Les chiffres de l’HPA en 2017
En 2017, c’est toujours le même constat : la France compte de moins en moins de campings, lesquels sont néanmoins de plus en plus nombreux à se classer et à s’équiper. Découvrez l’enquête exclusive de L’OT.
En 2017, c’est toujours le même constat : la France compte de moins en moins de campings, lesquels sont néanmoins de plus en plus nombreux à se classer et à s’équiper. Découvrez l’enquête exclusive de L’OT.
Sommaire
Toujours moins de campings et d’emplacements
L’an dernier nous avions envisagé qu’en 2017, le nombre de terrains aménagés serait en dessous de la barre des 8 000… Nous nous étions un petit trop peu avancé.
En 2017, on recense 120 campings en moins. Un an plus tôt, c’était déjà 131 campings qui avaient disparu. Si on intègre les campings ruraux (campings à la ferme, aires naturelles), ce sont 51 terrains supplémentaires qui ont fermé leur porte.
Toujours est-il que depuis l’an 2000, plus de 1 000 campings aménagés et 750 campings ruraux ont été rayés de la carte ! Ce qui soulève de nombreuses interrogations quand on sait que l’activité a globalement le vent en poupe… Les raisons de ces disparitions sont multiples : mairies qui arrêtent l’activité, gestionnaires privés qui ne trouvent pas de repreneur ou de successeur. Sans parler des nombreux gestionnaires de camping qui, sous le poids des normes, voire de la fiscalité, préfèrent tout arrêter. D’ailleurs, depuis 2012 et la réforme du classement, plus de 500 campings ont disparu…
Moins de campings signifie évidemment moins d’emplacements. Depuis l’an dernier, 2 169 emplacements ont été supprimés. Et depuis 2012, plus de 35 000 parcelles ont disparu. Un chiffre qui prouve qu’il y a bien une accélération des disparitions. Rappelons qu’entre 2000 et 2012, «â€¯seulement » 6 000 emplacements avaient été supprimés (500 par an).
35 000 emplacements en moins en cinq ans
Certes, il est vrai que depuis la réforme du classement, de nombreux établissements ont réduit leur nombre de parcelles à l’hectare pour gagner une étoile supplémentaire ou offrir plus de confort. Mais ce sont bien les fermetures de petits campings qui expliquent la disparition de 35 000 parcelles en cinq ans.
Avec 120 campings aménagés et 2 169 emplacements en moins, on constate que ce sont des campings d’une moyenne de 18 places qui disparaissent. A savoir de toutes petites adresses économiquement très fragiles. Au fil des années, avec la disparition des mini-campings, on constate que le nombre moyen d’emplacements par camping en France augmente. En 2016, il était de 111 emplacements contre 112 en 2017 (97 emplacements en 1990, 104 en 2000 et 108 en 2010).
Aujourd’hui, on ne voit pas ce qui pourrait inverser cette tendance. Les créations de campings sont quasi inexistantes. A l’inverse, de nombreuses petites adresses ferment faute de successeur ou de repreneur. Tout indique que ce sont essentiellement des campings non classés qui ferment. Chaque année, leur nombre est sensiblement égal au nombre de campings fermés. Rappelons qu’il existe toujours 1 800 campings non classés cette année. Parmi eux, certains auront baissé leur barrière d’ici l’an prochain.
Retrouvez notre dossier complet dans L’OT n° 363, mars 2017
Toujours plus de campings classés
Le nombre de campings classés est en légère hausse par rapport à 2016. A l’inverse, les non-classés sont de moins en moins nombreux. Ils ne se reclassent pas forcément. Ils ferment.
C’est une constante : le nombre total de campings baisse chaque année. Et l’explication vient de la disparition de campings non classés. Certes, parmi les non-classés en moins, certains ont retrouvé le chemin des étoiles. Mais les autres ont tout simplement disparu ! En 2015, on recensait 2 151 non-classés, ils étaient 1 945 l’an dernier et 1 815 cette année !
En un an, 130 se sont évaporés. A l’inverse, on ne compte que dix campings classés supplémentaires par rapport à l’an passé. Parmi les 8 005 campings aménagés, il y a 6 190 campings classés en étoiles et 1815 non-classés. Preuve que les 120 campings français qui ont disparu étaient non classés. Parmi les 130 non-classés en moins, dix se sont classés et 120 ont fermé…
Toujours est-il qu’avec seulement dix campings classés supplémentaires, les grandes masses ne bougent plus. Il existe toujours une dizaine de départements sans une ou deux étoiles (voir tableau pages 34-35).
A noter : la Vendée, premier département par le nombre de campings, peut se féliciter d’avoir un taux de campings classés de 93 % ! Seules les Bouches-du-Rhône font mieux, mais il n’y a que 68 campings dans ce département contre 346 en Vendée.
Précision importante : nous ne prenons pas en compte les départements qui affichent 100 % de reclassés avec moins de trois campings en tout sur leur territoire.
Retrouvez notre dossier complet dans L’OT n° 363, mars 2017
Le poids de l’HPA dans les nouvelles régions
L’an dernier, le redécoupage des régions françaises a complètement rebattu les cartes de l’HPA lorsque l’on analyse les forces en présence par le prisme des régions.
Désormais c’est la super-région Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées rebaptisée Occitanie qui prend la tête avec 1 379 campings. Elle distance de 75 terrains l’autre poids lourd de l’HPA : la région Nouvelle Aquitaine (ex-Aquitaine/Poitou-Charentes/Limousin) et ses 1 304 établissements. De son côté la région Auvergne/Rhône-Alpes arrive sur la troisième marche du podium avec 1 164 campings. Toutes les autres régions sont en dessous des 750 campings… A commencer par la Bretagne qui, avant le redécoupage, était sur la troisième place. C’est désormais la quatrième région par le nombre de campings avec 734 terrains, juste devant la Paca (730).
En termes d’emplacements, c’est, en revanche, la Nouvelle Aquitaine qui arrive en tête avec 170 400 parcelles, devançant l’Occitanie de 4 400 emplacements seulement.
On le voit, ces deux grandes régions sont devenues les deux premiers bastions de l’HPA en France. L’une est en tête par le nombre de campings tandis que l’autre l’est par le nombre d’emplacements et vice versa. A elles deux, elles abritent près de 2 700 campings (33,5 % des campings français) et concentrent 333 600 emplacements (37 % des emplacements de campings !)
Toujours si l’on ne regarde que le nombre d’emplacements, c’est la région Provence-Alpes-Côte d’Azur qui arrive sur la troisième marche avec 95 300 emplacements, juste devant Auvergne/Rhône-Alpes et ses 92 300 parcelles.
L’Occitanie, première région par le nombre de campings
Complètement rebattues, les nouvelles cartes de l’HPA dans les régions ont eu pour effet de baisser certaines moyennes en ce qui concerne le nombre d’emplacements par camping. Avec l’arrivée de Midi-Pyrénées, l’Occitanie compte en moyenne 120 emplacements par camping contre 130 pour la Nouvelle Aquitaine ! Rappelons qu’il y a deux ans, le Languedoc-Roussillon affichait 153 emplacements par camping en moyenne…
A noter : ce sont les régions Centre-Val de Loire et Bourgogne-Franche-Comté qui se distinguent par leurs petits campings d’une moyenne de 78 emplacements.
En ce qui concerne les campings classés, c’est la région Pays-de-la-Loire qui reste le meilleur élève avec 88 % de terrains classés. A l’inverse, la région Bourgogne-Franche-Comté compte le plus faible taux de campings classés  (seulement 59 %).
Autre constat : le plus grand nombre de quatre-étoiles se trouvent dans la région Nouvelle Aquitaine (229 campings). Mais l’Occitanie compte le plus de cinq étoiles (41 en tout), soit seulement trois de plus qu’en Nouvelle Aquitaine.
Retrouvez notre dossier complet dans L’OT n° 363, mars 2017
Campings municipaux : 1 800 terrains en France
Outre le fait qu’il y a de moins en moins de campings en France, on remarque une autre baisse constante : celle du nombre de terrains à gestion publique (municipaux et intercommunaux).
En 2017, on en recense 1 839. Comme l’année dernière, cette baisse ne se fait pas au profit des campings dits privés (ou à gestion privée comme les délégations de service public). Car eux-aussi sont en baisse de 71 unités pour tomber à 5 860 terrains. Résultat, les pourcentages ne bougent pas par rapport à l’an passé. Sur 100 campings français, 73 ont une gestion privée et 23 une gestion publique ! Les 4 % restants concentrent les campings gérés par des associations. Si cette année, l’écart se stabilise entre les campings privés et les municipaux, rappelons qu’en 1990, les privés n’occupaient «â€¯que » 54 % du marché contre 39 % pour les terrains publics.
En nombre de campings, le rapport de force est donc largement en faveur des terrains privés. Et la différence est encore plus grande si l’on se concentre sur le nombre d’emplacements ! Plus de 80 % des parcelles sont dans le privé contre 16 % pour les municipaux ! En effet, les 23 % de campings municipaux n’abritent que 16 % des emplacements français. A l’inverse, les 73 % de campings privés affichent 80,5 % de la capacité d’accueil en emplacement.
47 % des Municipaux ne son pas classés
Deux raisons expliquent l’agrandissement du clivage entre les terrains privés et les municipaux (ou à gestion publique). On constate que les mairies n’hésitent plus à revendre ou à confier leurs campings à des privés sous forme de DSP ou de baux. D’autres, préfèrent fermer leur camping, faute de budget ou de savoir-faire. Il suffit de regarder les classements des campings à gestion publique pour comprendre que ce n’est pas toujours une priorité pour les maires.
Parmi les campings municipaux, 47 % ne sont pas classés ! Certes, ce chiffre baisse (il était de 67 % en 2013). Il n’empêche : près d’un camping à gestion publique sur deux n’a pas d’étoile. Pas facile dans ces conditions de se commercialiser… A l’inverse, seulement 14 % des campings privés ne sont pas classés. Un bilan très satisfaisant quand on sait que la moyenne nationale est de 23 % de non-classés. Enfin, parmi les différences majeures entre les campings privés et publics soulignons que 21,5 % des privés affichent quatre ou cinq étoiles contre seulement… 2 % dans le public.
Retrouvez notre dossier complet dans L’OT n° 363, mars 2017
Campings trois-étoiles : la catégorie leader
Depuis deux ans, on constate une certaine stabilité en ce qui concerne la répartition des campings par classement. Il faut rappeler que depuis la réforme de 2012, l’apparition des non-classés avait à l’époque largement modifié le visage de l’HPA.
Le visage de l’HPA n’a cessé d’évoluer chaque année avec la réintégration de nombreux non-classés parmi les étoiles… En 2013, on comptait plus de 3 400 campings non-classés, soit 40 % des campings français ! En 2017, ils ne sont plus que 1 815 (23 % des campings français).
Chaque année, les non-classés sont de moins en moins nombreux. Depuis l’an dernier, 130 sont sortis de la catégorie. Et a priori, parmi eux, 120 ont été rayés de la carte de l’HPA quand on sait que la France compte 120 campings en moins…
23 % des campings français non-classés
Depuis l’an dernier, les non-classés sont passés sous la barre des 25 %. Et a priori, dans les deux à trois ans, ils représenteront moins de 20 % de l’offre. Et pour cause, ce sont généralement de très petites structures (53 emplacements en moyenne) qui auront du mal à retrouver un repreneur. Et quand on sait que parmi ces 1815 campings non-classés, 863 sont municipaux… Il est fort à parier que de plus en plus de communes finiront (faute de repreneur) par fermer leur camping. A noter : si les non-classés représentent 23 % des campings français, ils ne concentrent que 11 % des emplacements.
Parmi les campings et PRL classés d’une à cinq étoiles, on constate une certaine stabilité avec un total de 6 190 terrains. Mais contrairement à l’an passé, le nombre de une-étoile baisse de cinq unités tandis que les deux étoiles perdent 25 campings. En revanche, les trois-étoiles gagnent dix campings pour atteindre 2 466 adresses. C’est la catégorie qui compte le plus de campings en France. Une valeur refuge qui représente 31 % des campings et 32,5 % des emplacements.
Les catégories supérieures connaissent une hausse de leurs effectifs. C’est le cas des cinq étoiles (+ 4 terrains), mais également des quatre étoiles dont le nombre passe de 1 057 à 1 083. Un record ! Même avant la réforme du classement, lorsque les cinq étoiles n’existaient pas, le nombre de quatre étoiles plafonnait en dessous de mille terrains. Preuve de la montée en gamme générale.
Plus d’étoiles, plus d’emplacements
Au-delà de la répartition des campings par étoiles, il est également utile de regarder la répartition des emplacements par étoiles. Ce qui permet de voir le véritable poids de l’offre selon les catégories. Ainsi, rappelons-le, les 23 % de campings non-classés ne concentrent que 11 % des emplacements. A l’inverse, les 16 % de campings classés quatre et cinq étoiles regroupent à eux seuls 33,5 % des emplacements. Soit plus d’un tiers des emplacements ! Les 1 285 campings quatre et cinq étoiles concentrent plus d’emplacements que les 2 466 campings trois-étoiles ! Il faut dire qu’un camping quatre étoiles compte en moyenne 213 emplacements, tandis que les cinq-étoiles disposent en moyenne de 357 parcelles ! Rappelons que la moyenne nationale est de 112 emplacements par camping.
Retrouvez notre dossier complet dans L’OT n° 363, mars 2017