Saison 2017 : Quel bilan dans votre région ?

Par OTC 18/09/2017

Comme l’an passé, la saison a été compliquée. Partie en trombe, elle a connu un coup de mou en juillet avant de repartir en août. Une saison souvent qualifiée de bizarre avec une météo qui ne l’était pas moins. Une saison qui ne s’est pas déroulée comme on s’attendait, même si le bilan reste positif. Gestionnaires de camping, présidents de syndicat HPA, chaînes et groupes, voici ce que vous dites de votre saison 2017.

Comme l’an passé, la saison a été compliquée. Partie en trombe, elle a connu un coup de mou en juillet avant de repartir en août. Une saison souvent qualifiée de bizarre avec une météo qui ne l’était pas moins. Une saison qui ne s’est pas déroulée comme on s’attendait, même si le bilan reste positif. Gestionnaires de camping, présidents de syndicat HPA, chaînes et groupes, voici ce que vous dites de votre saison 2017.

Une saison compliquée, mais bonne

Que vous la jugiez égale ou meilleure que l’année dernière, la saison 2017 aura été en dents de scie, avec ses hauts et ses bas. Pour un bilan malgré tout positif.

On s’en souvient encore : l’an dernier, la saison avait plutôt mal commencé. Inondations dans le centre de France, mouvements sociaux, blocage des raffineries… Sans parler de l’attentat du 14 juillet à Nice… «â€¯Malgré un mauvais départ, les campings tirent leur épingle du jeu », avions-nous titré. Cette année c’est «â€¯presque » l’inverse à vous écouter. Pour un bilan globalement similaire. Contrairement à l’an passé, tout était au vert en début de saison. Les plannings étaient en avance, les ponts de mai et juin ont connu un certain succès (mis à part les week-ends d’élection). Le soleil était là, partout en France. D’ailleurs, vous êtes nombreux à nous déclarer que le sixième mois de l’année a été le meilleur depuis longtemps. «â€¯ça part fort ! », disiez-vous. Et puis ce fut le trou. Une première semaine de juillet vide. Puis la deuxième très timide puis une troisième calme… «â€¯C’est bien simple, avant le 20 juillet, c’était le désert. Les campeurs de passage ne sont pas venus », nous déclarent plusieurs présidents de syndicats HPA. Une partie des Britanniques, mais aussi des Néerlandais ont visiblement préféré d’autres destinations que la France. Et ceux qui sont venus, se sont faits attendre. «â€¯Une saison bizarre », dites-vous.

Une clientèle exigeante

Heureusement, malgré une météo particulièrement capricieuse (sauf dans le sud), le mois d’août s’est révélé à la hauteur des attentes. Mais de-là à compenser un mois de juillet en demi-teinte, voire catastrophique par endroits… La réponse n’est pas évidente. Vous êtes partagés. La moitié des départements annonce avoir enregistré une saison 2017 meilleure qu’en 2016, l’autre moitié déclarant que la saison a été similaire à l’an passé. Seule une poignée de départements confesse une saison moins bonne qu’en 2016. A commencer par la Charente-Maritime (deuxième département par le nombre de campings) ou encore les Alpes-Maritimes. Si vous êtes partagés quant à savoir si le bilan est meilleur que l’an passé, vous êtes néanmoins quasi unanimes pour dire que la saison a été malgré tout bonne. C’est le cas dans près de 70 des départements. Mais le bilan de cette saison 2017 ne se limite pas au seul plan comptable des nuitées. Cette année encore, vous avez constaté une baisse de la consommation des services annexes payants. Cette année encore il a fallu s’adapter à des demandes de courts séjours en locatifs après le 15 juillet. «â€¯Mais surtout, on a de plus en plus affaire à des clients exigeants qui ne supportent aucune contrariété », nous ont déclaré plusieurs gestionnaires et président de groupes de l’HPA. «â€¯Désormais, la règle, c’est je paie, j’ai droit. Tout doit être garanti. Surtout dans les 5 étoiles », dites-vous. Un comportement que l’on retrouve selon vous chez la nouvelle clientèle (les fameux néo-campeurs qui découvrent l’HPA) qui n’a pas (encore) les codes du camping.

Bourgogne-Franche-Comté : Bien mieux que 2016

Même s’il constate de fortes disparités selon les campings et les départements, Etienne Pascal, président de la fédération régionale HPA Bourgogne-Franche-Comté, fait part d’un très bon mois d’août et d’un mois de juillet en demi-teinte selon les endroits.

C’est le cas dans l’Yonne où Michel Moutet, président départemental, évoque un mois de juillet en baisse presque partout. «â€¯Mais l’avant-saison avait été bonne. » Des propos confirmés dans la Nièvre. «â€¯Après une très bonne avant-saison, il a fallu attendre le 22 juillet pour voir les campeurs arriver… », confie Christelle Micheluzzi du camping Sites et Paysages L’Etang de la Fougeraie. «â€¯Cette année, nous avons proposé nos chalets pour des séjours de trois nuits et non plus uniquement à la semaine. Nous n’avons pas eu de trous, mais cela donne deux fois plus de travail. » Si elle constate une clientèle française en plus grand nombre par rapport à 2016, en revanche la consommation au restaurant est en baisse.

En Saône-et-Loire, le président de l’HPA Philippe Marmin table sur une saison équivalente à 2016 avec des disparités selon les campings. «â€¯Certains établissements ont connu l’un de leurs meilleurs mois de juin. » Mais il a fallu attendre la troisième semaine de juillet pour démarrer la haute saison. Son constat : le panier moyen dans les commerces annexes est en baisse et le tourisme de proximité s’accentue. Ils font 1 h 30 de route maximum. «â€¯Pour les courts séjours, mais également pour des séjours d’une semaine minimum. Pour la semaine du 20 au 26 août, 20 % de mes mobile-homes étaient occupés par cette clientèle », confie Philippe Marmin.

Panier moyen en baisse

Une bonne saison, c’est également le bilan en Côte-d’Or malgré un mois de juillet «â€¯un peu pluvieux », selon le président HPA David Plet. «â€¯Nous avons eu des appels de campeurs (caravaniers) qui quittaient le sud à cause des incendies. Certains nous téléphonaient en pleine nuit ! Il y a eu une psychose ». Autre constat : le retour des Néerlandais qui ont consommé. «â€¯Grâce à eux, mon restaurant a bien tourné. Fin août, les campings avaient encore du monde avec les saisonniers venus pour les vendanges. C’était plus tôt que d’habitude. »

«â€¯Globalement en Franche-Comté, la saison a été bonne avec des Néerlandais venus en plus grand nombre », résume le président régional, Etienne Pascal. Et le propriétaire du camping Sites et Paysages La Roche d’Ully(Doubs) de préciser : «â€¯A titre personnel, j’ai également vu plus de Suisses, des Allemands et des Britanniques. Et cette année encore, parmi les Français, la clientèle de proximité arrive en tête, devant l’Alsace. » Et d’ajouter : «â€¯Le chiffre d’affaires des commerces annexes se maintient parce que nous avons eu plus de monde. Mais le panier moyen est lui en baisse. »

Ile-de-France : le sourire retrouvé

Après une saison 2016 plombée par les inondations au printemps, la peur des attentats, les grèves… et une fréquentation en baisse, les campings franciliens ont retrouvé le sourire.

«â€¯Nous enregistrons une saison bien meilleure que l’an passé avec beaucoup plus d’étrangers. Paris ne fait plus peur ! », souligne Sophie Baudoin du camping Les Etangs fleuris, à Touquin (Seine-et-Marne). Pour preuve, les touristes venus de toute l’Europe demandaient des informations pour aller à Paris. L’an dernier, ils avaient tendance à bouder la capitale. «â€¯Les étrangers sont de retour (Néerlandais, Britanniques, Allemands, Belges, Espagnols), mais le passage s’effrite un peu. Tout comme les consommations annexes », ajoute Sophie Baudoin. Au camping Le Chêne Gris à Pommeuse (Seine-et-Marne), le bilan est similaire. «â€¯Nous sommes à + 15 % en fréquentation et chiffre d’affaires par rapport à 2016. Les Néerlandais sont revenus », confirme Erwin Merckx, directeur général d’Iris Parc (quatre campings en France). Les autres nationalités sont également en hausse (Britanniques, Danois…). «â€¯Et contrairement à l’an passé, ils ont acheté des tickets de transport en commun pour aller au parc Disneyland et à Paris. » Dans lesYvelines, le Camping International de Maisons-Laffitte a aussi constaté le retour des campeurs étrangers, à l’exception des Anglais. «â€¯L’occupation des emplacements nus est stable, mais les locatifs sont en nette hausse dans ce camping », confie Gérard Mille, directeur de la communication chez Sandaya.

Hauts-de-France : Juillet plombe le bilan

Après un départ en fanfare, les campings des Hauts-de-France ont connu un trou d’air en juillet…

Au printemps, on frôlait l’euphorie. En avril, mai et juin, grâce à une météo très favorable et aux longs week-ends, on avait fait largement le plein. A titre d’exemple, en avril dans certains établissements, le chiffre d’affaires a été multiplié par deux par rapport à 2016. Dans d’autres, pour la première fois depuis très longtemps, on a vendu des séjours d’une semaine au printemps…

En d’autres termes, tout était réuni pour faire de 2017 un très grand cru dans les Hauts-de-France. Le «â€¯trou d’air » de juillet a un peu douché cet enthousiasme. En Picardie, Laurent Pruvot, le président régional HPA, parle d’une «â€¯montée en puissance qui ne s’est pas effectuée » et admet aussi que «â€¯juillet a plombé la saison ». Même commentaire dans leNordoù son homologue, Jean-Pierre Tessier, évoque un mois de juillet… creux ! Alban de Franqueville, président de la fédération HPA des Hauts-de-France, met en cause la météo défavorable entre la mi-juillet et la mi-août. Heureusement, le mois d’août qui a été nettement meilleur qu’en 2016 et une belle arrière-saison ont permis, au final, d’arriver à un résultat peu ou prou équivalent à celui de l’an dernier. Parmi les bonnes nouvelles, on peut citer un retour notable de la clientèle britannique.

Epicerie et restaurant : en baisse

Pour autant, cette tendance est à nuancer selon les établissements et de ce point de vue, Hubert Parent, président régional du Pas-de-Calais, résume l’opinion générale. «â€¯Qu’il s’agisse d’équipements, d’activités ou de services proposés, nous sommes quasiment condamnés à monter en gamme. Cela devient très dur pour les deux et trois étoiles ou pour ceux qui ont renoncé à se remettre en question et à évoluer. » Par ailleurs, dans l’ensemble des Hauts-de-France, la hausse sensible des nuitées dans les locatifs contrebalance la grosse chute de la clientèle de passage. Autre tendance marquée, les réservations de dernière minute ont concerné cette année, l’ensemble de la saison. Même si la crise semble moins présente, ses effets continuent à se faire sentir, notamment du côté des commerces annexes lesquels peinent à maintenir leur chiffre d’affaires. De l’avis de tous les responsables HPA, «â€¯les gens font attention ». Une fois payé le prix de la location ou de l’emplacement, ils fréquentent davantage les grandes surfaces que les épiceries et restaurants des campings. Dans le Nord, Jean-Pierre Tessier parle d’une baisse qui peut aller jusqu’à 20 % dans certains établissements. Il note par ailleurs une nouvelle tendance, confirmée dans d’autres départements de la région. «â€¯Cette année, des nationalités qui, jusqu’à présent, consommaient beaucoup, ont nettement réduit leurs dépenses annexes. Par exemple, j’ai vu assez régulièrement des Allemands ou des Néerlandais prendre une part de frites ou une pizza pour deux. » Même son de cloche dans le Pas-de-Calais où Hubert Parent relève un «â€¯manque d’argent » chez une grosse partie de la clientèle.

Bretagne : un mois de juillet décevant

La Bretagne a connu une saison en dents de scie.

Selon les chiffres de l’UBHPA, environ 60 % des campings ont connu une hausse de fréquentation en avant saison par rapport à la saison 2016. Comme souvent pour les années d’élection présidentielle, la première semaine du mois de mai fut assez mitigée mais grâce aux bons résultats du week-end de l’Ascension et du mois de juin, le printemps a connu un bilan global plutôt positif dans la région. La haute saison fut également chaotique avec un mois de juillet décevant dans son ensemble. Plus d’un tiers des campings interrogés annonçaient en effet avoir réalisé un moins bon mois qu’en 2016. Avec une belle deuxième quinzaine, août a cependant compensé cette baisse ainsi que le note Nicolas Dayot, président de l’UBHPA : «â€¯Août a sauvé les meubles et cela malgré une météo difficile pendant la première quinzaine. »

Du 14 juillet au 15 août, le ciel n’a pas été très clément avec la Bretagne. Pour autant, cela n’a pas fait fuir les campeurs comme le souligne, Gaël du Jonchay président du syndicat HPA d’Ille-et-Vilaine : «â€¯J’ai été très surpris par la résistance des clients à la mauvaise météo. Et le beau temps est revenu au bon moment puisque nous avons eu une fin août très agréable ». Une fin de haute saison qui, si la tendance se vérifie, devrait être prolongée par un bon mois de septembre.

Des résultats disparates

Que ce soit au niveau régional ou départemental, l’indice de satisfaction des campings pour cette saison 2017 est très disparate. Les premiers sondages indiquaient en effet qu’un tiers des campings affichaient des chiffres en hausse, un tiers des résultats identiques à l’an passé et un tiers une fréquentation en baisse. «â€¯On note des résultats très différents suivant les campings, souligne Nicolas Dayot. Il semble que les campings haut de gamme, très bien équipés, soient contents alors que les établissements en milieu de gamme, sans animations, tirent davantage la langue. »

Dans les quatre départements bretons, on note une importante clientèle de proximité. Les étrangers ont également été présents dans la région avec une baisse des Anglais qui a été compensée par les Allemands, très présents sur les côtes bretonnes.

Normandie : Un bon bilan 2017

Pas de tergiversation en terre normande : la saison a été bonne, et même meilleure que la précédente.

Et malgré une évidente hétérogénéité des terres (trois départements maritimes, trois de l’intérieur) le constat semble, lui, homogène. «â€¯Mais elle a été bizarre cette saison, le scénario n’a pas été celui auquel on pensait, il nous a surpris en permanence », précise Christophe Lelièvre, patron de L’Aiguille Creuse à Etretat (Seine-Maritime), et tout nouveau président régional HPA. Comme dans beaucoup d’autres endroits de France, la basse saison a été très bonne, vacances de Pâques et ponts de printemps affichant des niveaux rarement atteints. Après d’autres bons week-ends en juin, qui par le passé déclenchaient des séjours en juillet, «â€¯là on a pris une grosse claque en juillet : pas de passage et un mouvement poussif sur les locatifs, jusqu’autour du 20. Le marché a redécollé fin juillet et pour certains d’entre nous ça a été trois semaines de folie en août. Malgré une météo pas très favorable, mais on a vraiment eu l’impression que cette année tout le monde était en vacances en août, alors on a fait le plein. » Et même les premiers jours de septembre constituaient une nouvelle bonne surprise. «â€¯Le passage manque un peu, mais chez moi c’est quasi complet en locatifs », confirmait Christophe Lelièvre. Ce dernier appréciait par ailleurs que la région ait retrouvé les clientèles allemande et néerlandaise, «â€¯qui avaient un peu déserté ces dernières années ».

Centre-Val de Loire : Une très belle avant saison

La saison 2017 a épongé la saison 2016.

L’an dernier, la saison avait particulièrement mal démarré pour certains campings du bord du Cher ou de la Loire. «â€¯Sans les inondations qui nous ont obligés à fermer 50 % du camping, nous aurions réalisé une saison exceptionnelle », nous disait après la saison 2016 Christian Chenu du Sites et Paysages Camping Touristique de Gien (Loiret). En 2017, c’est chose faite ? «â€¯Oui, la saison a été plus qu’exceptionnelle. Nous sommes en augmentation pour chaque mois. » Au final, le camping annonce une hausse de 18 %. «â€¯Pendant 42 jours, nous avons refusé du monde. Y compris en juillet », confie le patron du camping où «â€¯la clientèle néerlandaise est venue en force ».

La satisfaction est la même au Castel Parc de Fierbois (Indre-et-Loire) où Régis de Lussac fait part d’une saison «â€¯comme il n’en a pas fait depuis longtemps », avec une hausse de la fréquentation et du chiffre d’affaires. «â€¯Après un mois de juin extraordinaire, nous avons néanmoins vu un peu moins de monde que l’an passé pendant la première quinzaine de juillet. » Si lui aussi a constaté une forte augmentation de la clientèle néerlandaise dans son établissement (+ 40 %), il a en revanche enregistré une nette baisse des Britanniques (- 15 %).

Baisse des Britanniques

Au camping Sites et PaysagesLes Saules à Cheverny (Loir-et-Cher), Laurent Cherrier est lui aussi satisfait. «â€¯Nous réalisons une saison meilleure que l’an passé qui avait été très bonne. En 2016, le camping Huttopia, situé à 15 km de chez nous, avait fermé en raison des inondations. On avait sans doute bénéficié d’un report de clientèle. Cette année, il a rouvert et nos résultats sont encore meilleurs ! » Il est vrai qu’il a enregistré un printemps exceptionnel (+ 30 %). «â€¯J’ai affiché complet pendant l’Ascension. Cela ne m’était jamais arrivé », confie Laurent Cherrier qui reconnaît malgré tout une baisse de la clientèle britannique.

Vive le Zoo de Beauval

Une très belle avant saison, c’est également la tendance enregistrée au camping La Citadelle à Loches (Indre-et-Loire), même si «â€¯entre les ponts de mai, c’était le désert », confie Gilles Drouet. «â€¯Juillet a été poussif et très compliqué. On est en baisse, mais nous avons bien travaillé en août, jusqu’à la fin du mois. » Résultats cumulés, les chiffres de juillet-août sont similaires à 2016. «â€¯Cette année, nous devrions faire + 2 % après une saison 2016 exceptionnelle (+ 18 %). On peut remercier une fois encore le zoo de Beauval qui participe largement à notre remplissage, en particulier en basse saison ». Et Gilles Douet de faire un clin d’œil à «â€¯Saint-Beauval-la-Pandalie sans qui certains campings vivoteraient ».

Grand-Est : le grand écart

la satisfaction totale à de profondes interrogations sur la suite, l’éventail des sentiments sur la saison écoulée est particulièrement large dans le Grand-Est.

De ce point de vue, l’Alsace est un bon résumé. Dans le Haut-Rhin, Roland Quincieux, président de l’HPA départementale, parle «â€¯d’une saison très moyenne et tout juste égale à la précédente avec des établissements qui ont eu du mal à faire le plein ». Parmi les raisons évoquées, il cite «â€¯l’augmentation des tentes qui ne compense pas la chute vertigineuse des caravanes, un mois de juillet qui a démarré tout doucement à partir du 15, etc. De plus, les solutions pour inverser le mouvement et retrouver du dynamisme n’apparaissent pas évidentes ». Dans le Bas-Rhin en revanche, le bilan est plus que positif avec des résultats en hausse sensible par rapport à 2016 malgré des coups de froid en juin et un mois de juillet moins bon que la saison précédente. En Lorraine, le constat est le même avec un sentiment très mitigé en Moselle ou dans la Meuse où les mois d’été n’ont pas confirmé les promesses entrevues au printemps alors qu’en Meurthe-et-Moselle dans certains établissements comme le Campéole Le Brabois à Villers-lès-Nancy, les résultats sont en hausse grâce à un mois de juillet nettement meilleur qu’en 2016. Dans les départements de Champagne-Ardenne, hormis la Marne où le cru 2017 sera juste moyen, on se singularise avec des résultats nettement en hausse et en particulier un mois de juillet meilleur que l’an dernier comme au Domaine La Noue des Rois, dans l’Aube, qui a refusé du monde. Pour autant, quelle que soit la variété des résultats des campings du Grand-Est, des constantes demeurent. Par exemple, à quelques exceptions près, les commerces annexes continuent à souffrir. Pour Roland Quincieux dans le Haut-Rhin, «â€¯les clients consomment moins. On a souvent l’impression que tout le budget des vacances est passé dans l’hébergement. La part de frites pour deux ou la pizza pour trois deviennent habituelles ».

Pays de la Loire : Bonne, mais sans plus

Dans la région Pays de la Loire, la saison touristique ne semble pas avoir tenu toutes ses promesses.

Il est vrai qu’au printemps tous les signaux étaient d’un vert éclatant et les deux mois d’été s’annonçaient tout simplement excellents. Mais la météo, pour ne citer qu’elle, n’a pas été franchement au meilleur niveau et le résultat final est plutôt mitigé. «â€¯C’est une bonne saison, mais sans plus», admet le vendéen Franck Chadeau, président départemental. Un avis en demi-teinte partagé par Jean-Christophe Drapeau, président régional de la FNHPA. Le mois d’août n’est pas en cause, la plupart des établissements de la région ayant atteint leurs objectifs de remplissage. «â€¯Nous sommes très nombreux à avoir affiché complet en août, précisent l’un et l’autre. En revanche, le mois de juillet a été difficile à gérer, particulièrement les deux, voire dans certains campings, les trois premières semaines de juillet. La clientèle anglaise est arrivée seulement autour du 22 juillet. Avec un même constat pour les vacanciers néerlandais. Si l’on ajoute à cela un faible passage, constaté généralement dans toute la région, on peut estimer que le mois de juillet a été plutôt moyen et décevant. » Et Jean-Christophe Drapeau de se souvenir que l’an passé, «â€¯nous avions fait mieux ».

Sourire dans le Maine-et-Loire

Si le temps réservé au séjour semble s’être stabilisé depuis quelques années, en revanche, tous constatent une baisse de pouvoir d’achat des vacanciers, frileux quant à la gestion de leurs dépenses. C’est un fait établi, et mesurable, qu’ils ont consacré moins d’argent aux extras. «â€¯La consommation de services, particulièrement les boissons et le poste snack/restaurant, a baissé de 3 % à 8 % selon les établissements de Loire-Atlantique, » précise Jean-Christophe Drapeau. Cette chute est encore plus notable en Vendée où certains établissements ont affiché un volume inférieur à 10 %. Les touristes font plus attention, c’est une tendance générale. Et quand la météo n’est pas de la partie, le sentiment est encore plus prononcé.

Dans la région, le tableau n’est cependant pas mitigé partout. Ainsi les établissements les plus éloignés du littoral, en Maine-et-Loire par exemple, affichent le sourire. Les premiers retours des campings sont très bons et la saison serait même meilleure que celle de l’an passé.

Dépenses annexes en baisse

Concernant le mois de septembre, et la post-saison, c’est le grand flou, la couleur du ciel jouant à plein le rôle d’arbitre. «â€¯Le facteur météo est absolument déterminant à cette époque de l’année, explique Franck Chadeau. Un beau week-end ou une belle arrière-saison déclenche des séjours chez une clientèle qui détermine son choix au dernier moment. Et puis, un très bon mois de septembre ne comblera jamais un mois de juillet défaillant. N’oublions pas que, en fonction des établissements, 75 % à 85 % du chiffre d’affaires se réalisent en juillet et août ! »

Nouvelle Aquitaine : Grande région et fortes disparités

Bonne en ex-Aquitaine, la saison a été moyenne dans le Limousin. Tandis que dans l’ex région Poitou-Charentes, elle a été très compliquée. Et même mauvaise en Charente-Maritime.

Sur les cinq départements de l’ex-Aquitaine (Dordogne, Gironde, Lot-et-Garonne, Landes et Pyrénées-Atlantiques), le démarrage sur des chapeaux de roues, dès avril, avait gonflé à bloc le moral des gestionnaires de camping. Sur fond de météo capricieuse, la haute saison fut plus difficile. Toutefois, les chiffres révélés dès le 24 août par le Comité régional du tourisme de Nouvelle Aquitaine annonçaient que pour 16 % des campings la saison était «â€¯très bonne » et pour 59 % «â€¯bonne ». Avis largement partagés en Gironde, par la voix du président de l’HPA, Lionel Pujade, qui note «â€¯une hausse de la clientèle allemande », ou dans les Landes avec son homologue, François Champetier de Ribes. Celui-ci mettant en garde : «â€¯En termes de nuitées, on sera supérieur, mais au niveau des marges il n’est pas certain que cela suive. » Dans les Pyrénées-Atlantiques, le président HPA Loïc Péron ne cache pas sa difficulté à qualifier la saison. Entre «â€¯meilleure » ou «â€¯identique » à l’an dernier, il finit par choisir la seconde option. Juillet n’a pas été catastrophique, mais difficile. En cause, la date des vacances scolaires des Français toujours plus tardives, à partir du le 8 juillet. «â€¯Même en plein mois d’août, il restait des disponibilités, alors qu’auparavant et jusqu’à l’an dernier, on avait des files d’attente. Et puis on a vu moins de passage. » Le camping Oyam, à Bidart, a valeur d’exemple pour tous les campings de la côte : un taux d’occupation de 90 % en juillet et 95 % en août. La clientèle française est majoritaire (85 %). Mais comme partout, sur le littoral atlantique jusqu’en Gironde, les Espagnols sont de plus en plus nombreux. «â€¯L’amélioration de leur économie joue certainement, mais, s’ils viennent chez nous, c’est certainement parce que nos établissements plaisent. » Dans l’intérieur des terres, il y a des heureux. Au camping Biper Gorri,à Espelette, Eric Albino affiche le sourire. «â€¯Le bilan, arrêté au 4 septembre, conclut sur une hausse du chiffre d’affaires de 11,5 points, avec 15 900 nuitées de mieux qu’en 2015. Au 4 septembre, 70 % de mes locatifs sont encore occupés. » Et le gestionnaire d’expliquer : «â€¯En avril dernier, on a ouvert une seconde piscine, celle-ci est couverte avec une balnéothérapie. Je ne m’attendais pas à un tel impact. En septembre, on est quasiment complet avec les curistes qui se rendent à Cambo-les-Bains, station thermale située à 6 km. Et l’on est archi-complet le week-end du 28 et 29 octobre avec la Fête du Piment d’Espelette, où près de 20 000 visiteurs sont attendus dans le coin. » Le bilan final de la saison sera connu le 4 novembre, lorsque le quatre étoiles fermera ses portes. En Dordogne, début septembre le retour des questionnaires envoyés aux 195 adhérents par le syndicat HPA livre la tendance avec 90 réponses : 53,5 % qualifient leur saison de «â€¯bonne », et en hausse par rapport à 2016. La directrice du syndicat, Sandrine Vertut, détaille : «â€¯41,9 % affirment que la première quinzaine de juillet est équivalente à l’an passé, 15,1 % en hausse ». Phénomène marquant de la saison, la hausse de la clientèle néerlandaise, fruit d’une campagne de communication massue. Les Belges, reviennent également.

Saison moyenne dans le Limousin

En Limousin, on ne sait pas trop sur quel pied danser. Christian Graffeuil, président HPA régional, pense «â€¯que la saison sera vraiment moyenne. Elle devrait être sensiblement la même que l’an dernier. Après un très bon début de saison, la météo a été capricieuse sur les trois départements (Haute-Vienne, Creuse, Corrèze). Le mois de juillet a eu du mal à démarrer. On a manqué de campeurs de passage. Août reste un bon mois, mais il n’a que quatre semaines ! L’affluence s’est étirée jusqu’au 4 septembre, après plus rien. » Malgré tout, certains établissements ont tiré leur épingle du jeu. Dès qu’un camping annonce des nouveautés et sait communiquer, il attire des clients. La bonne surprise vient des Néerlandais, venus plus nombreux et plus tôt, dès la fin juillet jusqu’à la fin août. «â€¯Ils arrivent toujours avec des tentes dernier cri. Et ce sont les seules familles à décorer leur emplacement avec des bouquets de fleurs champêtre et des lumignons ! » Le président note aussi «â€¯un léger mieux au niveau de la clientèle de proximité mais on pouvait en espérer davantage, regrette-t-il. La refonte des régions avait cet objectif il me semble, amener à se visiter les uns les autres. »

La Charente-Maritime douchée

Enfin, dans l’ex-région Poitou-Charentes, la météo estivale, très capricieuse, a douché quelque peu les espoirs des professionnels de l’HPA. L’optimisme généré par une avant-saison de qualité a «â€¯pris l’eau », particulièrement en juillet.

En Charente-Maritime, les gestionnaires font grise mine. Et Jean-Baptiste Dagreou, président départemental, s’en fait l’écho. «â€¯Le mois de juillet a été franchement décevant. Les vacanciers sont arrivés tardivement, bien après le 14 juillet. Par ailleurs, nous avons constaté très peu de passage ! » Une tendance générale confirmée par près de la moitié des campings interrogés (50 établissements) par l’instance départementale. «â€¯Et comme si cela ne suffisait pas, le panier moyen par vacancier est en baisse. Les services annexes ont diminué de 3 à 4 %. Le seul fait positif : le retour en force des touristes belges et allemands. » Heureusement, le mois d’août a été conforme aux années précédentes avec un très bon taux de remplissage. Mais globalement la saison 2017 ne restera pas dans les mémoires et est jugée moins bonne que l’édition 2016. Dans les autres départements de Poitou-Charentes, la situation est très contrastée. Pour Marc Boucher, gestionnaire du camping Sites et Paysages Les Peupliers dans la Vienne, la saison est tout simplement mauvaise. «â€¯Avec une baisse de mon activité de 20 % en juillet, je ne peux pas dire autrement !, peste-t-il. Le fait que l’année scolaire se termine de plus en plus tardivement n’arrange rien. Et la clientèle a des budgets de plus en plus serrés. J’ai dû aussi répondre à des demandes de micro-séjours (2/3 nuits) de plus en plus fréquentes. » Dans cette ambiance globalement morose, des établissements arrivent malgré tout à tirer leur épingle du jeu. Ainsi, Lidewij Froger gestionnaire des Gorges du Chambon en Charente est très satisfaite de sa saison. «â€¯Les mois de juillet et août ont été très bons. Il faut dire que nous avions enregistré beaucoup de réservations dès cet hiver. En juillet, les vacanciers sont même arrivés avec une semaine d’avance, avec une forte présence de Néerlandais. »  Il ne semble pas que ce camping soit un cas isolé dans le département de la Charente où la saison s’est mieux passée que dans les départements limitrophes comme lesDeux-Sèvres.

Paca : Pas une grande saison

Comme l’an dernier, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur annonce des résultats contrastés selon les départements.

Ici, nombreux ont été les campings à faire part d’une saison «â€¯bizarre ». «â€¯Dans le Vaucluse, certains campings annoncent un bilan en baisse de 15 % tandis que d’autres ont enregistré leur meilleure saison depuis cinq ans… », souligne Jeanine Guindos, présidente du syndicat HPA. Des propos que l’on retrouve également dans les Bouches-du-Rhôneoù l’on constate un grand écart. «â€¯Après un mois de juillet moyen, nous réalisons au final une saison similaire à 2016 », confie Corinne Lefèbvre du camping Saint-Gabriel,à Tarascon. Tandis que son confrère du camping Lou Paradou déclare avoir réalisé une meilleure saison qu’en 2016.

Une saison moyenne, mais tout de même meilleure qu’en 2016, c’est le constat dans lesAlpes de Haute-Provence. «â€¯Juillet a été vraiment mauvais. Il n’y avait personne avant le 20, date à laquelle les Néerlandais ont commencé à arriver. Heureusement août s’est bien tenu jusqu’à la fin », relate Edouard Magret, président du syndicat départemental.

Dans le département du Var, le très bon week-end de la Pentecôte a permis aux campings d’enregistrer un meilleur taux d’occupation en juin (+1 point). Un bon départ qui ne s’est pas confirmé en juillet : – 3 points de taux d’occupation. Heureusement le mois d’août a permis aux campings de retrouver le sourire, en particuliers pendant la deuxième quinzaine (+ 4 points). A noter : les deux étoiles ont enregistré un taux d’occupation en août de 95 % contre 91 % en 2016.

Vive le passage du Tour de France

«â€¯Malgré le problème récurrent du mauvais remplissage pendant la première quinzaine de juillet, la saison a été bonne », confie de son côté Roland Roussel, président du syndicat départemental des Hautes-Alpes. «â€¯Les campings reparlent d’investissements… » Ici, nombreux sont les établissements à avoir tiré leur épingle du jeu, à commencer par ceux qui étaient situés sur le parcours du Tour de France les 18, 19 et 20 juillet et mieux encore ceux qui étaient sur la fameuse Etape du Tour, le 16 juillet, qui rassemble des milliers de cyclistes amateurs.

Enfin, dans les Alpes-Maritimes, un an après l’attentat du 14 juillet 2016 à Nice, les touristes ne semblent pas avoir retrouvé le chemin des campings. «â€¯En juillet, avant le 22, c’était calme. Voire le désert dans certains établissements », confie Yves Monferran, président du syndicat départemental. «â€¯La saison a été ultra-courte. En très haute saison, j’ai peu refusé de monde ». Pour Yves Monferran, la saison a été semblable à celle de 2016.

Auvergne Rhône-Alpes : Bien mais aurait pu mieux faire !

En Auvergne Rhône-Alpes, après une avant saison plutôt bonne et des réservations très en avance, le retard pris début juillet n’a pas toujours été rattrapé en août. 2017 restera donc globalement une saison en demi-teinte, même si certains tirent bien mieux leur épingle du jeu.

Installé au bord du lac du Monteynard, véritable spot de kitesurf et de windsurf, Loïc Murgue, président de la chambreIsèrede la FRHPA Rhône-Alpes a fait une «â€¯super bonne saison ». Autre lieu et même constat : au camping Les Portes du Beaujolais(Rhône), Valérie Bererd a fait carton plein avec des Français, des Néerlandais, des Allemands… et beaucoup de clientèle de passage. «â€¯Même la clientèle de proximité augmente en juillet et août », se félicite la gestionnaire. «â€¯2017 est un très bon millésime dans le Rhône », estime Valérie Bererd. Son confrère isérois ne peut pas en dire de même. «â€¯Tout le monde était dans les starting-blocks à la vue des réservations arrivées tôt et en nombre et de l’avant-saison plutôt bonne. Beaucoup s’attendaient à bien mieux », souligne l’Isérois. Et puis… Entre le démarrage très tardif en juillet – quasi général en Auvergne Rhône-Alpes – et la météo capricieuse, plus délicate en altitude dès la mi-août, le bilan s’avère plutôt décevant. Rémi Peschier, président de la FRHPA Rhône-Alpes confirme : «â€¯Avec le beau temps que l’on a eu en juillet, on aurait pu faire bien mieux ! » Christophe Feillens, président de la chambre de l’Ain, ne cache effectivement pas sa déception : «â€¯C’est parti très fort, et ça a fait flop. Avec plus de séjours mais moins de nuitées ».

Juillet en demi-teinte

L’arrivée tardive des Néerlandais, se disputant du coup les places avec la clientèle française, a souvent perturbé les campings. «â€¯Et j’ai constaté que les campeurs de juillet étaient beaucoup plus zappeurs, restant un laps de temps moins long chez nous pour aller ensuite ailleurs », avance Stéphane Grandjacques, gestionnaire du campingLes Dômes de Miageà Saint-Gervais-les-Bains (Haute-Savoie). «â€¯J’ai explosé mes chiffres en juillet, mais certains confrères ont souffert jusqu’au 20 juillet », souligne Jacques Charrière, responsable de l’hôtellerie de plein air d’Ardèche. Jean-Paul Goy, son collègue drômois relève aussi de grandes disparités et de fortes baisses : «â€¯Certains ont enregistré jusqu’à – 50 % de fréquentation en juillet ». Il s’inquiète d’ailleurs déjà des conséquences du calendrier de l’an prochain, avec des vacances tout aussi tardives pour les Français comme les Néerlandais. «â€¯Il va falloir peut-être plus aller sur la Belgique ou sur la fin de l’avant saison pour les seniors et les jeunes familles. Certains fuient en effet le début juillet par peur du monde… qu’il n’y a plus forcément » note le gestionnaire de la Drôme. Dans l’Allier, juillet a été aussi très difficile. Malgré les très bons résultats du printemps, le mois d’août n’aura pas permis de rattraper juillet et le bilan final risque d’être un poil négatif.

Sourire revenu en août

«â€¯En revanche, dans les trois autres départements auvergnats, la faiblesse de juillet a été très bien compensée par une fin août très bonne » se félicite Christian Pommier, président de la FRHPA Auvergne. Si la météo a joué des tours dans certaines zones avec un temps particulièrement instable (de la pluie et même du froid en montagne) juste avant le 15 août puis dans la deuxième quinzaine, les campings d’Auvergne Rhône-Alpes ont plutôt enregistré une bonne fréquentation ce mois-là. Les gestionnaires interrogés par la fédération rhônalpine la qualifient majoritairement bonne et excellente : ils sont 85 % de cet avis dans laLoire, 84 % en Savoie, 77 % dans la Drôme, 71 % dans l’Ain, 65 % en Haute-Savoie et 63 % en Ardèche.

«â€¯Sur la globalité de la saison, l’hôtellerie de plein air est la catégorie d’hébergements ayant bénéficié de la plus forte augmentation de fréquentation (+ 5 points) en Savoie Mont Blanc », avance même l’organisme de promotion des deux Savoie. Quant à septembre, les avis et situations divergent. En altitude, les campeurs se font bien plus rares que les clients en locatif. «â€¯Je suis complet cette semaine en locatif, mais en emplacement c’est très médiocre », illustrait Sébastien Anceaux, (camping L’Eden, en Tarentaise), pour sa deuxième semaine de septembre.

Occitanie : l’érosion de juillet plombe l’ambiance

Inexorablement, comme des vagues qui dévorent dunes et falaises des côtes de France, les gestionnaires d’Occitanie assistent, impuissants, à l’érosion de la fréquentation en juillet.

Car, il n’est pas un seul des treize départements de l’entité Occitanie qui affiche un résultat positif pour le septième mois de l’année qui ne pèse pas pour rien sur les comptes d’exploitation. Juillet à l’origine, c’était 25 voire 30 % des recettes. Aujourd’hui, c’est 90 % des migraines parce que les exploitants d’Occitanie n’ont pas trouvé de parade pour rebooster la fréquentation d’avant le 14 juillet, y compris en proposant des grilles tarifaires incitatives. «â€¯Et pourtant, y compris donc pour juillet, les réservations étaient en avance. On pensait que cette saison, on pourrait inverser la tendance baissière établie depuis plusieurs années. Et bien non ! Les arrivées de dernière minute, à l’évidence, ont fait défaut » observe Jean-François Bey, président de l’entité Languedoc-Roussillon de l’HPA. En Lozère, Jean-Paul Gély lâche le mot de «â€¯catastrophe » pour évoquer juillet, «â€¯notamment parce que les Néerlandais font défaut sur les deux premières semaines. Avec un mois de juillet correct, on aurait fait une saison canon », poursuit-il évoquant des «â€¯chutes de tension » à deux chiffres. Heureusement, le mois d’août, généreux et en progression permet, au moins partiellement d’éponger. C’est ce que dit Michel Dubié pour Midi-Pyrénées où les résultats sont contrastés au gré des zones géographiques et des établissements. «â€¯Globalement on peut estimer que sur la zone Languedoc-Roussillon, les recettes pourraient augmenter cette saison de 3 %. C’est donc une très petite progression qui n’est pas due à l’augmentation du nombre des nuitées. Simplement les séjours ont été plus nombreux dans la zone tarifaire haute saison, notamment en août » poursuit Bernard Sauvaire, président HPA du Gard. Globalement la saison a été profitable pour la zone côtière avec notamment une très belle avant-saison signalée aussi bien dansl’Héraultque dans les Pyrénées-Orientales avec une durée moyenne de séjour qui reste tantôt stable, autour de dix à onze jours, tantôt en érosion très légère de 2 % selon Jean-François Leclerc dans l’Aude.

Rester à l’écoute du marché

«â€¯Nous réfléchissons très sérieusement à une réforme du système de la semaine en locatif du samedi au samedi. C’est sans doute un mode de fonctionnement que l’on va devoir faire évoluer. Quand on leur donne la possibilité de faire différemment, les clients saisissent cette liberté de rester trois jours, cinq jours et d’enchaîner des séjours de plus courte durée » argumente Michel Dubié qui lui aussi parie sur une augmentation de la moyenne des chiffres d’affaires de 3 % en Midi-Pyrénées, sans bonification des nuitées et avec raréfaction des clients de passage. «â€¯Il se confirme que les vacanciers préparent avec soin leur séjour en amont de leur arrivée. Ils planifient leurs activités. Ils sont prêts à payer le prix, pour des activités sportives, des excursions, des restaurants, mais ils veulent en avoir pour leur argent. Ils n’achètent plus n’importe quoi », analyse Jean-François Bey qui exploite un camping à Argelès-sur-Mer et qui décrit un marché en mutation lente avec une perspective très ouverte pour les établissements de l’arrière-pays. «â€¯Ils sont en adéquation avec la volonté grandissante des citadins de passer du temps hors des espaces de forte consommation. Ils obtiennent mieux pour moins cher dans un trip de tourisme santé-nature » souligne encore Jean-François Bey. «â€¯A la condition que les exploitants restent à l’écoute du marché. En direct », ajoute Philippe Robert. Le président HPA de l’Hérault a identifié un clivage préoccupant entre les établissements à fort potentiel qui poursuivent leur développement et des «â€¯maisons » qui tardent à se renouveler et dont la fréquentation est en berne. Pas seulement en juillet.

Corse : une saison particulière… mais bonne

En Corse, la saison 2017 aura confirmé en grande partie ce qu’elle laissait entrevoir au printemps avec des résultats meilleurs que ceux de la saison 2016.

Au printemps, Bernard Cabot, président régional HPA considérait que «â€¯toutes les raisons d’être optimistes étaient réunies et que les campings étaient partis pour faire au moins aussi bien qu’en 2016 ». L’HPA a, incontestablement, profité de l’embellie corse qui revendique une hausse de plus de 10 % du nombre de touristes sur l’île. La «â€¯pacification » des liaisons maritimes et la hausse sensible du nombre de compagnies desservant la Corse expliquent en partie cette hausse. Pour autant Bernard Cabot insiste sur le caractère particulier de l’exercice 2017. «â€¯La saison a démarré nettement plus fort que la précédente avec une période d’avril à juin de très bonne facture. En revanche, même si les établissements ont plus ou moins fait le plein, juillet et août ont été plus calmes que l’an dernier ». Une des raisons évoquées est la baisse de certaines clientèles étrangères comme les Allemands «â€¯qui sont venus plus tôt dans la saison et en moins grand nombre ».

En revanche, les professionnels de l’HPA se réjouissent du retour très sensible des Italiens. Pour autant, ils tempèrent ce bilan plus que correct par deux éléments : la baisse de la consommation dans les commerces annexes et surtout le développement de la plateforme Airbnb dont les résultats sont en hausse de plus de 20 % sur l’île.

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