Espaces verts: pour une bonne gestion environnementale
L’attractivité d’un camping réside largement dans la qualité de ses espaces verts. Arbres, arbustes, haies, massifs, pelouses, qui vont composer le paysage et façonner l’image d’un site. En 2015, pourquoi ne pas mettre le cap sur une gestion plus respectueuse et plus écologique de vos espaces verts ?Suivez donc nos conseils.
L’attractivité d’un camping réside largement dans la qualité de ses espaces verts. Arbres, arbustes, haies, massifs, pelouses, qui vont composer le paysage et façonner l’image d’un site. En 2015, pourquoi ne pas mettre le cap sur une gestion plus respectueuse et plus écologique de vos espaces verts ?Suivez donc nos conseils.
Sommaire
Connaître les formations végétales sur votre camping
Sur un camping, chaque type d’espace doit être géré de manière spécifique (période, fréquence, intensité, technique, etc.). Il peut donc être intéressant de matérialiser ces différentes zones sur un plan suivant une typologie simple : pelouse, prairie, sous-bois, haie, talus, arbre, massifs… On indiquera pour chacune d’elles le mode de gestion à pratiquer.
Pour compléter cette cartographie, l’élaboration d’un calendrier d’entretien permettra de planifier les actions à réaliser, de prévoir le matériel et les moyens humains correspondants.
A noter que, pour une même formation végétale, l’entretien pourra être différent en fonction de la localisation dans le camping et de l’usage. On parlera alors de gestion « différenciée » (cf. ci-dessous).
Faire contrôler votre parc arboré
Un arbre est un organisme qui évolue dans le temps. Certaines parties meurent, de manière naturelle (élagage des branches basses par manque de lumière, mortalité de la partie supérieure des vieux arbres), ou du fait d’agents pathogènes (champignons, parasites…). D’autres parties peuvent présenter des faiblesses ou des défauts naturels.
Dans les deux cas, il en résulte un risque de rupture de branche ou de chute d’arbre, avec toutes les conséquences que cela implique sur un site recevant du public.
Il est donc important de faire régulièrement auditer votre parc arboré par un expert, afin d’en évaluer l’état sanitaire et mécanique. Ce diagnostic de sécurité sera d’autant plus indispensable que des tailles radicales auront été pratiquées par le passé.
Veiller au renouvellement des végétaux
Il faut 5 minutes pour abattre un arbre et cinquante ans pour le remplacer… Alors, anticipons !
Mais tout projet de plantation doit être bien réfléchi. Posons-nous au préalable les questions suivantes : quels sont les objectifs de la plantation ? Quel(s) rôle(s) doivent jouer les arbres ou arbustes à planter ? Quelles sont les contraintes du site : nature du sol, richesse minérale, climat, espace aérien et souterrain disponible ? Quels sont les critères à privilégier pour le choix de l’essence : taille, forme, feuillage, floraison, biodiversité ?
N’hésitons pas à privilégier les essences locales qui seront adaptées à l’environnement et propices au développement de la biodiversité. A l’inverse, il serait judicieux de limiter certaines essences classiques (peuplier, acacia…), poussant vite mais pouvant se révéler fragiles à terme, ainsi que les essences exotiques ou très horticoles qui peuvent altérer la naturalité du site.
Bien entretenir les jeunes plantations
Il peut arriver que les efforts fournis pour introduire de nouveaux végétaux soient réduits à néant par une mauvaise qualité de la plantation ou un défaut d’entretien par la suite.
Voici quelques points clés pour réussir ses plantations :
- au départ, effectuer un apport de terre végétale et d’engrais organique en cas de sol pauvre ;
- pour les végétaux en racines nues, bien retailler les racines cassées ou abîmées et réduire la partie aérienne ;
- pour les végétaux en conteneurs, laisser tremper la motte quelques minutes dans l’eau pour bien l’imbiber et l’ouvrir légèrement (à la main ou avec un outil) ;
- après la plantation, arroser abondamment pour chasser l’air ;
- pour les arbres, confectionner un bourrelet de terre circulaire autour du tronc (cuvette) pour l’arrosage et installer un système de tuteurage ;
- entre mars et septembre, durant les trois premières années, pratiquer un arrosage régulier ;
- épandre des copeaux ou du paillage au pied des végétaux pour limiter le développement des mauvaises herbes ;
- penser à vérifier les tuteurs chaque année et desserrer les attaches autour des arbres.
Concernant les arbustes, afin qu’ils se ramifient dès la base et ne deviennent clairsemés, il est utile de les tailler dès la première saison, courant juin, puis, éventuellement en septembre, en enlevant à chaque fois la moitié de la longueur des pousses de l’année. Cette opération vous garantira des arbustes bien denses et des haies suffisamment larges à la base.
Tondre et tailler de manière raisonnée
Le principe de gestion différenciée des espaces verts peut s’appliquer aux zones enherbées, en pratiquant une tonte sélective. Si les emplacements nus et les abords des équipements doivent être tenus nets, avec une tonte courte et régulière, d’autres espaces peuvent faire l’objet d’un entretien plus extensif, avec un ou deux passages en fauche durant la saison. Cette gestion peut s’appliquer à la périphérie du camping, aux talus, aux zones de prairie ou encore à des îlots de verdure qui pourraient être crées à l’intérieur du camping.
Les bénéfices sont nombreux et immédiats : moins d’émission de CO2 du fait de la réduction du nombre de tontes, moins de bruit pour les clients, respect du cycle des plantes, conservation des habitats pour la microfaune. Sur un plan paysager, le camping apparaîtra également plus naturel et plus diversifié.
Bien tailler vos arbustes
La taille des arbustes consiste à éliminer les branches ou rameaux morts, malades ou cassés, à les éclaircir de l’intérieur, à les rajeunir (recépage au pied), à maximiser leur floraison ou encore à contenir leur volume.
L’un des secrets d’une taille réussie consiste à agir au bon moment, en fonction de l’espèce :
- les arbustes d’ornement à floraison printanière fleurissent sur le bois de l’année précédente, avant la pousse annuelle. Ils seront taillés juste après la floraison, durant le printemps :forsythia, genêt, viorne, berbéris, prunus…
- Les arbustes d’ornement à floraison estivale ou automnale fleurissent sur le bois de l’année, après la pousse annuelle. Ils seront taillés au sortir de l’hiver ou tôt au printemps :abelia, buddleia, lavande, laurier rose…
- Les arbustes champêtres(charme, noisetier…), à la floraison discrète ou non ornementale, pourront être taillés de novembre à mars, hors période de gel. La fin de l’hiver reste la meilleure période pour stimuler la croissance et assurer une bonne cicatrisation.
- Les arbustes à feuillage persistant et les conifères ne devront pas être taillés durant l’hiver, sous peine de subir des dégâts en cas de gel :troène, thuya.
Rénover vos haies
La haie est un élément incontournable sur un camping. Elle joue de nombreux rôles : ombrage, délimitation, occultation.
Souvent, par habitude ou facilité, les haies de nos campings sont réduites à l’état de « palissades végétales » aux formes très géométriques et aux essences exotiques (laurier cerise, thuya, éléagnus, etc.). Au-delà de leur qualité paysagère discutable, leur gestion est longue et coûteuse.
Pourquoi ne pas parier en 2015 sur des haies champêtres, à l’instar du changement qui s’opère dans les jardins ?
En voici les grands principes :
- utiliser des essences locales et les mélanger ;
- mettre en œuvre une taille raisonnée, moins radicale et systématique ;
- réduire les linéaires de haies en créant des vides, en plantant des arbres ou en dégageant les arbres existants ;
- remplacer lorsque c’est possible les haies par de petits bosquets.
Pratiquer une taille raisonnée de vos arbres
Concernant la gestion des arbres, ayons bien en tête les deux principes suivants :
- à l’état sauvage, un arbre n’a pas besoin d’être taillé pour être en bonne santé. Ce sont les activités humaines qui imposent ces interventions ;
- tailler un arbre, c’est le blesser. Cela l’affaiblit et en cas de taille sévère, cela peut même le rendre dangereux !
Respecter ces principes requiert donc d’éviter toute taille radicale (étêtage, suppression de grosses branches). Cela ne fait que fragiliser vos arbres. Les rejets vigoureux qu’ils émettent suite à ce type de traitement, et que l’on prend souvent pour une réaction positive, ne sont en réalité qu’une réaction « désespérée » de l’arbre face à un stress important.
Si vous devez faire appel à un élagueur, vérifiez qu’il pratiquera une taille «raisonnée » ou taille « douce » sur vos arbres, plus technique certes mais moins traumatisante. Préférez de beaux arbres à des totems !
Régénération et Recyclage
Une alternative innovante à la plantation consiste à reverdir son camping en profitant des plantes qui y poussent spontanément si l’on veut bien leur laisser cette liberté ! Faites l’expérience d’arrêter de tondre une pelouse ou de débroussailler des fourrés : en quelques années, vous pourrez voir se développer un cortège de végétaux indigènes. Bruyères et genêts sur sols sableux, fougères sur sols acides et humides, cornouiller ou troène sur sols calcaires, pour n’en citer que quelques-uns.
Ce processus de recolonisation naturelle peut être envisagé autour des arbres ou à l’intérieur de petites zones dans le camping (10 à 20 m2) qui seront matérialisées et protégées du piétinement par une lice en bois de faible hauteur.
Cette démarche est gagnante car elle permet de réaliser des économies sur les plantations tout en respectant la dynamique naturelle de la végétation.
Recycler vos déchets verts
Quel gestionnaire de camping ne s’est jamais retrouvé avec des monceaux d’herbe coupée ou de déchets de taille de haies ? Or, pour qui sait valoriser ces produits, ils peuvent devenir des alliés précieux pour l’amélioration des espaces verts.
L’herbe coupée
- – tonte avec mulching (broyage fin) => enrichissement du sol et amélioration de l’activité biologique
- – compostage => engrais naturel
Les feuilles mortes
- – compostage => engrais naturel
Les déchets de taille (branches, rameaux)
- – compostage, avec broyage préalable => engrais naturel
- – paillage, avec broyage préalable => limitation de l’évaporation, du développement des mauvaises herbes, amélioration du sol par décomposition lente
Le succès d’une démarche de compostage réside dans un suivi régulier : arrosage, brassage, bon équilibrage entre les apports « verts » (herbe) et « bruns » (branches). Par ailleurs, cela nécessite l’achat ou la location d’un broyeur pour réduire les déchets de taille et accélérer leur décomposition. En revanche, fini les allers-retours à la déchèterie ou la location de bennes !
Pour terminer, n’hésitez pas à sensibiliser vos clients aux bonnes actions environnementales que vous menez sur nos campings. Au-delà de l’aspect pédagogique, cela incite le public à mieux respecter le travail réalisé. Signalétique dans le camping, messages à l’accueil ou encore animations nature. Soyez inventifs !