Accueillir des handicapés : pas si simple !
Apports théoriques, ateliers, mise en situation, jeux de rôle… Dynamique, la « Sensibilisation à l’accueil du public handicapé » est proposée par la CCI des Landes aux professionnels de l’HPA.
Apports théoriques, ateliers, mise en situation, jeux de rôle… Dynamique, la « Sensibilisation à l’accueil du public handicapé » est proposée par la CCI des Landes aux professionnels de l’HPA.
Sommaire
Une formation dynamique
Animées par les formateurs du Groupement d’insertion pour les personnes handicapés physiques d’ Aquitaine, ces formations sont organisées sur une journée. Nous y avons participé.
Neuf inscrits ce jour-là, qui ont acquitté 250 euros chacun, pris en charge par leur Organisme paritaire collecteur agréé (OPCA). Nathalie Bats, directrice formation à la CCI des Landes, accueille les participants avant de présenter les deux formatrices du GIHP : Géraldine Esope, psychomotricienne et instructrice en locomotion, et Valérie Scieur, ergothérapeute et cinq ans d’expérience en psychiatrie gériatrie. La formation va durer 7 heures, et s’annonce dense, organisée en neuf séquences de travail très rythmées.
S’ensuit un quiz : Le handicap en question, dix questions rapides pour tester ses connaissances. On embraye sur un brainstorming destiné à prendre conscience de ses représentations et idées reçues sur le handicap. Sur des Post-It, il convient de noter le mot qui vient à l’esprit lorsque l’on entend le mot « handicap ». Les papiers sont classés, collés sur le paper board, puis largement commentés.
Dans la peau d’un handicapé…
Séquence suivante, l’exposé par Géraldine de la Loi handicap du 11 février 2005. Point d’orgue : la mise en situation de handicap, certainement le moment le plus « sportif » de la journée. Anne-Marie, Claudine, Teddy, Corinne, Lisa et les autres se glissent dans la peau d’une personne handicapée. Circuler en fauteuil roulant harnaché à la manière d’un hémiplégique ; se déplacer les yeux bandés avec la canne blanche ; retranscrire un texte après l’avoir écouté sur un lecteur audio comme le ferait un mal entendant ; remplir un formulaire affublé de lunettes déformantes, couper une pomme d’une seule main… Les cinq minutes par atelier paraissent une éternité ! Mais l’expérience est riche d’enseignements.
Les quatre séances suivantes, plus tranquilles, ne sont pas moins formatrices, ni interactives. Etre capable de différencier les types de handicap à partir de vidéos et de jeux ; connaître le profil du touriste handicapé et identifier les besoins spécifiques afin d’apporter des réponses adaptées ; repérer les exigences en termes d’accessibilité à partir de photos ; adopter de bonnes attitudes, savoir quoi dire, quoi faire, prendre conscience de ses limites à travers des jeux de rôle. De quoi occuper une longue journée.
Témoignages : Ce qu’ils en ont pensé
La formation pour la « sensibilisation à l’accueil du public handicapé » a suscité l’envie des gestionnaires de faire des efforts pour améliorer certains points dans leurs campings.
Séverine Borg, camping Zelaia, trois étoiles à Ascain (Pyrénées-Atlantiques).
« Nous avons changé des choses au camping »
La gestuelle à adopter face à tel handicap, le regard à porter, les difficultés rencontrées par ces personnes dans leur déplacement… La formation était intéressante avec des formateurs très professionnels. À mon retour, j’en ai discuté avec l’un de nos clients en fauteuil roulant. Pour lui, tout ceci lui semble démesuré dans le sens où il souhaite ne pas trop être assisté et ne désire pas avoir une attention (trop) différente d’un valide. Cela dit, depuis j’ai mis le comptoir à hauteur, et l’on va systématiquement au-devant d’eux. Je dirai que le meilleur service à leur rendre est d’avoir, dans son personnel, une personne qui se libère pour les installer et leur expliquer le fonctionnement de notre établissement.
Fabienne Cauchois, camping Les Prés Verts, deux étoiles à Gastes (Landes).
«Un autre regard sur le handicap »
Ce n’est pas du tout axé sur la réglementation de 2015. Mais c’est complémentaire. J’avais réduit le handicap au fauteuil roulant. Ça m’a donc ouvert l’esprit sur les autres handicaps. Je me suis également rendu compte que l’on peut faire des aménagements, sans frais.
Guillaume Gruat, camping de l’Arbre d’Or, quatre étoiles à Parentis-en-Born (Landes)
« Mieux armé pour les recevoir »
C’est très instructif, surtout l’atelier de mise en situation. On apprend à mieux connaître les handicaps. À savoir réagir, par rapport aux handicapés, sans vexer. Jusque-là, je ne m’en préoccupais absolument pas. On se rend compte combien c’est compliqué. La journée est passée très vite, deux jours, ce ne serait pas mal. On pourrait approfondir. Mais désormais, je suis mieux armé pour les recevoir !.
Sandrine Munoz, camping Le Moussaillon, deux étoiles à Messanges (Landes).
« Un pied dans le plâtre, c’est déjà une situation de handicap ! »
Les formatrices ont su répondre à nos questions et elles ont su sortir du cadre en nous parlant tout de même des mesures à prendre sur le bâti, comme les rampes pour consolider les escaliers, les bandes rugueuses, ou la couleur des marches. Et puis, j’ai compris qu’un client qui a le pied dans le plâtre est en situation de handicap.
Françoise Dagréou, camping Sen-Yan, 5 étoiles à Mézos (Landes).
« Pas de clés, juste le bon sens ! »
J’aurais aimé repartir avec un recueil des bonnes procédures que j’aurais pu donner à nos salariés. En fait, il n’y pas vraiment de clefs, si ce n’est le bon sens. Mais, peut-être suis-je davantage sensibilisée qu’une autre, ayant une enfant polyhandicapée.