Assurances, ce qu’il faut savoir !

Par Stéphane Messer 01/04/2016

Situés pour certains d’entre eux en bord de mer, souvent dans un environnement où les arbres sont très présents, dotés d’équipements particuliers, les campings ne sont vraiment pas des entreprises comme les autres. C’est sans doute pour ces raisons que ces acteurs économiques protègent leurs biens et les personnes, voire la pérennité de leur entreprise, via des contrats « profilés » proposés souvent par des assureurs bien installés dans ce secteur particulier. Voici ce qu’il faut savoir pour bien s’assurer.

Situés pour certains d’entre eux en bord de mer, souvent dans un environnement où les arbres sont très présents, dotés d’équipements particuliers, les campings ne sont vraiment pas des entreprises comme les autres. C’est sans doute pour ces raisons que ces acteurs économiques protègent leurs biens et les personnes, voire la pérennité de leur entreprise, via des contrats « profilés » proposés souvent par des assureurs bien installés dans ce secteur particulier. Voici ce qu’il faut savoir pour bien s’assurer.

Les biens assurés et pour quels risques ?

Parce qu’ils doivent se protéger de risques différents, les gestionnaires optent généralement pour des contrats, dits multirisques.
Un contrat multirisque complet comprend généralement plusieurs « volets » de garanties concernant les dommages aux biens, une protection financière (perte d’exploitation, perte de la valeur vénale du fonds), des garanties responsabilité civile et une assistance. Voilà pour l’architecture générale du contrat que nous étudierons plus en détail dans les paragraphes ci-dessous. Le montant de la prime (en moyenne autour de 3 000 à 4 000 € par an) dépendra du « profil » du camping : sa situation (mer, forêt, bord de rivière…), la superficie des bâtiments, les équipements et activités, le chiffre d’affaires entrent bien sûr en ligne de compte. Il est d’ailleurs de l’intérêt du gestionnaire d’informer son assureur des nouveaux investissements réalisés.
Les contrats couvrent tous les bâtiments (réception, sanitaires, restaurant, épicerie), les équipements (parc aquatique par exemple) et les unités de logements (mobile-homes, chalets, bungalows toile, etc.).

Des droits, mais aussi des obligations

Le contenu des locaux professionnels est également assuré : il s’agit du mobilier et matériels professionnels, des matériels électriques et électroniques, des marchandises, des meubles, des archives informatiques ou non, des fonds et valeurs.
Les contrats garantissent les dommages matériels causés aux biens suite aux événements suivants : incendie, tempête, grêle et neige, les dégâts des eaux, le vol et vandalisme, les catastrophes naturelles, etc.
Mais attention, si l’assurance ouvre des droits à indemnisation, elle implique également des obligations de « prévention » et de bon entretien pour les gestionnaires. Concernant les dégâts des eaux par exemple, la garantie ne jouera pas si le gestionnaire n’a pas fait les bons gestes pendant les périodes de gel. Dans le même esprit, l’installation électrique devra être aux normes et correctement entretenue.

Quelle protection financière ?

Si elle n’est pas obligatoire, la garantie pertes d’exploitation est primordiale.
La garantie pertes d’exploitation garantit les pertes pécuniaires du fait de l’interruption ou de la réduction de l’activité consécutive à un dommage matériel lié à un incendie, une tempête, une catastrophe naturelle, une fermeture administrative, une impossibilité d’accès. L’indemnité versée correspond à la perte d’exploitation pendant la période d’indemnisation : généralement, elle ne peut excéder douze mois. Elle peut également être forfaitaire. Dans les deux cas, cette garantie est indispensable pour redémarrer au plus vite son activité.
La garantie « perte de la valeur vénale » fait aussi partie intégrante de tout bon contrat multirisque. On entend par « valeur vénale », la valeur marchande de l’ensemble des éléments incorporels du fonds, à savoir le droit au bail, le pas-de-porte, la clientèle, ceci à l’exclusion de tous les biens matériels (mobilier, matériels, marchandises, etc.). L’indemnité proposée peut répondre à une perte partielle ou totale, en cas d’impossibilité complète et définitive de continuer son activité.

Assureurs généralistes ou spécialisés ?

Activité particulière, la gestion d’un camping nécessite-t-elle de passer par un assureur spécialisé sur le marché de l’HPA ?
Certains gestionnaires font confiance à des assureurs généralistes et ne s’en plaignent pas. « Suite à un problème, j’ai changé de compagnie en 2010. Mon nouvel assureur, installé à Béziers, s’occupe de tout : camping, voitures, mutuelle », explique Patrice Pichery du camping Robinson (Hérault). « Il m’a bien conseillé. Et puis j’ai eu l’occasion de le tester lors d’un coup de vent qui avait abîmé un mobile-home. Cela s’est bien passé ! »
Il est toutefois pertinent de s’adresser à un assureur spécialisé. « Nous connaissons parfaitement le risque, explique Jean-Jacques Tolède dont le cabinet assure quelque 850 campings en France. Cela nous donne une analyse plus fine, notamment sur les niveaux d’investissements réalisés par les gestionnaires.»

Les spécificités du camping

Les avantages de passer par un professionnel du secteur sont multiples : c’est vrai pour le conseil et sur les spécificités des contrats proposés. «Avec un contrat adapté, vous êtes certain que tous les besoins liés à votre activité sont couverts. Ce n’est pas le cas d’un contrat « entreprise » qui n’a pas été créé en fonction des spécificités de l’hôtellerie de plein air et elles sont nombreuses », rappelle-t-on à la FFCC qui présente une offre dans ce domaine.
« Effectivement, les clôtures, y compris végétales, les pergolas, barbecues, puits, panneaux publicitaires, d’information ou de signalisation, les aménagements récréatifs, kiosques, abris de jardin, les terrasses et escaliers maçonnés, les bassins enterrés et leurs clôtures, les bornes électriques, d’eau et téléphoniques, les voiries et les emplacements de parking, les courts de tennis et leurs clôtures, les terrains de sport, le matériel automoteur de jardinage, les espaces d’accueil des camping-cars sont des biens spécifiques à un camping qui sont pris en compte dans la majorité des contrats d’assurances spécifiques», poursuit-on à la FFCC.
« Concernant les mobile-homes, et en cas d’indemnisation, nous partons sur leur valeur d’achat pendant cinq ans. Cela fait la différence », ajoute Jean-Jacques Tolède. Les contrats ont augmenté de 20 à 30 % depuis 2010. Et la tentation est grande, en vue de minimiser la prime, de ne pas vouloir tout assurer au maximum. Un bénéfice à court terme mais, en fait, un mauvais calcul. « En cas de sinistre, cela pourrait coûter cher. Il est donc essentiel de bien évaluer les particularités de son terrain de camping, de ses locatifs, de ses annexes, etc. Il est indispensable d’informer son assureur de tous les biens et services liés à son activité », précise la FFCC.

Frilosité des assureurs

Il semblerait que les assureurs considèrent l’HPA comme un « secteur à risques». Et Jean-Jacques Tolède d’ajouter : « Les résultats techniques de la branche camping sont très défavorables à cause des aléas naturels à répétition. D’ailleurs, peut-on encore parler d’aléas lorsque cela arrive si fréquemment ?» « Durant les cinq dernières années, des compagnies ont tout simplement cessé d’assurer les terrains de camping », précise-t-on à la FFCC. Et quand ils le font, c’est seulement pour garantir le volet responsabilité civile. Dans ces conditions, on peut dire que pour certains campings, il y a danger. Un camping qui ne peut être correctement assuré perd en effet une grande partie de sa valeur.

Retrouvez la suite de l’article et de notre dossier, le carnet d’adresses, la foire aux questions dans L’OT n° 354, avril 2016

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Tout savoir sur l’assurance annulation

Si elle ne peut être imposée, l’assurance annulation doit être, en revanche, obligatoirement proposée au client lors de toute réservation. Elle rassure tout le monde et, en cas d’annulation, simplifie les démarches des clients comme des professionnels de l’hôtellerie de plein air. A condition de confier ce service à un professionnel.
Aujourd’hui, il suffit de quelques clics sur Internet pour réserver un séjour dans un camping. Et il est proposé de souscrire, ou non, à une assurance annulation. Que l’on sera tenté de prendre si l’on réserve notamment longtemps à l’avance ou si sa vie professionnelle ou familiale sont un peu « bousculées ». Bref, c’est une sécurité pour le client et pour le professionnel. Explication.
A condition bien sûr de rentrer dans le cadre des conditions édictées (voir encadré « Les bons motifs d’annulation ») dans le contrat, l’assurance annulation permet au client qui ne peut se rendre sur son lieu de vacances, et donc de profiter de son séjour, d’être remboursé de son engagement financier. Des options permettent aussi de faire jouer l’assurance en cas d’arrivée tardive ou d’interruption de séjour.

Comment cela marche ?

Pour le professionnel de l’HPA, le « bénéfice » d’une assurance annulation est vraiment palpable. D’abord, parce qu’il sera remboursé des sommes restant dues par le client tout en ayant la possibilité de louer l’emplacement ou l’hébergement concerné. Bref, une opération vraiment « gagnante » pour le professionnel qui se concentre sur son coeur de métier. « C’est vrai que c’est intéressant, confirme Patrice Pichery du camping Robinson à Marseillan-Plage (Hérault). C’est plus simple pour tout le monde. En 2015, on nous a versé 7 000 € au titre de ce service, ce n’est pas rien ! »
« Et puis, nous nous occupons de tout, précise Maximilien Dauzet, dirigeant de Campez Couvert (*), leader sur le marché de l’assurance annulation dans l’HPA. Nous nous chargeons de rembourser le client et le professionnel sous quelques jours. Nous avons une équipe dédiée. C’est notre métier. Environ 1 200 campings, les principales chaînes et « réseaux » de réservations nous font confiance, explique-t-il. Dans trois ans, nous espérons couvrir 2 000 campings. »
Bien sûr, ce service a un coût pour le client et le gestionnaire de camping (entre 3 et 5 %) du tarif du séjour. Mais il répond aussi à une attente de la part des consommateurs. Et des professionnels qui peuvent percevoir l’assurance annulation comme un « booster de ventes » et un « facteur de fidélisation ».

Auto-assurance: attention danger

Si de plus en plus de gérants « confient » leur service assurance annulation à un « pro », ce n’est pas encore le cas de tout le monde, certains pratiquant encore l’auto-assurance ou auto-garantie, une démarche réprimée par la loi. Les pratiques « assurantielles » sont en effet strictement encadrées par la loi et il n’est pas possible de s’improviser assureur. Indépendamment des aspects financiers (les gestionnaires devraient en principe placer sous séquestre les acomptes versés lors de la réservation), les gérants ne sont pas habilités, ni compétents, pour réclamer le cas échéant un certificat médical !
(*) www.campez-couvert.com

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