Boostez votre basse saison !

Par OTC 27/12/2012

Développer son activité, au delà des deux mois d’été, c’est la réalité de la vie d’un gestionnaire de campings d’aujourd’hui. Politique commerciale, équipements, recherche de nouvelles clientèles en phase avec ce qu’est devenue l’hôtellerie de plein air du 21e  siècle, tout est bon pour booster la basse saison et augmenter son chiffre d’affaires. Tour d’horizon des idées qui marchent ! 

Développer son activité, au delà des deux mois d’été, c’est la réalité de la vie d’un gestionnaire de campings d’aujourd’hui. Politique commerciale, équipements, recherche de nouvelles clientèles en phase avec ce qu’est devenue l’hôtellerie de plein air du 21e  siècle, tout est bon pour booster la basse saison et augmenter son chiffre d’affaires. Tour d’horizon des idées qui marchent ! 

Proposer et s’ouvrir à de nouveaux clients

Ce n’est peut être pas une révolution, mais cela ressemble fort à une évolution durable du métier de gérant de camping. Pour vivre au-delà de la seule période des vacances estivales, les campings n’ont d’autre choix de s’ouvrir, depuis quelques années, à de nouvelles clientèles.

Certains ont développé une véritable politique à destination des groupes ou se sont positionnés comme partenaires hébergement pour profiter des retombées régionales de tel ou tel évènement sportif ou culturel. D’autres ont plutôt misé sur une clientèle de proximité, en particulier sur les citadins, nombreux à vouloir s’offrir de longs week-ends d’évasion à la faveur d’une belle météo.

Un nouveau métier

Tous agissent dans ce sens avec la même volonté de dynamiser leur activité sur une avant-saison assez creuse d’avril à juin et de développer leur chiffre d’affaires en s’efforçant d’étirer l’après-saison jusqu’à octobre. « Cela ne vient pas tout seul, prévient Nathalie Le comte, gérante du camping Les Nauves, à Belvès (Dordogne).Pour les coureurs des « 100 km de Belvès », en avril, c’est facile car c’est une clientèle captive et il suffit de placer un encart dans le dossier de la course. Mais attirer des groupes nécessite beaucoup de travail. Comme tous les campings Flower, nous avons une politique ciblée sur les groupes, notamment les cyclotouristes et les randonneurs, à qui l’on propose par exemple des pique-niques sur point de rendez-vous.Ce qui plaît, c’est le All Inclusive. On communique nos offres via notre site web, l’Office du tourisme ou les comités de cyclo/randos. On essaye aussi d’être présents sur les salons de proximité et les salons spécialisés. Attention, accueillir des groupes est un métier à part entière ! »

Ce que confirme Philippe Marion, gérant associé du Camping Yelloh! Paris Île-de-France à Provins, qui a développé un label test pour les séminaires. Avec 14 salles, d’une superficie totale de 600 m2, l’établissement accueille régulièrement des séminaires sportifs ou d’entreprises avec plusieurs centaines de personnes. « Nous avons une vraie volonté de développer ce côté Business Village, explique-t-il.Pour pouvoir proposer cette offre en hiver, nous avons commencé à isoler les mobil-homes, nous avons déjà couvert une piscine et venons de déposer un permis pour couvrir tout le parc aquatique. C’est un nouveau métier. On apprend ! Dans le domaine des séminaires, la particularité est que les clients ont des besoins clairement exprimés, ce qui n’est pas toujours le cas avec les touristes. »

Une obligation d’investir

Les séminaires tout comme la piscine couverte constituent des axes privilégiés pour booster l’activité hors-saison. Mais développer de telles offres imposent souvent de lourds investissements. 

Directeur des services de Yelloh! Village, Jean-Yves Challies reconnait que l’offre des séminaires n’est pas encore très « normé » au sein de la chaîne et que le camping de Paris Île-de-France fait office de précurseur. « Très peu de nos campings ont des structures adaptées pour les séminaires. Ce n’est pas aussi facile que pour les mariages. Mais il y a une carte à jouer sur ce créneau pour le hors-saison et nous travaillons actuellement à classifier notre offre pour faire en sorte que chaque Yelloh! Village puisse la proposer en BtoB. »

À Bussang (Vosges), Jean-Michel Gehin, gérant du Sunêlia – Domaine de Champé, a lui aussi mesuré l’importance de la clientèle séminaires. « Nous avons investi un million d’euros pour améliorer l’hébergement, couvrir la piscine et créer une salle de séminaire. Accueillir des groupes d’entreprises permet de faire tourner l’hébergement et notre restaurant sur l’année. Comme ce sont surtout des cadres qui se déplacent, l’enjeu est de taille car ils n’hésitent pas à revenir en famille en pleine saison lorsqu’ils sont satisfaits des prestations. »L’investissement est la clé d’entrée sur ce créneau porteur car les besoins exprimés des entreprises sont bien définis : un lieu facile d’accès, des structures d’hébergement suffisantes, des salles de réunion équipées et un service de restauration.Surtout, les campings proposant en plus une piscine couverte ou des infrastructures sportives sont davantage recherchés par les sociétés souhaitant réunir leurs salariés et/ou leurs clients.

Piscine indispensable

Malgré son coût, l’installation d’une piscine couverte ou la couverture d’une piscine déjà existante est un moyen efficace pour doper le hors-saison ou la basse saison. Dans son Camping Jean-Michel Gehin est allé plus loin en développant ces dernières années une offre complète autour du bien-être et du fitness. Le domaine propose ainsi une piscine extérieure chauffée de mai à septembre et un Chalet détente ouvert à l’année avec salle de relaxation, sauna, hammam et spa. « Nous avons plus de 1000 m2 d’espace aquatique, dont une partie est couverte, un restaurant et un bar à thèmes, reprend Jean-Michel Gehin. Ces prestations sont très appréciées des gens qui viennent en séminaires sur plusieurs jours ou une semaine. Mais cela nous permet aussi d’attirer la clientèle de proximité en toutes saisons. »

L’effet piscine couverte se fait sentir partout sur le territoire quel que soit le climat. Gérante du camping Le Ventoulou à Thégra (Lot), Marie-Claude Mouthon établit le même constat. Pour la première fois, son camping ouvrira cette année ses portes début avril, pour les vacances de Pâques, au lieu de fin mai. « Nous avons créé une piscine entièrement couverte et chauffée. Cela n’existait pas dans le Lot ! On mise là-dessus pour donner de l’élan à la basse saison. On a communiqué sur cette nouveauté et l’on ressent déjà un frémissement avec des demandes pour les familles. Si ça marche, nous envisagerons peut-être de prolonger la saison jusqu’à la Toussaint au lieu de fermer fin septembre. »

Le sport où le dynamisme hors saison

Si tous les campings ne bénéficient pas d’une localisation très avantageuse, beaucoup se tournent vers le monde sportif pour développer leur clientèle en basse ou hors saison. 

Installé au cœur d’une base de loisir, le camping d’Olivier Bibaud s’impose comme le partenaire naturel pour les compétitions organisées sur place (voile, pêche, triathlon, golf). « Nous nous sommes rapprochés du Marathon du Médoc qui a lieu en septembre, témoigne ainsi Maryse Maridat, gérante du Camping des Pins à Soulac-sur-Mer (Gironde). En échange d’une redevance annuelle, on apparaît sur leur site comme partenaire hébergement. On fait une petite remise aux marathoniens. Cela nous permet de louer une quinzaine de mobil-homes à cette occasion. » Même approche au Camping Le Domaine de la Ville Huchet situé à Saint-Malo (35) : « Quand je me suis installé là en 2005, les organisateurs du Marathon du mont Saint-Michel sont venus me voir, se souvient Gaël du Jonchay, le gérant.J’ai dit banco tout de suite pour accueillir des marathoniens début juin, une période un peu creuse pour nous. Je m’appuie aussi sur les autres évènements sportifs locaux, comme les stages de plongée ou l’open de tennis de Saint-Malo, pour booster la basse saison. »

Pour les campings souhaitant dynamiser leur activité en dehors de l’été, les sportifs, souvent acquis à ce mode d’hébergement, constituent un vivier de clientèle à ne pas négliger.Certains n’hésitent d’ailleurs pas à prendre les devants, allant jusqu’à communiquer en presse spécialisée. « Je suis dans une région très appréciée des cyclistes et c’est une clientèle qui voyage toute l’année pour venir se frotter aux cols pyrénéens, précise Pascal Fourcroy, gérant du camping Le Parc de Palétès (Ariège), qui possède 250 couchages.J’ai tout de suite capté que c’était une clientèle intéressante. Pour cibler les clubs, j’ai passé une publicité dans le magazine Le Cycle. Hors-saison, nous avons la place et la capacité pour accueillir chaleureusement les groupes. On leur propose des petits déjeuners adaptés et un local clos pour les vélos. Ensuite, il y a un phénomène de bouche à oreille qui se crée dans les clubs et les revues spécialisées.»

Être visible par tous les moyens

Faut-il ou non démarcher pour attirer de nouvelles clientèles ? Les canaux de communication ne manquent pas pour acquérir de la visibilité ou faire parler de soi. 

Qu’il s’agisse des salons grand public ou professionnels (tourisme, évènementiel  randonnée, comités d’entreprises, etc.), de la presse spécialisée, des offices du tourisme ou d’Internet. Pour certains campings cependant, les rentes de situation suffisent, comme une localisation particulière (isolée ou centrale) ou une offre unique. Dans l’Indre, François et Isabelle Montillet, gérants associés de L’Oasis du Berry, à Saint-Gaultier, ont su développer une offre unique dans le département. « Nous sommes presque les seuls à proposer ici une offre couplée hébergement/restauration. Celanous a permis de développer une clientèle d’étudiants pour des week-ends d’intégration en septembre et octobre. Ça a démarré avec une école d’ingénieurs de Blois, qui nous avait contactés. Et le mouvement a pris, avec des écoles de commerce, d’ostéopathes, Sciences Po… Aujourd’hui, on travaille avec des agences de voyages, qui gèrent les contacts et l’organisation de ces week-ends d’intégration. »

Pour autant, tout en reconnaissant faire le plein en septembre/octobre avec les groupes (« c’est notre gagne pain hors-saison »), François et Isabelle Montillet disent ne pas vouloir développer davantage cette clientèle. « Il y a beaucoup trop de demandes et il y a un moment où ça devient trop dur à gérer et où l’on perd en qualité de service. »

Associations et forums 

Ce phénomène de bouche à oreille est aussi bien connu de Sylvain Crégut, gérant du Camping du Pré Bas, au Lac Chambon (Puy-de-Dôme). « Nous n’avons pas une démarche spécifique vers les groupes mais on en reçoit quand même environ 40 par an, surtout en mai et en septembre. On a une bonne capacité d’hébergement, on propose de la restauration et du tout compris, et l’on se trouve au centre de la France… Cela se sait, l’information circule entre les groupes. On reçoit ainsi énormément de motards, au point d’être référencés dans les magazines spécialisés ! »Internet a favorisé l’éclosion d’associations et de forums les plus divers. Les campings peuvent trouver là matière à recruter de nouveaux clients.

 

 

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