Espaces verts en camping: Préparez le repos hivernal
La période post-fermeture du camping est propice à la réalisation de divers travaux sur les espaces verts du camping, avant la mise en sommeil hivernal. La météo souvent clémente à ce moment de l’année facilite le travail en extérieur. Passons donc en revue quelques points clés sur le terrain.
La période post-fermeture du camping est propice à la réalisation de divers travaux sur les espaces verts du camping, avant la mise en sommeil hivernal. La météo souvent clémente à ce moment de l’année facilite le travail en extérieur. Passons donc en revue quelques points clés sur le terrain.
Sommaire
Soigner les pelouses avant l’hiver
Sous l’effet de la sécheresse et de l’occupation prolongée des emplacements (tassement, absence de lumière,…), les surfaces engazonnées font souvent grise mine en fin de saison.
Offrez-leur une cure de jouvence grâce à la scarification. Réalisée au début de l’automne sur un sol ni trop sec, ni trop détrempé, cette opération consiste à retirer la mousse et les débris végétaux accumulés avec le temps (résidus de tonte, de feuilles,…). Par ailleurs, en sectionnant les racines superficielles des graminées, la scarification stimule le développement et l’épaississement de la pelouse. Pour une bonne efficacité, il est recommandé d’effectuer deux passages croisés à l’aide d’un scarificateur thermique, une fois sur la longueur et une fois sur la largeur. La location de ce type de machine reste la meilleure solution puisqu’elle ne vous servira qu’une fois par an en moyenne. Comptez 80 à 100 euros HT/jour dans les grandes enseignes de location de matériel. Les résidus devront ensuite être ramassés, au râteau pour les petites surfaces ou en passant une tondeuse équipée d’un bac de ramassage.
Dernière limite pour semer…
Si le sol des emplacements est devenu trop clairsemé, il est encore temps de semer du gazon. Après un travail préalable du sol pour l’ameublir, à la main ou à l’aide d’un motoculteur, vous pourrez y incorporer du terreau ou du compost. Une fois le terrain ratissé et aplani, jetez les graines à la volée et de manière homogène (environ une poignée au m2), roulez, arrosez et protégez la zone du piétinement. L’herbe semée aura ainsi le temps de lever, de bien s’implanter avant la baisse des températures et donc d’être prête pour la nouvelle saison. Mais ne tardez pas trop car, comme le dit le dicton, « gelée de novembre mange l’herbe tendre » !
Concernant les feuilles qui commencent à joncher le sol, il peut être tentant de reporter leur ramassage au printemps suivant. Or, certaines espèces comme le chêne, le châtaignier ou encore le platane ont des feuilles dont la décomposition est lente. Mieux vaut donc les ramasser rapidement à l’automne, sous peine de voir l’herbe dépérir sous l’épais feutre qu’elles vont créer. Le passage de la tondeuse permet de broyer les feuilles issues des premières chutes, tant qu’elles demeurent sèches et cassantes. Dès lors qu’elles commencent à se coller et à former un tapis humide, le recours à un souffleur est nécessaire.
Enfin, afin que vos pelouses puissent affronter la froidure de l’hiver sans trop souffrir, évitez de les tondre trop ras. Pensez donc à rehausser la hauteur de coupe lors du dernier passage.
Inspecter les arbres
L’éclaircissement de la partie aérienne des arbres du fait de la chute des feuilles facilite son examen visuel.
Il est alors possible de détecter les éventuelles branches cassées ou mortes susceptibles de se rompre et donc à élaguer ou faire élaguer durant l’hiver par un professionnel, en fonction de leur hauteur. N’hésitez pas à appliquer une marque au bas du tronc à l’aide d’une bombe de peinture de couleur vive (type bombe de chantier), de manière à retrouver facilement les arbres à traiter. L’apparition de champignons au pied, sur le tronc ou les branches d’un arbre doit également vous alerter : c’est le signe visible d’une pourriture interne qui fragilise le bois et peut mener à une rupture ou un basculement de l’arbre touché. Nous vous invitons à vous faire accompagner dans cette opération de contrôle par un expert arboricole qui, par son expérience et l’utilisation d’outils de détection spécifiques, sera à même d’évaluer la nature des pathologies rencontrées, le niveau de risque associé et les travaux curatifs à mettre en œuvre au niveau du patrimoine arboré : haubanage, taille d’allègement, abattage de sécurité,…
De manière plus accessible, la fin de saison est aussi le bon moment pour retirer les éléments accrochés au tronc des arbres (fils à linge, sangles,…), pour supprimer les branches basses gênantes à l’aide d’une scie ou d’une perche d’élagage, couper les rejets apparus sur les troncs, contrôler les tuteurs et les protections autour des jeunes arbres, desserrer les colliers en caoutchouc et enfin pour supprimer les herbes poussant dans les cuvettes d’arrosage.
Tailler les arbustes
Si les arbustes à feuilles caduques qui composent les haies et les massifs (charme par exemple) pourront sans souci être taillés durant l’hiver, il est conseillé de tailler les conifères et les persistants en ce début d’automne.
En effet, ces végétaux n’entrant pas en dormance en période hivernale, le froid peut pénétrer par les zones de coupe fraîches et leur être nuisible. Tailler courant octobre constitue une garantie que la cicatrisation aura le temps de s’opérer avant la baisse des températures. Sont concernés des arbustes comme le troène, le laurier-tin, le laurier cerise, le cotonéaster ou encore l’éléagnus.
Vous pouvez également rabattre avec modération les arbustes qui ont fleuri durant l’été sur les pousses de l’année. C’est le cas par exemple du lilas des Indes (Lagestroemia) , de l’abélia, du laurier rose ou encore du buddleia. En revanche, la taille d’automne est à proscrire sur les arbustes d’ornement à floraison printanière comme le forsythia, le genêt, la viorne ou le berbéris, sous peine de n’avoir aucune fleur au printemps prochain, ces dernières naissant sur le bois de l’année précédente.
Par ailleurs, suite à la sécheresse estivale que nous venons de connaître, il est possible que certains arbustes n’aient pas supporté le manque d’eau et soient aujourd’hui totalement desséchés. Avant de les supprimer complètement, vérifiez si la base des tiges est encore vivante en grattant l’écorce avec l’ongle : si du vert apparaît, c’est le signe que les tissus sont toujours vivants en dépit de la mortalité du feuillage et que l’arbuste pourra redémarrer au printemps. Il vous suffit alors de raccourcir les axes morts jusqu’aux parties vivantes. La présence de bourgeons verts constitue également une garantie de reprise. En revanche, si le bois sous l’écorce a pris des teintes brunes jusqu’au pied et que les bourgeons sont secs, c’est la preuve que l’arbuste est totalement mort. Arrachez-le et prévoyez dès à présent son remplacement, surtout s’il s’insère dans une haie séparative.
Si des végétaux sont atteints par des maladies (pyrale du buis, brunissement des thuyas,…), supprimez-les et détruisez-les rapidement pour éviter toute contagion aux arbustes voisins.
Nettoyer les massifs de fleurs
Le temps est venu d’arracher les annuelles qui ont pu être plantées dans les massifs ou les jardinières agrémentant le camping et qui sont maintenant fanées.
Pour plus de propreté, vous pouvez couper les tiges florales des bulbes ayant fleuri durant l’été, en prenant soin de laisser les feuilles se dessécher d’elles-mêmes.
Enfin, il est possible de planter dès à présent des bulbes à floraison printanière comme des tulipes, des narcisses ou des crocus par exemple. Si votre camping ouvre dès le mois de mars, cela permettra d’égayer vos espaces verts, souvent monotones et nus au sortir de l’hiver.
Entretenir les machines et les réseaux d’arrosage
Après une saison d’utilisation, il est conseillé de faire réviser vos machines thermiques chez un spécialiste qui vérifiera leur bon fonctionnement, l’état et/ou le niveau d’usure de certains organes (guide-chaîne sur la tronçonneuse, lanceur, filtres, bougies, joints divers, axe sur la tondeuse,…).
Au minimum, avant de remiser votre matériel, suivez ce précieux conseil qui vous garantira un démarrage au quart de tour au printemps prochain : faites tourner vos machines une dernière fois avec un mélange prêt-à-l’emploi de type « alkylate ». Contrairement à l’essence classique, ce carburant n’oxyde pas les diverses parties du moteur durant l’hiver. Dans ces conditions, nul besoin non plus de vidanger les réservoirs. Voici quelques références disponibles chez les revendeurs de motoculture : Aspen 2, Motomix Stihl, Marline, XP Power 2 Husqvarna.
Pensez également à affûter les lames de votre tondeuse, qu’elle soit autotractée ou autoportée. Une fois la lame démontée, facilitez-vous le travail en utilisant une disqueuse munie d’un disque abrasif. Passez la disqueuse sur la partie supérieure du tranchant (côté en biais) puis donnez un coup rapide sur la partie inférieure (côté plat) pour ébavurer le tranchant. Vous retrouverez ainsi une coupe nette et soulagerez le moteur de votre machine.
Enfin, les lames des outils de coupe ou de désherbage (faucille, serpette, binette,…) pourront être passés au chiffon enduit d’huile de vaseline ou de WD40 afin d’éviter qu’elles ne rouillent durant l’hiver.
Le passage en revue de votre matériel avant la fermeture vous permettra d’en faire un inventaire précis, d’évaluer son état et si besoin de lister les achats à prévoir durant l’hiver. L’article dédié à l’outillage et paru dans l’OT n°383 vous sera utile pour vous aider à choisir le matériel le plus adapté, en particulier en terme de puissance (et donc de poids, de coût,…).
Purger le réseau d’arrosage
Parmi les mille-et-uns détails à avoir en tête au moment de la mise au repos des espaces verts, ajoutons la nécessité de bien purger les réseaux d’arrosage, qu’il s’agisse d’asperseurs comme des systèmes de goutte à goutte. Sous climat froid, l’idéal est de chasser l’eau à l’aide d’un compresseur appliqué sur les entrées du réseau, en ouvrant les différents tronçons les uns après les autres. En effet, les éventuelles contre-pentes ou la faible section des tuyaux terminaux ne permettent pas toujours leur vidange par simple gravité.