Saison 2016 : Quel bilan dans votre région ?

Par OTC 26/09/2016

Drôle de saison. En avril, globalement tous vos voyants étaient au vert. Puis il y a eu le mois de mai avec son mauvais temps, ses inondations, ses mouvements sociaux et le blocage des raffineries. Un véritable coup d’arrêt pour le tourisme. Ensuite, l’Euro de foot a redonné le sourire. Et l’attentat de Nice a plombé l’ambiance. Heureusement, le soleil a redonné des couleurs à l’activité. Ouf ! Compliquée, la saison se révèle positive malgré tout. Retrouvez ci-dessous le bilan de la saison, région par région.

Drôle de saison. En avril, globalement tous vos voyants étaient au vert. Puis il y a eu le mois de mai avec son mauvais temps, ses inondations, ses mouvements sociaux et le blocage des raffineries. Un véritable coup d’arrêt pour le tourisme. Ensuite, l’Euro de foot a redonné le sourire. Et l’attentat de Nice a plombé l’ambiance. Heureusement, le soleil a redonné des couleurs à l’activité. Ouf ! Compliquée, la saison se révèle positive malgré tout. Retrouvez ci-dessous le bilan de la saison, région par région.

Malgré un mauvais départ, les campings tirent leur épingle du jeu

Malgré un très mauvais début de saison et un manque total de visibilité qui s’est éternisé, la saison 2016 se termine sous un soleil radieux. Permettant à nombre de campings de tirer leur épingle du jeu.

 

Ah, quelle superbe saison cela aurait été s’il avait fait beau au printemps, s’il n’y avait pas eu de grèves, si la peur de ne pas trouver d’essence n’avait pas fait reculer les étrangers ou si certains campings n’avaient pas été contraints à fermer pour cause d’inondation… Sans parler bien sûr de l’attentat de Nice au cœur de la saison. « Le déroulé de la saison a été étrange », nous résumait un gestionnaire de camping des Pays de Loire. « Au début, nous étions très enthousiastes avec un beau planning de réservations. Puis il y a eu les mouvements sociaux et le mauvais temps. Plus personne alors ne pensait ni à réserver ni à partir. Pour ensuite avoir une haute saison très ensoleillée voire caniculaire par moment qui s’est éternisée comme jamais ». Et Franck Chadeau, président de la fédération HPA de Vendée d’ajouter : « Nous avons manqué de visibilité pendant toute la saison ». Constat quasi général.

Que dire alors de cette saison 2016 qui a si mal démarré ? A vous écouter, elle n’a finalement pas été si catastrophique que ça. Vous êtes largement majoritaire à nous affirmer que 2016 a été globalement une bonne saison (c’est le cas dans plus d’une cinquantaine de départements). Certes, vous le dites avec un gros « ouf » de soulagement car vous l’avez remarqué, il y a eu moins de Néerlandais, et cette année encore les réservations de dernières minutes ont été légion.

Dans le Centre, sur le littoral aquitain, en Rhône-Alpes ou encore dans le Var, la saison est qualifiée de bonne. En revanche, dans le grand quart nord-ouest, vous évoquez une saison « moyenne ». A commencer par les Bretons qui avaient auparavant enregistré deux excellentes années. Visiblement, il n’y a pas eu de passe de trois, même si le beau mois d’août a permis de limiter la casser.

L’Ile-de-France et les Alpes-Maritimes pleurent

Reste les grands perdants de 2016 : la région Ile-de-France et le département des Alpes-Maritimes. Les effets attentats ont largement détourné la clientèle étrangères vers d’autres destination. Après la fermeture par la préfecture de plusieurs campings à la suite des inondations d’octobre, puis l’attentat de Nice le 14 juillet, les campings des Alpes-Maritimes ont vécu pour beaucoup leur plus mauvaise saison depuis longtemps…

Toujours est-il que les campings de la Riviera ne sont pas les seuls à affirmer avoir enregistré des chiffres moins inférieurs à ceux de 2015. Et au plan national, ce n’est pas parce que la saison a été globalement bonne qu’elle a pour autant été meilleure que l’an passé. Loin s’en faut. C’est le cas de la Bretagne, des Pays de la Loire (dont la Vendée), et de certains départements de Bourgogne habitués à enregistrer beaucoup de passage. Idem pour une partie de la Paca, et de l’est de la France.

Reste un constat général : une fois de plus la saison a démarré très tardivement, sauf pour les campings situés à proximité des stades ayant accueilli des matches de l’Euro de foot. « Où sont passés les juillettistes ? », s’interroge un gestionnaire de camping dans nos colonnes. Pour certains, la saison a réellement débuté le 23 juillet, date à laquelle les Néerlandais (les plus motivés à venir en France), ont commencé à arriver.

Et une fois encore, les Français (ceux qui cette année ne sont pas allés à l’étranger cette année ?) ont permis à nombre de campings de tirer leur épingle du jeu. Enfin, la météo exceptionnelle en particulier fin août a permis de tirer la saison comme jamais. Mais en conclure que cela a compensé le mauvais départ…

Auvergne Rhône-Alpes : une saison plutôt radieuse

Après une avant-saison plutôt médiocre et un lent démarrage de juillet, la région Auvergne-Rhône-Alpes tire bien son épingle du jeu : le soleil fut partout au rendez-vous et les clients à la recherche de sérénité après une année bien sombre.

«Voilà très longtemps que nous avions eu une météo de cette qualité» sourit Patrick Anceaux, président Savoie de la FRHPA Rhône-Alpes. Ce thermomètre au beau fixe a même encouragé certains campeurs de passage à prolonger de quelques jours leur séjour en montagne. Prudents, les gestionnaires s’étaient bien gardés d’imaginer, malgré une forte anticipation des réservations, une saison extraordinaire. L’avant-saison fut effectivement pour la plupart bien médiocre du fait de la météo, de l’absence de ponts, des grèves et des menaces d’attentats. «Dans le sud-Ardèche, c’est le festival Aluna en juin qui a sauvé les meubles» souligne Jacques Charrière, président Ardèche de la FRHPA Rhône-Alpes. Côté Loire et Rhône, les matches de l’Euro 2016 à Lyon et Saint-Etienne ont également largement boosté cette avant-saison. « On a affiché complet pendant toute la durée de l’Euro. Du jamais vu pour cette période» confirme Valérie Berrerd, propriétaire des campings Les Portes du Beaujolais (Anse, Rhône) et Kanopée village (Trévoux, Ain). Et comme chaque année, les campings de l’Allier tirent également mieux leur épingle du jeu au printemps «grâce notamment au thermalisme» précise Christian Pommier, président de la FRHPA Auvergne.

Un mois de juillet contrasté

Passé ce printemps plutôt mitigé, les gestionnaires s’inquiétaient aussi un peu pour début juillet. Avec raison. La fermeture tardive des classes aura reporté d’une bonne semaine les vacances des Français. «Et les Néerlandais sont arrivés une semaine plus tard du fait de vacances tardives» ajoute Henri Rognin, gestionnaire du camping d’Arpheuilles (Loire). Il aura néanmoins pu compenser, comme d’autres établissements de la région, cette arrivée plus tardive par la présence plus forte de Belges, voire d’Allemands. Pour autant, la fréquentation sera restée au final très moyenne dans certains établissements. «Faire le plein du 16 au 23 juillet ne suffit pas à compenser » s’énerve l’Ardéchois Jacques Charrière. Le retard n’a pas non plus été rattrapé en Auvergne. « Les résultats dépendent beaucoup du dynamisme des campings, de leur visibilité» pondère Jean-Paul Goy, président Drôme de la FRHPA Rhône-Alpes, ravi des actions de promotion engagées en Belgique avec l’ADT Drôme début 2016. «Nous avons fait plusieurs salons en Belgique. Il ne pas abandonner ce genre d’actions. Cela paie » avance le Drômois. Les Belges sont en effet venus en grand nombre dans son camping.

Un mois d’août exceptionnel

L’avis est en revanche quasi unanime en Auvergne-Rhône-Alpes pour août : gâté par la météo, la région a attiré du monde au bord des rivières et des lacs, en montagne comme en campagne. « La clientèle française a été au rendez-vous » se félicite Christian Pommier. « En plus grand nombre même » ajoute Jacques Charrière. « Tout le monde a fait le plein. On s’est renvoyé du monde tout le temps. Et pas seulement en locatif. En emplacement nu aussi. Et, grande nouveauté pour nous, jusqu’au 24 août avec des séjours qui s’allongent » se félicite Jean-Paul Goy. La saison se prolonge même. « On assiste à un glissement sur septembre en locatif » indique Christian Pommier. Ces évolutions s’accompagnent d’un autre changement majeur : la recherche de sérénité. « On vient désormais d’abord à la montagne pour le cadre et le calme» résume Sébastien Anceaux, gestionnaire du camping L’Eden de la Vanoise à Landry (Savoie). Même son de cloche dans la Drôme, qui cultive son image de paysage préservé et de sport nature. « La clientèle est venue pour cela. Elle vient se reposer en famille, loin des tumultes de la ville et des tracas du quotidien. Pour déconnecter. Notre bibliothèque a d’ailleurs beaucoup fonctionné cet été ! » détaille Jean-Paul Goy. L’Ardéchois Jacques Charrière avance même : « Ils sont venus chercher la sécurité, loin des foules et des risques d’attentats ». En revanche, cette clientèle continue à plutôt moins consommer dans les commerces annexes, préférant, dans un contexte de budgets contraints, les activités aux repas au restaurant.

Bourgogne – Franche-Comté : Certains n’ont jamais rattrapé le retard

Dans la nouvelle région Bourgogne-Franche-Comté, certains ont très bien tiré leur épingle du jeu. D’autres sont beaucoup moins souriants.

« L’avant saison a été très mauvais, juillet normal et août bon. Heureusement qu’il a fait beau à partir du 10 juillet…», résume Jean-Pierre Garbacz, président du syndicat HPA de Saône-et-Loire. Il qualifie de « mauvaise » la saison 2016. « Pour les campings de passage, l’avant saison sont des mois importants. Et cette année, la fréquentation en avril, mai et juin a été catastrophique à cause de la pluie et des inondations. »

Même son de cloche dans la Nièvre où l’on évalue la baisse entre 10 et 15 % et à 30 % en restauration. « Jusqu’à début juillet, de nombreux campings étaient à – 50 % de fréquentation », explique Raphaël Micheluzzi, président du syndicat départemental. « Et certains établissements avaient quinze mobile-homes de libres sur dix-huit pendant les quinze premiers jours de juillet. On a eu trop de retard, ce n’était pas rattrapable». Des propos confirmés par Michel Moutet son homologue de l’Yonne qui parle de saison moyenne et moins bonne que l’an passé.

 En revanche, si David Plet, président du syndicat de Côte d’Or, confirme que l’avant saison a été horrible jusqu’au 14 juillet, en suite « tout est parti en flèche ». Au point de faire une bonne saison, meilleure que l’an passé. « Le 26 août par exemple nous avons enregistré 48 entrées alors que l’an passé pour le même jour, on ne comptait plus les départs… »

Enfin, en Franche-Comté, Etienne Pascal, président de la fédération HPA reconnaît qu’après un mois de juin catastrophique (- 90 % de fréquentation dans certains campings), la saison a été bonne. Pour lui la saison a été sauvé par le beau temps et le tourisme de proximité. « 60 % des Français qui viennent dans nos campings habitent à moins de deux heures de chez nous. » Voire à moins de 30 km. « Ce phénomène, nous l’avons particulièrement remarqué cette année ».

Centre Val de Loire : bonne saison, sauf pour les campings inondés

Certains campings avaient mal voire très mal démarré la saison. La raison ? Les importantes inondations en mai qui ont touché les terrains aménagés au bord du Cher ou de la Loire. Et pour certains, la saison s’est terminée là avec une fermeture administrative. Mais tous n’ont pas connu le même sort.

« Sans les inondations qui nous ont obligés de fermer 50 % du camping, nous aurions réalisé une saison exceptionnelle », explique Christian Chenu du camping Sites et Paysages Touristique de Gien *** dans le Loiret. « La saison a été malgré tout bonne avec beaucoup d’étrangers ».

Dans le département voisin, l’Indre et Loire, nombreux sont les gestionnaires de camping à afficher un large sourire. C’est le cas de Gilles Drouet au camping La Citadelle **** (109 emplacements) à Loches : « Nous avons très bien travaillé grâce à la belle météo. Nous enregistrons une progression de 17 %. Mis à part mai qui est en baisse et juin égal à 2015, pour le reste je suis en hausse. » Et d’ajouter : « J’ai enregistré un mois de juillet aussi bon que mon mois d’août 2015. Et août 2016 a été très bon ». Bref la saison a été bien meilleure que l’an passé.

Chez son collègue Régis de Lussac au castel Parc de Fierbois ***** (37), le propos est moins enthousiaste, même si globalement la saison a été bonne et meilleure qu’en 2015. « Les quinze premiers jours de juillet ont plombé le résultat. Les Néerlandais étaient absents. Mais il y a eu un report sur la fin août ». Obligeant le camping à proposer des animations jusqu’à la fin du mois.

Dans le département du Loir-et-Cher, là encore la saison a été excellente même si là encore certains campings n’ont pas rouvert à la suite des inondations. « C’est notre meilleure saison depuis longtemps », se félicite Laurent Cherrier du camping Sites et Paysages Les Saules à Cheverny. Certes, le mois de juin est en baisse, certes les Néerlandais sont en baisse (- 12 %), mais le bilan est largement positif avec des campeurs qui consomment. « Nous avons été porté par nos efforts, le temps superbe et sans doute fermeture d’un camping à 15 km. »

Corse : Une bonne saison malgré tout

Sans pour autant pavoiser, le président régional de la Fédération HPA, Bernard Cabot est plutôt satisfait de la saison écoulée.

« Après un début de saison pas terrible, le grand rush de juillet et août, durant lesquels nous avons fait le plein a permis de bien redresser la barre. Pour peu que septembre tienne ses promesses, notamment grâce à la clientèle allemande, l’arrière-saison pourrait nous permettre de rattraper le retard pris au printemps pour un bilan encore plus positif ». Pourtant, derrière un bilan satisfaisant, Bernard Cabot évoque aussi les sujets qui fâchent. Il attribue en grande partie la stagnation de la clientèle française à la hausse du prix des transports. « Le pouvoir d’achat des Français a nettement baissé ces derniers temps et parallèlement, le prix des transports entre le continent et la Corse n’a jamais été aussi élevé. Même si les liaisons ont augmenté, elles ne sont pas encore en nombre suffisant pour créer une vraie situation de concurrence qui entrainerait une baisse des prix ». Autre signe d’une crise toujours présente, les commerces annexes continuent à souffrir. Situation que le président régional résume d’une phrase : « Chez nous, ça baisse… chez Leclerc ça monte ! ».

Grand Est : on a senti le vent du boulet

Pour les responsables de la HPA de la nouvelle région du Grand Est, 2016 sera une saison à oublier au plus vite.

Roland Quincieux, président départemental du Haut-Rhin résume assez bien l’ambiance générale, « avant le 15 juillet nous n’avons eu personne ou presque ». Denis de Marville, son collègue de Lorraine va encore plus loin. « Cette année, l’avant-saison a été quasi-inexistante. Jusqu’à début juillet, seul les locatifs ont un peu travaillé ». Dans certains établissements, on a, cependant, la sensation d’être passé à côté de la catastrophe, comme, par exemple à Obernai au Camping du Vallon de l’Ehn. « Au bilan, nous ferons moins bien que la saison dernière mais ça aurait pu être nettement pire au regard de mai et juin totalement catastrophique. Heureusement que nous avons fait le plein en juillet et août et que la fin de la saison se présente bien. Le vent du boulet n’est pas passé loin ».

Même constat en Champagne-Ardenne avec là encore une saison très correcte qui ne permet pas de rattraper le retard accumulé en début de saison à cause d’un printemps désastreux. Pour cette raison, certains établissements de Haute-Marne, comme le Castel la Forge Sainte Marie à Thonnance-Les-Moulins, font figure d’anomalies en annonçant un bilan de saison supérieur de 10 % par rapport à 2015 et des commerces annexes en pleine forme. Ce dernier point est d’autant plus étonnant que la consommation des campeurs constitue un sujet d’inquiétude comme l’explique Roland Quincieux. « Le manque d’argent que l’on sent depuis quelques années semblent s’accentuer. Beaucoup de nos clients consacrent la plus grande partie de leur budget à l’hébergement. Pour le reste, ils se ravitaillent principalement dans les grandes surfaces. Quand ils viennent consommer, c’est souvent le minimum avec, par exemple, deux parts de frites ou deux pizzas… pour quatre ».

Hauts de France : Des résultats moyens

Quel que soit le département considéré, cette saison ne laissera pas un souvenir impérissable chez les professionnels de la HPA des Hauts de France.

Dans le Pas-de-Calais, le président de l’HPA Hubert Parent considère que « les très bons mois de juillet et août sur la côte ne compensent pas un début de saison très mauvais ». Pour Jean Pierre Tessier dans le Nord, « le mois d’août durant lequel beaucoup ont affiché complet et un mois de septembre qui s’annonce intéressant pourraient combler une partie du retard pris au début de la saison ». En Picardie, Laurent Pruvost, président régional de la Fédération, met en cause une avant saison très mauvaise avec dans certains établissements des baisses sur le passage allant de 10 à plus de 30 % qu’une fin de saison, qui s’annonce pourtant très bonne, ne parviendra pas à combler. Le cas de la Somme est un peu particulier avec un très bon mois de juin grâce aux nombreuses cérémonies autour du « Centenaire de la Grande Guerre » qui ont fait venir du monde dans les campings.

Néerlandais et britanniques en forte baisse

En ce qui concerne la clientèle étrangère, deux tendances se dégagent. D’une part, la clientèle néerlandaise est nettement en baisse. « Dans le meilleur des cas, ils sont arrivés beaucoup plus tard que les autres années », résume Hubert Parent. D’autre part, la chute du nombre de touristes britannique se poursuit, voire s’accentue. En cause bien entendu, le problème des migrants à Calais qui pousse de nombreux sujets de sa Gracieuse Majesté à bouder la France ou tout au moins à éviter le nord du pays en passant par les ports belges ou normands. Toujoursà propos des anglais, Laurent Pruvost pour la Picardie parle « d’une baisse catastrophique qui s’ajoute à la baisse catastrophique de 2015 ». Une éclaircie, cependant, dans le Nord où Jean-Pierre Tessier note une forte hausse de la clientèle allemande.

Signe d’une crise toujours présente, cette année encore les résultats des commerces annexes ne seront pas bon avec, cependant, des nuances d’un département à l’autre. Dans le Pas-de-Calais, Hubert Parent considère que « ça tourne mais avec de petites additions ». Dans le Nord, le bilan est encore moins bon, Jean-Pierre Tessier notant une baisse comprise entre 30 et 50 % des chiffres d’affaires. Seule la Picardie fait figure d’exception avec, comme le précise Laurent Pruvost, « un bilan très satisfaisant ».

Clientèle traditionnelle dans le nord de la France, la hausse de la demande en matière de résidentiels constitue un réel motif de satisfaction pour les professionnels de la HPA. La hausse des demandes observée ces deux dernières années s’accentue avec désormais des… listes d’attentes et des clients qui mettent des options sur les emplacements appelés à se libérer. Jean-Pierre Tessier apporte un bémol. « Les résidentiels progressent… mais pas partout ».

Ile-de-France : une saison à oublier

Si l’Euro de Foot a été l’occasion de bien booster la fréquentation (étrangère) de certains camping (dont celui de Paris) avant la saison, l’ambiance est néanmoins plutôt morose du côté de l’HPA francilienne.

« Au camping International de Maisons-Laffitte (Yvelines), nous avons tout cumulé (inondation obligeant le camping de fermer une semaine en début de saison même si les dégâts ont été limités), effet attentat, grèves… », se désole Gérard Mille, directeur Marketing du groupe Sandaya. « Les étrangers ont boudé la destination Paris. Nous sommes en baisse de 20 % dans ce camping ».

En Seine-et Marne, le propos est quasiment identique. « Nous maintenons notre chiffre d’affaires locatif grâce aux ouvriers en déplacement. Ce n’est pas notre clientèle habituelle, mais sans elle, nous serions en baisse », confesse Sophie Baudoin du camping Les Etangs Fleuris à Touquin (Seine-et-Marne). « Et pour le passage en juillet et août, nous sommes en baisse de 40 %. » Son explication : « Paris fait peur ». D’ailleurs, certains clients qui avaient réservé et payé 30 % de leur séjour n’ont pas hésité à annuler leur venue quitte à perdre de l’argent. « Ce phénomène touchait même les longs séjours ». Et ceux qui étaient là, ont écourté leur séjour en n’allant même pas à Paris, se contentant d’une sortie au parc Disneyland. « Effectivement, depuis notre camping Le Chêne Gris à Pommeuse (77), les déplacements en transport en commun vers Paris ont été moins nombreux », confirme Erwin Merckx, directeur général d’Iris Parc (quatre campings). « Au début de la saison, nous étions à -25 % pour finir la saison à -15 %. L’effet attentat s’est estompé au fil de la saison. » Au Chêne Gris les Néerlandais (65 % de la clientèle) est en baisse de seulement 5 %. « En revanche, les Belges sont en forte hausse ».

La Nouvelle Aquitaine : le grand écart

Forte de trois anciennes régions que sont l’Aquitaine, le Limousin et la région Poitou-Charentes, la Nouvelle Aquitaine connaît des résultats peu homogènes selon les endroits.

Très mal engagée sur fond de météo maussade, la saison a décollé pour tous les départements de « l’ancienne » Aquitaine fin juillet, atteignant ensuite des sommets de fréquentation jusqu’aux derniers jours d’août. « 82% des gestionnaires de camping qualifient la haute saison de réussie » a dévoilé l’enquête de l’ex-Comité régional du tourisme d’Aquitaine. La hausse de la clientèle hexagonale a compensé le léger recul des touristes étrangers, lesquels avaient déjà baissé de 0,6%, l’an dernier. C’est surtout le littoral, du pays basque à la pointe du Médoc, qui a fait carton plein jusqu’au début septembre. « On devrait égaler la saison 2015 laquelle avait enregistré un bond de 13% par rapport à 2014 et même 17% sur le Bassin où cet été on a vu des Belges, ce qui est nouveau » constate Lionel Pujade président du SDHPA 33. Sur le littoral basque, Philippe Kehring, camping Euskalduna **** à Hendaye s’affirme ravi d’une saison sans doute supérieure à l’an passé.

 

Des promos pour doper la saison

 

En avant-saison pour doper le remplissage de ses 95 mobile-homes, le gestionnaire a lancé avec succès des promotions de dernières minutes, voire a surclassé les couples dans un mobile-home de six places disponible : « jusqu’au 15 septembre tous mes résidentiels sont complets. Et je ne suis pas le seul ».

Dans les Landes, François Champetier de Ribes le président du Syndicat HPA s’inquiète : « Certes le nombre de nuitées est plus important, mais au prix de marges rognées, ce qui forcément va impacter les investissements futurs ». En Dordogne, le président Gé Kusters relève « l’avant-saison a été maussade et le début de saison a cumulé les problèmes, météo et mauvaise image de la France en raison des grèves, des inondations. Début juillet on était sur des taux de remplissage de 25 à 30%. Forcément on a vu passer des promos à 99 euros la semaine en locatifs trois étoiles et 120 euros en quatre voire cinq étoiles.  J’ai moi-même tenté les 15% de remise (ndlr au  Paradis *****) le succès a été mitigé, trois séjours vendus. Je n’ai pas insisté.

 

Succès des emplacements premium

Olivier Léger du Castel Saint Avit Loisirs ***** table sur + 7% sur les séjours, mais – 4 % en termes de nuitées « car les gens sont venus plus nombreux mais moins longtemps ». Il détaille : « la clientèle française a cru de 3 %, les Néerlandais de + 10 % et les anglais ont chuté de 9%. Au final on devrait faire sensiblement comme l’an dernier, qui avait été excellente, + 10% ». 

En Lot-et-Garonne, le président Bruno Engrand précise « Après un printemps pourri le bilan est très contrasté. Les plus gros campings se maintiennent, mais les petits ont beaucoup souffert. Sur son propre établissement, le 4 étoiles, Yelloh Village Château de Fonrives, la hausse attendue de 4 % du chiffre d’affaires provient du haut de gamme et services à la clef « Cette année on a même aménagé cinq emplacements nus en prémium, avec barbecue, pergola, sol stabilisé pour les véhicule. Gros succès, on va l’étendre l’an prochain ».  Au final, faire mieux que les 15,6 millions de nuitées de la saison 2015, (+5%/2014) en Aquitaine, sûrement ; en chiffre d’affaires, c’est à voir… 

Satisfaction en Charente-Maritime

En Charente-Maritime, un grand sourire est de mise. Si la pré-saison (le mois de juin) a été difficile, en revanche tous les indicateurs concernant juillet et août sont au vert. « Tous les retours que j’ai reçus sont bons, voire très bons, explique Jean-Baptiste Dagréou, représentant départemental de la FNHPA. La plupart des 235 campings ont fait le plein. Bien sûr, nous constatons un tassement du poste restauration mais la tendance n’est pas nouvelle… » Sans pouvoir avancer de chiffre précis pour le moment, il apparaît que la saison 2016 est globalement meilleure que celle de l’an passé.

 Même son de cloche dans le département de la Charente où la météo excellente a profité à l’hôtellerie de plein air. Lidewij Froger, du camping Castel Les Gorges du Chambon **** à Eymouthiers confirme la tendance. « Nous avons accueilli davantage d’étrangers cet été : les touristes néerlandais, anglais, allemands, voire irlandais, sont venus plus nombreux. En revanche, les français ont un peu boudé notre établissement, sans avoir d’explication pour le moment. Ce qui est sûr, c’est que juillet et août ont été bons. »

 Dans les Deux-Sèvres, la tonalité est différente car la saison semble en demi-teinte. Une appréciation avérée par Karine Morin qui gère deux établissements, Le Martin Pêcheur **** à Magné et Le Lidon *** à St-Hilaire-La-Palud. Dans le même temps, ce département ne bénéficie pas d’une forte image en matière de tourisme et souffre d’être limitrophe de deux « poids lourds » du secteur que sont la Vendée et la Charente-Maritime.

 

Dans la Vienne, les professionnels affichent un optimisme général qui fait écho à une saison perçue comme bonne. « Très bonne même surenchérit Franck Fravalo du camping  Castel Le Petit Trianon de Saint-Ustre **** à Ingrandes ». Un petit bémol tout de même du côté de Marc Boucher, camping « Les Peupliers » (****) à Couhé. « Chez nous, la saison a vraiment commencé après le 14 juillet. Et les clients Néerlandais ont tardé à venir. »

Et soulagement dans le Limousin

Enfin, dans le Limousin, les professionnels semblent pousser un gros soupir de soulagement comme l’a constaté le Président régional Christian Graffeuil. « Le début de saison a été assez compliqué à cause de différentes raisons comme la météo, les grèves, l’absence de ponts, etc. Heureusement, à partir de la mi-juillet et jusqu’à fin août, les établissements ont fait le plein ». Par ailleurs, à fin août, septembre s’annonçait plutôt bien.

En Limousin, comme dans d’autres régions, l’absence des Néerlandais s’est clairement fait sentir. « Notre clientèle néerlandaise traditionnelle qui, d’habitude nous permet de « muscler » nos avant-saisons, n’est arrivée qu’à partir de la mi-juillet pour repartir avant fin août ». Pour Christian Graffeuil, la bonne surprise, c’est une clientèle de proximité qui a remplacé en grande partie les Néerlandais, expliquant ainsi des résultats plus que corrects. « Ils réservent le plus souvent au dernier moment et sont à la recherche de séjours sympas pas trop loin de chez eux ».

  

Normandie : l’inverse de 2015

« Bon départ, arrivée poussive », c’était le bilan normand de 2015.

Pour cette saison, on retiendra un résultat complètement opposé. Météo, inondation du bassin de la Seine, conflits sociaux ont littéralement pourri l’avant saison normande et juillet s’est révélé globalement inférieur à celui de l’an dernier, même si le taux d’occupation des terrains est tout de même allé en  croissant au fil des semaines. Et finalement, après cette entrée en saison plus que moyenne, c’est un mois d’août heureusement de  très bon niveau, bien aidé par une météo on ne peut plus favorable, qui sauvera cet exercice. On retient par ailleurs pour l’ensemble de la région, une augmentation des courts séjours, de proximité et de dernière minute. Si la région demeure un pôle d’attraction touristique majeur elle a néanmoins souffert cette année d’une forte baisse impactant inévitablement les campings. Il n’apparait pas nettement toutefois de désaffection évidente d’une nationalité de touristes.

Occitanie : les Français bel et bien présents

Avec ses treize départements, la nouvelle région Occitanie (Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées) enregistre une saison correcte avec il va sans dire des disparités liées à la topographie des lieux.

Sauf effondrement des valeurs de fréquentation dans une arrière-saison, climatologiquement prometteuse, le Languedoc-Roussillon devrait afficher un bilan 2016 très positif, notamment grâce à des taux de remplissage exceptionnels en août sur le littoral méditerranéen. « Des professionnels du bord de mer évoquent des chiffres supérieurs à 2015 et 2014, du même niveau que 2013. C’est surtout dû à la clientèle européenne qui a choisi cette année de ne pas quitter le continent pour prendre des vacances au soleil le plus au sud possible. D’ailleurs sans brader leurs tarifs, nos confrères espagnols et portugais font une saison exceptionnelle » explique Jean François Bey le président régional de la fédération HPA. L’euphorie est palpable dans les deux principaux pôles que sont les Pyrénées-Orientales et l’Hérault. La satisfaction est affichée en Lozère, « parce qu’il existe aujourd’hui une véritable clientèle qui veut du calme, de l’authenticité et pas la cohue du bord de mer », estime Jean-Paul Gély responsable départemental. Le point de vue est plus mitigé dans l’Aude et le Gard, notamment dans l’arrière-pays avec des performances très variables d’un établissement à l’autre, là où le trou d’air commercial s’est fait sentir en juillet, dans le prolongement d’un début de saison pluvieux et sans les habituels ponts de Mai. Les réservations se font de plus en plus tardives. « Mais l’acte d’achat se situe bien en amont. Et aussi le choix de la destination alors qu’on sent que les Français ont à nouveau envie de consommer » ajoute Jean François Bey. Outre donc le boum de la clientèle franco-française, on note ici une indéfectible fidélité des Belges, la présence des Allemands, des Britanniques mais en colonie plus resserrée,  la relative rareté des Néerlandais, la montée en puissance des vacanciers espagnols et surtout des visiteurs de pays de l’est de plus en plus nombreux.

Début de saison compliqué en Midi-Pyrénées

Les départements de Midi-Pyrénées n’ont pas échappé au naufrage du début de saison. Mais le mois d’août de fréquentation exceptionnelle a contribué à rétablir l’équilibre grâce, notamment à la présence renforcée de la clientèle française.  Ce qui a permis également de compenser un mois de juillet toujours moyen notamment pour les établissements qui ne sont pas en bord de mer. « Entre le temps exécrable et les conflits sociaux, en avant-saison, personne n’avait envie de partir en vacances. Mais la météo très bonne de cet été nous a permis de renverser cette tendance. Cette saison sera correcte, très correcte même, à peu près semblable à 2015 » estime Michel Dubié le président régional de la fédération midi-pyrénéenne. Ces observations couvrent à la fois les campings des Pyrénées et du sud du Massif Central (Aveyron, Tarn, Lot).  Michel Dubié annonce toutefois de résultats mitigés selon la nature-même des campings. « Les établissements de chaînes, avec de la visibilité digitale et une offre riche en services et animations s’en sortent beaucoup mieux que les petites entreprises familiales. On ne peut plus se permettre de ne proposer que de l’hébergement » poursuit-il.  Pour les emplacements nus, la réservation de dernière minute est devenue un sport international et pas seulement pour les campeurs de passage. Le très beau temps observé en pleine saison a permis de maintenir la consommation de produits annexes à un très fort niveau alors que se dessine clairement le développement des pratiques sportives outdoor : VTT, randonnées à pied ou à vélo électrique et sports d’eaux vives. Outre la fréquentation massive des français au grand soleil de l’été, on note un développement intéressant dans les Pyrénées françaises de la clientèle espagnole en fin de pleine saison.  

PACA : entre très bon et très mauvais

La région Provence-Alpes-Côte d’Azur affiche un bilan très divers selon les départements.

Les bonnes nouvelles viennent du Var qui présente des taux d’occupation élevés et souvent en hausse par rapport à l’an passé. La fédération varoise fait part d’un taux d’occupation de 83 % en juillet contre 77 % en 2015 et de 93 % en août, c’est-à-dire identique à l’an passé. Ici l’avant saison, a été également meilleure qu’en 2015 avec un taux d’occupation de 62 % en juin (+ six points).

Autre département à afficher un sourire : les Hautes-Alpes. Certes l’avant saison a été mauvais avec peu de passage « alors que nous sommes sur un circuit », précise Roland Roussel, président du Syndicat départemental. « En revanche, août a été excellent avec une saison qui s’est étiré jusqu’à la fin du mois. « Nous avons revu les Italiens ».

Le Luberon tire son épingle du jeu

Dans les Bouches-du-Rhône et dans le Vaucluse, les syndicats départementaux évoquent pour leur part une saison moyenne avec un mois de juillet en baisse. « L’Euro de foot a quand même boosté l’avant saison, mais juillet a été compliqué », reconnaît Cyril Urios du syndicat HPA 13.

« On ne peut plus compter sur les juillettistes », résume de son côté Emilie Hédiard du camping Airotel la Sorguette *** à L’Isle-sur-la-Sorgue dans le Vaucluse. Dans ce département, la saison a été globalement moyenne voire mauvaise pour certains comme l’explique Jeannine Guindos, présidente du syndicat départemental. « On réalise une saison moins bonne qu’en 2015. En juillet, nous enregistrons une baisse de 22 %. » Dans le département, le Luberon tire néanmoins son épingle du jeu. « En début de saison nous avons eu peur, mais au final nous faisons une excellente saison. En juin il a fait très beau et nous avons eu du monde, ce qui n’était pas dans les autres régions », souligne Laurence Delfosse du camping Le Luberon à Apt.

Saison catastrophique dans les Alpes-Maritimes

Reste que le bémol en région Paca vient d’une part des Alpes-de-Haute-Provence et d’autre part des Alpes-Maritimes.  « En juin, la saison s’annonçait bien, mais juillet a été très dur », explique Edouard Magret, président du Syndicat HPA 04. « Les Néerlandais ont été totalement absents. Les campings habitués à accueillir cette clientèle ont vraiment souffert ». Heureusement, ma météo a permis de sauver les ventes annexes (boissons, glaces…).

Reste les Alpes-Maritimes où la saison n’a jamais vraiment démarré. « La saison a été catastrophique », résume Yves Monferran, président du HPA. « Avant la saison, l’actualité médiatique s’est concentrée sur les campings fermés par la préfecture à la suite des inondations d’octobre. Avec ces fermetures, 18 % des emplacements du département ont disparu », explique-t-il. « Avant les événements de Nice du 14 juillet, la saison n’avait pas débuté. Finalement, elle n’a pas jamais commencé ». Pour certains, 2016 marque leur pire saison. Yves Monferran envisage une baisse globale de 20 %.

Pays de la Loire : Tassement de la fréquentation

Globalement, même si la fréquentation est un peu en retrait par rapport à 2015, la saison 2016 est jugée plutôt bonne par la majorité des professionnels.

Selon le baromètre de conjoncture réalisé par l’Agence régionale des Pays de Loire 65 % des campings ont connu une fréquentation égale ou supérieure à 2015. Les réservations démarrées dès janvier laissaient envisager une bonne saison mais à partir d’avril la tendance s’est inversée et une majorité de professionnels démarraient le mois de juin avec un retard de réservations pour juillet et août. Cette tendance des réservations pour la haute saison s’est accompagnée d’un mauvais début de saison sur avril, mai et juin que les professionnels expliquent notamment par la mauvaise météo, le contexte social, les vacances de Printemps trop précoces. La saison a véritablement démarré avec le week-end du 14 juillet, une majorité réussissant à faire le plein les deux dernières semaines de juillet (alors qu’en 2015 la dernière semaine avait été difficile) et tout le mois d’août. La bonne météo de début de mois permet d’espérer un bon mois de septembre.

Pour Jean-Christophe Drapeau, président de l’HPA de Loire Atlantique : « La météo et la clientèle française ont sauvé une saison concentrée du 14 juillet au 27 août. La clientèle britannique est en baisse, surtout sur l’avant saison, de même que la clientèle néerlandaise. Nous avons manqué de visibilité pendant toute la saison, avec beaucoup de dernière minute et des réservations tardives».

Selon Franck Chadeau, président de la Fédération vendéenne : « Jusqu’au week-end du 14 juillet, pour la grande majorité, la saison était mauvaise, en forte baisse par rapport à 2015. Heureusement la météo favorable a relancé l’activité avec un bon remplissage de dernière minute sur la deuxième quinzaine de juillet. Août a été souvent complet jusqu’à son terme et septembre a bien démarré. Nous avons connu un recul de la clientèle anglaise mais un retour des Irlandais et des Belges ». Au final, malgré son démarrage difficile, la saison vendéenne se révèle convenable, avec toutefois un tassement des activités annexes. Selon Vendée Expansion, 63 % des campings témoignent d’une fréquentation identique ou supérieure à celle du bon millésime 2015. Dans son étude de tendances, la fédération vendéenne annonce une baisse du chiffre d’affaires des activités annexes pour 57 % des terrains.

Le Maine-et-Loire s’inscrit dans la tendance régionale. Anjou Tourisme annonce une saison globalement stable pour les campings, des clients treÌ€s regardants sur leur budget et des séjours plus courts. « Nous réussissons à maintenir notre chiffre d’affaires de la très bonne année 2015 mais nous avons ajouté quelques mobile-homes sans lesquels nous aurions été en léger recul », confie Brigitte Saint-Cast, du Castel Domaine de la Brèche, Varennes-sur-Loire. Mais certains campings qui ont subi des inondations en raison des crues de la Loire ont vu leur activité entravée jusqu’à mi-juillet et n’ont pas réussi à compenser sur fin juillet et août.

Bretagne : La bonne fin de saison ne compense pas le mauvais début

La Bretagne a connu un mauvais début de saison que les professionnels expliquent par de multiples raisons : week-end de pâques et vacances de printemps trop tôt, conditions météo, seulement un pont et un weekend prolongé en mai, contexte social.Selon le CRT Bretagne, le taux de professionnels de l’HPA satisfaits ne dépasse pas les 34 % pour les mois d’avant-saison et tombe même à 24% pour juin. Il a fallu attendre le 14 juillet pour voir la saison démarrer. Grâce à une météo favorable la deuxième quinzaine de juillet a été plutôt bonne. Mais malgré cette bonne deuxième quinzaine, seulement 43 % des patrons de campings bretons sont satisfaits du mois de juillet. Le mois d’août très bon dans sa totalité et septembre s’annonce bien. Mais pour une majorité des campings breton, cette bonne fin de saison  ne permettra pas de compenser le mauvais début. Pour Nicolas Dayot, président de l’UBHPA« C’est le soleil qui sauve la saison. Il semble aussi qu’à l’inverse de beaucoup de régions françaises, les campings  bretons  aient connu une hausse des clientèles étrangères, surtout allemande et hollandaise. Même notre principale clientèle étrangère, la clientèle anglaise est en progression malgré le contexte ».

Pas d’effet Brexit

Cette tendance régionale se retrouve de manière homogène dans les propos des quatre présidents départementaux.
En Finistère, pour Nicolas Dayot :« En avril, mai, juin une majorité de terrains est en recul par rapport à 2015. Juillet est plus mitigé grâce à une bonne deuxième quinzaine. Août a été très bon jusqu’au 27 et septembre démarre bien »
En Morbihan pour Gaël Robic : « Nous avons eu moins de passage en juin, ainsi que des annulations de séjour de Britanniques suite aux grèves et aux pénuries de carburants. Juillet, même sur la deuxième quinzaine, les locatifs ont été difficiles à louer. Août a été bon mais il ne peut à lui seul faire une bonne saison. Le début de septembre est bon avec du passage, notamment des camping-caristes.
En Ille et Vilaine pour Gaël du Jonchay, le président de l’HPA départementale « Ouf ! On s’en sort plutôt bien alors qu’au départ le calendrier et le contexte économique et social jouaient contre nous. S’est ajouté une mauvaise météo jusqu’en juillet. Malgré cela le niveau d’activité est proche de celui de 2015. Nous devons nous habituer à avoir des disponibilités à trois semaines et à ne pas paniquer. Les Anglais sont venus. Il n’y a pas eu cette année d’effet brexit. Mais tout cela est fragile : le résultat aurait pu être catastrophique si le soleil n’avait pas été là en août ».
En Côtes d’Armor pour Catherine Vervel : « La saison a démarré mi juillet. Ces deux semaines de juillet et les quatre d’août on permis de limiter la casse ».

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