Le platane: colosse au pied d’argile
Arbre d’ornement très fréquent dans les campings, réputé robuste, le platane est aujourd’hui menacé par un champignon microscopique. Faute de traitement curatif, que peut on faire en prévention?
Arbre d’ornement très fréquent dans les campings, réputé robuste, le platane est aujourd’hui menacé par un champignon microscopique. Faute de traitement curatif, que peut on faire en prévention?
Le platane commun (Platanus x acerifolia), fruit du mariage fortuit au XVIIème siècle du platane d’Orient et de son parent d’outre-Atlantique le platane d’Occident, peut être considéré comme l’arbre d’ornement par excellence. Herculéen par ses dimensions et sa robustesse, il est pourtant décimé aujourd’hui par un champignon microscopique très virulent venu d’Amérique lors du débarquement allié en Provence, le chancre coloré (Ceratocystis platani). S’agissant d’une essence d’arbre très répandue dans les campings, la situation est inquiétante et requiert une grande vigilance dans l’observation des symptômes.
Le parasite s’introduit dans les vaisseaux du bois à la faveur d’une plaie puis émet des toxines qui empoisonnent l’arbre en quelques années. Au niveau de l’aspect général de l’arbre, on peut observer que le feuillage se réduit, jaunit légèrement et que la fructification devient plus abondante. Sur le tronc et les branches principales apparaissent des veines de couleur bleu violacé, bordées de brun orangé, qui progressent en forme de flamme vers le sommet de l’arbre. Les tissus atteints sèchent, l’écorce se fendille et reste alors adhérente au tronc. Au fur et mesure de la progression de la maladie, des branches, des charpentières puis l’arbre entier se dessèche. La mort intervient alors au bout de quelques mois à quelques années.
Prévenir faute de guérir
Cette maladie aujourd’hui incurable a entraîné l’abattage de dizaines de milliers de platanes en France et touche déjà toutes les régions de la moitié sud du pays. Comment y faire face ? En l’absence de traitement curatif efficace à l’heure où nous écrivons, la lutte ne peut être que préventive et ce grâce à deux types de mesures distinctes mais complémentaires :
- la limitation des possibilités de contamination des arbres sains par la désinfection des outils de coupe et des engins de travaux. Si des entreprises d’élagage interviennent sur votre camping, veillez bien à ce qu’elles respectent ces dispositions.
- parallèlement, l’éradication des foyers infectieux est nécessaire et même rendue obligatoire dans certains départements, par abattage et destruction des arbres atteints.
L’option du remplacement
Tant qu’un traitement n’est pas trouvé, l’abattage reste la seule solution pour se débarrasse des arbres malades devenus inesthétiques. Face à cette obligation, et pour garantir la qualité paysagère du camping, la solution passe par la replantation d’espèvces de substitution. Dans le cas du platene, nous en avons sélectionné trois :
- Tilleul à grandes feuilles (Tylia Platyphyllos)
- Micocoulier de Provence (Celtis Australis)
- Erable de Cappadoce (Acer Cappadocicum)