Saison 2014 : Envie d’être optimistes

Par La rédaction 19/05/2014

Interrogés fin avril-début mai, vous êtes partagés quant au déroulé de cette saison 2014. Très rarement inquiets, vous êtes soit incertains en raison de réservations de plus en plus tardives, soit optimistes à la lecture de vos premiers chiffres. Globalement, la saison se présente mieux que la précédente!

Interrogés fin avril-début mai, vous êtes partagés quant au déroulé de cette saison 2014. Très rarement inquiets, vous êtes soit incertains en raison de réservations de plus en plus tardives, soit optimistes à la lecture de vos premiers chiffres. Globalement, la saison se présente mieux que la précédente!

L’optimisme prévaut

En juin 2012, il y a tout juste deux ans, nous vous avions interrogés comme chaque année sur la saison à venir. A l’époque, votre sentiment était partagé entre incertitude et optimisme. Nous avions titré alors : « Optimisme teinté d’interrogations.» Deux ans plus tard, c’est le même sentiment qui se dessine. Même si vous avez de bonnes raisons d’être optimistes, vous préférez rester prudents. D’ailleurs, à la question « Etes-vous optimistes, incertains ou inquiets ? », vous donnez la même réponse qu’en 2012.

Contrairement à l’an passé où vous étiez très, très incertains sur la saison 2013, cette année, on constate une nette pointe d’optimisme. Et si finalement vous étiez sereins ? C’est en tout cas ce que laissait entendre la FNHPA lors d’un récent point de presse (lire L’OT de mai) qui envisageait la saison avec sérénité après une saison 2013 qui, selon l’Insee, s’était soldée avec trois millions de nuitées en plus pour les campings.

« Les ponts de mai ont été corrects et le niveau des réservations pour la saison est plutôt bon », nous confient les gestionnaires les plus optimistes. « Ça part bien », confirment d’autres hôteliers de plein air. « Pour le moment, les voyants sont au vert. Attendons la saison.» Voilà pour les plus optimistes. Mais ceux qui nous ont fait part d’un certain retard ne sombrent plus dans un pessimisme de circonstance. Ils préfèrent ne parler que de retard et non de baisse. « L’an dernier, nous avions beaucoup de retard. Et finalement, la saison a été bonne. J’ai décidé de ne plus m’affoler en comparant sans cesse mes niveaux de réservations », nous confiait une gestionnaire de camping.  « D’ailleurs, vous m’auriez appelé un mois plutôt, je vous aurais fait part d’une grosse inquiétude. Mais actuellement les réservations sont bien reparties. Je ne stresse plus.»

En effet, le comportement des clients a changé ces dernières années et vous vous êtes adaptés. A commencer par la prise en compte des réservations de dernière minute qui, au final, permettent de sauver et même de réussir sa saison. « Il est fini le temps où juillet et août étaient entièrement réservés dès la fin février ou début mars », rappelle Jean-Christophe Drapeau, président de l’HPA Loire-Atlantique.

Même le retard des Néerlandais ne semble plus vous inquiéter. « Comme tous les quatre ans en période de Coupe du monde de foot, ils attendent l’élimination de leur équipe pour venir », souligne un gestionnaire ardéchois.

Certes, avec une clientèle qui réserve de plus en plus tardivement en espérant trouver une bonne promotion de dernière minute, la crise qui persiste, un début de mois de juillet toujours compliqué et une météo qui reste évidemment imprévisible, nombre de gestionnaires préfèrent raisonnablement se déclarer incertains pour 2014. Mais, en ce début de saison, l’envie de rester malgré tout optimistes au regard des premiers chiffres est bien réelle.

Et si 2014, marquait une fois de plus, une année record pour les campings ?

Mieux qu’en 2013

Alors que l’an dernier à la même époque, vous étiez majoritairement incertains quant à la réussite de votre saison, cette année se présente sous de meilleurs auspices. La carte de France se partage globalement en deux, entre les départements résolument optimistes et ceux qui sont encore incertains. Comme le montre la carte de France 2014, trois départements seulement nous ont fait part d’une réelle inquiétude. Ils étaient seize dans ce cas l’an dernier.

Retrouvez la tendance dans votre département :

Ce que pensent les campings du nord-ouest

Du Nord-Pas-de-Calais au Pays de La Loire, en passant par l’Ile-de-France, la Picardie, le Centre, la Normandie et bien sûr la Bretagne, la saison semble plutôt bien engagée.

  • Bretagne : confiance, avec une marge d’incertitude…

Pour les différents présidents départementaux, trois tendances traversent l’HPA bretonne : une meilleure avant-saison, un manque de visibilité pour juillet et août et une disparité entre établissements.

Le calendrier et la météo ont favorisé la fréquentation sur les vacances de printemps, le week-end de Pâques et le pont du 1er Mai. Et pour Gaël du Jonchay, président HPA d’Ille-et-Vilaine, interrogé mi-mai, cela devait se poursuivre avec un pont de l’Ascension et un week-end de la Pentecôte plus tardifs.

Si le niveau de réservations rejoint ou dépasse ceux de 2013 et 2012 à la même date, comme les années précédentes, il reste encore beaucoup de disponibilités pour juillet et août et la saison se jouera sur les dernières minutes. Ainsi, pour Marie-Noëlle Communal, présidente en Morbihan : « Nous sommes confiants mais avec une marge d’incertitude liée au facteur météo », et pour Gaël du Jonchay : « Nous sommes actuellement au niveau de 2012 mais cela demande à être confirmé en raison de la forte part de réservations tardives.»

Pour Nicolas Dayot, président de l’Union bretonne et président en Finistère : « Nous sommes de plus en tributaires de la météo. Comme les agriculteurs, notre récolte n’est bonne que si la météo a été favorable, sauf à disposer d’équipements couverts pour garantir… notre récolte.»

Et ce sont justement les équipements, notamment les équipements aquatiques couverts qui, avec la communication, sont le plus souvent avancés pour expliquer les différences de performances entre établissements. « Notre clientèle demande des équipements aquatiques couverts, surtout sur les ailes de saison et ces équipements sont devenus déterminants en termes de fréquentation, plus encore peut-être que l’emplacement du camping », note Nicolas Dayot.

  • Normandie: la bonne année?

1944-2014. A l’occasion du 70e anniversaire du Débarquement allié, et des festivités qui sont organisées à cette occasion, c’est l’optimisme qui fond sur la Normandie. Joëlle Rohaut, présidente HPA régionale, le rappelait encore récemment : «Nous le vérifions à chaque fois, les anniversaires décennaux sont toujours favorables à notre activité, amenant davantage de touristes sur la région. » Les cérémonies commémoratives, avec les chefs d’Etats sont encore un plus pour la région « jusqu’à une heure de route des lieux de cérémonies, les campings ont rapidement fait le plein de leurs locatifs». Et la présidente régionale d’ajouter que «cette publicité faite à la Normandie rejaillit sur les années suivantes». Ainsi, outre les perspectives positives pour 2014, c’est peut-être même pour 2015 et 2016 que l’on peut espérer de bonnes retombées.

Pour l’heure en tout cas, les prédictions datant de quelques semaines se vérifient. Pour l’ensemble des campings normands, il semble que l’avant-saison soit satisfaisante. «Les vacances de Pâques ont été bonnes et les ponts de mai aussi », nous confiait la gestionnaire de L’aiguille Creuse, HHHH, Les Loges (Seine-Maritime), annonçant également de l’avance sur les réservations de haute saison. Un optimisme que tempèra à peine le nouveau président HPA Manchot, Patrice Laurent, « pour les campings de l’arrière pays, la situation est tout de même un peu différente et la météo restera un facteur déterminant. »

Autre bon point pour la (Basse) Normandie cette année, les Jeux équestres mondiaux, qui se dérouleront du 23 août au 7 septembre sur différents sites des départements de Manche, Orne et Calvados, et amèneront vers les campings une foule de passionnés.

  •  Pays de la Loire, un été… sans visibilité

 Dans toute la région, la saison a bien démarré. Le week-end de Pâques et le pont du 1er Mai, tombant en même temps que les vacances en Ile-de-France, a permis de bien remplir les locatifs. Le pont du 8 Mai a été décevant en raison de la météo et de la difficulté de bien vendre deux ponts très rapprochés.

Au moment de boucler ce numéro, à en juger par le niveau des réservations, le pont de l’Ascension promettait d’être excellent… A condition que la météo et les dernières minutes soient favorables.

Et pour juillet-août ? Partout on s’accorde pour dire qu’à mi-mai, on est au même niveau de réservations qu’en 2013 ou 2012, ce qui équivaut à reconnaître que l’on a toujours aussi peu de visibilité sur le résultat global du millésime. Ainsi, pour Franck Chadeau, le président vendéen : « Comme l’an dernier à la même époque, le niveau des réservations est satisfaisant, mais il reste des disponibilités et il ne faudrait pas qu’il y ait de rupture dans les réservations.» Les exploitants ont encore le scénario 2013 en mémoire : la mauvaise météo avait d’un coup stoppé des réservations pourtant bien lancées. Même analyse pour Jean-Christophe Drapeau, le président de Loire-Atlantique : « Nous sommes au même niveau que l’an dernier avec toutefois des disparités entre les campings. Et nous n’avons pas de visibilité définitive sur la saison.» Après le littoral à l’horizon non dégagé, qu’en est-il de l’intérieur ? En Maine-et-Loire, le niveau des réservations est égal, et parfois supérieur, à l’an dernier. Ainsi pour David Téboul, du camping Chantepie, HHHHH, à Saumur : « Nos réservations sont 20% au-dessus de l’an dernier, y compris pour les emplacements nus.» Pour Mickaël Goachet de Camp’In Ouest, la situation est contrastée : « Si, en Sarthe, le site de la chaîne enregistre une progression de 10% pouvant peut-être s’expliquer par l’adhésion à Flower et une meilleure notation sur les sites d’avis après réfection des sanitaires, celui de Mayenne accuse une baisse de 12% que les réservations tardives permettront peut-être de résorber. »

Coté clientèles étrangères, les Allemands et les Belges se maintiennent, les Britanniques progressent et la tendance baissière des Néerlandais de 2013 se confirme, aussi bien en vente directe que par l’intermédiaire des tour-opérateurs.

  •  Nord/Pas-de-Calais/Picardie : On y croit !

Un vent d’optimisme semble souffler au nord du pays avec un niveau de réservations sensiblement supérieur à celui de 2013 à la même période, soit une hausse de 5 à 10% suivant les départements. Entre autres raisons d’être confiants, les exploitants peuvent se reposer sur une avant-saison très nettement supérieure à 2013, montant jusqu’à 10% de résas en plus dans le Nord. Pour Laurent Pruvot, président HPA de Picardie : « Les efforts que nous avons faits ces dernières années en matière de locatifs et d’équipements sont en train de porter leurs fruits.» Jean-Pierre Tessier, président départemental du Nord, note une forte augmentation de la clientèle de proximité française (jusqu’à la région parisienne) avec une proportion importante de « séjours aidés » (bons Vacaf notamment). Quant aux Hollandais, leur nombre se révèle en baisse dans certains départements, contrairement aux Anglais qui semblent revenir de manière sensible.

Hubert Parent, le responsable HPA du Pas-de-Calais, met cependant un léger bémol à cet optimisme. « La saison s’annonce bien avec cependant une inquiétude à propos des projets de raccourcissement des vacances d’été. En quelques années, à cause de l’évolution des dates de fin de cours et de rentrée des classes, la haute saison a diminué d’une semaine, nous obligeant à faire de gros efforts sur le hors-saison pour compenser.»

  •  Centre/Ile-de-France, où sont les Néerlandais ?

Les années passent, mais le constat reste le même : les Néerlandais se font toujours autant attendre. « Depuis deux ans, cette clientèle est particulièrement en baisse. C’est encore le cas cette année», confie Régis de Lussac, président de la fédération HPA du Centre à la lecture des chiffres de fin avril. « Pour l’avant saison, les rares campings ouverts dans notre région sont contents. Il a fait beau en avril. Et les ponts de mai devraient être satisfaisants ». Pour le reste de la saison, le retour des Britanniques amorcé l’an dernier semble se confirmer, notamment du côté des Irlandais. Des propos confirmés par Laurent Cherrier du camping Sites et Paysages Les Saules à Cheverny (41) : « Pour l’ensemble de la saison, nous constatons une hausse de 10 % de la clientèle anglaise. (+ 30 % en avril). Mais les Néerlandais sont en baisse ». Au global, fin avril, il annonce une hausse de 15 % des réservations pour la saison.

En région parisienne, la saison s’envisage avec optimisme. Après une fréquentation en hausse en  avril et des ponts de mai meilleurs que l’an passé, les mois de juillet et août devraient bien se passer. « En avant saison, on enregistre une augmentation de la clientèle de proximité », confie Philippe Dwawer du camping Le Village parisien ****, 250 emplacements, à Varreddes (Seine-et-Marne). « Mais également plus d’Espagnols et autant de Néerlandais que l’an passé ». Pour la saison, le camping annonce des réservations légèrement en avance par rapport à l’an dernier.

Ce que pensent les campings du nord-est

De l’Alsace à la Bourgogne, en passant par la Lorraine, la Champagne-Ardenne et  la Franche-Comté, les gestionnaires de campings oscillent entre optimisme et incertitude.

  • Champagne-Ardenne/Alsace-Lorraine : bien parti !

Denis de Marville, président de la région Lorraine, résume bien l’ambiance générale. « L’an dernier en fin de saison, nous étions assez pessimistes, nous demandant ce que nous réserverait 2014. Pâques à très bien marché et nous affichions complet sur les longs week-ends du mois de mai. Par ailleurs, même si les réservations sont encore un peu timides, elles sont d’ores et déjà meilleures que l’an dernier à la même époque.»

En Champagne-Ardenne, le constat est le même. L’avant-saison a été bonne. Certains tempèrent cet enthousiasme comme Alfred Roettele dans le Bas-Rhin, qui évoque quelques établissements dont le taux de réservations est dangereusement bas. De même, dans le Haut-Rhin, Roland Quincieux, président départemental HPA, évoque des trous début juillet, qu’il attribue aux dates de vacances scolaires de plus en plus tardives.

Les différents responsables HPA dégagent quelques tendances. Ainsi, si l’on note une très nette augmentation du nombre d’Allemands et de Belges, en revanche, le nombre de Hollandais semble vouloir continuer à baisser. Denis de Marville évoque aussi la durée des séjours. « Que ce soit pour les longs week-ends ou pour l’été, la durée des séjours s’est réduite, souvent deux jours dans un cas et une semaine dans l’autre. » Tout en faisant remarquer que « pendant qu’ils sont là, les clients se lâchent et consomment dans les commerces annexes, restaurants, billetteries, etc. »

  •  En Bourgogne, c’est l’incertitude

Le début de saison en Bourgogne est  meilleur qu’en 2013. La bonne météo et l’absence de crues a facilité le démarrage de la saison. Les ponts de mai ont connu une bonne fréquentation, même si la majorité des gestionnaires espéraient plus. Pour cet été,  mobile-homes et chalets se louent plutôt bien, si ce n’est la première quinzaine de juillet qui n’est pas encore remplie.

Concernant les emplacements nus, la Bourgogne n’est pas une terre de réservation massive ; la clientèle de passage et la météo auront donc comme d’habitude, un impact important sur le remplissage. 

La clientèle néerlandaise, attirée par le tour de Bourgogne en vélo et les nombreuses voies vertes picorent dans les campings autour de ces axes.

Cette clientèle familiale assure aussi une fréquentation pour nos campings verts situés à une journée de route des Pays Bas, le prix du carburant et des péages freinant, quelquefois, des déplacements plus lointains.

Même si les gestionnaires sont globalement sereins, ils sont conscients que de nombreux facteurs peuvent mettre la fréquentation de leurs établissements en difficulté.

  • Franche-Comté : Pas vraiment de visibilité

Jean-Pierre Costentin, le président régional HPA, résume assez bien la situation actuelle. « Il y a encore trois ans, à fin février, on affichait quasiment complet pour juillet et août. Aujourd’hui, on dépasse à peine les 60%. » A écouter les professionnels, il semblerait que cette incertitude concerne surtout les locatifs. Pour preuve : « Nous avons davantage de réservations « camping » que l’an dernier à la même époque. » Jean-Pierre Costentin reconnaît néanmoins un début de saison plutôt satisfaisant. En Franche-Comté, la baisse de fréquentation des Hollandais est très sensible. « De 300 000 nuitées en 2012, nous sommes passés à 200 000 en 2013 et cette baisse, à la vue des premiers chiffres, semble se poursuivre.»

Ce que pensent les campings du sud-ouest

Dans les régions Poitou-Charentes,  Auvergne, Limousin, Aquitaine et Midi-Pyrénées, les réservations sont tardives.  Mais globalement on n’est pas inquiet !

  • Aquitaine : oubliées les images de plages dévastées

 On a craint le pire. Largement diffusées, les images des plages dévastées suite aux tempêtes de ce début d’année sur les côtes de Gironde, des Landes ou du Pays basque, impacteraient-elles négativement les réservations des vacanciers ? Une communication de crise était dans les tuyaux du côté du comité régional du tourisme d’Aquitaine (CRTA), elle restera dans les cartons. « Les retours des professionnels sont unanimes. Il y a bien eu des questions posées par les clients, mais sans conséquence sur les réservations », résume Brigitte Bloch, la directrice du CRTA. Les freins sont ailleurs pour expliquer un niveau de réservations globalement en retrait par rapport à l’an dernier, jusqu’à moins 20% dans les Landes par exemple.

« Frein avant tout économique, martèle Françoise Dagréou, présidente du SDHPA, la classe moyenne, la plus impactée ne réserve plus.» Le professionnel Jean-Philippe Pavie (campings Le Col Vert et Arnaoutchot, à Vielle-Saint-Girons, dans les Landes), également président de la commission tourisme à la CCI des Landes, confirme : «On a du mal à louer les hébergements au-dessus de 1 000 € la semaine. Il faut faire très attention aux tarifs. Un casse-tête car, dans le même temps, on est obligé d’imputer la hausse de la TVA. On pourrait être tenté de rogner sur la qualité, mais ce serait suicidaire.»     

Résas en hausse ou équivalentes pour 66% des campings

Pour ce qui est du niveau des réservations, le début de saison (avril-mai) a été jugé satisfaisant pour 63% des professionnels aquitains, aussi bien du côté de la clientèle française qu’étrangère, avec davantage d’Espagnols sur le littoral landais et le bassin d’Arcachon. C’est dans ce climat souriant, qu’interrogés sur leur niveau de réservations pour la haute saison, que les gestionnaires de camping d’Aquitaine ont jugé ce niveau « équivalent »,  voire « supérieur », par respectivement 41 et 25% des sondés par le CRTA. Jérôme Neveu, directeur du SDHPA de Dordogne, confirme la tendance régionale à l’appui d’une enquête à laquelle ont répondu en avril, 120 adhérents ;  respectivement 32 et 24% d’entre eux pensaient que leur haute saison sera meilleure ou identique.

Autre enseignement, la clientèle française s’affirme fidèle : son taux de réservations par rapport à 2013 est identique (44% des réponses), voire en hausse (23% des réponses). Pour la clientèle étrangère, le président du SDHPA, Gé Kusters, relève : « Si dans l’ensemble, les réservations résistent, on ressent un retard d’environ 20% chez les Hollandais. C’est en partie compensé par la clientèle française, mais aussi par le retour des Anglais.» Et de conclure sur une note d’optimisme : « L’an dernier en début de saison on s’était dit « on va se ramasser ».  Finalement par rapport à 2012 on a réalisé cinq points de plus en nombre de nuitées tout en faisant jeu égal en termes de résultats financiers. C’est clair, ce sont les trois, quatre et cinq étoiles qui ont le plus de services qui obtiennent les meilleurs taux de remplissage.»

  •  Auvergne-Limousin , ça part bien !

Le moins qu’on puisse dire, c’est que les voyants sont au vert pour les responsables HPA auvergnats et limousins avec une avance sur les réservations qui vont de 2 à 15% par rapport à l’an dernier à la même époque. En ce qui concerne la clientèle, deux tendances reviennent souvent. La première est la baisse de la clientèle hollandaise. Plusieurs raisons tendent à l’expliquer. Christian Pommier, président HPA de la région Auvergne, en avance une. « De plus en plus de Hollandais choisissent de nouvelles destinations, comme la Croatie, ou vont directement en Espagne. L’autre tendance concerne l’augmentation sensible de la clientèle française et, plus précisément, des régions environnantes. » Christian Graffeuil, président de la région Limousin, donne plusieurs explications. « Il y a eu, de la part de nos responsables, une très grosse campagne de promotion de la région jusqu’à Paris pour mettre en avant nos atouts. Par ailleurs, notre situation centrale nous met quasiment à égale distance de Bordeaux et Lyon ou de Paris et Toulouse. En 3-4 heures de voiture, vous êtes chez nous.»

  • Poitou-Charentes, une saison envisagée sereinement

En Charente-Maritime, les campings envisagent la saison avec optimisme. Comme l’an passé à la même époque.  « Le week-end de Pâques a été bon, voire meilleur que l’an passé. Tout comme les week-ends de mai », annonce Raymond Moreau, président de la fédération HPA 17. En particulier sur l’île de Ré. « On a vu plus de Néerlandais et de Britanniques. » Et les Allemands étaient plus présents que d’habitude. « Pour la saison, le niveau des réservations est légèrement supérieur à l’an passé avec, là encore, davantage de Néerlandais », constate Raymond Moreau.

Dans l’intérieur des terres, en Charente, la tendance est plutôt à la baisse avec des gestionnaires qui envisagent la saison avec un point d’interrogation, voire avec de grosses inquiétudes. « Pour les premiers ponts de mai, c’est calme. C’est mieux pour l’Ascension et la Pentecôte », souligne Lidewij Froger du Castel Les Gorges du Chambon à Eymoutiers. « Mais pour l’ensemble de la saison, on est en baisse pour le moment de 15% par rapport à l’an passé.» Les raisons ? La forte baisse de la clientèle néerlandaise. « Heureusement qu’il y a des événements (triathlon, concours de pêche…), car on ne voit pas grand monde », ajoute Cyril Roux du camping Le Nizour à Sireuil. « Nous n’avons que trois semaines réservées pour les dix-neuf locatifs, annonce-t-il. Les camping-cars passent, mais ne s’arrêtent pas. Ils vont tous dans des aires communales.»

Dans la Vienne, c’est plutôt l’optimisme qui prévaut. Pour Bernard Boucher du camping Sites et Paysages Les Peupliers à Couhé, la fréquentation en avril « est largement plus importante que l’an passé (entre + 20 et + 30%) en raison du beau temps ». Et globalement, les réservations pour juillet et août sont en hausse. « L’an dernier, il a fallu attendre la dernière minute pour se rassurer. » Toujours dans la Vienne, Franck Fravalo du camping Castel Le Petit Trianon de Saint Ustre, quatre étoiles, à Ingrandes-sur-Vienne, annonce lui aussi une hausse de 30% en avril et en mai. « Nous avons un léger retard pour les réservations de juillet-août qui s’explique en partie par la baisse des Néerlandais.»

Enfin, dans les Deux-Sèvres, les gestionnaires envisagent la saison sereinement même si les premiers chiffres sont en dessous de ceux de l’an passé. « Avril et les ponts de mai sont similaires à l’an passé », rapporte Patrick Morin du Flower Campings Le Lidon, trois étoiles, à Saint-Hilaire-la-Palud. « Si on enregistre une saison égale à l’an passé, finalement ce serait bien.»

  • Midi-Pyrénées, oublier 2013 dans les Pyrénées  

Un an après la catastrophe climatique du printemps 2013, les établissements des Pyrénées présentent un panorama contrasté et des niveaux de réservations très hétérogènes. « Disons que les campings qui ont su investir et communiquer présentent d’excellents niveaux de réservations, y compris pour le mois de juillet », estime Christelle Abadie des Hautes-Pyrénées. « Globalement, nous sommes au même niveau que 2012 et, bien sûr, au-dessus de 2013 qui n’est pas une bonne année de référence. Le début de saison a été calme, en montagne comme dans les établissements de campagne », ajoute Michel Dubié, le président régional HPA. « La haute saison rétrécit de plus en plus, désormais limitée à la période 15 juillet-15 août.

Gilda Bourdon, qui exploite Le Clos Lalande, ***, à Montricoux (Tarn-et-Garonne), considère également que l’érosion sur la basse saison est également accentuée par le développement des camping-cars qui bénéficient de conditions avantageuses de stationnement hors des campings.

Ce que pensent les campings du sud-est

Si Rhône-Alpes et Corse affichent leur optimisme, Le Languedoc-Roussillon et la Paca sont encore assez incertains sur leur saison.

  • Corse : on espère un effet Tour de France

L’optimisme règne sur l’Ile de Beauté et, aux dires des responsables HPA corses, 2014 s’annonce bien. Le taux de réservations est légèrement supérieur à celui de l’année dernière à la même époque. Pour Bernard Cabot, il y a de réelles raisons d’espérer une belle saison. « Depuis l’an dernier, de nouvelles liaisons aériennes low cost ont été créées et les grandes compagnies ont augmenté la fréquence de leurs vols. Mêmes si tous ne viendront pas sur nos campings, nous en récupèrerons certains.» Mais ce sur quoi comptent les gestionnaires de camping corses, c’est bien entendu l’effet Tour de France. « L’été dernier, durant trois jours, la télévision a montré de fabuleuses images de la Corse et je veux croire qu’elles donneront envie de venir à un maximum de monde.» Pour le patron de l’HPA corse, la seule crainte concerne encore et toujours les liaisons maritimes. « Notre région est desservie par deux compagnies dont une, quasiment en état de mort clinique. Il en faudrait au moins deux de plus. On y gagnerait en régularité et surtout, la concurrence permettrait de faire baisser des prix beaucoup trop élevés actuellement.»

  •  Languedoc-Roussillon : Juillet, quel cauchemar !

Les bons ponts de mai qui font les bons amis de trésorerie parviendront-ils à compenser une chute attendue de la fréquentation en juillet ? C’est le questionnement récurrent des gérants du Languedoc-Roussillon pour 2014. « Le début de saison est excellent. Le mois de juin se présente bien. Il reste le ralentissement des réservations sur les deux premières semaines de juillet », estime Jean-François Bey, le président régional, qui reconnaît le caractère flasque des réservations pour le début de la haute saison. Il veut espérer que les réservations de dernière minute, devenues la marotte des campeurs digitalisés, puissent renverser une tendance qui semble aujourd’hui compromise pour juillet. « Nous manquons plus de visibilité que de clients. Mais il faut reconnaître les faibles taux de remplissage sur les trois premières semaines de juillet », ajoute Philippe Robert pour l’Hérault, sacré premier département HPA en 2013 avec 7,7 millions de nuitées. Lui s’attend à une performance globale en retrait par rapport à 2013. Il espère un effet Manuel Valls sur le moral des vacanciers. « Il a  une cote de confiance à 58%. Or, aujourd’hui, nous avons davantage un problème de crise psychologique que de crise économique », poursuit-il, alors que cette perspective pourrait être aggravée par la rareté des Hollandais. « Cette année, ils ont préféré l’Atlantique », indique Bernard Sauvaire, président HPA pour le Gard, qui, pour la première fois depuis bien des années, se fait le porte-parole de l’inquiétude de ses collègues gardois. A l’évidence, un signe que l’on ne  saurait ignorer.

  •  Provence-Alpes-Côte d’azur, le sud s’habitue aux réservations tardives

 Interrogés fin mars, les gestionnaires varois sont majoritaires à constater que leur niveau de réservations est identique, voire meilleur, qu’en 2013. « Sur le littoral, 39% affirment avoir un niveau identique et 15% le disent meilleur. A l’inverse, 46% déclarent être en retard », explique le syndicat HPA du Var. Dans l’arrière-pays, 75% des campings affirment avoir un meilleur taux et 25% déclarent être au niveau de 2013 à la même époque. « Les ponts ont été bons. Beaucoup de campings ont enregistré un fort taux de remplissage », constate le syndicat varois. A savoir : + 8 points pour le week-end du 1er Mai pour un taux d’occupation de 55% et + 3 points pour le week-end du 8 Mai (53% de taux d’occupation).

Dans les Bouches-du-Rhône, le beau temps a permis d’enregistrer les ponts de mai au moins au même niveau que l’an passé. « Pour l’ensemble de la saison, les chiffres sont identiques à l’an passé à la même époque », résume Cyril Urios, secrétaire du syndicat HPA 13.

Toujours sur la côte méditerranéenne, dans les Alpes-Maritimes, le président de l’HPA, Yves Monferran, constate un gros retard en ce qui concerne les réservations. « L’avant-saison n’a pas été fameuse. Et on espère que les réservations vont tomber… en juin. D’habitude, début mai, on a une meilleure visibilité. » Dans l’intérieur des terres, le Vaucluse annonce également des chiffres « plutôt moins bons, voire stables » par rapport à l’an passé. « L’avant-saison est terne, et l’on constate beaucoup de trous dans les plannings en juillet et août », souligne Jeanine Guindos, présidente de l’HPA 84. « Les gens attendent la dernière minute pour réserver. Et les promos.»

Dans les Alpes-de-Haute-Provence où les campings ouvrent de plus en plus tard, on constate un gros retard en ce qui concerne les réservations d’emplacements nus pour la saison. « La première quinzaine de juillet s’annonce plus difficile que l’an dernier qui était déjà très compliquée à remplir », explique Elisabeth Castoriano, présidente du syndicat départemental. Ici aussi, les Néerlandais se font attendre comme l’an dernier.  « Pour le camping traditionnel, on est à – 20% de réservations », confirme Edouard Magret du Castel Domaine du Verdon, ****, à Castellane. « Et pour le locatifs, on est en légère hausse mais depuis peu. Ces quinze derniers jours, on vient de retrouver le niveau que l’on avait un mois plus tôt l’an dernier. » Enfin, dans les Hautes-Alpes où les campings ouvrent généralement après le 15 mai, la tendance est à la baisse, même si elle n’inquiète pas outre mesure Michel Magallon, président du syndicat HPA. « C’est calme et dans mon camping, j’observe un retard de 7% par rapport à l’an passé. » Mais il ne veut pas être pessimiste. « L’an dernier, je m’attendais à enregistrer une saison moyenne. Et finalement, elle a été en hausse… Je ne vais pas m’inquiéter tout de suite.»

  •  Rhône-Alpes: La saison se présente bien

En Rhône-Alpes, malgré la disparité des départements, on constate une certaine unanimité. De l’Ardèche à la Savoie, les campings restent optimistes.

« Jusqu’à maintenant, c’est bon ! » Début mai, les campings haut-savoyards étaient optimistes tout en préférant se déclarer incertains… « Il suffit de peu de choses pour renverser la tendance », confie Serge Emonin, responsable de l’HPA en Haute-Savoie. « Les ponts de mai ont été corrects. Pour le reste, le niveau des réservations plutôt bon.» Et de constater le retour des Allemands qui semble se confirmer depuis l’an passé. « En revanche, les Néerlandais sont en baisse.» Des propos que confirme le président de l’HPA de Savoie, Patrick Anceaux : « Pour juillet et août, les voyants sont au vert. On enregistre un bon niveau de réservations que j’attribue aux deux beaux étés que nous avons eus précédemment.»

Plus au sud, en Isère, la clientèle néerlandaise semble se faire particulièrement désirer. Mais certains campings nous déclarent tirer leur épingle du jeu en élargissant cette année la moyenne saison jusqu’au 25 juillet. « Résultat, on est en hausse en juillet par rapport à l’an passé.» Mais tous n’ont pas cette appréciation. « Il y a pas mal de retard par rapport à l’an dernier, de l’ordre d’un mois et demi.»

Dans la Loire, « le nombre de réservations est bien meilleur que l’an passé. En particulier en juillet », s’étonne Brigitte Prémilleux, présidente du syndicat HPA. Et à titre personnel, début mai, elle affirme avoir presque rempli ses locatifs. Ce qui était loin d’être le cas l’an passé à la même date. « Mais, comme l’an dernier, les Hollandais sont en baisse même s’ils semblent revenir depuis début mai. En basse saison, j’ai constaté moins de porteurs de la carte ACSI. En revanche, les Allemands sont en hausse», précise Brigitte Prémilleux.

Dans le Rhône, même si on est loin de pavoiser, au vu des premiers résultats (Pâques et week-ends à rallonge) et du niveau des réservations pour juillet et août, on est plutôt optimistes. Manifestement, les choses se présentent bien. Même son de cloche dans la Drôme où Fabrice Hilaire, président départemental, se félicite notamment du résultat des vacances de Pâques et des plannings nettement plus remplis que l’an dernier à la même époque. Jacques Charrière, président HPA de l’Ardèche, résume assez bien un phénomène commun à tous les départements de la région, à savoir une clientèle hollandaise nettement moins présente que par le passé, confirmant une tendance entamée les années précédentes. « C’est un fait avéré que la clientèle Hollandaise continue de baisser. Outre la crise, une des explications pourrait être dans la date des vacances scolaires qui ont été retardées. En effet, nous n’attendons pas de gros contingents de Néerlandais avant le 12 juillet, soit presque deux semaines plus tard qu’il y a quelques années.» Il faut dire aussi que la Coupe du monde se termine le 13 juillet.

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