Les chiffres de l’HPA en 2016

Par Jean-Guilhem de Tarlé 01/03/2016

Depuis deux ans, l’HPA retrouve une certaine stabilité en termes d’offre. Comme l’an passé, la France compte moins de campings en général, mais davantage de campings classés. Des établissements de mieux en mieux équipés.Le  vrai changement pour 2016 ? Il réside dans la réforme des régions avec le redécoupage des territoires. En exclusivité, L’OT présente le nouveau visage de l’hôtellerie de plein air en 2016 en France et dans ses nouvelles super régions.

Depuis deux ans, l’HPA retrouve une certaine stabilité en termes d’offre. Comme l’an passé, la France compte moins de campings en général, mais davantage de campings classés. Des établissements de mieux en mieux équipés.Le  vrai changement pour 2016 ? Il réside dans la réforme des régions avec le redécoupage des territoires. En exclusivité, L’OT présente le nouveau visage de l’hôtellerie de plein air en 2016 en France et dans ses nouvelles super régions.

Toujours moins de campings et moins d’emplacements

Depuis le milieu des années 1990, le nombre de campings ne cesse de diminuer. Et les chiffres de 2016 confirment la tendance.
En un an, encore 131 campings ont été rayés de la carte de France. On recense 8 125 campings aménagés en mars 2016. A ce rythme, le nombre de campings aménagés (on ne compte pas les aires naturelle, ni les campings à la ferme) pourrait tomber en dessous de la barre des 8 000 adresses en 2017. Et si l’on ajoute les campings ruraux (aires naturelles et campings à la ferme), et leurs 191 fermetures en 2016, ce sont en tout 322 campings qui ont baissé leur barrière en un an.
Depuis l’an 2000, ce sont donc plus de 900 campings aménagés et 700 campings ruraux qui se sont évaporés ! Soit 1 600 adresses en seize ans. Réforme du classement, nouvelles réglementations, hausses de la TVA ont sans doute largement contribué à faire disparaître les campings les moins bien armés. Pour preuve : depuis 2012, juste après la réforme, 400 campings aménagés ont fermé.

33 000 emplacements en moins en quatre ans

Evidemment, moins de campings signifie moins d’emplacements. Toujours depuis notre dernière enquête réalisée l’an passé à la même époque, ce sont 7 124 emplacements de campings qui ont été supprimés. Et depuis 2012 (en quatre ans), ce sont près de 33 000 parcelles qui ont disparu. Un chiffre qui prouve qu’il y a bien une accélération des disparitions, lorsque l’on sait que, entre 2000 et 2012, « seulement » 6 000 emplacements avait été supprimées (500 par an).
Une moyenne de 111 emplacements par camping
Certes, depuis la réforme du classement, beaucoup de campings ont réduit leur nombre de parcelles à l’hectare pour gagner une étoile ou offrir davantage de confort à leurs clients. Mais ce sont bien les fermetures de petits campings qui expliquent la disparition de 33 000 parcelles en quatre ans.

Les petits disparaissent

Avec 131 campings aménagés et 7 124 emplacements en moins en un an, on constate que ce sont des campings d’une moyenne de 54 places qui disparaissent. Donc de toutes petites adresses. Résultat, le nombre moyen d’emplacements par camping en France augmente, et passe de 110 à 111. Il était de 97 emplacements en 1990, de 104 en 2000 et de 108 en 2010.
A l’horizon 2020, on ne voit pas ce qui pourrait inverser cette tendance. Il n’y a plus ou peu de créations de camping. A l’inverse, de nombreuses petites adresses ferment faute de successeur ou de repreneur. Sans parler du poids de la réglementation et des normes qui poussent de plus en plus de gestionnaires à baisser les bras, puis leur barrière. Rappelons également qu’il existe près de 2 000 campings non classés. Parmi eux, on peut légitimement envisager des disparitions.

Retrouvez notre dossier complet dans L’OT n° 353, mars 2016

De moins en moins de non-classés…

De moins en moins nombreux, les campings non classés ne se reclassent pas forcément. Ils disparaissent.

D’année en année, le nombre de campings non classés baisse. Certains retrouvent le chemin des étoiles (une poignée). D’autres (plus nombreux) ferment définitivement leur porte. Avec 1 945 non-classés en 2016 contre 2 151 l’an passé, on compte 206 non-classés en moins. Quand on sait que les campings classés ont gagné seulement 75 adresses en un an, on peut, a contrario, affirmer que 131 non-classés ont fermé. Un chiffre qui correspond exactement au nombre de campings qui ont disparu en 2016…
Toujours est-il que, malgré le retour de certains campings parmi les étoiles, il existe toujours une dizaine de départements  sans une ou deux étoiles.
A noter : la Vendée, premier département par le nombre de campings, peut se féliciter d’avoir un taux de campings classés de 93 % ! Un record qu’il partage avec les Bouches-du-Rhône. Nous ne prenons pas en compte les départements qui affichent 100 % de reclassés avec moins de trois campings en tout sur leur territoire.

Retrouvez notre dossier complet dans L’OT n° 353, mars 2016

Les nouvelles régions rebattent les cartes de l’HPA

Le redécoupage des régions françaises transforment mécaniquement le visage de l’HPA.
Alors que Rhône-Alpes était la première région par le nombre de campings, elle est aujourd’hui distancée par deux nouvelles régions. Désormais c’est la super Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées qui prend la tête avec 1 400 campings. Elle distance de 69 terrains seulement un autre nouveau mastodonte administratif : la région Aquitaine/Poitou-Charentes/Limousin et ses 1 331 établissements. Enfin, la région Auvergne/Rhône-Alpes se place sur la troisième marche du podium avec 1 182 campings. Toutes les autres régions sont en dessous des 750 campings. A commencer par la Bretagne qui, l’an passé, était sur cette même troisième place et qui désormais arrive quatrième.
En termes d’emplacements, c’est, cette fois-ci, la région Aquitaine/Poitou-Charentes/Limousin qui décroche la pole position avec 173 400 parcelles, devançant Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées de 13 000 emplacements seulement.

21 % des campings dans deux régions

On le voit, ces deux régions sont devenues les deux premiers bastions de l’HPA en France. L’une est en tête par le nombre de campings tandis que l’autre l’est par le nombre d’emplacements et vice-versa. A elles deux, elles abritent  2 700 campings (21,5 % des campings français) et déploient 333 600 emplacements (37 % des emplacements de campings !)
Toujours si l’on ne regarde que le nombre d’emplacements, c’est la région Provence-Alpes-Côte d’Azur qui arrive de justesse sur la troisième marche, juste devant Auvergne/Rhône-Alpes.
Alors que l’an dernier, le Languedoc-Roussillon affichait le record de 153 emplacements par camping en moyenne, cette année, la super région Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées est « plombée » par la petitesse des campings midi-pyrénéens. Cette nouvelle grande région compte en moyenne 114 emplacements par camping. Un chiffre légèrement au-dessus de la moyenne nationale qui est de 111 parcelles par établissement.

Centre-Val de Loire : surtout des petits campings

En revanche, les régions Aquitaine/Poitou-Charentes/Limousin et Paca affichent toutes les deux 130 emplacements en moyenne par terrain.
A noter : c’est la région Centre-Val de Loire (260 terrains seulement) qui se distingue par ses petits campings d’une moyenne de 77 emplacements.
En ce qui concerne les campings classés, c’est la région Pays de la Loire (qui n’a pas bougé avec la réforme) qui reste le meilleur élève avec 87 % de terrains classés. A l’inverse, la région Bourgogne/Franche-Comté a le plus mauvais taux (seulement 58 %).
Autre constat : le plus grand nombre de quatre-étoiles se trouve dans la région Aquitaine/Poitou-Charentes/Limousin (225 campings sur 1 331 terrains). C’est également ici que l’on recense le plus de cinq-étoiles (39 en tout). Soit, un de plus qu’en Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées.

Retrouvez notre dossier complet dans L’OT n° 353, mars 2016

Toujours beaucoup de petits campings

Les petits campings sont toujours majoritaires.
La lente disparition de petits campings (les plus fragiles) a pour effet d’augmenter le nombre moyen d’emplacements par camping. Pour 2016, la moyenne est de 111 parcelles contre 110 l’an passé. Elle était de 97 emplacements en 1990…
Il n’empêche, les petits campings sont majoritaires. On compte 2 700 terrains de moins de 50 places (près de 33,5 % des campings français). Et si l’on se penche sur les moins de 100 place, on en recense 5 300. Soit près de 66 % de l’HPA.
Faut-il le souligner, les moins de 200 places (très prisés par certaines chaînes) représentent 88 % des campings.
De l’autre côté de l’échelle, seulement 445 campings ont plus de 300 emplacements. Un vivier dans lequel puisent les groupes de l’HPA intéressés par les « gros » terrains.

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Moins de 2 000 campings municipaux en France

Même s’ils sont de moins en moins nombreux, on compte encore 1 900 campings à gestion publique.
Les campings municipaux et intercommunaux représentent 23 % des campings. Un chiffre qui baisse d’année en année au profit des terrains dits privés (ou à gestion privée comme les délégations de service public) dont le nombre aussi baisse. Sur 100 campings français, 73 ont une gestion privée !  Les 4 % restants concentrent les campings gérés par des associations.
Chaque année, l’écart se creuse un peu plus entre les campings privés et les municipaux. Rappelons qu’en 1990, les privés n’occupaient « que » 54 % du marché contre 39 % pour les terrains publics.
Si en termes de campings, le rapport de force se résume à deux tiers de privés contre un tiers de publics, en nombre d’emplacements, la différence est encore plus criante ! Près de 80 % des emplacements de campings sont dans le privé contre 16 % pour les municipaux !

Les campings municipaux : seulement 16 % des emplacements français

Les 23 % de campings municipaux n’abritent que 16 % des emplacements français. A l’inverse, les 72 % de campings privés affichent 80 % de la capacité d’accueil en emplacements.
Deux raisons expliquent l’accroissement du clivage entre les terrains privés et les municipaux (ou à gestion publique). On constate que les mairies n’hésitent plus à revendre ou à confier leurs campings à des privés sous forme de DSP ou de baux. D’autres, optent même pour la fermeture définitive de leur camping… Faute de budget ou de savoir-faire. Il suffit de regarder les classements des campings à gestion publique pour comprendre que leur développement n’est pas toujours une priorité pour les maires.

Près d’un camping sur deux est non classé

Parmi les campings municipaux, on dénombre 48 % de non-classés ! Certes, ce chiffre baisse (il était de 51 % en 2015 et même de 67 % en 2013). Il n’empêche : près d’un camping à gestion publique sur deux n’a pas d’étoile. Pas facile dans ces conditions de se commercialiser… A l’inverse, seulement 15 % des campings privés ne sont pas classés (voir camemberts ci-contre). Un bilan très satisfaisant lorsque l’on sait que la moyenne nationale est de 24 % de non-classés.
Autre différence de taille entre les campings privés et publics : 20 % des privés affichent quatre ou cinq étoiles contre seulement 2 % dans le public.

Retrouvez notre dossier complet dans L’OT n° 353, mars 2016

Les trois-étoiles : la catégorie leader de l’HPA

Dans chaque catégorie, on retrouve à peu près le même nombre de campings. Celle des trois-étoiles reste la valeur refuge.

Sans surprise, le nombre de campings non classés baisse de 206 établissements entre 2015 et 2016. Parmi eux, 131 ont fermé et 75 se sont classés. On compte désormais 1 945 campings sans étoiles. Ils étaient 3 425 en 2013 ! En trois ans, ils sont passés de 40 % des campings à 24 %. Chaque année, cette catégorie perd des établissements (certains se reclassent, d’autres ferment) et diminue en pourcentage par rapport aux campings classés.
Pour la première fois, cette catégorie passe sous la barre des 25 % des campings. Sans préjuger de l’avenir, on peut envisager que le nombre de non-classés va diminuer d’année en année. Certains devraient retrouver le chemin des étoiles, mais la grande majorité devrait disparaître. En effet, ces établissements auront du mal à faire face aux nouvelles réglementations et autres normes. Sans parler de la commercialisation. Et comme ce sont parallèlement de petites structures (54 emplacements en moyenne), elles auront du mal à retrouver un repreneur. Et quand on sait que parmi ces 1 945 campings non classés, plus de 900 sont municipaux… Il est fort à parier que certains édiles finiront (faute de repreneur) par baisser leur barrière. A noter : si cette catégorie représente un quart des campings français, elle n’abrite que 12 % des emplacements.

Un camping sur trois campings sont classés trois étoiles

Du côté des campings classés, on retrouve une certaine stabilité même s’ils sont un peu plus nombreux qu’en 2015. Les une-étoile gagnent 12 terrains, les deux-étoiles en perdent deux.
Première catégorie par le nombre de campings, les trois-étoiles gagnent cette année encore 35 terrains pour atteindre 2 456 adresses en France. Incontestablement, c’est la valeur refuge de l’HPA. Les trois-étoiles représentent 30 % des campings français et 33 % des emplacements ! Classement intermédiaire, il permet d’attirer les étrangers qui recherchent un bon niveau d’équipement et d’animation sans pour autant tomber dans l’offre « club » des quatre et cinq-étoiles.

Plus de 1000 quatre et cinq étoiles

Si le nombre de cinq-étoiles stagne, en revanche, la catégorie quatre-étoiles enregistre encore 31 nouveaux campings en 2016 pour atteindre 1 057 établissements. Un record ! Même avant réforme du classement, lorsqu’il n’y avait pas de cinq-étoiles, le nombre de quatre-étoiles plafonnait en dessous des 1 000 terrains.
Toujours est-il que l’on ne peut se contenter d’analyser l’HPA uniquement à travers le nombre de campings. Il est encore plus intéressant de regarder la répartition par le nombre d’emplacements. Cela permet de voir le véritable poids de l’offre selon les catégories. Ainsi, comme nous l’avons vu plus haut, les 24 % de campings non classés ne concentrent que 12 % des emplacements. A l’inverse, les 15 % de campings classés quatre et cinq étoiles regroupent 33 % des emplacements. Soit un tiers des emplacements ! A égalité avec les 2 456 trois-étoiles ! Il faut dire qu’un camping quatre étoiles compte en moyenne 215 emplacements, tandis que les cinq-étoiles disposent en moyenne de 353 parcelles ! Rappelons que la moyenne nationale est de 111 places par camping.

Retrouvez notre dossier complet dans L’OT n° 353, mars 2016

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