Les nouveaux chiffres de l’HPA
En 2018, la France compte un peu plus de campings que l’an passé, lesquels sont plus nombreux à s’être classés et à monter en gamme. Si les grandes masses évoluent peu, on constate que de nombreux campings viennent de se reclasser avec une étoile supplémentaire.
En 2018, la France compte un peu plus de campings que l’an passé, lesquels sont plus nombreux à s’être classés et à monter en gamme. Si les grandes masses évoluent peu, on constate que de nombreux campings viennent de se reclasser avec une étoile supplémentaire.
Sommaire
8 023 campings pour 896 174 emplacements
Cette année, le nombre de campings et d’emplacements est légèrement en hausse par rapport à 2017. Nouvelle tendance ou soubresaut furtif ?
Depuis une vingtaine d’années, à quelques exceptions près, nous étions habitués à voir baisser le nombre de campings aménagés (on ne compte pas les aires naturelles, ni les campings à la ferme). L’année dernière encore, 120 campings n’avaient pas ouvert suite à une fermeture temporaire ou définitive.
Pour 2018, on constate une légère augmentation du nombre de campings (+ 18 terrains aménagés) pour un total de 8 023 campings. L’explication ? Nous avons constaté la création de PRL, tandis que certains campings dits ruraux (les aires naturelles) ont changé de statuts pour intégrer les campings classés en étoiles. Si le nombre de campings connaît un solde positif entre 2017 et 2018, on constate qu’il en est de même en ce qui concerne le nombre d’emplacements (+ 1 539). Il est vrai que certains campings ont parallèlement bénéficié d’extensions notables. Résultat, cette année, on recense 896 174 emplacements contre 894 635 en 2017 (*). Il n’empêche, cette petite hausse ne doit pas cacher la tendance de fond constatée depuis la fin des années 1990 : la disparition d’un millier de campings et de plus de 760 campings ruraux ! Tandis que parallèlement 46 000 emplacements ont été gommés depuis 2000.
46 000 emplacements en moins depuis 2000
Certes, depuis la réforme du classement de 2012, de nombreux établissements ont préféré réduire leur nombre de parcelles à l’hectare pour gagner une étoile supplémentaire ou offrir plus de confort à leurs clients. Il n’empêche, depuis 2012, 40 000 emplacements se sont évaporés.
Reste une question : la légère augmentation en un an du nombre de campings et d’emplacements marque-t-elle un changement ? Ou n’est-ce qu’un petit soubresaut conjoncturel. Avant de repartir à la baisse ? Rappelons qu’il existe toujours 1 700 campings non-classés représentant 91 600 emplacements. Des établissements au modèle économique fragile et dont l’avenir s’écrit toujours avec des pointillés.
Retrouvez l’ensemble de l’enquête, la capacité d’accueil par département et région, les taux d’équipements en piscine, Wi-Fi, etc. dans L’Officiel des terrains de camping n° 373, mars 2018.
Toujours plus de campings classés
Depuis la réforme du classement en 2010, il n’y a jamais eu autant de campings classés. A l’inverse, le nombre de terrains non classés est en baisse. Même si, encore aujourd’hui, un camping sur cinq n’est toujours pas étoilé.
Alors que cette année, on constate une toute petite augmentation du nombre de campings et de PRL, l’autre bonne nouvelle réside dans le fait que jamais les campings classés n’ont été aussi nombreux depuis la réforme du classement de 2010. En ce début 2018, nous recensons 6 319 campings classés d’une à cinq étoiles. Soit 129 de plus que l’an passé à la même époque. Certes, dans le lot, il y a des créations de campings, mais aussi des terrains non classés l’an dernier et qui ont décidé de retrouver le chemin des étoiles. Des terrains souvent municipaux. L’an dernier, on comptait 863 campings à gestion publique qui n’étaient pas classés. Ils ne sont plus que 811 en 2018. Certains ont fermé, mais les autres ont finalement décidé de se reclasser ou sont passés dans le privé via des DSP ou des baux de longue durée. Et se sont classés en étoiles dans la foulée. C’est plus facile pour se commercialiser…
21 % des campings ne sont pas classés
A l’inverse, les non classés sont de moins en moins nombreux chaque année. En 2015, on en comptait encore 2 151, lesquels pesaient 26 % de l’HPA. Ils ne sont plus «â€¯que » 1 704 en 2018, et représentent 21 % des campings français (10 % des emplacements de camping).
Toujours est-il que depuis la réforme de 2010 (avant cette date, tous les campings étaient classés de fait) et l’apparition des non-classés, il existe toujours une dizaine de départements qui ont perdu leurs campings une ou deux étoiles.
Si l’on entre dans le détail des départements, signalons le bon résultat de la Vendée, premier département par le nombre de campings, qui affiche le meilleur taux de campings classés : 94 % ! L’Hérault et les Bouches-du-Rhône font aussi bien, mais ils ont moins de campings. Nous n’avons pas pris en compte les départements qui affichent 100 % de reclassés avec moins de trois campings en tout sur leur territoire.
Retrouvez l’ensemble de l’enquête, la capacité d’accueil par département et région, les taux d’équipements en piscine, Wi-Fi, etc. dans L’Officiel des terrains de camping n° 373, mars 2018.
Le poids de l’HPA dans les nouvelles régions
Conséquence du redécoupage des régions, l’Occitanie arrive en tête par le nombre d’établissements de plein air.
Avec 1 384 campings, la nouvelle super-région Occitanie (Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées) reste la première par le nombre de terrains, juste devant la Nouvelle Aquitaine (ex-Aquitaine, Poitou-Charentes et Limousin) et ses 1 316 campings. Ces deux poids lourds de l’HPA ne sont séparés que par 68 campings. Autant dire une poignée de terrains, qui d’ailleurs tend à se réduire. Sur la troisième marche du podium, c’est une autre «â€¯grosse » région de l’HPA que l’on retrouve : Auvergne-Rhône Alpes qui concentre 1 165 établissements de plein air.
Les autres régions ? Elles sont loin derrière puisqu’elles ne franchissent pas les barres des 1 000, ni même des 750 campings. A commencer par la Bretagne qui arrive à la quatrième place alors qu’avant le redécoupage, elle était sur la troisième place du podium.
La Nouvelle Aquitaine, première région par le nombre d’emplacements
S’il est intéressant d’évaluer le poids de l’HPA à travers le nombre de campings, rappelons que ce dernier n’est pas le seul indicateur. Si l’on se penche sur les nombres d’emplacements, c’est la Nouvelle Aquitaine qui arrive en tête avec 173 000 emplacements, devançant l’Occitanie de 13 700 parcelles. Les autres régions étant largement distancées puisqu’elles ne passent pas la barre des 100 000 emplacements. A commencer par les régions PACA et Auvergne-Rhône Alpes qui sont au coude-à-coude avec respectivement 93 600 et 92 000 parcelles.
Incontestablement, l’Occitanie et la Nouvelle Aquitaine restent les leaders en ce qui concerne la capacité d’accueil. L’une est en tête par le nombre de campings ; l’autre l’est par le nombre d’emplacements et inversement. A elles deux, ces deux régions concentrent un camping français sur trois : 2 700 campings (33,5 % des campings français) et 37 % des emplacements (332 000).
A noter qu’avec l’arrivée de Midi-Pyrénées (et sa moyenne de 67 emplacements par camping), la région Occitanie compte en moyenne 115 emplacements par camping contre 131 pour la Nouvelle Aquitaine.
Pays de la Loire, le bon élève
La plus forte moyenne se retrouve en Ile-de-France avec 140 emplacements par camping. Mais cette région ne compte qu’une centaine de campings. En deuxième position, la région Pays de la Loire (631 terrains) affiche une moyenne de 136 emplacements par camping. A l’opposé, la région Bourgogne-Franche-Comté se distingue avec une moyenne de seulement 76 emplacements par établissement. C’est la plus petite moyenne.
Avec plus de 600 campings sur son territoire, la région Pays de la Loire peut également se féliciter d’être le bon élève de l’HPA avec un taux de campings classés record : 90 %. Ce qui n’est pas le cas de la Bourgogne-Franche-Comté qui arrive bonne dernière avec seulement 62 % de terrains classés.
Enfin, toujours en ce qui concerne les classements, signalons que la Nouvelle Aquitaine abrite le plus grand nombre de 4 étoiles (246) contre 226 à l’Occitanie. Mais c’est cette dernière qui déploie le plus de 5 étoiles en France : 47, soit six de plus que la Nouvelle Aquitaine.
Retrouvez l’ensemble de l’enquête, la capacité d’accueil par département et région, les taux d’équipements en piscine, Wi-Fi, etc. dans L’Officiel des terrains de camping n° 373, mars 2018.
Campings municipaux, 1 800 terrains en France
De moins en moins nombreux, les campings municipaux représentent néanmoins 22 % des campings français. Parmi eux, 45,5 % sont non classés !
S’il est une baisse qui reste constante, c’est bien celle qui concerne le nombre de campings à gestion publique (municipaux et inter-communaux). En 2018, on en recense 1 786 contre 1 839 l’année dernière (- 53 unités). Parmi eux, certains ont fermé leur porte définitivement, tandis que d’autres ont été confiés à des gestionnaires privés sous forme de délégation de service public ou de baux longue durée. Résultat, les campings gérés par des privés sont plus nombreux cette année (5 939 terrains contre 5 860 en 2017). Et pour cause, la part des campings privés ne cesse de croître au détriment des établissements à gestion publique.
En 2018, les privés représentent 74 % des campings français. De leur côté, les terrains gérés par les collectivités locales perdent des parts de marché (- 1 point), et ne représentent plus que 22 % des campings français. Les 4 % restants concernent les campings gérés par des associations comme le GCU.
Sans réelle surprise, l’écart ne cesse de grandir entre le nombre de campings privés et les terrains à gestion publique. En 1990, les privés n’occupaient «â€¯que » 54 % du marché contre 39 % pour les terrains publics.
Municipaux : 2 % de 4 étoiles
Si en nombre de campings, le rapport de force est largement en faveur des terrains privés ; le constat est encore plus flagrant si l’on se penche sur les emplacements. Et pour cause : 81 % des parcelles sont dans des campings privés contre 15,5 % pour les municipaux et inter-communaux !
Étonnamment, si les élus souhaitent que les hébergeurs touristiques montent en gamme, on constate que les campings à gestion publique ne montrent pas toujours l’exemple… Il suffit de regarder les classements des campings à gestion publique pour comprendre que ce n’est pas toujours une priorité pour les maires.
Parmi les campings municipaux, 45,5 % ne sont pas classés ! Certes, ce chiffre baisse d’année en année (il était de 67 % en 2013), mais force est de constater que près d’un camping à gestion publique sur deux n’a pas d’étoile. Pas facile dans ces conditions de se commercialiser… Et on comprend mieux pourquoi certaines collectivités préfèrent fermer leur camping ou confier à d’autres sa gestion. A l’inverse, seulement 13 % des campings privés ne sont pas classés(cf. camemberts ci-contre). Un bilan très satisfaisant quand on sait que la moyenne nationale est de 21 % de non classés.
Autre constat significatif qui prouve que les terrains municipaux ont du retard en ce qui concerne la montée en gamme : seulement 2 % d’entre eux affichent quatre étoiles… contre plus de 22 % de quatre et cinq étoiles dans le privé !
Retrouvez l’ensemble de l’enquête, la capacité d’accueil par département et région, les taux d’équipements en piscine, Wi-Fi, etc. dans L’Officiel des terrains de camping n° 373, mars 2018.