nombreux.
Plus au sud, en Saône-et-Loire, le ton est pratiquement le même. «â€¯Les campings qui accueillent des groupes en basse saison ont bien tourné. Tout comme les campings de chaînes. Mais certains indépendants sont en baisse de 10 % , explique Jean-Pierre Garbacz, ancien président du syndicat. Le début de saison a été stressant. Personnellement, je connais une baisse en nuitées à cause de juin qui n’a pas été bon. » En août, il a perdu 50 % de sa clientèle Néerlandaise.
Des Bretons en Franche-Comté
Toujours en Bourgogne, les représentants de l’HPA de l’Yonne et de la Nièvre ont le sourire et parlent d’une bonne saison 2018, globalement égale à 2017. «â€¯Le démarrage a été tardif (à partir du 23 juillet) et il y a eu beaucoup de demandes de dernière minute », explique Raphaël Micheluzzi dans la Nièvre. «â€¯Certains clients arrivent directement au camping et demandent si on a de la place en locatif pour trois jours ou une semaine. Le beau temps a permis d’allonger les séjours. » S’il a constaté une légère baisse de la clientèle néerlandaise et britannique, en revanche les autres nationalités ont compensé (belge, suisse allemande)… et dépensé.
Une bonne saison 2018, c’est également le constat, dans l’autre partie de la région, la Franche-Comté. «â€¯Sauf pour les campings qui attendent le client les bras croisés », confie Étienne Pascal, président du syndicat HPA Bourgogne-Franche-Comté. «â€¯Le constat est le suivant : juillet est en baisse et août est soit égal, soit en hausse. La clientèle régionale est toujours en tête devant les Alsaciens. Mais la nouveauté vient de l’ouest. On a vu beaucoup de clients de Bretagne et de Loire-Atlantique. » Au global, la saison devrait se solder par une petite hausse de 2 % en Franche-Comté.
Ile-de-France : Des Néerlandais absents !
En Ile-de-France, la saison a été bonne malgré la baisse des séjours néerlandais.
Si nous avions eu autant de Néerlandais que d’habitude, nous aurions enregistré une très belle saison. Hélas, beaucoup sont restés chez eux. » Pour Sophie Baudoin du camping Les Etangs Fleuris à Touquin (Seine-et-Marne), la saison reste bonne, avec des chiffres similaires à 2017 malgré l’absence d’une partie de la clientèle des Pays-Bas (de l’ordre de 20 %). «â€¯On espérait mieux car il faisait beau. Mais visiblement, c’était le cas aussi chez eux. » En revanche, les Allemands, les Belges et les Espagnols sont en nette augmentation. «â€¯En ce qui concerne les commerces annexes, nous avons très bien travaillé. »
Toujours en Seine-et-Marne, le camping Le Chêne Gris à Pommeuse (qui appartient au groupe néerlandais Iris Parc) annonce lui aussi une baisse de la clientèle néerlandaise.«â€¯Nous avions enregistré une belle avant saison, mais avec la canicule, nous avons connu une baisse de 5 % en juillet. Pour l’ensemble de la saison, ce sont les Néerlandais qui sont en baisse. Ils ont préféré camper chez eux », explique Erwin Merkx, directeur général d’Iris Parc. Mais cela reste une bonne saison.
Dans les Yvelines, le camping International de Maisons-Laffitte a de son côté enregistré une «â€¯très bonne saison, meilleure que 2017 », selon Jean-Yves Challies, directeur général adjoint du groupe Sandaya. Bénéficiant pour 2018 d’un espace aquatique, cet établissement annonce une progression de 20 % de son chiffre d’affaires, malgré une baisse pour la première quinzaine de juillet.
Bretagne : Saison très correcte mais contrastée
En Bretagne, on affiche le sourire en fin de saison mais non sans avoir ressenti quelques frayeurs au printemps et durant l’été.
«â€¯Le mois d’avril a été catastrophique dans notre département, explique Gaël du Jonchay, représentant de la FNHPA en Ille-et-Vilaine. Nous avons ouvert la saison avec un gros déficit de réservations de l’ordre de 40 %. Nous étions tous très inquiets ! » Heureusement, les mois de mai et juin ont redonné des couleurs au moral des gestionnaires bretons sans pour autant générer d’euphorie. «â€¯Cette période a été correcte mais sans plus », soulignent d’une même voix Gaël Robic, président départemental du Morbihan et Gaël du Jonchay. Et retour à la case «â€¯grise mine » en juillet. Le beau temps est de la partie pourtant, mais les vacanciers français et étrangers ne sont pas du tout au rendez-vous. Le manque à gagner est contrasté suivant les départements mais globalement les chiffres ne sont pas bons. Dans le Morbihan, ils sont nombreux à avancer le chiffre de «â€¯moins 60 % de fréquentation ».
Saison riche en rebondissements
En Ille-et-Vilaine la baisse est moins conséquente mais avoisine tout de même les 40 %. Et les autres départements de la région sont à l’unisson. Changement d’ambiance en août où le moral des professionnels du secteur coïncide parfaitement avec la météo parfaite. Tous les clignotants sont au vert «â€¯et même bien après le 15 août ». «â€¯C’est incroyable, admet Gaël du Jonchay. L’ambiance haute-saison s’est poursuivie dans les dernières journées d’août. »«â€¯C’est inhabituel », reconnaît de son côté Gaël Robic. Une tonalité que l’on retrouve dans les autres départements (Finistère, Côtes-d’Armor) de la Bretagne. Du coup, les chiffres d’août (nombre de nuitées, comme chiffre d’affaires) dépassent les prévisions. En septembre, les retraités et les parents avec de jeunes enfants ont pris le relais des touristes «â€¯ordinaires » et le mois de septembre se présente bien. Alors, comment caractériser 2018 ? «â€¯Sans atteindre le niveau de l’excellente édition 2017, la saison 2018 peut être considérée comme très correcte, conclut Gaël du Jonchay. Attendons d’avoir les chiffres définitifs de tous. Mais, si je m’en tiens à mon établissement, je comptabilise une hausse de chiffre d’affaires de 2 %. Pas si mal pour une saison riche en rebondissements ! »
Normandie : 2018 bien sous tous rapports
Pas de tergiversation en terre normande : la saison a été bonne, et même meilleure que la précédente.
Malgré une évidente hétérogénéité des terres (trois départements maritimes, trois de l’intérieur) le constat semble, lui, homogène. «â€¯Mais elle a été bizarre cette saison, le scénario n’a pas été celui auquel on pensait, il nous a surpris en permanence », précise Christophe Lelièvre, patron de L’Aiguille Creuse à Etretat (Seine-Maritime), et récent président régional HPA.
Comme dans beaucoup d’autres endroits de France, la basse saison a été très bonne, vacances de Pâques et ponts de printemps affichant des niveaux rarement atteints. Après d’autres bons week-ends en juin, qui par le passé déclenchaient des séjours en juillet, «â€¯là on a pris une grosse claque en juillet : pas de passage et un mouvement poussif sur les locatifs, jusqu’autour du 20. Le marché a redécollé fin juillet et pour certains d’entre nous ça a été trois semaines de folie en août. Malgré une météo pas très favorable, mais on a vraiment eu l’impression que cette année tout le monde était en vacances en août, alors on a fait le plein. » Et même les premiers jours de septembre constituaient une nouvelle bonne surprise. «â€¯Le passage manque un peu, mais chez moi c’est quasi complet en locatifs », confirmait Christophe Lelièvre. Ce dernier appréciait par ailleurs que la région ait retrouvé les clientèles allemande et néerlandaise, «â€¯qui avaient un peu déserté ces dernières années ».
Centre-Val de Loire : Globalement une bonne saison
En Centre-Val de Loire, les camping ont plutôt bien tiré leur épingle du jeux, à quelques exception près.
Pour Christian Chenu, du Sites et Paysages Camping Touristique de Gien (Loiret), la saison 2018 a été exceptionnelle. Déjà, l’an passé il avait enregistré une progression de 18 % en chiffres d’affaires. «â€¯là, nous sommes à + 12 % en nuitées et chiffre d’affaires. Nous avons eu un printemps exceptionnel », détaille-t-il. Chez, lui, les étrangers sont venus en force comme les Néerlandais (+ 3 %), mais surtout les Allemands et les Anglais.
Le sourire, son confrère Gilles Drouet de La Citadelle à Loches (Indre-et-Loire) l’affiche également.«â€¯Nous sommes en hausse de dix points en CA par rapport à l’an passé , confie-t-il. Nous avons enregistré une grosse marée de Néerlandais, lesquels pèsent 50 % de ma progression cette année. »Certes, avril est en baisse, mais le mois de mai est en forte hausse (+ 105 % !) grâce aux Français. Même en juillet son camping a connu une augmentation de CA de 15 %.«â€¯Mais nous avons eu moins de passage et plus de réservations cette année. »
La clientèle de passage en baisse
Même constat chez Laurent Cherrier du Sites et Paysages Les Saules à Cheverny (Loir-et-Cher) qui lui aussi a enregistré beaucoup plus de réservations pour les emplacements nus et locatifs.«â€¯En revanche, il n’y avait pas ou peu de passage contrairement aux autres années. » Chez lui, même si la clientèle néerlandaise est en baisse, la saison a été très bonne.«â€¯Nous connaissons un petit fléchissement des nuitées, mais nous faisons le même chiffre d’affaires que l’an passé qui avait été notre meilleure année. »Par rapport à il y a deux ans, il annonce une augmentation de + 7 %.« D’autres confrères sont également en baisse en nuitées. Et en ce qui me concerne, ce n’est pas une bonne saison, confie Régis de Lussac, président de la fédération HPA du Centre-Val de Loire.Les Français et les Néerlandais sont en baisse, mais la fréquentation britannique augmente. »
Moins pourvu en campings, l’Indre connaît pour sa part une baisse de fréquentation de ses campings comme le confie Alexandre Charlot, propriétaire du groupe Aqualex qui compte deux adresses dans le département.«â€¯On peut parler d’une mauvaise saison avec juillet en nette baisse et un mois d’août en baisse également. » Ici, ce sont les Néerlandais et les Anglais qui ont fait défaut. Tandis que dans le Cher, les campings annoncent une petite baisse de la fréquentation. Ce qui ne les empêchent pas d’avoir réalisé une bonne saison.
Grand Est : Un bilan plutôt bon
Dans une très large mesure, (hormis dans le Bas-Rhin où les sentiments sont plutôt mitigés), les gestionnaires de camping du Grand Est sont satisfaits de l’exercice 2018.
Dans le Grand Est, tous mettent en avant un mois de juillet de plus en plus délicat qui, de l’avis général, «â€¯fait de plus en plus partie de l’avant saison ». Dans le Haut-Rhin, Roland Quincieux, président départemental, évoque «â€¯les résultats tardifs du bac, la Coupe du Monde, et cette année, la chaleur qui a fait hésiter pas mal de monde ». Thierry Quinot, président régional de la Lorraine parle même «â€¯de Néerlandais qui sont rentrés chez eux à cause la canicule ».
Pour finir, une bonne avant-saison (Aube exceptée à cause de la météo), un mois d’août qui a permis aux établissements de faire le plein ou peu s’en faut et un bon mois de septembre, autant d’éléments qui contribuent aux bons résultats finaux.
Au-delà des résultats bruts, on note un allongement de la durée des séjours. L’exemple de la Lorraine est révélateur comme l’explique son président. «â€¯Cette année, la durée moyenne des séjours a augmenté pour passer de 2 à 4 jours. Beaucoup de nos établissements sont des campings de passage “sur la route du Sud”. Ce qui a changé depuis le début de la saison, c’est que beaucoup de touristes, notamment Néerlandais et Allemands qui avaient mis le cap au sud sont passés chez nous… et sont restés. Deux raisons essentielles à cela, la météo exceptionnelle et le prix du carburant en France. En d’autres termes, pourquoi faire 1 500 à 2 000 km pour trouver le soleil, alors que 500 à 800 suffisent ! » Dans la Marne, le bilan est équivalent à celui de 2017 au camping La Forêt, à Larzicaut. «â€¯La saison a été correcte, à part juillet qui a été calme comme partout, nous avons eu du monde tout le temps, pas de gros pics de fréquentation… mais pas de trous non plus. » Les commerces annexes (Bas-Rhin excepté) ont bien fonctionné à l’instar de la Haute-Marne «â€¯Nous avons eu plus d’étrangers qui ont beaucoup consommé », indique-t-on au Yelloh ! En Champagne, à Eclaron.
Pays de la Loire : Une saison compliquée
Décidément, en région Pays de la Loire, les saisons se suivent et ne se ressemblent pas.
En 2017, les professionnels du secteur avaient jugé la saison «â€¯bonne », tout en précisant tout de même, «â€¯sans plus », alors que la météo s’était montrée franchement défavorable. Pour l’édition 2018, on assiste à un scénario inverse. Sur le littoral et dans les terres, le soleil n’a cessé de briller en juillet et août, avec même plusieurs épisodes de fortes chaleurs, mais les gestionnaires font dans l’ensemble grise mine. C’est vrai dans toute la région, et particulièrement en Vendée et en Loire-Atlantique, les deux «â€¯poids lourds » des Pays de la Loire. Dans ces deux départements, la saison est jugée «â€¯moyenne ».«â€¯De toute évidence, inférieure à celle de 2017 », souligne le Vendéen Franck Chadeau, président départemental. 
Le début de saison était pourtant très encourageant, avec des mois d’avril et surtout de mai,«â€¯intéressants en termes d’activité ». La conjugaison d’une bonne météo et des ponts a semble-t-il joué à plein. Puis la «â€¯machine » a commencé à se gripper dès juin. Les conditions climatiques pluvio-orageuses, l’étalement des grèves des transports sont venus ralentir l’élan positif de début de saison, avec de nombreuses annulations à la clé.
Arrivée tardive des Français
Au bas mot, un bon tiers des établissements ont affiché une fréquentation nettement en baisse en juin. La dégradation de l’activité s’est malheureusement poursuivie en juillet où les vacanciers français et étrangers ont vraiment attendu la fin de la troisième semaine pour arriver en nombre dans les établissements.«â€¯En juillet, la baisse de chiffre d’affaires par rapport aux prévisions est notable,précise Franck Chadeau. Cela va de moins 4 % pour les moins impactés à moins 20 % pour les plus touchés. Et nous n’avons pas eu d’effet Tour de France, épreuve très populaire qui a pourtant débuté en Vendée. Une donnée importante quand on sait que 75 % à 85 % du chiffre d’affaires se réalisent en juillet et août ! »
Certes, les gestionnaires de la région se sont habitués, depuis quelques années à l’arrivée tardive des touristes anglais et néerlandais,«â€¯souvent après le 20 juillet ». Mais cette année, même les Français sont arrivés fort tard.«â€¯Effet Coupe du monde de football »,«â€¯météo estivale dans toute l’Europe »,«â€¯attrait des destinations étrangères »sont les principaux arguments avancés par les professionnels pour tenter d’expliquer ce trou d’air en juillet. Heureusement, août est venu remettre les pendules à l’heure,«â€¯avec des taux d’occupation très intéressants jusque dans les derniers jours ». Une note optimiste qui devrait se poursuivre en septembre sans pour autant sauver une saison qui ne restera pas dans les annales.
Nouvelle Aquitaine : Un millésime entre deux eaux
En Nouvelle-Aquitaine, la saison a été compliquéen en particulier sur l’arc Atlantique.
Sans langue de bois, Jean-Baptiste Dagréou le président de la fédération HPA de Nouvelle-Aquitaine met les douze départements de cette grande région sur un pied d’égalité : «â€¯La saison a été mauvaise pour toute la région. On a tous pris du négatif. L’avant-saison a été très mauvaise, le mois de mai catastrophique, juin pas forcément terrible, et lorsque le soleil est arrivé, il a brillé sur toute l’Europe, du coup les étrangers du nord sont restés chez eux. La saison a vraiment démarré le 21 juillet. Août a été très bon partout. Mais quand on est complet, on ne peut pas faire mieux ! »Et le gestionnaire de camping du Village Corsaire des deux plages, à Châtelaillon-Plage (4 étoiles, 270 emplacements), de préciser :«â€¯J’ai refusé du monde à partir du 5 août, l’an dernier c’était à partir du 21 juillet. »
Département numéro 1 en termes de fréquentation en hôtellerie de plein air en Nouvelle-Aquitaine, la Charente-Maritime fait grise mine. Le bilan réalisé par la FDHPA 17 sur 60 campings prouve que l’on sera bien en deçà des 7 millions de nuitées réalisées en 2017.
En avant-saison : – 4 % sur le locatif avec pourtant «â€¯des pics de fréquentation sur les ponts du 8 mai, de l’Ascension (hausse pour 55 % des campings) et la bonne surprise de la Pentecôte ». Pour juillet, qui n’a décollé qu’au cours de la dernière semaine, un camping sur deux annonce un chiffre d’affaires en retrait de -10 % à -30 % avec un taux de remplissage en baisse de -9 %. En août, (excellent l’an dernier) sur la première quinzaine, plus de 60 % des sondés jugeaient l’activité identique à 2017 «â€¯donc très bonne », ensuite identique voire mieux pour 25 % des campings, sachant qu’environ un tiers des sondés affichait complet. La clientèle intra-régionale a progressé, comme la clientèle de dernière minute. Et le retour des Allemands se confirme pour la seconde saison de suite, alors que les marchés néerlandais et britanniques sont en léger retrait pour 40 % des sondés.
Des locatifs pour une nuit
En Charente, Lidewij Froger, Yelloh ! Les Gorges du Chambon (132 emplacements), à Eymouthiers pense terminer sur un chiffre d’affaires équivalent à l’an dernier –lequel avait bondi de 30 %– grâce à des tarifs en hausse de 3 %, et la capacité accrue de trois mobile-homes. Elle détaille :«â€¯Juin est supérieur en locatif par rapport à 2017. Le camping était plein à partir de 15 juillet et jusqu’au 20 août en emplacements et 23 août en locatif. »
Dans les Deux-Sèvres, au cœur du marais poitevin, Sylvie Vergnaud du camping Le Lidon, 3 étoiles (140 emplacements), est satisfaite de sa première saison.«â€¯J’ai eu beaucoup de demandes de locatifs pour une à deux nuits en milieu de semaine. Certains au lieu d’une nuit sont restés finalement un mois ! »Pour elle,«â€¯la Coupe du monde a entraîné une réduction du budget vacances car les gens se sont équipés en nouveaux téléviseurs ».
Pas si mal dans le Limousin
Du côté du Limousin, le président de la fédération régionale HPA Christian Graffeuil se montre serein :«â€¯Ce n’est pas si mal. Beaucoup de petits campings, de 25 à 50 emplacements s’en sortent bien grâce à une belle clientèle d’habitués. Les plus grosses structures équilibrent, ou bien ont un peu perdu. »En Haute-Vienne, Franck Keller, patron du camping de la Météorite (4 étoiles, 50 emplacements, 16 mobile-homes) l’affirme :«â€¯Mes clients m’ont clairement dit qu’ils n’étaient pas venus durant la Coupe du monde de football (14 juin-15 juillet), car ils préféraient la voir chez eux. »Son bilan par rapport à 2017 : – 40 % en juillet, + 20 % en août avec une semaine de mieux que l’an dernier. En Corrèze, au camping de la famille Andureau, Le Vaurette, (4 étoiles, 120 emplacements avec seulement 2 locatifs), Sylvie juge sa saison «â€¯raisonnable ».«â€¯En juillet on a fait 7 520 nuitées soit – 7 %, par rapport à 2017 ; en août 10 000 nuitées, comme l’an dernier. 90 % de nos clients sont des Néerlandais, or ils sont passés de 6 à 5 semaines de vacances scolaires et elles ont démarré comme nous, le 7 juillet. »
Ex-Aquitaine : un millésime difficile
Globalement dans les cinq départements de l’ex-Aquitaine, comme ailleurs, le très beau mois août ne sauvera pas la saison, à moins d’une exceptionnelle arrière-saison.
Leader en termes de fréquentation, le département des Landes(6,6 millions de nuitées en 2017) accuse le coup. Pour le président de la fédération, François Champetier de Ribes,«â€¯l’avant saison a été dramatique, avec des -30 % en avril, mai, juin ; juillet horrible, entre -10 et -15 %. Le très bon mois d’août n’a rien rattrapé pour ceux traditionnellement complets. Ceux qui s’en sortent le mieux sont les très gros campings. »Illustration à Biscarrosse, dans le luxueux camping La Rive (5 étoiles de 764 emplacements, 370 locations). Martial Devillairs confie :«â€¯On a progressé : + 20 % en avant saison. En juillet, la première semaine a conclu à -10 % par rapport à 2017, ensuite le taux de remplissage était de 86 %, puis de 99,71 % et 100 % jusqu’à fin août. »
Le littoral a souffert
En Gironde, après l’année record de 2017 (5 millions de nuitées pour l’HPA), la saison n’a pas été à la hauteur des attentes. En particulier sur le bassin d’Arcachon. Jean Marie-Ducamin, président des campings du Bassin Arcachon, (ACBA) explique que«â€¯juin n’a pas été bon car il a plu et la Coupe du monde a joué. Le début juillet a été très mou et août excellent. Septembre s’annonce bien. Au final, la saison sera moins bonne avec 10 à 15 % de moins. »Et de juger :«â€¯Les grèves SNCF ont fait peur aux gens. On était bon au niveau des réservations en avril. Quand les cheminots ont appelé à la grève, les résas ont stoppé net début mai. »À l’intérieur de la Gironde, le Yelloh ! Village Saint-émilion, (4 étoiles, 78 cottages et 106 emplacements) annonce une saison réussie, en progression de +15 % en chiffre d’affaires par rapport à 2017.
En Dordogne, on ne renouvellera pas la superbe saison 2017 comme le montrent les premiers éléments de l’enquête saison conduite par le SDHPA 24 et analysés par la directrice Sandrine Vertut :«â€¯Le retour de 60 campings montre, en juillet une baisse de fréquentation de 20 % par rapport à 2017. Mais en août tous les campings sondés étaient bien remplis ». La clientèle néerlandaise a fait défaut. Elle représente 80 % des vacanciers du camping Les Tailladis, 90 emplacements dont 9 locatifs. Le jeune patron, Yuri Hirsch observe :«â€¯j’ai lu dans leurs journaux que sur les 8 millions qui partent habituellement en vacances à l’étranger, cet été 1,5 million a fait le choix de rester en raison du beau temps. Si bien que les campings aux Pays-Bas ont gagné deux semaines de remplissage de mieux ! »L’impact pour lui ?«â€¯Début septembre, j’étais à -3 % de chiffre d’affaires, avec davantage de Belges, et beaucoup plus de Français. Septembre et octobre seront décisifs. »
Enfin, dans lesPyrénées-Atlantiques, la saison s’annonce globalement en retrait surtout sur la partie littorale avec un mois de juillet décevant. Il y a des exceptions comme au camping 5 étoiles Le Pavillon Royal à Bidart, avec accès direct à la plage, et 311 emplacements sans locatifs. La clientèle à 80 % étrangère (allemande, anglaise, néerlandaise) est venue. Le directeur Richard Alaux est ravi :«â€¯la saison a été meilleure que l’an dernier, aussi bien en taux d’occupation qu‘en chiffre d’affaires, cela malgré 25 % de taux de remplissage en juin. Septembre ne sera que du bonus ».
PACA : La canicule a freiné le passage
En Paca, la saison a été bonne, avec des disparités selon les départements.
Une saison moyenne, moins bonne que l’an passé. C’est le constat que l’on peut faire dans les Alpes de Haute-Provence. Comme l’an passé, la saison a débuté tardivement, à partir 21 juillet.«â€¯Contrairement au reste de la France, nous avons eu de gros orages et une météo pluvieuse », indique Thierry Albano, nouveau président du syndicat du département.«â€¯Inutile de dire que nombre de campeurs sont allés chercher le soleil ailleurs », ajoute Thierry Albano dont le camping, le Yelloh ! Village L’Etoile des Neiges à Montclar (Alpes de Haute-Provence) a connu«â€¯une saison exceptionnelle, meilleure que d’habitude ».
Dans le département voisin, les Hautes-Alpes, qui a également connu des orages, les campings ont plutôt enregistré une bonne saison, similaire à l’an passé, selon Roland Roussel, président du syndicat départemental.«â€¯L’avant-saison a été catastrophique avec pratiquement 25 jours avec de la pluie en mai. Il a fallu attendre le 14 juillet pour que la saison se lance. »Une saison au cours de laquelle les campings ont vu plus d’Allemands (qui reste une petite clientèle) et de Néerlandais. A noter : dans le briançonnais, certains campings sont en baisse par rapport à l’an dernier. Il est vrai qu’en 2017, le Tour de France et en particulier l’Étape du Tour avait largement contribué au remplissage des campings.
Une saison correcte, sans plus, voire moyenne par endroits. C’est également le constat annoncé par de nombreux campings du Vaucluse où les Néerlandais ont semble-t-il fait défaut.«â€¯Chez nous, la saison a été similaire à l’an passé avec plus d’Allemands et de Suisses, mais moins de Néerlandais », confirme Laurence Delfosse du camping Le Luberon à Apt.«â€¯ Il a fait beau partout en France, résultat on a refusé moins de monde que d’habitude. »
Beaucoup moins de passage
Même son de cloche dans les Bouches-du-Rhône où la clientèle de passage n’a pas permis de faire la différence.«â€¯La saison sera bonne, comme en 2017, mais pour les emplacements nus j’ai eu des trous. D’habitude, le passage nous permet de les combler tous les soirs », confie Bruno Daniel du Camping Monplaisir (4 étoiles, 140 empl. dont 19 locatifs), à Saint-Rémy-de-Provence.«â€¯Mis à part pour les locatifs, on n’a jamais vraiment affiché complet, comme c’est souvent le cas les autres années. »Son confrère du Saint Gabriel (4 étoiles, 68 emplacements) à Tarascon a pour sa part constaté davantage d’Italiens et d’Espagnols en août.«â€¯Et en basse saison, j’ai surtout des Belges que je démarche sur les salons. »
Toujours sur la côte, dans les Alpes-Maritimes, le président départemental Yves Monferran fait part d’une saison moyenne, comme en 2017.«â€¯Les effets négatifs de l’attentat de juillet 2016 s’estompent. Mais on a constaté de grosses disparités selon les établissements. Ceux qui font des efforts pour attirer des clients s’en sortent le mieux. »Ici aussi, la fréquentation des Néerlandais connaît un certain tassement.
Reste le département phare de la région PACA : le Var où la saison a été bonne malgré une entame parfois pluvieuse. Mais en juillet le taux d’occupation dans les campings était de 78 % contre 79 % en 2017, tandis qu’en août le taux était strictement identique à l’an passé, soit 94 %. Toujours en août, le taux d’occupation des hébergements locatifs était de 98 % (+1 point) tandis que les emplacements nus étaient occupés à 89 % (-1 point).
Auvergne Rhône-Alpes : Les Savoie se distinguent
Cette année, les campings de montagne ont tiré leur épingle du jeu.
Le beau temps ne fait pas tout. En tout cas pas partout. «â€¯Avec le temps que nous avons eu en juillet et août, la saison 2018 aurait dû être exceptionnelle. Et c’est loin d’être le cas dans nos départements d’Auvergne », regrette Christian Pommier, président de la fédération HPA auvergnate, stupéfait de voir l’observatoire régional qualifier cette saison«â€¯d’exceptionnelle »dans son dernier bilan estival. Au final, le mois d’août, plutôt bon en termes de fréquentation, aura permis aux campings auvergnats de boucler la saison sans trop de casse.«â€¯On finit comme l’an dernier. Rien à voir avec l’été caniculaire de 2003 où nos campings avaient progressé de + 13 % », souligne Christian Pommier.
En Auvergne comme en Rhône-Alpes l’avant-saison avait plutôt laissé les gestionnaires sur leur faim. Pluie, froid et neige tardive… La météo n’était en effet pas de la partie.«â€¯Cela n’a pas incité les Néerlandais à venir. Ils faisaient beau chez eux, mauvais chez nous »,souligne Henri Rognin, gestionnaire du camping d’Arpheuilles (3 étoiles), situé en bord de Loire. Les Français sont moins venus.«â€¯On a eu beaucoup d’eau en mai et en juin, il y a eu peu de week-ends qui ont donné envie de bouger », témoigne Franck Perron, gestionnaire du Valbonheur (3 étoiles), situé aux portes du Parc des Écrins, dans l’Isère. Ayant enregistré alors un taux de réservation«â€¯énorme » (+ 200 %) en février/mars, il était alors confiant. Il escomptait faire + 30 % cet été. Au final, il finit la saison avec + 10 % de progression.
La saison se rétrécit
«â€¯La saison a été très concentrée. On a fait le plein du 10 juillet au 15 août », explique le professionnel. Un constat plutôt général en Rhône-Alpes. Du nord au sud, les gestionnaires s’inquiètent d’ailleurs de ce démarrage tardif, «â€¯laborieux » même en juillet. Chacun y va de son explication : effet de la Coupe du Monde, attractivité retrouvée des pays du Maghreb, coût de la vie bien plus bas en Espagne, prix et taxes trop élevés en France…«â€¯La météo clémente dans les pays du Nord en début de saison n’a pas incité ces clients à descendre chez nous », ajoute Patrick Grillon de L’Orée du Lac, camping proche de Roanne (Loire). Même en Haute-Savoie, département qui affiche des résultats en hausse cette saison après une année 2017 déjà exceptionnelle, cette tendance inquiète.«â€¯Le gros malaise, c’est vraiment début juillet,martèle Serge Émonin, vice-président Haute-Savoie du syndicat.Je le dis depuis déjà quelques années. Il faut prospecter à l’étranger. » Dans son camping au bord du Léman, Le Saint-Distille, il a reçu cette année beaucoup plus d’Allemands et espère une participation de l’HPA des Savoie au salon de Stuttgart.
Le bon air (frais) des montagnes
«â€¯Nous avons une belle région, on le dit, et regardez, cet été, cela a vraiment marché », sourit le haut-savoyard. Effectivement, en Rhône-Alpes, les Savoie affichent le plus haut taux de satisfaction«â€¯bon et excellent »relevé par la FRHPA dans son enquête menée depuis septembre dernier auprès de ses adhérents* : il est en effet de 68 % en Savoie et même de 81 % en Haute-Savoie alors que sur la région ce taux n’atteint que 47 %. «â€¯Les montagnes ont semble-t-il bénéficié de l’effet canicule », avance Rémi Peschier, président de la FRHPA Rhône-Alpes. «â€¯Les bords de lac des Savoie aussi. Au lac d’Aiguebelette, il y a eu beaucoup plus d’étrangers par exemple. Savoie Mont Blanc Tourisme a fait une très bonne communication sur la montagne l’été. Et ça a semble-t-il marché ! », complète Nicole Trésallet, de la direction tourisme de la CCI de Savoie.
Promouvoir les territoires
«â€¯Au-delà de la dynamique de chacun, la promotion d’une destination est essentielle », confirme Henri Rognin. Sa participation au salon de Liège a eu un effet immédiat cette année : jamais il n’avait accueilli autant de Belges !«â€¯La Loire n’est pas une destination naturelle, il faut inviter les vacanciers à la découvrir »explique le gestionnaire ligérien. Jean-Paul Goy, vice-président Drômed e la FRHPA acquiesce. Les actions de promotion du département ont sans doute limité la casse. Si la Drôme comme l’Ardèche font en effet plus grise mine cette année, son camping 4 étoiles Sites et Paysages, La source du Jabron, affiche comme quelques autres, de bons résultats, avec notamment«â€¯un gros retour des Néerlandais ». Mais le beau temps enregistré au-dessus de Valence, voire la canicule, a détourné les vacanciers des départements plus méridionaux.«â€¯Ceux qui n’avaient pas réservé chez nous sont peut-être allés chercher la fraîcheur des montagnes », avance Jacques Charrière, vice-président Ardèche du syndicat. Pour lui, la saison sera au final équivalente à 2017.«â€¯On est quelques-uns dans ce cas, mais d’autres ont fait beaucoup moins bien, s’inquiète le gestionnaire du 5 étoiles Yelloh ! Village La Plaine. On a reçu une alerte. Il faut se bouger, communiquer encore plus. »
* 247 soit 57 % des adhérents ont répondu à cette enquête.
Hauts-de-France : Une très belle saison
Tous les responsables de l’HPA des Hauts-de-France sont unanimes : 2018 est une bonne, voire une très bonne saison.
Dans le Nord, Jean-Pierre Tessier, président départemental, parle de résultats en hausse de près de 15 %.«â€¯A titre personnel, depuis 22 ans que je suis patron de camping, c’est ma meilleure saison. »La première raison évoquée tient à la très belle météo depuis le mois de mai. Pour autant, comme le dit Laurent Pruvot, président régional de Picardie, «â€¯elle n’a pas entraîné une surfréquentation notamment en juillet ». Contrairement à ce qui a pu se passer par ailleurs, il n’y pas véritablement eu d’effet négatif Coupe du monde. « Dans le Nord, l’absence de la clientèle belge qui est venue plus tard a été très largement compensée par une clientèle de proximité qui s’est aussi laissé tenter par les campings des Hauts-de-France par peur des grèves du début d’été. »
Cinq superbes semaines
Quant à juillet, Laurent Pruvot parle«â€¯d’un mois en danger. Nous avons admis petit à petit que la saison commençait la seconde quinzaine de juillet et, par la force des choses, nous avons concentré une bonne partie de nos efforts sur le mois d’août avec de moins en moins de longs séjours en juillet. ». Dans le Pas-de-Calais, Thierry Limantour, président départemental, confie :«â€¯à partir du moment, où nous avons ouvert les réservations à des week-ends ou à des courts séjours, nous avons rempli le planning et nous avons fait un meilleur mois de juillet qu’en 2017. »
En Picardie, on parle de «â€¯cinq superbes semaines ». Tandis que dans le Nord, on évoque une augmentation par rapport à 2017 de 15 à 20 % que ce soit sur la côte ou dans les terres. Dans la Pas-de-Calais, on résume le sentiment général en deux mots : «â€¯plein partout ». En septembre, beaucoup de terrains des Hauts-de-France affichaient encore un taux de remplissage de 50 %.
Consommations annexes en baisse
Le seul véritable bémol concerne les commerces annexes. Laurent Pruvot ne nie pas que ce soit de plus en plus difficile mais considère que«â€¯si les produits sont bons à prix raisonnables, ils se vendent ». Thierry Limantour va plus loin.«â€¯Dans le Pas-de-Calais, nous arrivons aux mêmes résultats que 2017, mais en ayant fait de gros efforts. Les raisons sont multiples. Il y a le fait que la période soit difficile, mais pas uniquement. S’ajoutent à cela l’augmentation du prix des carburants qui grève le budget, le revenu des retraités sensiblement en baisse (l’équivalent d’une semaine de location pour certains). Mais il y a aussi la multiplication des courts séjours. Ce que les touristes dépensent durant les week-ends à rallonge de printemps, ils ne les dépensent pas durant l’été, le budget n’étant pas extensible. »
Corse Saison bonne… mais sans plus !
La fréquentation des campings corses connaît selon la fédération un fléchissement par rapport à l’an passé.
En Corse, les résultats de la saison 2018 seront bons mais sans plus, en tout état de cause légèrement inférieure à ceux de 2017 », rapporte Alain Venturi le président de la fédération régionale HPA. « Cela tient à un gros trou d’air que nous avons connu entre début juin et la mi-juillet. » Il évoque deux raisons en particulier, les vacances de printemps des Allemands avancées au mois de mai et une météo qui a été morose jusqu’au 15 juillet. «â€¯C’est d’autant plus dommage qu’avril et mai ont été très bons et qu’à partir de la seconde quinzaine de juillet, nous avons fait le plein, l’arrière-saison s’annonçant par ailleurs sous de bons auspices. Pour autant, ça ne nous permettra pas de combler tout à fait cette baisse de régime d’un mois et demi. » Il évoque par ailleurs un bilan très inégal selon les établissements.
«â€¯A quelques exceptions près, les campings sans locatifs… font la grimace. » Autre constat, la «â€¯pacification » des liaisons (Corsica Linea a succédé à la SNCM) n’a pas eu véritablement d’effet sur la fréquentation des campings, Alain Venturi avançant comme raison la hausse importante du prix des liaisons. Pour Alain Venturi, juillet est un mois de plus en plus difficile pour les patrons de campings. Pour y remédier, plusieurs pistes sont explorées dont, bien sûr, l’ouverture des réservations aux courts séjours et aux week-ends. «â€¯Cela fait partie de nos réflexions. Du fait de l’insularité de la Corse et du prix des traversées, nous ne pouvons appliquer cette solution telle quelle. En revanche, en nous appuyant sur la multiplication des liaisons aérienne low cost, nous pouvons envisager de proposer à nos clients des packs “Avion et location voiture”. Concrètement, nous avons aussi multiplié les jours d’arrivée sans oublier la mise en place de promotions. Chantier en cours ! »