Bilan de la saison camping 2019: région par région
Malgré une commercialisation souvent compliquée obligeant souvent un pilotage à vue, la saison semble s’être terminée plutôt bien. Surtout dans les campings au nord de la Loire. A l’inverse, le Sud a souffert. Il est vrai qu’en raison du beau temps général, certains vacanciers ne sont pas allés chercher le soleil si bas. A commencer par les nord-européens. Découvrez, région par région, comment s’est déroulée la saison de camping 2019.
Malgré une commercialisation souvent compliquée obligeant souvent un pilotage à vue, la saison semble s’être terminée plutôt bien. Surtout dans les campings au nord de la Loire. A l’inverse, le Sud a souffert. Il est vrai qu’en raison du beau temps général, certains vacanciers ne sont pas allés chercher le soleil si bas. A commencer par les nord-européens. Découvrez, région par région, comment s’est déroulée la saison de camping 2019.
Sommaire
Bourgogne-Franche-Comté: bonne saison, malgré quelques bémols
La tendance pointée l’an passé par les responsables syndicaux de l’HPA en Bourgogne-Franche-Comté s’est confortée en 2019 : une différence de plus en plus marquée entre les campings bien équipés, proposant des services, et les autres établissements. Si dans l’ensemble, la saison fut bonne dans la région, ils notent cette année encore une plus forte croissance sur les campings 4 ou 5 étoiles que sur les campings avec moins d’infrastructures dont le remplissage fut souvent plus difficile. Le résultat global reste toutefois positif pour la région. Le printemps n’avait pourtant pas été engageant avec un très mauvais mois de mai comme le souligne Étienne Pascal, président de la Fédération régionale de l’HPA. «â€¯Avril et Mai n’ont pas été bons et nous étions très inquiets en début de saison. Mais les mois de juin, juillet et août ont été bons dans l’ensemble. Et la fin de saison s’annonce très bonne, surtout dans la partie Bourgogne qui bénéficie de plus de passage que la Franche-Comté. »
Moins de Néerlandais
Un bilan positif qui ne gomme pas toutes les inquiétudes et notamment la baisse récurrente des Néerlandais qui, selon lui, devient «â€¯préoccupante ». Outre le fait d’avoir été moins nombreux que les années précédentes en Bourgogne-Franche-Comté, les Néerlandais ont également réservé leurs vacances beaucoup plus tard qu’à leur habitude. «â€¯Ils n’étaient pas là en début de saison, mais ils sont venus plus tard », confirme David Plet, président de la fédération du département de la Côte-d’Or où l’année 2019 fut assez décevante, malgré un bon mois d’août. Ces réservations tardives confirment l’accentuation du phénomène de dernière minute, avec des appels «â€¯parfois pour le jour-même, y compris en location ». «â€¯Il faut l’accepter, reconnaît Étienne Pascal. Cela complique la gestion, mais il faudra s’adapter et travailler notre early booking avec de vraies promotions. »
Plus d’Allemands
L’absence des Néerlandais a été partiellement compensée par une croissance significative de la clientèle allemande. «â€¯C’est la bonne surprise. » Les Français ont également été plus nombreux que les années précédentes comme le note David Plet. Philippe Marmin (Sites et Paysages Village des Meuniers 4 étoiles à Dompierre-les-Ormes enSaône-et-Loire) ou Raphaël Micheluzzi (Étang de la Fougeraie 3 étoiles à Saint-Léger-sur-Fougeret dans le Morvan) confirment cette hausse ainsi que celle de la clientèle belge et même danoise.
Ile-de-France: les Néerlandais de retour
En Ile-de-France, la saison 2019 est meilleure qu’en 2018, même si pour certains, elle reste en deçà des objectifs.Au Chêne Gris à Pommeuse en Seine-et-Marne (qui appartient au groupe Iris Parc), Erwin Merkx, directeur général du groupe néerlandais espérait faire mieux. «â€¯Les Néerlandais étaient finalement au rendez-vous, après un démarrage tardif. Mais les Britanniques et les danois sont en net retrait de l’ordre de -20 % ». Au camping Les Étangs Fleuris à Touquin (Seine-et Marne) aussi les Anglais sont en baisse (légère), mais les Néerlandais, Danois, Allemands et Espagnols sont en progression, confie Sophie Baudoin. Au final, la saison sera meilleure de l’ordre de + 10 % en locatif et + 5 % pour emplacements nus. Un bémol tout de même : la baisse de la consommation dans les services annexes. «â€¯Toutes les nationalités s’interrogent sur l’avenir, y compris les Allemands », rapporte Sophie Baudoin.Enfin dans les Yvelines, Le camping International de Maisons-Laffitte (314 empl. dont 100 locatifs) du groupe Sandaya annonce une progression de 21 % en séjours et 22 % en chiffre d’affaires avec une vingtaine de locatifs en plus par rapport à 2018. «â€¯Mis à part les Anglais (- 13 %), globalement toutes les nationalités sont en augmentation : Français (+ 17 %), néerlandais (+ 18 %), allemands (+ 25 %) et Belges (+ 60 %) », indiquait, le 10 septembre dernier, Jean-Yves Challies, directeur général adjoint de Sandaya.
Bretagne: Une saison tout en vert
Après une saison 2018 correcte mais contrastée, la Bretagne affiche un joli sourire pour 2019 pour cause de bonne fréquentation. C’est bien simple, les gestionnaires bretons ont engrangé de bons résultats, avec des clignotants souvent bloqués sur la couleur verte, d’avril à août. Près de 80 % des professionnels interrogés sont satisfaits de leur saison et une bonne partie d’entre eux l’estiment meilleure que le millésime 2018. Un constat général confirmé par le finistérien Nicolas Dayot, président national. «â€¯Si les départements du Finistère et du Morbihan tirent particulièrement bien leur épingle du jeu, c’est l’ensemble de la Bretagne qui est gagnante ! », reconnait-il.
Juillet : une bonne surprise
L’avant saison a commencé par un mois d’avril assez exceptionnel porté par une météo ensoleillée. Certes, le mois de mai a déçu un peu, mais juin, en revanche, a recréé un climat d’optimisme qui ne s’est pas démenti en juillet et août. Autre fait marquant avec les ponts de l’Ascension et de la Pentecôte qui ont été d’excellents crus. Comme en témoigne Gaël du Jonchay, président du Syndicat HPA d’Ille-et-Vilaine : «â€¯C’est bien simple, il y avait du monde comme en haute saison ! »
L’heureuse nouvelle vient en fait du mois de juillet qui a créé la surprise par son niveau de fréquentation, et ce dès la première quinzaine. Avec une prime bien sûr pour les établissements installés sur le littoral avec «â€¯les pieds dans l’eau ». Autre point positif : une clientèle française et allemande plus présente. «â€¯Le niveau des touristes néerlandais est resté stable, précise Nicolas Dayot. En revanche, plus de 50 % des gestionnaires indiquent une clientèle britannique en baisse. » Le bon niveau d’activité en juillet concerne à la fois les emplacements nus et le locatif. Le mois d’août, quant à lui, a été conforme aux années précédentes, c’est-à-dire bon. Les deux mois d’été cumulés donnent évidemment une bonne saison 2019 même si la clientèle française semble avoir moins consommé de services. «â€¯C’est notable concernant les dépenses de bar et des restaurants, précise Gaël du Jonchay. Les clients hexagonaux font très attention. » Lorsque nous avons sondé les professionnels fin août et début septembre, il était difficile de qualifier le mois de septembre, par nature très lié aux conditions météo. Il semblerait toutefois qu’on s’achemine, comme l’an passé, par une bonne fréquentation. De quoi renforcer la satisfaction des professionnels du secteur.
Centre-Val de Loire: Une saison très contrastée
La saison fut plutôt bonne sur l’ensemble de la région Centre-Val de Loire, mais les retours sont contrastés suivant les endroits.
Cependant, parmi les constantes, les gestionnaires de camping des différents départements notent une baisse des Britanniques, imputable à la situation politique compliquée et à la météo favorable outre-Manche. L’Indre fait exception avec une augmentation de campeurs britanniques enregistrée par Alexandre Charlot, propriétaire du groupe Aqualex qui compte deux campings dans le département.
L’impact de cette baisse de campeurs anglais varie toutefois suivant les départements, ainsi, malgré une baisse de 20 % de sa clientèle britannique, Christian Chenu du Sites et Paysages Camping Touristique de Gien, dans le Loiret, est enchanté de sa saison puisqu’il connaît une croissance de 24 % sur l’ensemble de la saison. De même, Gilles Drouet du camping La Citadelle à Loches (Indre-et-Loire) se dit très satisfait de sa saison en dépit de 11 % de vacanciers anglais en moins. «â€¯Vu la situation actuelle, il faut d’ailleurs apprendre à faire sans les Anglais, souligne-t-il en référence au Brexit et au cours de la livre, car la situation risque d’empirer dans les années à venir ». A contrario, Laurent Cherrier du camping Sites et Paysages Les Saules à Cheverny (Loir-et-Cher) est très marqué par cette chute du marché britannique.
Avec une baisse de 50 % de sa clientèle anglaise, il signe une mauvaise saison 2019. Il faut dire qu’outre les Anglais, les Néerlandais ont également été moins nombreux dans la région même si plusieurs gestionnaires dont Jean-Luc Robles du camping Le Val Fleuri (Eure-et-Loir) ont noté une fréquentation à la hausse. Face à cette baisse de deux de ses principaux marchés, la région a pu bénéficier d’un «â€¯afflux de clients français » ainsi que le note Régis de Lussac, président de la fédération HPA du Centre-Val de Loire. Laurent Cherrier confirme cette hausse et note même une importante clientèle de proximité : «â€¯Je pense que les gens se déplacent moins loin en vacances. Beaucoup des clients français qui viennent chez moi habitent à deux ou trois heures. » Cette croissance de la clientèle hexagonale s’accompagne également d’une augmentation des réservations de dernière minute souvent liées à la météo comme le regrette Jean-Luc Robles : «â€¯On sent que les gens ont moins de pouvoir d’achat. Heureusement qu’il a fait beau pour les inciter à partir malgré tout en vacances. »
Si les marchés britanniques et néerlandais ont été décevants, la région peut se satisfaire du développement de nouveaux marchés et notamment les marchés allemand et belge. «â€¯La nationalité qui s’est révélée, ce sont les Belges même si pour l’instant cela demeure des montants faibles », souligne Régis de Lussac.
Grand Est: Des Néerlandais bien présents
Une saison sensiblement similaire à celle de l’an dernier. C’est le bilan affiché en Alsace avec en bémol, un démarrage tardif de la haute saison.
Roland Quincieu, président du syndicat du Haut-Rhin, parle du 14 juillet tandis que son homologue du Bas-Rhin, Jean-Paul Roettele évoque même le 20 juillet… Si dans le Haut-Rhin, il est question d’un bon mois d’août avec une dernière semaine calme, en revanche dans le Bas-Rhin, Jean-Paul Roettele confie avoir constaté un trou début août en passage.
Parmi les bonnes nouvelles, l’Alsace a enregistré une belle progression des clientèles néerlandaise et danoise. «â€¯Il a fait très beau, donc ils sont restés chez nous. Ils se sont épargné plusieurs centaines de kilomètres pour trouver le soleil plus au sud», explique Roland Quincieu.
En Lorraine, le constat est le même. «â€¯Depuis deux ans, il fait beau chez nous. De fait, les campeurs venus du nord de l’Europe qui s’arrêtent chez nous restent sur place et découvre le tourisme vert. »
Reste que si les Hollandais, Allemands et Danois étaient bien là, en revanche, les Britanniques étaient moins nombreux comme le confirment les responsables du camping Sites et Paysages Le Clos de la Chaume dans les Vosges. Un établissement qui affirme avoir mieux travaillé début que fin août, en partie grâce au Tour de France ».
En Champagne-Ardenne, la saison a été sensiblement égale à l’an passé, voire légèrement meilleure avec là encore une constante : d’une part le retour très net des Néerlandais et Allemands et des Belges ; et d’autre part, un mois de juillet plutôt calme comme le confie le camping La Forêt à Arrigny. «â€¯En juillet, nous avons enregistré beaucoup de courts-séjours ». «â€¯Mais les étrangers ont tendance à allonger leurs séjours chez nous », ajoute le Kawan Resort Le Lac d’orient dans l’Aube. Le beau temps dans le nord de la France a attiré de nombreux étrangers. «â€¯Nous avons enregistré une augmentation de 8 % de nuitées néerlandaise et de 35 % de nuitées belges par rapport à 2018 », constate Angela Finch du Castel La Forge de Sainte Marie (5 étoiles, 199 empl.) en Haute-Marne. En revanche, la clientèle anglaise a chuté de 30 %. «â€¯Au final, on a fait une bonne saison, égale à l’an passé. »
Pays de la Loire: saison correcte mais contrastée
En région Pays de la Loire, la saison 2019 est jugée correcte, sans plus. Globalement, elle apparaît similaire au millésime 2018 et pour cette raison ne restera pas dans les annales !
C’est le constat général porté par les professionnels du secteur, particulièrement par les gestionnaires de Loire-Atlantique et de Vendée, les deux départements qui donnent le LA de la saison en région du fait de leur poids économique. Une saison donc sans éclat particulier mais qu’il faut nuancer en fonction des «â€¯territoires ». Une avant-saison mitigée, c’est le sentiment partagé par tous même si le mois d’avril a été jugé excellent par beaucoup. Si les campings vendéens et de Loire-Atlantique ont affiché complet pendant les ponts de l’Ascension et de la Pentecôte, grâce notamment à une clientèle de proximité de plus en plus présente, la tonalité d’ensemble n’est pas excellente. «â€¯C’était vraiment timide, précise Philippe Morantin, président départemental de Loire-Atlantique même s’il y a eu un petit sursaut de réservation en juin. » Même son de cloche en Vendée où, là également, les établissements ont fait le plein pendant les ponts.
Moins d’Anglais en Vendée
Au mois d’août, c’est toujours la règle, les campings ont pleinement rempli leurs objectifs, et ce jusqu’à la fin du mois. Avec une présence plus importante de la clientèle belge. Le mois de juillet, en revanche, est plus contrasté. «â€¯Juillet n’a pas été «â€¯folichon » constate le vendéen Franck Chadeau, président départemental. Cela vaut pour la première quinzaine qui a toujours du mal à démarrer. La mauvaise surprise vient en revanche de la deuxième quinzaine, vraiment moyenne en dépit du très beau temps. «â€¯On ne comprend pas ce qui s’est passé. » La clientèle anglaise a presque boudé la Vendée (moins 20 %) et la durée des séjours diminue. «â€¯Si bien que deux tiers des gestionnaires que nous avons interrogés ne sont pas satisfaits de leur mois de juillet. Avec une incidence sur le bilan de la saison.» L’ambiance est différente en Loire-Atlantique voisine où juillet est jugé bon et même meilleur qu’en 2018. «â€¯Deux tiers des professionnels sont satisfaits de ce mois », précise Philippe Morantin. Le résultat est encore différent en Maine-et-Loire où les gestionnaires ont enregistré moins de passage en juillet.
À partir du mois de septembre, la fréquentation est très météo-dépendante, sensible aux réservations de dernière minute et donc difficile à appréhender. Mais les premiers «â€¯signaux » étaient bons lorsque nous avons mené notre enquête. Un peu comme l’an passé. Mais même si l’arrière-saison montre des couleurs en termes d’activité, elle ne viendra pas compenser un mois de juillet globalement en demi-teinte et affectant malgré toute la saison dans son ensemble.
PACA: Un mois de juillet très compliqué
Ambiance plutôt morose en Paca où globalement tous les départements font état d’une saison moyenne et moins bonne qu’en 2018. Visiblement, le beau temps qui a régné partout en France n’a pas favorisé le tourisme dans le sud.
Certes, dans les Hautes-Alpes, la saison se termine mieux qu’elle a commencé, mais elle n’en est pas moins qualifiée de «â€¯moyenne » par Roland Roussel, président du syndicat départemental. «â€¯Nous avons eu un vrai trou d’air pendant les trois premières semaines de juillet. Pourtant nous avions tout pour réussir : il faisait beau, avec de la fraîcheur en montagne ». Outre les Français, les Néerlandais aussi ont fait défaut. Heureusement le mois d’août a été bon. Quant à la moyenne et haute montagne, elle tire bien son épingle du jeu.
Plus au sud, dans les Alpes-de-Haute-Provence, le constat est similaire avec une nette baisse de la fréquentation néerlandaise, en particulier dans le sud Verdon, région généralement prisée par cette clientèle. «â€¯Dans le département, la fréquentation est en chute de l’ordre de 20 % en juillet », explique Thierry Albano. Quant au mois d’août, il affiche un résultat stable avec une période particulièrement surchargée entre le 10 et le 20 août, comme d’habitude. «â€¯La saison a été moyenne, mais certains établissements (les plus développés) sortent du lot et enregistrent une belle saison. »
Toujours à l’intérieur des terres, dans le Vaucluse, après un bon mois de juin par endroits, le mois de juillet a pour sa part été compliqué. «â€¯Nous avons enregistré un mois de juin exceptionnel. En revanche, juillet a été catastrophique », raconte Thierry Delfosse du camping Le Luberon à Apt. «â€¯Il faisait beau partout, résultat il y a eu très peu de passage ; certains établissements annoncent une baisse de 30 % pour cette période », ajoute Jeannine Guindos, présidente du syndicat HPA du Vaucluse. «â€¯Dans ce département, la température est montée jusqu’à 44 °C, faisant fuir les campeurs sous tente et en caravane », indique Vincent Gailledrat, président de la fédération Paca. Quant au mois août, il a été normal, voire pour certains légèrement en retrait.
L’effet négatif de la canicule
Sur la côte, l’ambiance n’est pas plus euphorique. À commencer par les Alpes-Maritimes. «â€¯Malgré le beau temps, la saison a commencé le 25 juillet pour le camping traditionnel, après une avant-saison correcte, explique Yves Monferran. C’est la première fois que je n’envoie pas ou peu de clients vers mes collègues alors que je suis en bord de mer. »
Une saison moyenne et moins bonne que l’an passé. C’est aussi le constat annoncé dans les Bouches-du-Rhône. Après un mois de juillet qualifié de «â€¯très mauvais » par Cyril Urios de la fédération HPA 13, il fait part d’un mois d’août «â€¯pas terrible ».
Reste le Var, le département leader en nombre de campings, qui cette année n’enregistre pas une saison mémorable.
Peu de passage en juillet
En mai, l’absence de ponts (mis à part l’Ascension) a largement contribué à la baisse de 9 points du taux d’occupation par rapport à l’an passé. À l’inverse, la fédération varoise fait part d’une hausse de 5 points du taux d’occupation en juin, passant de 60 à 65 %. Mais le gros point noir reste juillet avec une baisse globale de 5 points du taux d’occupation. Un bilan qui, dans certaines parties du département, est en chute de 11 points par rapport à juillet 2018 !
Quant au mois d’août, là encore on constate un certain tassement du taux d’occupation (-2 points) et même une nette baisse dans l’arrière-pays (7points). Dans l’Estérel, le bilan est égal à 2018 avec une baisse pour la première quinzaine et une hausse pour la suivante. «â€¯On a constaté une baisse de la clientèle néerlandaise et britannique », résume le président de la fédération régionale Paca. «â€¯Certains campings ont souffert cette année, mais peut-être que par endroits, il y a des problèmes de tarification. »
Nouvelle-Aquitaine: de grandes distorsions
Dans cette vaste région entre terre et mer, de grandes tendances se retrouvent sur les douze départements : juillet très difficile, qui a souvent décollé vers le 20 du mois.
Des néo-campeurs hyper-exigeants, qui en choisissant les hébergements premium, pensent disposer des mêmes services et confort qu’au Club Med ! Des réservations de dernières minutes qui bondissent. Une clientèle française souvent de proximité, des Britanniques qui ont fait défaut, des Espagnols plus nombreux. À l’heure du bilan pourtant, les présidents HPA des départements tablent dans leur majorité (8 sur 12) sur une saison moyenne, et qui serait équivalente à l’an dernier. Ceci au prix parfois d’offres tarifaires à gros rabais, en pleine saison…
En Poitou-Charentes, le leader régional, le départemental de Charente-Maritime donne le ton à travers sa traditionnelle étude menée par la FDHPA 17 à partir d’un échantillon représentatif de 70 campings : «â€¯bien que meilleure que l’an dernier (+ 2,4 %), la saison touristique confirme les tendances déjà entraperçues depuis quelques années, un mois de juillet qui s’étiole sensiblement, des aoûtiens au rendez-vous jusqu’à la rentrée, une clientèle friande de réservations de dernières minutes…» Les professionnels donnent une note de 7,2 à cette saison 2019 (contre 6,2 l’an passé). Le focus sur les clientèles, montre que l’Île-de-France et les Pays de la Loire, trustent les deux premières places du podium, suivis de la Bretagne qui remplace la Nouvelle-Aquitaine sur la 3e marche. Les courts déplacements semblent être favorisés (prix de l’essence, météo ?). Côté clientèle étrangère, le marché allemand, reste le seul marché étranger en progression pour 44 % des campings. Pierre Migaud, chargé de la communication à la Fédération 17 analyse : «â€¯Le ressenti, c’est d’avoir eu une saison très courte, qui aurait duré trois semaines. Toutefois, tout mis bout à bout, ce n’est pas une mauvaise saison. Et l’on remarque de grandes disparités. En Charente-Maritime, août a été très bon mais à Royan, clairement mauvais. En outre, le grand soleil de septembre, a avantagé tous nos territoires, d’ailleurs, nos campings qui n’ont plus de saisonniers, ont dû les remplacer, c’est galère ! »
Grande hétérogénéité en ex-Aquitaine
Dans la Vienne, (où comme dans les Deux-Sèvres le bilan l’an dernier s’était soldé en négatif, -6,6 % en 2017), la fréquentation record du Futuroscope, 560 000 visiteurs du 1er juillet au 20 août donne la tendance y compris pour l’HPA : au camping du Lac de Saint-Cyr (4 étoiles de 189 empl.), la directrice adjointe, Solène, le dit tout net : «â€¯L’an dernier c’était la cata ! Cette année, c’est une très belle saison, aussi bien qu’en 2017. Elle a démarré tardivement, vers le 17 – 18 juillet, mais on a travaillé jusqu’au 31 août à fond. En emplacements, nous étions complets, dix jours la première semaine d’août, et en locatif, du 3 au 24 août. La clientèle britannique a baissé, mais au profit des Allemands et Néerlandais. Quant à la durée des séjours, il n’y a plus de règle : une nuit, deux nuits… On a même eu des clients de passage qui sont restés trois semaines ! »
Après un mois de mai mauvais, un mois de juillet très difficile mais avril, juin, août, et septembre très bons, la Gironde s’en sort plutôt bien, au moins aussi bien que l’an dernier, qui avait connu une progression de 0,5 %. Une tendance confirmée par le président du SDHPA, Lionel Pujade. «â€¯Depuis trois ans on est en progression, ce cru 2019 est dans la continuité, en règle générale il sera équivalent à 2018 on ne pourra pas progresser indéfiniment. Ceci dit, on a vu un peu moins d’Anglais et de Belges. » Dans son camping, le Ker Helen, 4 étoiles de 140 emplacements dont 70 locatifs au Teich, Lionel Pujade observe «â€¯les nouveaux campeurs, 30 % au moins, sont habitués à d’autres types d’hébergements comme les villages de vacances. Ils n’admettent pas d’être réveillés le matin par les voix des voisins. Et s’étonnent que leur mobile-home premium ne soit pas entouré d’un jardin clôturé ! Pour ma part, désormais tous les mobile-homes et chalets ont les draps fournis ».
Au Camping Club d’Arcachon, 350 emplacements, Jérôme Thévenon ne pratique pas la langue de bois.«â€¯Juillet a été très difficile, on a fait 10 % de chiffre d’affaires en moins, comme nos voisins. J’ai vu passer sur les Landes, dans un très gros camping des offres avec des rabais de 40 à 60 % fin juillet et début d’août. Ou des séjours avec la deuxième semaine offerte ! Il est vrai qu’en règle générale on est trop cher. »Avis partagé par François Champetier de Ribes, le président de l’HPA des Landes, «â€¯Les gens filent vers l’Espagne, destination bien moins chère. » Et d’ajouter : «â€¯J’observe des professionnels très inquiets, la saison sera mauvaise, moins bonne encore que la saison 2018 où l’on était à moins 0,5 %. » Juillet a été catastrophique. Toutes les clientèles manquent, françaises, et étrangères, surtout d’Europe du Nord ».
Seul département de l’ex-région Aquitaine a avoir progressé lors de la saison 2018, (+3,3 %), le Lot-et Garonne, devrait faire aussi bien que la saison précédente en termes de nuitées. «â€¯On est stable, avec un mois de juillet identique, un bon mois d’août et une belle arrière-saison », confirme le président du SDHPA, Bruno Engrand. Propriétaire et gestionnaire du Yelloh ! Village Château de Fonrives (5 étoiles, 266 empl.), il pointe également «â€¯beaucoup de réservations de dernière minute, la veille pour le lendemain, en locatif. Des Hollandais arrivés le matin sans réserver sont restés dix jours en mobile-home. » Et de noter aussi que le passage de 4 à 5 étoiles depuis l’an dernier n’avait pas impacté la fréquentation dans son camping mais cela avait joué sur l’exigence de la clientèle : «â€¯Il faut être comme au club Med ! »
Dans les Pyrénées-Atlantiques, côté littoral, la question était de savoir si le sommet du G7 à Biarritz (24 au 26 août) allait freiner ou booster la fréquentation dans l’HPA. Seul camping dans la cité impériale, Biarritz Camping, (170 emplacements, 72 mobile-homes) était occupé tout le mois d’août par un escadron de gendarmes. «â€¯La saison sera meilleure qu’en 2018, estime-t-on avec satisfaction. La cohabitation avec la clientèle traditionnelle s’est hyper bien passée. »
À Bidart, au camping Sunêlia Berrua (4 étoiles, 255 empl.), une cinquantaine de mobile-homes ont été occupés durant cinq jours par les policiers du G7. Amélie, à la réception résume : «â€¯On fera une saison équivalente à l’an dernier, avec un mois de juillet plus calme ». Et de noter : «â€¯Ce qui nous a surpris le plus ce sont les réservations de dernière minute. Et on a reçu plus de Néerlandais que d’habitude. Quant aux Espagnols, ils viennent lorsque les tarifs sont bas, surtout sur les ailes de saisons. »
Côté intérieur, à Espelette, le camping Biper Gorri (4 étoiles 149 empl.), a refusé les offres du G7 malgré de fortes sollicitations. La gestionnaire Pauline Albino a privilégié sa clientèle, et elle est comblée. «â€¯On a fait une belle saison, même si la pression était moins forte en haute saison, notre chiffre d’affaires est de + 9 % par rapport à 2018, avec des séjours plus longs sur juillet, tous les locatifs ont été loués par période de deux semaines, contre une semaine en août où le prix était plus élevé, mais en août, les gens ont plus dépensé. » Pour la jeune femme, le succès vient de la bonne note et des très bons avis sur le Web. «â€¯Les dépenses annexes sur l’ensemble de la saison ont progressé de 10 %, ce qui est vrai depuis plusieurs années. » Et d’ajouter : «â€¯De plus en plus de vacanciers préfèrent séjourner dans l’intérieur des terres, c’est plus tranquille, et c’est moins cher. »
Dans le Béarn, côté montagne, à Laruns, Jean-Marie Latchère du camping des Gaves (99 empl.) est lui aussi comblé. Il annonce une saison «â€¯fameuse », + 20 % d’augmentation. «â€¯Depuis que l’on a choisi de monter en gamme, avec plus de locatifs, insolites, et cette piscine chauffée atypique, on progresse, explique-t-il. On va même passer 4 étoiles dans un mois. Ici, sans complexe on joue les promotions en pleine saison pour boucher les trous. Et ça marche. »
En Dordogne, l’enquête de saison menée par le syndicat a livré ses conclusions. Le président de l’HPA Gé Kusters analyse : «â€¯Il s’agit d’une saison relativement atypique, de nombreux indicateurs présageaient une mauvaise saison, je pense qu’elle sera meilleure que l’an dernier (-3,6% en 2018/2017). En juillet, le démarrage a été très lent, août fut bon, l’arrière-saison magnifique. »
Au final, 47 % des sondés trouvaient que la saison était meilleure qu’en 2018, 35 % en baisse, et 18 % identiques. Sur la clientèle française, 40 % la perçoivent identique, et 31,8 % en hausse. Pour la clientèle étrangère, concernant les Néerlandais, 33,6 % des sondés jugent leur présence en baisse, et 27,3 % identiques. Les Anglais, 44,5 % en baisse. Les Espagnols, 39,1 % en hausse et 26,4 identiques.
Au final, par rapport à 2018, le chiffre d’affaires des hébergements serait en baisse pour 51,8 %, en hausse pour 30 %, et égal pour 18,2 % (le restant indéterminé). Sur le terrain en Périgord, Quentin Mauzat, à la tête du camping La Nouvelle Croze, 4 étoiles, 42 emplacements, dont 26 Mobile-hommes, une clientèle à 90 % française est ravi avec un chiffre d’affaires qui terminera sur un bond de 19 %, sans avoir haussé les tarifs. «â€¯C’est une très belle saison, on a été complet jusqu’au 26 août, même sur les 12 emplacements nus. La fréquentation a bondi de 40 % par rapport à 2018 avec les 7 mobile-homes que nous avons rajoutés et les 4 Premium ont cartonné. A périmètre constant, la progression est de 20 % ». Même au niveau des services annexes, surtout du restaurant, le chiffre d’affaires fait un bond de 40 % !
Limousin : les vacanciers de plus en plus “green” !
Déjà l’an dernier en Nouvelle-Aquitaine, le Limousin se révélait champion en termes de progression par rapport à l’année 2017 : Creuse+ 7,3 %,Corrèze+ 6,5 %,Haute-Vienne+ 5,5 %. L’émergence du “slow tourisme” semble se confirmer. «â€¯Cette saison devrait être au même niveau que l’an passé, confirme Christian Graffeuil, président de l’HPA du Limousin. Mais on n’a jamais eu l’impression d’une surchauffe, d’une période où tout était super complet. La saison a démarré tardivement, voire très tardivement, et la haute saison a vraiment décollé entre le 15 et le 20 juillet, et a duré un mois. Après le 25 août, on a eu un gros plouf ». Et de remarquer : «â€¯Ceux qui tirent leur épingle du jeu, sont ceux qui savent communiquer, qui ont une plus grande visibilité sur Google. Je vois des petits campings, avec peu de services, sans mobile-homes, afficher complet car ils ont une super communication, ciblée sur des sites affinitaires, invitant à une expérience insolite, différente du classique, des habitudes. Les clients recherchent cela. »
Autre remarque : «â€¯En raison du très grand beau temps les gens ont joué beaucoup la proximité pour ceux qui n’avaient pas réservé. Au niveau de la clientèle étrangère, on a croisé moins d’Anglais, et pour les Hollandais, leurs séjours étaient plus courts. Avant, ils restaient trois semaines, maintenant entre 10 et 15 jours, ce qui ne les empêche pas d’aller aussi dans les autres régions, ils sont plus mobiles. » Le président soulève aussi un problème très souvent pointé du doigt : «â€¯même en haute saison, j’ai vu des moins 30 %, sur des réseaux comme Abritel, Le Bon Coin, Airbnb…C’est une concurrence pour nous. Derrière l’écran vous achetez la photo qui fait rêver. Aujourd’hui, il n’y a plus d’acquis, on doit se remettre en question en permanence.»
Auvergne-Rhône-Alpes: morosité en Ardèche
Globalement, les campings auvergnats ont réalisé une bonne saison. Selon Christian Pommier, président de la fédération régionale, 80 % des établissements ont enregistré une saison égale ou meilleure que l’an dernier. «â€¯Seuls 20 % des campings déclarent être en baisse, confie-t-il. L’avant saison a été moyenne avec un mois de mai quasi nul (sauf pour l’Ascension) et juin très faible. » Si, comme partout, juillet a mis du temps à se lancer, en revanche, la fréquentation en août s’étire jusqu’à la fin du mois. Dans le détail, à l’exception du Cantal où les campings parlent d’une saison moyenne, malgré le soleil, le reste de l’Auvergne enregistre une bonne voire très bonne saison. Le bémol ? 80 % des campings constatent un tassement voire une baisse de la clientèle étrangère (notamment néerlandaise). «â€¯Chez nous, nous avons eu la canicule, mais la nuit, on pouvait dormir ; Les campeurs ont apprécié », résume Christian Pommier.
À l’autre bout de la grande région Auvergne/Rhône-Alpes, du côté des deux Savoie et de l’Isère, les campings de montagne annoncent avoir enregistré une bonne saison, égale à 2018. «â€¯Juillet est quand même en baisse et nous avons moins d’anglais », indique-t-on au camping L’Escale au Grand-Bornand (Haute-Savoie). Un constat que confirme Aurélie Bussat du Sites et Paysages La Colombière à Neydens, qui qualifie juillet de «â€¯bizarre ». Néanmoins, tous les campings ne sont pas en positif. Au bord du lac Léman, à Sciez, au camping Le Chalet (3 étoiles), il est question d’une moyenne saison, en baisse «â€¯avec des locatifs disponibles jusqu’au 13 juillet et des Néerlandais qui sont venus en août, quand on est déjà plein ».
Bonne saison en montagne
Département de montagne, l’Isère aussi semble tirer son épingle du jeu, même si certains établissements interrogés dans l’Oisans font part d’une mauvaise saison. «â€¯Nous n’avons jamais affiché complet », nous a déclaré l’un d’entre eux. Ici ce sont les étrangers (Anglais et Néerlandais) qui font faux bond.
En plaine, dans l’Ain, les campings signent globalement une saison identique voire meilleure qu’en 2018, avec beaucoup de dernière minute. «â€¯Nous avons constaté plus de clientèle de proximité », souligne-t-on au camping La Plaine Tonique (4 étoiles, 586 empl.). Tandis qu’au camping du Lac du Lit du Roi (132 empl.), la saison a été bonne, malgré la baisse des Néerlandais. Des propos que l’on retrouve dans plusieurs campings du Rhône.
Reste le sud de la région. «â€¯Chez nous dans la Drôme, c’est comme en Ardèche, mais un petit peu mieux », résume Jean-Paul Goy, vice-président de la fédération régionale. Après un mois de mai qualifié de nul et un excellent mois de juin (meilleur qu’en 2018), la haute saison a démarré très tardivement. «â€¯Par endroits, il y a eu des annulations en raison de la canicule », indique Jean-Paul Goy. Heureusement, août connaît une belle fréquentation, en hausse par rapport à l’an dernier. «â€¯Pour l’ensemble, on peut parler d’une saison moyenne, et moins bonne qu’en 2018 », indique le responsable syndical. Et de s’inquiéter pour les petits campings, peu structurés.
Enfin, dans le département phare de la région, l’Ardèche et ses 270 campings, la saison a comme partout été compliquée en juillet, et même très compliquée pour ceux qui accueillent habituellement beaucoup de Néerlandais. «â€…Et même si les réservations de septembre sont bonnes, elles ne compenseront pas le chiffre d’affaires perdu en juillet », souligne l’Ardéchois Rémi Peschier, président HPA Rhône-Alpes.
Occitanie: une mauvaise saison
Si l’on met à part les montagnes pyrénéennes (Hautes-Pyrénées et Ariège), la saison 2019 restera dans les annales comme une réelle déception pour la plupart des territoires, notamment pour les établissements dits de campagne.
Elle apparaît comme une saison de transition à la fois météorologique et économique dans un environnement en mutation accélérée. Le recul est particulièrement spectaculaire chez les indépendants qui ne bénéficient pas de la force de frappe marketing des grands groupes et chaînes dont les affiliés sont les seuls à tirer leur épingle du jeu cette année. Le littoral lui-même, pourtant véritable Eldorado, a marqué le pas. «â€¯Même au mois d’août les établissements étaient pleins sans plus et sans générer de déversement dans les campings de deuxième ligne. Cela représente à peu près 20 % de notre clientèle » explique Bernard Sauvaire, président HPA du Gard. Les gestionnaires pointent tous un mois de juillet illisible et décevant qui contribue largement au recul constaté.
Gilets jaunes et canicule
Au septième mois de l’année, visiblement les facteurs sont multiples et ils sonnent plusieurs fois. «â€¯Nous payons pour les manifestations des Gilets jaunes qui ont effrayé les clients du nord de l’Europe et notamment les Hollandais », indique Jean-Paul Gély qui parle d’une année catastrophique pour son département de la Lozère. Dans le Gers, l’Aude ou le Lot, on montre aussi du doigt les héros des ronds-points. Les vidéos d’incendies et de guérillas urbaines ont généré des messages anxiogènes dissuadant les voyageurs des Pays-Bas de prendre la route de la France dans un tel climat d’incertitude.«â€¯La fréquentation des Néerlandais est également en baisse en Aveyron », précise Philippe Champetier, président du syndicat départemental.
Ladite clientèle est donc restée au pays ou bien elle a pris la direction de cieux pacifiques et de ronds-points dégagés. «â€¯La canicule a aussi joué un rôle important. Autour de 40 °C, la vie quotidienne dans des locatifs non-climatisés devient inconfortable. Et surtout, aujourd’hui, nous sommes dans l’incertitude. Nous manquons de visibilité et de repères pour l’avenir », estime Christian Moncoutie dans le département du Lot qui entend nourrir rapidement une réflexion pour les cinq années à venir. Même si les Gilets jaunes ne seront pas une constante chaque printemps pour effaroucher les estivants européens. «â€¯Nous entrons dans une nouvelle ère de concurrence accrue avec la montée en puissance des autres destinations méditerranéennes : l’Italie, la Croatie, la Grèce, la Tunisie. Et le phénomène des plateformes collaboratives de location entre particuliers est aujourd’hui installé et il est même en plein essor », analyse Jean François Bey le président régional qui lance une réflexion sur la modification climatique en cours.
Au-dessus de la plaine, les montagnards sont les seuls à afficher de bons résultats et même meilleurs que 2018. «â€¯L’effet air frais, la chaleur mais sans canicule nocturne a joué à plein en notre faveur, même si les séjours auraient plutôt tendance à se raccourcir légèrement » indique Michel Dubié, responsable de la fédération régionale HPA Midi-Pyrénées qui note un retour net au camping traditionnel avec tente ou caravane en net regain de fréquentation cette année. Même si en altitude le mois de juillet n’a jamais répondu aux attentes commerciales. «â€¯On peut aujourd’hui estimer que la haute saison se resserre sur la dernière semaine de juillet et sur le mois d’août », poursuit Jean François Bey. «â€¯Il faudrait modifier le calendrier des vacances d’été et obtenir que les Français partent en vacances à des moments différents selon les zones sur le modèle des vacances de février avec juste un tronc commun », estiment Philippe Robert de l’Hérault et Jean-François Leclerc de l’Aude. Dans tous les établissements on a encore noté cette année un nouvel affaissement des budgets sur les dépenses annexes : bar et snacking sauf si le rapport grande qualité et petit prix est au rendez-vous. Des gérants de camping nourrissent aussi des inquiétudes sur l’équilibre financier des supérettes avec la montée en puissance des établissements de grande distribution ou de hard-discount installés dans ou en lisière des grandes zones touristiques pour que les campeurs puissent se ravitailler à moindre coût. L’été 2019, vécu comme celui de tous les dangers économiques, va, assurément générer un hiver studieux et imaginatif pour éclairer la saison 2020 d’un jour nouveau.
Hauts-de-France: encore une très belle saison
Tous les voyants sont au vert dans les Hauts-de-France avec une saison 2019 plutôt réussie. Tout montre que les bonnes conditions météo ont incité les vacanciers à choisir l’hôtellerie de plein air. «â€¯La saison a bien commencé, explique, La présidente de la fédération HPA des Hauts de France, Sylvie Heusele. De manière globale, les établissements ont bien travaillé en avant-saison, dès les vacances de printemps. »
Le début du mois du juillet a été un peu timide, les vacances scolaires ayant commencé tardivement. Les vacanciers ont reporté leur séjour sur le mois d’août.
« Nous avons eu un afflux de touristes étrangers, cette année. Beaucoup de Britanniques sont venus visiter Paris et les Néerlandais ont prolongé leur séjour, » ajoute François Lombard responsable HPA pour le département de l’Oise.
Thierry Limantour, président du syndicat HPA du Pas-de-Calais,renforce cette impression. «â€¯La saison est bien partie dès le printemps, grâce aux Rencontres internationales de cerfs-volants. On a eu la chance d’avoir du beau temps et nous avons refusé des courts séjours. ». Le mois de septembre s’annonce bien avec un taux de remplissage de 40 % sur le département.
«â€¯On n’a jamais connu une semaine fin août avec un tel taux de remplissage, ajoute Thierry Limantour. Les Belges, les Néerlandais viennent de plus en plus nombreux ». La clientèle de Champagne-Ardenne est elle aussi importante, «â€¯nous sommes la plage de sable fin la plus proche de chez eux ».
En Picardie où 80 % des campings se concentrent sur la côte, «â€¯depuis quelques années, la fréquentation augmente de 15 % sur les courts-séjours », explique Laurent Pruvot, président de la fédération régionale de l’HPA.
Les néo-campeurs (re)découvrent le camping. «â€¯Les gens sont restés sur l’idée d’un camping où l’on vient avec sa toile de tente, la profession a fait de gros investissements en confort et en infrastructures », ajoute Thierry Limantour.
Les clients apprécient la piscine couverte, le sauna, demandent la climatisation, «â€¯c’est une nouvelle tendance, admet Sylvie Heusele. Les clients veulent se sentir chez eux. »
Le tourisme se fait plus rural dans l’Aisne, Le département attire les vacanciers en recherche de quiétude. «â€¯Le locatif fonctionne très bien, nous avons une importante clientèle de proximité qui vient régulièrement », conclut Christophe Starosta.
La réservation de dernière minute dans les Hauts-de-France est devenue monnaie courante, les vacanciers regardent la météo avant de se décider.
Des vacanciers qui veulent optimiser leurs vacances et surveiller leur budget, «â€¯c’est à nous d’être imaginatifs, les clients sont prêts à se faire plaisir si on leur offre des produits de qualité. Ils ne veulent plus d’attrape-touristes » résume Laurent Pruvot.
Corse: Un mois de juillet morose
Après un mois de mai en recul et un mois de juin en hausse, en partie grâce aux Allemands, le mois de juillet s’est révélé particulièrement compliqué.
«â€¯D’habitude, la première quinzaine est difficile à remplir. Cette année, c’est quasiment tout le mois qui s’est révélé faible en fréquentation », explique Alain Venturi, président de la fédération HPA de Corse. «â€¯Et précise-t-il, «â€¯ce n’est pas à cause de la canicule, car depuis l’ouverture des réservations, les gestionnaires de camping sentaient que juillet allait être difficile ».
L’arrivée du mois d’août a été saluée avec un grand ouf de soulagement. «â€¯Il a été conforme à d’habitude, mais on ne peut pas parler de progression », ajoute Alain Venturi. Quant au mois de septembre, il était plutôt bien parti. Mais il ne comblera pas le trou de juillet.
Normandie: Encore meilleur que l’an dernier
Après une bonne saison en 2018, les campings normands reconnaissent avoir fait encore mieux cette année.
« Malgré certaines disparités selon les établissements, on peut envisager une hausse globale de la fréquentation de l’ordre de 3 % », indique Christophe Lelièvre, président de la fédération de Normandie. Une belle performance, en partiee liée à un démarrage en fanfare. Et pour cause, en juin deux événements importants ont eu lieu dans la région. D’une part, le 75e anniversaire du Débarquement de Normandie ; et d’autre part, dans la foulée, l’Armada de Rouen qui a rassemblé les plus beaux bateaux jusqu’au 16 juin. « Tous les campings situés à proximité de ces deux manifestations ont été complets pendant quinze jours en juin », souligne Christophe Lelièvre, « Le Débarquement a généré beaucoup de passages et dernière minute, y compris début juillet, période généralement compliquée ». En revanche, les hébergements locatifs ont été plus difficiles à remplir pendant les trois premières semaines de juillet.
Malgré une météo défavorable du 5 au 15 août, les campings ont par la suite enregistré un très bon niveau de remplissage en août. « Grâce au 75e anniversaire du Débarquement, nous avons vu plus de Britanniques et d’Allemands, en revanche les Néerlandais sont stables », indique le président de la fédération Normande. Quant aux Français, ils étaient présents en force, à commencer par la clientèle de proximité.